L'Homme et ses images intérieures
Catherine Manceau Danse et espace de l'image
Hélène Massé
Tous droits réservés © Lierre et Coudrier éditeur
 

Introduction – Cadre théorique

1.1. Imagothérapie et danse — placement selon un axe anthropologique. De la danseuse à la chorégraphe

C'est dans le courant de ce qu'on nomme communément la danse contemporaine — et il faut se pencher sur la difficulté d'en définir vraiment les contours ! — que je me suis en grande partie formée, que je danse et que j'enseigne jusqu'à présent.

De l'intérieur de ce "courant", je me propose d'énoncer quelques constats et questionnements sur les notions de base et les approches qui le caractérise, tentant par là même de prendre une distance. Confrontations, échanges et remises en question, sont intrinsèques à la démarche de recherche dans laquelle désirent s'inscrire la plupart des danseurs contemporains. Parallèlement, les critiques qui sont adressées à la danse contemporaine permettent également de mettre en vis à vis des opinions contradictoires ; elles commandent de nous intéresser à ce qui nous motive encore ainsi qu'à l'histoire et aux fondements de nos pratiques et théories.

Le travail sur les images intérieures, tel qu'il est envisagé dans l'Imagothérapie — et que j'ai commencé à introduire largement dans l’exercice de ma profession - m’ouvre des perspectives sur plusieurs plans. Cela m'aide notamment à esquisser ce qui pourrait se développer comme véritable projet d'une pratique originale de la danse et de son enseignement dans un cadre et une cohérence théorique.

Où repère-t-on les "images" à l’œuvre dans la danse ?

Et comment sont-elles utilisées ? Quels sont les points d’impact et la pertinence de l’Imagothérapie introduite dans ce cadre ?... Au travers de témoignages, entretiens et écrits, et d’observations personnelles, j’aborderai ces questions, après avoir donné quelques repères sur le paysage actuel de la danse, ainsi que sur l’intérêt que mon parcours m’a amenée à porter à l’Imagothérapie. Ces éléments autoriseront des rapprochements immédiats entre la danse et l'Imagothérapie, cette dernière offrant d'emblée des enrichissements à la danse.

Légitimité d'un axe anthropologique...

À la fois art et science, l'anthropologie ne cesse d'être un lieu d'articulation de domaines apparemment éloignés ou opposés. Mon parcours "professionnel" en danse n'a débuté qu'après un cursus universitaire en psychologie puis en psychomotricité - C'est  un fait remarquable parmi les danseurs contemporains : nombreux sont ceux qui ont commencé "tard", en aval d'autres professions ou études, et ceux qui cherchent à poursuivre dans plusieurs secteurs d'activités. Cela leur vaut assez souvent quelque mépris de la part des artistes plus "classiques", car bien sûr cela montre un certain "dilettantisme" (cf. citation un peu plus haut !) et des carences techniques certaines ! Nous sommes loin des civilisations dans lesquelles l'acteur ou le danseur a le droit de vieillir, où "l'on accompagne ce vieillissement sur la scène comme on soutient les arbres dans le jardin"[1] -.

L'anthropologie m'offre donc, bien que je n'en mesure pas encore la portée exacte, un outil considérable pour relier différents centres d'intérêt, mais aussi pour appréhender la réalité et les milieux dans lesquels j'évolue sous des angles plus diversifiés et plus critiques. C'est à se démarquer de certaines impasses rencontrées dans des domaines trop spécialisés que l'on a envie de s'attacher aujourd'hui, compte tenu du sentiment que l'être humain y est constamment  rogné d'une dimension de lui-même. 

Progressivement définie comme "science de l'homme dans ses variations culturelles"[2], l'anthropologie est aussi "un certain regard, une certaine mise en perspective"[3], l'étude de "l'homme tout entier". Étude de "tout ce qui constitue une société : ses modes de production économique, ses techniques, son organisation politique et juridique, ses systèmes de parenté, ses systèmes de connaissance, ses croyances religieuses, sa langue, sa psychologie, ses créations artistiques."[4].

A l'homme disséqué et étudié en tranches par les multiples sciences de tous ordres, se substitue un être humain restitué en permanence dans sa globalité, dans un contexte social, culturel et historique. Science de la diversité et des interactions, diversité des cultures, diversité des groupes à l'intérieur d'une même société...        

S'intéressant en priorité à une observation directe de son quotidien, dans un tissu social où il est personnellement impliqué, l'anthropologue exerce son étude au sein de la société dans laquelle il évolue, tout en essayant de garder un esprit critique.

On ne peut plus concerné par les agitations de l'âme des individus, il est tenu de les référer aux événements collectifs concomitants, décalés ou similaires. Opération délicate stipulant un soigneux aller-retour entre un singulier et un pluriel, aller-retour qui dévoile corrélations, réciprocités ou analogies.

L'introduction d'un espace de distanciation et de comparaison spécifie le regard de l'amateur de phénomènes : l'anthropologue... !

