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Un personnage de conte moderne : le robot
A. INTRODUCTIOND'antiques spectres resurgissent au point que la vague morale ouvre les portes du salut devant ce que l'on nomme violence, insécurité, accélération non contrôlée du progrès, etc. Effrayé, l'Occidental moyen en arrive à recourir à des méthodes expéditives pour préserver ses dogmes, conserver ses rites, ses saintetés Sécurité, Stabilité, Santé. Le long labeur de la civilisation paraît menacé car c'est lui l'accusé de ce procès où la peur du devenir fige chacun dans une attitude frileuse et stérile. On se demande quel a bien pu être le bénéfice des religions qu'il faille, sitôt la mort de Dieu, retourner aux cavernes pour mieux s'exercer à la sauvagerie. Quelle confiance peut-on alors accorder à un retour du sacré, même dans l'espoir de mieux vivre la modernité ? La sacralité porte-t-elle d'avantage de fruits sous le costume des nouvelles tendances que vêtue des habits solennels des prêtres et officiants d'antan ? Il est dit que l’enfant porte l’avenir mais il lui faut, avant de devenir adulte, absorber, intégrer les règles que ses parents et l’environnement lui inculquent…Les mythes, les légendes, les contes lui permettent de se forger une différenciation entre l’Imaginaire et le réel. B. LE ROBOT, NOUVEAU MAITRE1. La construction du moi, naissance du monde moderne
Dans l'imaginaire de l'enfant moderne, désormais, le robot remplace le loup ou la sorcière. La substitution s'est faite avec simplicité... Celle-ci s'insère logiquement dans les moments d'évolution de l'enfant. Vers trois ans, l'enfant voit croître en lui une forme de conscience qui le distingue du monde extérieur lui permettant une entrée progressive dans celui-ci. Le Moi se forge alors dans une lutte angoissante contre le monstre avaleur qui menace la toute jeune conscience émergeant vers la lumière des Humains. C'est sur la base de cette figuration que s'illustre le processus de naissance au monde concret, hors des flots sombres de l'inconscient. Durant cette période, la jeune conscience est menacée – parce que à peine née – de ré-engloutissement par les flots sombres du chaos, de la « non-vie ». Les figurations de mère « avaleuse », « engloutisseuse », « mauvaise » ou « castratrice » sont destinées à représenter ce mouvement de la « vie en soi ». La mère réelle ou son substitut incarné ne sont nullement en cause. En dehors de pathologies gravissimes, aucune mère au monde ne pourrait atteindre ce niveau de cruauté froide en détruisant les jeunes forces de l'enfant. Par contre à travers ses imagines, ses angoisses et ses cauchemars, l'enfant perçoit le puissant mouvement de la vie en lui. Ce dernier lui est en quelque sorte « révélé » de manière puissamment sensitive et affective. C'est à partir de cette valse d'images que se forge les premiers éléments du Moi, adaptable et pilote de la conscience. La conscience libérée de la gangue indifférenciée du monde antérieur fabrique désormais des outils de transformation du monde. L'enfant apprend à manipuler les robots électroniques du monde moderne et en luttant contre ces silhouettes mutantes, contre ces structures aux fonctions multiples, le jeune humain se crée les moyens de faire face à un monde dans lequel la forme extérieure des objets n'est plus stable. Les outils psychiques de transformations du monde se perfectionnent. Mais le monstre est là, de forme massive, denté, la gueule engloutisseuse, menaçant, fascinant, il guette de sa présence éternelle... Quand le monde environnant était celui de la nature sauvage, que la terre à cultiver était encore habitée de bêtes fauves, les images d'émergence de la conscience créatrice se développaient autour du thème d'un combat contre les fauves de la jungle. C'est autour de ces figurations que se développèrent les rites initiatiques d'affrontement de la forêt sacrée. Il fallait que le jeune, l'ado-lescent – celui qui va devenir adulte -, montre sa capacité à tirer parti de ses qualités physiques et psychiques pour faire face au monstre engloutisseur qu'était la jungle, au profit de sa communauté et pour la plus grande gloire de son petit Moi. En d'autres temps, les humains eurent plutôt à vaincre la masse sombre d'une morale barbare. Les grandes villes étaient nées, une partie de l'humanité se sentait déjà apte à maîtriser de nombreuses techniques, mais les centres urbains étaient insalubres et dangereux. Il fallut maîtriser ces masses psychiques encore proches de la violence d'antan. Les grandes morales naquirent, le Taoïsme, le Judaïsme, la Philosophie grecque, etc. Chaque fois le jeu des images changeait de forme, pas de structure ni de finalité. Au Moyen Âge, un pauvre animal en voie de disparition, le loup, figura ce pouvoir terrible de la Nature sauvage et, par suite, l'inconscient qui menace la jeune pousse trop faible pour affronter le monde turpide. De nos jours, l'engloutisseur, le monstre, c'est bel et bien l'inconscient dont la conscience de l'enfant se détache. C'est ainsi que nos systèmes de connaissance nomment une zone de la psyché qui demeure voilé d'un épais rideau de mystères et de dangers. L'enfant moderne – celui de nos cultures à forte coloration hédoniste, assuré d'une longue stabilité matérielle n'a plus à faire face à une nature externe, végétale ou animale, il lui faut affronter les monstres noirs de ses rêveries intérieures. Et c'est dans son environnement immédiat que l'enfant trouvera les formes capables de figurer cette danse des masses psychiques. Les grues, les gros excavateurs, les ordinateurs et les robots vont remplacer le loup sur lequel désormais, l'enfant s'apitoie plutôt. La première coupure conscient/inconscient se produit à ce moment de la vie et c'est grâce à elle que l'enfant prend la mesure de ses jeunes forces. L'en priver, lui ôter les moyens de ce passage, en le protégeant par exemple, c'est menacer gravement son potentiel adaptatif. Laisser l'enfant faire ses propres expériences ne veut pas dire l'abandonner à lui-même face au monstre dévorant de sa nature intérieure. C'est par le jeu des images intérieures, par le truchement de représentations, hors des balises du rationnel, que l'enfant trouvera les moyens de s’aguerrir et de fortifier son jeune ego. Les anciens nous avaient légué un patrimoine mythique et légendaire abondant dont le but était, par la répétition, le récit et la narration de montrer le chemin de la domestication du monstre/loup/inconscient. Les récits au coin du feu, les légendes du croque-mitaine, etc. permettaient à l'enfant de prendre en compte la dimension puissante et créatrice de l'inconscient/nature et cela lui permettait aussi de pressentir les issues possibles vers la réalité objective du monde environnant. C'est de là que découle cette prodigieuse victoire de la ruse sur la force car l'enfant, animé par le mythe, au lieu d'être guidé par des rationalisations qui balisent tout, apprend à faire confiance à l'intuition qu'il peut avoir de la situation et ce, sans avoir de plan préconstruit. L'enfant apprend l'inventivité grâce à l'adaptation qu'il fait du récit mythique ou légendaire face à la réalité telle qu'il la vit. La violence qui s'expose dans les mythes et les contes est une sorte de représentation des puissances en jeu dans l'inconscient. La cruauté si bien affichée dans les légendes n'est également rien de plus que l'affectation par des générations innombrables d'êtres humains de la puissance ambivalente de la Nature. La même que celle que Olivier Boissière pressentait dans les paysages asséchés de l'Arizona. « Ces landes arides ont vu se pétrifier les Titans.