Celui-ci s'interdit les préjugés et les interprétations, il préfère scruter attentivement les manifestations de sa culture en vis-à-vis d'autres cultures ; il s'applique ainsi à dégager les particularités ou les ressemblances, comprises et intégrées dans l'optique d'une finalité (vers où tend tel comportement, quels sont ses qualités et d'où provient son origine, plutôt que comment).

Cette prise en compte d'une connaissance acquise par une mise en perspective et un dépaysement suppose d'interroger "le point de vue de l'autre"... qui ne se prive pas de chambarder les certitudes et de remettre en question les a priori. Sans chercher à dissimuler ses impressions ou ses sentiments, l'anthropologue doit avoir le courage de revisiter ses positions premières, car c'est également par une introspection aussi honnête que possible, incontournable et en dialogue avec les faits, qu'il pourra prétendre à quelques conclusions. D'autant que "la réflexion anthropologique ne saurait faire l'économie du concept d'inconscient, qui a été forgé dans le creuset du discours psychanalytique, mais dont ce discours n'a pas le monopole."[5]

En ce sens, l'anthropologie envisageant "l'homme dans sa diversité", ouvre à "l'étude de l'homme dans toutes les sociétés, sous toutes les latitudes, dans tous ses états et à toutes les époques." [6]

La danse donne parfois à contempler certaines visions escarpées des tableaux ordinaires de la vie...

Ainsi, si les danses d'aujourd'hui sont le fruit de multiples métissages et laissent transparaître quelques reflets de l'état du monde, si de nouveaux langages du mouvement semblent voir le jour, il n'en demeure pas moins que nous restons souvent accrochés à nombre de codes esthétiques, de clichés même, qui continuent de figer à la fois l'expression et les institutions, en Europe du moins. La danse, en France particulièrement, reste entachée du label "divertissement futile", confinée dans le cadre des loisirs réservés à une classe sociale soit restreinte, soit considérée comme une élite.

D'autres cultures ont une position bien divergente et justifient des comparaisons, dans les traditions africaines et chinoises par exemple.

L'ouverture à ces points de vue distincts et le décentrement qu'ils imposent, peuvent  soutenir et appuyer une réflexion sur les modes de pensée et d'écriture opérants, mais surtout validés dans notre culture... et sur l'alternative d'en envisager d'autres, complémentaires, diversifiés et moins réducteurs. Car s’il est souvent reproché aux danseurs de ne parler qu’avec le corps et de ne pas savoir utiliser la parole ou l’écrit pour exprimer leur pensée, cela suppose que l’on persiste, au moins dans certaines sphères de notre monde occidental, à ne valoriser qu’une seule forme de pensée - analytique et linéaire.

Or, le fil conducteur ou narratif du chorégraphe est plus proche du "scénario" poétique ou pictural, parfois cinématographique, et paraît souvent, de prime abord, incohérent ou en tout cas sans linéarité “ qui fait sens ” ! Le système de pensée qui lui est afférent semble procéder plus par contiguïtés, continuités parallèles, ruptures apparentes, ou superpositions, touches... que par raisonnements cartésiens. N'est-ce pas lié au caractère spécifique de "l'imagination du mouvement" (emprunt à G. Bachelard !) dans son déroulement et dans ses processus d’expression ?

Intuitivement, on peut repérer les analogies entre des aspects de la composition chorégraphique et l’organisation de réseaux d’images qui affleurent ? Mais comment cela se développe-t-il et où se situent les blocages éventuels ?

À l'écoute de ses intuitions et dans son effort d'enquête minutieuse, l'anthropologue chemine donc sur une frontière de tensions, pris entre "l'universalité et les différences", la compréhension par "le dedans" et la compréhension par "le dehors", le point de vue du même et le point de vue des autres... "[7].

 Je dirais que cet emplacement, en soi, n'est pas pour déplaire au danseur, funambule suspendu sur ces zones limites et frontières entre le dedans et le dehors, entre la découverte de soi et la confrontation au regard de l'autre. Ce n'est pas pour déplaire non plus à qui s'intéresse à la psychologie... La notion d'expression est ici un point crucial...

Il n'est pas exclu de penser que toute forme d'art peut s'inscrire dans une démarche anthropologique : l'art ne se situe pas forcément dans ce qui est actuellement reconnu comme l'Art, qui bien souvent procède d'une manière d'éliminer de son domaine tout ce qui lui est étranger.

Cet art qu'est l'anthropologie... contribue à accroître une "observation impliquante" et une pensée personnelle, qui astreint la citoyenne que je suis, à élargir son champ de vision et à s'aventurer hors d'un milieu quelque peu hermétique ou intimiste, tout en lui imposant la rigueur. Les instruments d'investigation et la méthodologie en sont utilisables quel que soit le métier et son lieu d'exercice, et cela présume aussi que nous cessions de réagir par "clans" : les artistes de leur côté, les travailleurs sociaux ou les professionnels de la santé de l'autre, les intellectuels recourbés sur leurs pensées tandis que le vulgus pecum n'a pas droit à la parole... Car c'est bien aussi en termes de philosophie et de politique - entendue comme une participation de chacun à la vie de la cité — que l'on peut s'orienter et poser des jalons.

Cette science qu'est l'anthropologie resitue la danse dans un contexte plus vaste et m'oblige à amorcer une réflexion réelle sur la place de l'art et de l'esthétique dans une société en général et dans la nôtre en particulier, sur ce qu'on entend par création, sur des modes de fonctionnement auxquels je participe parfois sans les repérer, parfois tout en les dénonçant...!

J'espère mettre en lumière un certain nombre de ces contradictions et commencer à débroussailler quelques pistes qui me semblent importantes à explorer, car l'étude de ces contradictions annonce peut-être l'amorce d'une évolution assez radicale, zigzaguant en souterrain et dont nous ne sommes pas forcément conscients. Les débats, quant à l’appréhension de l'art "spectaculaire", par exemple, ne sont pas nouveaux, mais je tenterai une sorte de méditation - au sens d'une imagination, précisément... - sur des prolongements concrets et des éclairages que l’Imagothérapie me permet d’envisager, et le positionnement moral qui y fait écho.

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1.2. Image — mouvement et imaginaire — Imagothérapie

"Un bûcheron du Nord canadien qui rimaillait à la morte saison avait un jour dit à mon ami Jacques Meunier "La poésie, c'est quand un mot en rencontre un autre pour la première fois". Lorsqu'une chose rencontre le mot pour la dire - et souvent ces fiançailles se font attendre longtemps -, c'est aussi de la poésie, et lorsqu'une image trouve enfin la phrase qui l'aime et qui l'habille, c'est encore de la poésie" [8]

"L'image au sens où nous l'entendons est un réseau de sensations chargé d'affects, figuration complexe d'une instance profonde de l'individu."[9] 

L'imaginaire, composante de la psyché, se constitue comme "réalité psychique objective. Cette forme de vie qui s'étale, s'exprime et vit en tous lieux, en dépit des restrictions de sens imposées par une réalité physique objective"[10]

À partir des informations captées à l’aide de nos cinq sens, commence l’aventure de l’entrée dans l’image... L’odorat, le toucher, la vue, l’ouïe et le goût sont les cinq officiants-guides essentiels qui nous permettent d’entrer en contact avec le monde qui nous entoure et avec des zones inconnues ou déjà quelque peu familières de notre monde intérieur.

L’exemple le plus immédiat nous est donné par des situations toutes simples de la vie quotidienne. Je goûte un plat et me voilà transportée d’un coup, des années en arrière, dans le souvenir très précis d’une rencontre particulière ; toute l’ambiance du lieu me revient à la mémoire, avec ses odeurs, ses émotions, la disposition de la pièce et des amis qui m’entourent... Ce n’est pas une photo sur papier glacé, tout est “ comme si j’y étais ”... Le goût de ce plat a réactivé une mémoire tissée d’affects, d’émotions, de sentiments... mais il se peut aussi que je sois transportée dans un lieu que je ne connais absolument pas dans ma réalité physique, paysage peuplé de créatures étrangères, et qui pourtant s’impose instantanément à cause de l’aigre-doux ressenti par mon palais... ! Nous avons tous vécu de tels moments. La plupart du temps, ils n’affleurent à la conscience que lorsqu’ils sont suffisamment forts pour passer la barrière de notre inattention. En réalité, ce réseau sous-terrain fonctionne constamment et influence toute notre vie consciente. Je peux aussi m’amuser à percevoir le son de l’aigre-doux, son toucher, sa vue etc. et me promener des heures durant dans ce dédale de tableaux qui se créent par emboîtements successifs, au fur et à mesure... De la même façon que procéderait un film, passant d'un travelling à une série de plans de plus en plus rapprochés, puis à un plan subjectif ou à un flash-back... C’est de notre imaginaire qu’il s’agit.

Lorsque nous sommes en contact avec cette “ vie des profondeurs ”, nous pouvons en communiquer des éléments aux autres, en nous ouvrant. Elle nous caractérise de manière sensible et pointue. Le même plat dégusté par plusieurs personnes évoque des sensations différentes pour chacune !

"L'imagination se désigne comme une activité directe, immédiate, unitaire. C'est la faculté où l'être psychique a le plus d'unité et surtout où il tient vraiment le principe de son unité".[11]

Cela semble aller dans le sens de cette observation de noyaux, de centres qui animent l'entité humaine et qui donnent des qualités et une énergie spécifiques aux événements et faits concrets de la vie d'une personne. Ces qualités sont accessibles à différents niveaux d'expression et notamment au travers des rêves et des images. "L'hypothèse d'un complexe central à la source de différentes manifestations concrètes et saisissables par la conscience nous a conduit à émettre l'hypothèse de l'existence de niveaux de manifestation de l'action de ce complexe. Un même noyau psychique profond se matérialise selon différents degrés de densité. Des manifestation, corporelles, événementielles, émotives, psychiques, etc. ont entre elles des liens qualitatifs qui proviennent de cette origine en commun. Elles ont la même parenté, ce noyau interne."[12]

Le travail sur les images  offre donc à la conscience d'entrer en contact avec le réseau des forces intérieures et inconscientes pour les laisser agir et enrichir la vie concrète.