Rien ici de paisible. La nature dans toute sa violence. Le ruisselet qui
serpente sous les frondaisons de cottons woods et de junipers
peut en un instant se muer en torrent dévastateur emportant tout sur son
passage. Partout, même dans la forêt de pins ponderosas des hauts
plateaux, la roche affleure, dénudée, visible. Mère nature en nourrice sèche,
cassante, exigeante, voire meurtrière. On saisit mieux à ce spectacle la
terreur sacrée des indigènes, leur soumission religieuse à la terre et à la
montagne, l'attachement farouche à leur sol aussi. Quelque chose comme la
tendresse et la frousse qu'inspire aux marins l'océan. »[2] L'histoire de l'être humain semble rivée à la résolution de la peur, comme si seul ce sentiment pouvait signifier qu'il y ait quelque chose à vaincre, une résistance à passer et finalement une réelle conquête à opérer sur le monde. Un enfant qui ne connaîtrait pas cet assaut de la crainte et de la peur face aux puissances de la Nature[3] serait menacé de ne pas pouvoir accéder efficacement au monde de l'adulte, par manque, à la fois, de souplesse, de force et de capacité à changer à ondoyer dans les interstices du réel. Que veut dire protéger un enfant si nous ne savons pas lui donner la possibilité d'affronter ses monstres intérieurs pour les domestiquer, mettre leur force au service de la conscience. Au lieu de cela, bien souvent parce que nous sommes inconscients de l'enjeu et que nous n'avons pas su nous-mêmes dominer cette peur, nous transmettons à nos enfants la crainte du monstre/robot, pris ici comme métaphore du monde technique dans lequel nous vivons. 2. Place au nouveau maître
La rencontre de l'enfant moderne, du robot et du loup revêt un caractère étrange. L'enfant, bien plus que l'adulte est amené à réagir de façon adaptée, rapide et pertinente aux sollicitations du monde alentour. Pour lui, cet affrontement est frappé du double sceau de l'ambivalence. D'un côté la curiosité pour le monde, nourrie par la puissance de l'éros qui pousse l'être vers le monde, de l'autre, la peur, le suintement de l'angoisse qui noue le ventre et tord les viscères. Un témoignage« J'étais avec mon fils près d'un chantier de démolition et nous regardions évoluer les puissantes grues avec leur lourd bélier qui abattaient d'immenses murs comme s'il s'était agi de paravents. J'avais déjà repéré chez lui des rêves effrayants, lesquels étaient tous en rapport avec ses robots/jouets. Pour l'aider à pousser je lui avais parlé du loup... et autres fauves de la nuit. Rien ne fonctionnait comme mes maîtres me l'avaient annoncé. Je fus très surpris de constater qu'il n'avait pas du tout envie de s'approcher des grues. Il paraissait même franchement effrayé. Décidément ses terreurs prenaient des allures bien singulières. Il en fit une véritable obsession durant la journée qui suivit. La grue avaleuse était passée dans ses jeux et fantasmes aux côtés des robots et autres figures cuirassées. Je l'initiai donc à la domestication de la grue/robot à l'instar de ce que l'on m'avais déjà appris pour domestiquer les monstres de l'inconscient. Je tenais cette méthode de ma vie en Afrique. Selon les vieux africains, au lieu de favoriser le refoulement des peurs dues aux images intérieures effrayantes, les adultes ont pour rôle principal de faciliter l'intégration de celles-ci en aidant l'enfant à éprouver ses premières forces en se mesurant aux monstres, avec l'appoint des forces parentales. C'est à cette fin que des jeux sont mis en place qui miment l'approche, le combat et finalement la victoire de la conscience sur le fauve titanesque que l'enfant rapporte à sa tribu comme gage de sa jeune puissance. Je suggérai donc à mon fils de se reposer sur moi ou sa maman pour faire face aux robots de sa nuit, aux excavatrices de son inconscient. Ses pérégrinations lui permirent au moins de considérer les robots un peu plus comme des jouets. Il se mit à les manipuler, à en construire. Il ne les détruisit plus. Quel impact cela eut-il sur son évolution ? Je ne sais. Nous verrons dans vingt ans , lui et moi ! »[4]. A la suite de cette anecdote je décidai de me pencher sur le problème et en parlai à ceux de mes amis qui pouvaient avoir des enfants en âge de passer au stade de la conscience (3 à 4 ans). Les informations vinrent confirmer mon hypothèse de départ : Il existe bel et bien une équivalence psychologique entre l'ancienne Nature et la Culture contemporaine. » Nous n'avons plus de forêt sacrée mais nous sommes chaque jour à la lisière d'une jungle terrifiante, celle de nos images intérieures qui défilent sans ordre. L'enfant citadin sait où est son monstre et il convient seulement de lui donner les moyens de pénétrer dans sa forêt intérieure. Pour cela il suffit simplement de savoir que « ça existe ». Les vieilles légendes meurent, les enfants ne croient plus en la puissance terrifiante du loup, qu'il soit simplement habillé ou revêtu des attributs du loup-garou. Certains intellectuels sont ravis d'une telle transformation de l'espèce humaine et se frottent les mains à l'idée que l'humanité s'affranchit des terreurs anciennes, désuètes et idiotes. D'autres au contraire se lamentent de nostalgie et prônent déjà un retour aux traditions légendaires. Nous pourrions comprendre ces jérémiades de nantis si nous ignorions que la crainte des choses obscures qui gisent au fond de l'âme révèle aussi chez l'enfant la naissance d'une forme de conscience, la réplique exacte de celle qui va plus tard maîtriser les outils de la modernité, construire des robots pour améliorer la vie. 3. L'adulte et le Robot
Il existe beaucoup de rêves de robot chez l'adulte, ceux-ci n'expriment pas forcément une tendance mécaniste de la psyché. Les terreurs contemporaines sont bien plus du côté de la mécanique et de l'électronique que provoquées par des aventures dans une jungle transformée en réserve africaine. En nous tournant vers des scènes de la vie quotidienne nous constatons que l'homme moderne projette sur ses outils et sur la technique les fantasmes que nos ancêtres attribuaient plutôt aux monstres de la nature environnante : fantômes, démons, elfes et autres animaux fantastiques... Ne parle-t-on pas de virus informatique, de parasites dans les logiciels ?... Lisons ces lignes extraites de « L'événement du jeudi » du 31 mars 1988 : « De son côté, Chirac, qui a voulu incarner l'avenir a fini par en faire un peu trop. Transformé par ses conseillers en image en vue superman jeune, heureux, sans souci d'argent, sans ennui de santé, il s'est en quelque sorte deshumanisé. Décontracté, excessivement décontracté, ayant un peu vite réponse à tout, il fait quelques fois penser à un robot et, à ce titre, il inquiète. Car un robot, aussi avenant soit-il n'est jamais autonome ; il existe toujours, dans l'ombre quelques hommes mystérieux qui l'ont programmé. » Ainsi s'exprime un journaliste que l'on ne peut pas soupçonner de se livrer à des interprétations psychologiques fantaisistes. Cette remarque exprime pourtant quelque chose de vrai au plan de l'imaginaire. Face aux outils modernes, l'homme a peur, terriblement peur que le contrôle de la machine ne lui échappe. Ce n'est pas un thème de science-fiction, c'est une hypothèse largement débattue par les experts. Ses terreurs se portent désormais sur la micro-nature et sur la technologie. C'est en elle que logent les démons. Toute cette foule se trouve aussi maintenant dans le corps de l'homme et dans les atomes qui servent de base à la technique. L'être humain a désormais peur d'être pollué, infiltré par des sortes de parasites qui le détruisent et par des virus intelligents. Le loup s'est déguisé en robot et Merlin, le magicien, pilote désormais des ordinateurs sophistiqués. L'homme et la femme modernes sont bien plus effrayés par la complexité du monde moderne que par les dangers d'une Nature qui n'existe plus qu'à l'état de jardin. Pendant que l'enfant, dans un réflexe simple et immédiat se prémunit seul des craintes que ses parents lui lèguent. La véritable révolution de l'ère moderne se situe dans ce passage quasi imperceptible d'un objet réel/naturel à un objet réel/culturel. Qu'est ce qui agite l'Homme moderne pour qu'il soit aussi méfiant à l'égard de la technique et prêt à en brider l'utilisation. L'Ethique, nouvelle déesse purificatrice, complète remarquablement l'écologie pour ce qui est de freiner les "progrès" de la technique. L'écologie apporte la pondération, l'Ethique l'ordre moral. Cette position est fortement chargée d'ambiguïtés. D'un côté, pour la préservation de son bien-être et de sa santé, l'individu moderne demande à celle-ci d'être la plus performante possible, de l'autre il lui est impossible d'assumer les conséquences de cette demande : la blessure d'une planète qui saigne et menace de mourir. Dans un sursaut de bonne conscience il accuse la