Cela demande d'affiner une sensibilité et une écoute des sensations, émotions, affects, sentiments qui nous sont propres. Dans ce monde, nous procédons comme dans notre réalité extérieure, par comparaisons et métaphores. Lorsque nous nous trouvons face à l’inconnu, nous nous repérons toujours par rapport à ce qui nous est connu. C’est aussi par analogies et comparaisons que nous pouvons transmettre les propriétés et les qualités de ce qui est présent pour nous, d'où l'importance des nuances...

Ainsi, au travers d'un cheminement avec les images et dans les mouvements qui s'enclenchent, l'on peut percevoir des "rapports de similitude" : "Si Champollion réussit à déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens c'est bien parce qu'il procéda par rapports de contiguïté et de similitude. Une image, un glyphe isolé peut prendre une certaine valeur. A proximité d'un autre, le rapport qui s'établit créant une autre structure, la signification change. Les images intérieures, celles qui se créent spontanément et parviennent à notre conscience, évoluent selon cette identité et ces rapports de similitude. Bien plus, ce ne sont pas uniquement des rapports de formes qui existent, mais des relations impliquant l'ensemble des sens. La forme concerne la vision. Or, l'image se servant de tous les organes des sens, mettra en jeu la totalité de l'interface entre l'entité humaine et l'extérieur. Une image peut fort bien ne pas avoir de forme mais une odeur, cette dernière mettra alors en jeu un ensemble d'images qui auront avec elle un rapport de similitude."[13]

L’œuvre littéraire ou poétique est friande de cette “ langue des images ”, et lorsque nous l’entendons résonner en profondeur, elle nous inspire des liens et nous bouleverse.

J’aime la manière dont Bachelard dans son "enquête sur les songes et les poèmes", nous transmet sa passion de l'imagination... il étudie les images littéraires et ce faisant nous montre comment la langue du poète s'appuie immédiatement sur les images, leurs déploiements et leur exploration ; cette langue communique directement avec nos images personnelles en éveillant échos et vibrations que nous pouvons capter pour les laisser se déployer à leur tour, elle communique instantanément avec notre âme...

"Un vrai poète ne se satisfait pas de cette imagination évasive. Il veut que l'imagination soit un voyage. Chaque poète nous doit donc son invitation au voyage. Par cette invitation, nous recevons, en notre être intime, une douce poussée, la poussée qui nous ébranle, qui met en marche la rêverie salutaire, la rêverie vraiment dynamique. Si l'image initiale est bien choisie, elle se révèle comme une impulsion à un rêve poétique bien défini, à une vie imaginaire qui aura de véritables lois d'images successives, un véritable sens vital. Les images mises en séries par l'invitation au voyage prendront dans leur ordre bien choisi, dans les cas que nous étudierons longuement en cet ouvrage, un mouvement de l'imagination. Ce mouvement ne sera pas une simple métaphore. Nous l'éprouverons effectivement en nous-mêmes, le plus souvent comme un allègement, comme une aisance à imaginer des images annexes, comme une ardeur à poursuivre le rêve enchanteur. Un beau poème est un opium ou un alcool. C'est un aliment nervin. Il doit produire en nous une induction dynamique".

"Ainsi le caractère sacrifié par une psychologie de l'imagination qui ne s'occupe que de la constitution des images est un caractère essentiel, évident, connu de tous : c'est la mobilité des images. Il y a opposition - dans le règne de l'imagination comme dans tant d'autres domaines - entre la constitution et la mobilité. (...) l'imagination, pour une psychologie complète, est, avant tout, un type de mobilité spirituelle, le type de la mobilité spirituelle la plus grande, la plus vive, la plus vivante. Il faut donc ajouter systématiquement à l'étude d'une image particulière l'étude de sa mobilité, de sa fécondité, de sa vie."[14]

"(...) La critique littéraire oublie la grande leçon de Novalis : "La poésie est l'art du dynamisme psychique""[15]

De fait, lorsque l’image agit le mouvement naît, repérable “ au travers du remugle des émotions ”[16]. Par mouvement, il faut comprendre ce déroulement qui du point d'entrée dans l'image, et quelque soit son déclencheur, nous entraîne jusqu'à un point de sortie ; son temps est variable, de quelques secondes à plusieurs heures, jours... Peut-être plus, car parfois l'image poursuit son chemin et notre conscience, qui la retrouve de loin en loin, se sent compagne autant qu'accompagnée.

"Dans cette vue, les images ne seraient plus de simples métaphores, elles ne se présenteraient pas simplement pour suppléer aux insuffisances du langage conceptuel. Les images de la vie feraient corps avec la vie même. On ne pourrait mieux connaître la vie que dans la production de ses images. L'imagination serait alors un domaine d'élection pour la méditation de la vie. D'un seul mot, on peut d'ailleurs corriger ce qui semble excessif dans ce paradoxe ; il suffit en effet de dire que toute méditation de la vie est une méditation de la vie psychique. Alors tout est immédiatement clair : c'est la poussée du psychisme qui a la continuité de la durée. La vie se contente d'osciller. Elle oscille entre le besoin et la satisfaction du besoin. Et s'il faut maintenant montrer comment le psychisme dure, il suffira de se confier à l'intuition imaginante."[17]

"L'Imagothérapie (créée par A. Kieser Elbaz), est un ensemble constitué de techniques thérapeutiques, d'outils d'évolution ou d'épanouissement de la personne et d'exercices spirituels au sens où M. Foucault l'entendait dans les derniers temps de sa vie, comme "souci de soi". Ce corpus s'articule sur la conjonction de la psychanalyse, des techniques d'image telles que l'école française de psychologie en a produites et sur des éléments de médecine traditionnelle chinoise".[18]

L'Imagothérapie n'a pas de visée curative en soi. Le terme thérapie est employé à dessein dans son sens étymologique, celui de médiateur, de passeur... L'image est créatrice de liens, le thérapeute — il peut être enseignant, infirmier ou chef d'entreprise...! — permet qu'une personne se relie à une intériorité ou fasse des liens entre différents aspects de sa vie.

L’Imagothérapie trouve ses sources dans différentes techniques et traditions ; techniques de visualisation pratiquées dans certaines formes de yoga, traditions médicales et exercices spirituels du Maghreb, du soufisme, de la Chine antique. Elle s'est appuyée sur des développements de la méthode du Rêve Éveillé Dirigé de R. Desoille... dont elle se distingue du fait que dans le R.E.D., il s'agit principalement d'une "conduite imagée". Des images inductrices sont proposées, éventuellement offertes dans un ordre qui vise à une ascension. Dans l’Imagothérapie, il s'agit de partir de sensations réelles, présentes dans le moment, extérieures ou plus internes ; puis on laisse l'image surgir de la personne elle-même, on repère ce surgissement et l'on accompagne le mouvement qui est impulsé dans la dynamique de l'image par un travail d'orientation.

L'espace de l'image est alors traité comme tout espace de notre réalité physique objective : quel type de sol, qu'y a-t-il à droite, à gauche, en haut, devant moi, derrière moi ? quelles sont les qualités de cet espace ?

"La conscience, organe d'orientation, utilise certaines fonctions pour s'orienter dans l'espace extérieur, dans son ambiance. (Elle a en outre à charge l'orientation dans l'espace intérieur ; nous y reviendrons.) Dans l'espace extérieur figurent des objets qui sont manifestement différents de nous-mêmes. Pour percevoir ce monde d'objets et pour nous orienter en lui, nous utilisons surtout les impressions sensorielles. Je ne parlerai pas dans ce qui suit des impressions sensorielles prises une à une ; je les réunis sous la rubrique de "la sensation" qui les englobe toutes.

La sensation nous indique, par exemple, si l'espace dans lequel nous nous trouvons est vide ou s'il y figure quelque objet, si celui-ci est à l'état de repos ou s'il se meut. La sensation, en tant que fonction psychique, est par essence irrationnelle. Pourquoi ? Vous allez le comprendre. Si vous désirez percevoir une sensation de façon aussi spontanée et pure que possible, vous devez faire abstraction de toute attente relative à ce que vous allez percevoir ; car, en toute généralité, cette attente nuirait déjà à la sensation à venir. Si vous désirez éprouver une sensation et seulement une sensation, vous devez exclure tout ce qui est susceptible d'en perturber la perception. Vous devez être tout yeux et toutes oreilles, mais vous ne devez rien faire, ni tolérer la moindre immixtion : gardez-vous, par exemple, de réfléchir à l'origine de l'excitation sensorielle. Vous ne devez rien en savoir, sinon votre perception serait d'avance sophistiquée, défigurée, voire réprimée. Lorsque, par exemple, un spectacle captive votre attention, vous en oubliez d'écouter et inversement. La sensation, pour être pure et vive, ne doit inclure aucun jugement, ni être influencée ou dirigée ; elle doit être irrationnelle."[19]

La tension, qui, dans notre vie en général, provoque une mise en mouvement, provient d'un manque ou d'un besoin, et de temps à autre cela se manifeste à la suite d'événements graves (accidents, maladies...). La dynamique qui en résulte, nous propulse vers un pôle opposé, dont nous ne savons pas exactement ce qu'il est, mais qui néanmoins nous attire. C'est un principe vital dans la nature entière : la plante sort de terre et s'élance vers la lumière... L'animal sort de sa tanière pour satisfaire sa faim, sa soif, ou trouver l'herbe qui va le purger. L'homme est mû par les mêmes besoins... Avec quelques aspirations supplémentaires dues à sa conscience, aux sentiments qui l'agitent et le confrontent à ses pairs, à sa recherche morale et spirituelle (ce mot pouvant recouvrir des acceptions diverses selon les orientations de chacun) !

Nous touchons ici à la notion essentielle de polarité et de mise en dialectique, propre aussi bien à la médecine chinoise, qu'à la psychologie des profondeurs de Jung, deux cadres conceptuels fondamentaux et combinés de l’Imagothérapie. "Ainsi que toute énergie procède de pôles contraires, l'âme possède aussi sa polarité intérieure en tant que présupposition inaliénable de sa vitalité, comme Héraclite l'a déjà reconnu. Théoriquement aussi bien que pratiquement, cette polarité est inhérente à tout ce qui vit. Face à cette puissante condition se tient l'unité facilement altérable du moi qui ne s'est formée que progressivement au cours des millénaires, et seulement avec l'aide d'innombrables mesures de protection. Que l'élaboration d'un moi en toute généralité ait été possible paraît provenir du fait que tous les opposés tendent réciproquement à s'équilibrer. Cela a lieu dans le processus énergétique, qui commence par la tension entre le chaud et le froid, entre le haut et le bas, etc."[20]

Ainsi la recherche d'une certaine clarté ne peut s'opérer sans aller voir du côté du sombre et de la noirceur, du côté de ce qui nous répugne et nous dégoûte ou nous dérange... Dans l'exploration des images, nous avons à favoriser l'émergence des polarités et la plongée dans ces lieux rébarbatifs, qui nous effrayent, mais sans les juger ou les interpréter... Nous sommes souvent surpris des transformations qui s'y opèrent et des liens qui s'effectuent ensuite dans notre vie de tous les jours, bien que cela s'étale sur des temps dont nous n'avons pas la maîtrise...!

L'harmonie n'est donc pas une quête dans le sens d'un état paisible et dégagé de toute tension ou conflit, mais dans l'esprit défini par la tradition chinoise d'un équilibre interne de forces complémentaires, elles-mêmes en harmonie avec le milieu environnant.

La roue des cinq mouvements, dans la médecine chinoise, est un outil de repérage (et de diagnostic s'il y a lieu) très fiable, qui traduit des rapports de similitude dans la dynamique des cycles de tous les ensembles vivants : êtres humains, végétaux, animaux. De la transformation et de la renaissance à la germination de la fin de l'hiver, de la naissance au printemps, de l'épanouissement à l'été, du déclin à l'automne, de la mort au début de l'hiver...

Le même cycle naturel est à l’œuvre, si simple de prime abord, si complexe lorsqu'on en ouvre la porte pour découvrir les associations et les différents plans qu'il met en jeu. Idées, croyances, comportements d'un groupe, sentiments, événements, somatisations, vie psychique... Chaque manifestation de l'énergie vitale peut être classée en relation avec un des mouvements. "Par exemple : l'Hiver peut représenter des comportements de retrait, de préparation, de méditation et d'introversion. Chaque mouvement représente donc une somme d'humeurs et d'émotions".[21] Au printemps correspond l'élément bois, l'organe foie, la couleur verte, l'acide, le sens de la vue, la fonction d'assimilation, l'Est... ; à  l'été correspond l'élément feu, l'organe cœur, la couleur rouge, l'amer, le sens du goût, la fonction d'expression... ; la terre, inter-saison, correspond au changement, au principe régulateur, au centre, etc.

Des lois régissent les influences et les engendrements entre les mouvements, et, malgré cette présentation succincte, on peut se rendre compte de toutes les implications,  imbrications et interrelations que cela suppose.

Cette roue "permet d'évaluer où se trouve un individu à l'intérieur d'un cycle et de percevoir comment la situation va se développer".[22], La représentation occidentale de ce cycle, l'abaque des cinq mouvements, est certes réductrice de la pensée chinoise extrêmement minutieuse ; mais elle nous donne accès à une compréhension des influences et des engendrements des mouvements de la vie. 

La notion de finalité du mouvement est donc une autre des originalités qui fonde le travail sur les images : “ l’énergie psychique a un but ”[23], que nous ne connaissons pas, mais cette énergie est toujours en relation avec un noyau profond qui lui donne ses caractéristiques et définit son identité. Celle-ci teinte l'entièreté de la tranche de vie d'un individu, prise comme un instantané et les phénomènes qui s'y expriment.

La finalité n’implique pas une intention de la matière et il n'est donc pas utile de chercher à interpréter "un sens caché" dans le contenu des images. Un mouvement, quel que soit son niveau de manifestation, physique ou psychique, se développe selon une trajectoire. On pourrait presque dire que certaines images révèlent un mouvement de l'âme, et que ce mouvement tend naturellement dans une direction de réalisation préparée pour lui. (Toutes les images qui nous viennent ne sont pas forcément reliées directement à un complexe psychique profond... elles n'en ont pas moins une trajectoire).

"Il y aurait alors, au dedans de nous, une sorte d'organe, parfaitement adaptable, qui disposerait de la capacité d'organiser des messages selon un ordre et une volonté parfaitement discernables. La mystique chiite (On peut s'initier à cette mystique à travers les écrits de Ibn Sina-Avicenne) nous dit que cette instance existe, qu'elle est au centre de l'imagination agente, elle la nomme Imaginal, ou Monde de l'Ange — Malakût. Une telle affirmation est proprement inédite en matière de psychologie, mais on doit cependant à C. G. Jung d'en avoir balisé, le premier, l'accès. Il a nommé Imaginal, cet organe où s'élabore les messages qui, du fond de l'Inconscient, viennent éclairer notre conscience d'une lumière mystérieuse."[24]

Les images, "dont la portée est d'une puissance souvent très grande", ont besoin de se représenter par l'intermédiaire d'un médiateur, quel qu'il soit (et il peut varier pour un même personne) : calligraphie, écriture, expression picturale, corporelle, musicale...

"C'est pourquoi la notion de représentation est ici à prendre au sens large, comme métaphore mais aussi comme mise en spectacle. Nous pouvons l'exploiter jusqu'au bout en créant de véritables représentations théâtrales de nos univers intimes. Nous pourrions au moins les écrire sous forme de scénario. Ce serait déjà une forme de cérémonie. (...) L'image — c'est ce qui surprend notre raison — est douée en elle-même d'un pouvoir réparateur. Son exploration vise à ce que chacun découvre sa propre relation à la réalité, perçoive sa manière propre de faire face à de multiples situations, expérimente sa capacité intime à réagir opportunément à n'importe quel facteur perturbateur. Il est certain qu'aucune règle, aucune morale, aucune théorie ne peut s'opposer à cette spontanéité profonde de l'être. C'est à la conscience d'assumer ou non ce que cela pourrait impliquer dans la vie de devoir ainsi se livrer à des forces irrationnelles. C'est tout au moins ce que nous serions tentés de dire à priori, tant les choses de l'imaginaire nous paraissent primitives, sauvages et violentes. C'est oublier le formidable pouvoir d'adaptation de l'Imaginal à la vie réelle."[25]

L’Imagothérapie, en nous rendant sensibles à tous ces espaces, en nous apprenant à nous y repérer et à les utiliser dans notre quotidien, nous incite donc à dialoguer, non seulement avec nous-mêmes, mais également  avec les autres... Ce qui n'est pas toujours une mince affaire !

Les résonances, les échos, les images suscitées en moi par mon interlocuteur, sont les témoins de ce qui m'a touchée, de ce qui me fait réagir et c'est de ce lieu là que je peux répondre et communiquer.

"Les images occupent un espace-temps différent du nôtre. On souscrit évidemment à l'idée que dans notre quotidien ordinaire, il faut un langage, des codes, etc., communs aux êtres en présence, pour qu'il puisse y avoir communication. Je pense qu'il en va de même dans d'autres types d'espaces-temps ; simplement nous connaissons moins bien ou pas du tout les codes ou langages appropriés à ces contrées. Certes, si nous nous y trouvons immergés partiellement ou totalement sans préparation, cela crée un choc pour notre conscience ordinaire.(...) Ainsi, nous n'acceptons pas qu'il faille du temps pour nous familiariser avec ces territoires, pour en apprendre les mœurs, pour y poser des jalons adaptés. La préoccupation la plus souvent dominante est de revenir (s'il s'agit de nous-mêmes) ou de ramener (s'il s'agit de quelqu'un d'autre) à la "normale", plutôt à ce que nous nommons comme tel, en niant l'existence pourtant bien réelle de lieux à peine entrevus".[26]

J'ajouterai que tout l'art auquel on aspire, consiste à dialoguer du dedans des images, à pouvoir aussi les traduire en différents langages, à savoir adapter notre expression à celui que nous avons en face de nous — ici nous sont utiles les métaphores, les analogies et toutes les autres formes de transposition.

Tendre vers l'art de vivre par conséquent avec une conscience de ces multiples mondes en parallèles... Mondes qui ne cohabitent pas nécessairement dans des relations paisibles ! Une certaine cohérence ne nous dispense pas du doute et de la contradiction, mais nous engage à suivre le mouvement de la vie tout en respectant les limites de notre condition d'homme. En témoigne Jung à propos du processus d'autonomisation personnelle :

"(...) Dès lors, il ira seul, représentant sa société à lui. Il sera sa propre multiplicité qui se compose de nombreuses opinions et de nombreuses tendances, qui ne vont point nécessairement toutes dans le même sens. Au contraire, il sera dans le doute avec lui-même et il éprouvera de grandes difficultés pour amener sa propre multiplicité à une action homogène et concertée. Même s'il est extérieurement protégé par les formes sociales d'un de ces degrés intermédiaires, dont nous venons de parler, il n'en possède pas pour autant une protection contre la multiplicité intérieure qui le désunit d'avec lui-même et qui le pousse à s'en remettre au détour que représente l'identité avec le monde extérieur."[27]

Infinies facettes de chaque être humain, infinies facettes de ce qui peut s'expérimenter...

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Hors texte

Qui mieux que M. Wigman peut conter et illustrer les propos précédents en lien avec la danse ? Ce serait impardonnable de ne pas citer cet admirable extrait :

" Je créai de nouvelles danses, solos et groupe : les divers personnages de Visions commençaient à se dessiner. Le besoin de créer me saisit à nouveau. Quelle en était l'intention; où cela mènerait-il, je ne le voyais pas clairement. Mais j'étais nerveuse et ressentais dans mes mains une espèce de rapacité mauvaise. Elles s'enfonçaient comme des serres dans le sol, comme si elles voulaient s'enraciner. J'avais la sensation d'être pleine à éclater et proche du désespoir; j'étais persuadée qu'il devait être possible de donner corps à ce je ne sais quoi qui me remplissait d'une détresse insurmontable. Parfois la nuit, je me glissais dans mon studio et cherchais à provoquer en moi un état d'intoxication rythmique qui m'eût rapprochée de ce personnage qui se réveillait lentement. Je sentais que tout indiquait un personnage très défini. La richesse des idées rythmiques me submergeait. Mais quelque chose s'opposait à ce qu'elles devinssent claires et organisées, quelque chose qui forçait mon corps vingt fois dans une position assise ou accroupie dans laquelle mes mains avides pouvaient posséder le sol.

Lorsqu'un soir je rentrai dans ma chambre, le regard complètement hagard, par hasard je me regardai dans la glace. Elle reflétait l'image d'une possédée, sauvage et lubrique, repoussante, fascinante. Échevelée, les yeux enfoncés dans les orbites, la chemise de nuit de travers, le corps sans forme : la voilà, la sorcière - cette créature de la terre, aux instincts dénudés, débridés, avec son insatiable appétit de vie, femme et bête en même temps.

Je frissonnai devant ma propre image, devant cette facette de moi-même ainsi dévoilée que je n'avais jamais laissé paraître de manière si crûment éhontée. Mais après tout, n'y a-t-il pas un peu de la sorcière cachée dans toute femme vraiment femme, quelque forme que cela puisse prendre ? Ce qui restait à faire était d'apprivoiser cette créature élémentaire, lui donner forme et travailler son corps comme on le ferait d'une sculpture. C'était merveilleux de s'abandonner au désir maléfique de s'imbiber des puissances qui osent à peine se manifester sous notre façade civilisée. Mais tout ceci devait obéir aux lois de la création, lois qui se fondent sur l'essence et le caractère de la forme chorégraphique même, dans le but de la définir et la contenir une fois pour toutes. Je devais prendre tout ceci en considération et être très prudente afin de ne pas affaiblir ou bloquer l'impulsion créatrice originale dans le processus de la mise en forme."

M. Wigman, La danse de la sorcière, (Hexentanz)[28]

Hélène Massé Paris le 15/12/97

Parution originale sur Internet : Hommes & Faits — Paris 1998
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Notes



[1]  S. Sampere, Entre l’Inde et le Japon, Revue Mouvements, janv-mars 1995.

[2]  N. Rouland, L'Anthropologie Juridique.

[3]  F. Laplantine, Clefs pour l'anthropologie, Ed Seghers, Paris 1987, p 16.

[4]  F. Laplantine, Ibid, p 19

[5]  Laplantine, Ibid, p101

[6] Laplantine, ibid, p 16

[7]  Laplantine, Ibid, p 181

[8] N. Bouvier, Visite d'une image,  Le hibou et la baleine, Ed Zoé, Genève, 1993.

[9]  A. Kieser, La Naissance Accompagnée, Lierre & Coudrier Ed, 1991, p 20

[10]  A. Kieser, Ibid, p 31

[11]  G. Bachelard, L’air et les songes, essai sur l’imagination du mouvement, 1943, Poche p. 149.

[12] A. Kieser, Ibid, p. 26.

[13]  Il' L Baz, Notion de synchronicité, Faculté Libre d’Anthropologie de Paris, 1994.

[14] G. Bachelard, Ibid, p. 6 et 7.

[15] G. Bachelard, Ibid, p. 246.

[16] A. Kieser, Ibid, p. 25.

[17]  G. Bachelard, Ibid.

[18]  A. Kieser, Ibid, p 129.

[19]  C.G. Jung, L'homme à la découverte de son âme, Albin Michel 1987, p 107.

[20] C. G. Jung, "Ma vie" - Souvenirs, rêves et pensées, Gallimard, 1973, p 393

[21] A. Kieser, Ibid, p. 51.

[22]  A. Kieser, Ibid, p. 49.

[23] A. Kieser, Ibid : toutes les reformulations qui suivent prennent leur source dans le chapitre de présentation de la méthode.

[24] Il'L Baz, l'Anthropothérapie, Lierre & Coudrier, 1995.

[25]  Il'L Baz, l'Anthropothérapie, Lierre & Coudrier, 1995.

[26] Massé N’Dolo, “ L’éveil des sens ” dans la petite enfance et dans la relation parents/enfants, sous la direction de El’Baz Illel, FaLAP, 1993.

[27] C. G. Jung, "Ma vie" - Souvenirs, rêves et pensées, p. 390.

[28] Wigman (Mary), Le langage de la danse, Papiers, 1986, p 42-43.

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