société, les cadences, l'inhumanité des villes... Le réflexe écologique vient à point, traduisant le désir de revenir à Nature naturante comme au temps du paradis, dans l'harmonie. Malgré tout, ce réflexe, même s'il paraît être le seul qui soit légitime face aux agressions de la technique, n'est pas totalement assumé ni clairement justifié. La conscience écologique, telle qu'elle s'expose communément, est une mauvaise conscience qui abrite des morales douteuses, fondées sur la peur. Il n'est pas sûr que l'écologie scientifique se reconnaisse tout à fait dans cela. L'Homme moderne ne se rend pas très bien compte que science et technique vont ensemble et sont les fruits de l'Humanité elle-même. Tout se passe comme si les humains ne supportaient pas d'avoir à surmonter les difficultés dues à la maîtrise des techniques. Pour l'occidental, tout devrait être facile et couler de source. Qu'une menace plane et il se sent trahi, c'est bien au travers de cette trahison que se dessine ce sentiment de déchéance et de dégoût de soi, si poignant dans les idéologies contemporaines. L'enfant divin est abandonné ! L'Occidental est empêtré dans l'incompréhension de l'objet qu'il a créé et qui n'est pas le moins important dans le champ culturel car il s'agit en fait de l'ensemble des outils sur lesquels reposent la société moderne. Parmi ceux-là, l'électronique semble devoir subir le sort particulier du fils honni, réitération du mythe de Caïn. L'informatique est visée par les campagnes d'épuration de la culture. Il suffit en effet de lire n'importe quel magazine pour constater combien l'Homme nourrit à l'égard de l'outil un immense soupçon. Les humains qui habitent l'Occident sont devenus profondément méfiants à l'égard du monde qu'ils ont créé. Partout c'est le procès de l'outil qui s'annonce et l'on oublie volontiers que « derrière le robot, dans l'ombre il existe toujours quelques hommes qui l'ont programmé. » ... Ce qui veut dire que nos consciences contemporaines reproduisent le mythe du complot. Et cette opinion se répand bien plus parmi les gens autorisés que chez le vulgum pecus. C'est le thème de nombreux films produits tant aux USA qu'en Europe. La série X Files en est un exemple caractéristique. Voici par exemple l'opinion d'un savant, Pierre Thuillier, spécialiste de futurologie et qui enseigne l'histoire et la philosophie des sciences. « Pollutions, dégradations et déséquilibre se multiplient ; les sociétés industrielles disposent de techniques tellement puissantes et exercent de telles violences sur l'environnement que les pires excès sont à redouter. La conclusion "écologique" va quasiment de soi : freiner le processus destructeur chaque fois que c'est possible. »[5] Cette opinion est très répandue mais, de la part d'un savant cela résonne avec force. Pollution, dégradations... riment avec techniques. La société industrielle est inculpée. Ses techniques sont "violentes"... Comme à regret le sage en arrive à dire que la solution écologique s'impose mais il sous entend aussi qu'il ne s'agit pas de la meilleure solution : freiner le processus destructeur... La solution écologique se trouve donc du côté conservateur, c'est ce qui semble gênant, elle est freinatrice de progrès et n'est qu'un signe de défense. Sur ce point de nombreux savants s'entendent pour dire que le réflexe écologique est une sorte de geste d'auto-défense qui est le moins négatif. Il n'est pas sûr que l'écologie ne soit que cela, pourtant c'est ce qui prévaut pour l'instant. En marge du procès de l'outil, c'est celui de la programmation – donc d'un manipulateur – qui commence. Déjà les krach boursiers sont mis au compte de l'informatique, les pannes diverses des administrations lui sont imputables. Et beaucoup d'individus ont par rapport à l'outil informatique une attitude étonnamment animiste. L'outil est animé, on lui parle, on l'insulte, il se crée entre lui et l'humain une sorte de lien empli de mana[6]. Il n'est pas sans intérêt de constater qu'il se passa quelque chose de semblable au moment de l'arrivée de la voiture sur le marché des ménages. 4. L'exemple de la voiture
Nombreux furent les hommes qui eurent avec leur mécanique un lien d'ordre amoureux. La machine était aimée, elle s'appelait « Titine », on la flattait dans les côtes pour la soutenir dans son effort, on s'inquiétait pour elle quand elle "toussait" ... Puis la voiture fut banalisée et l'on oublia sa charge affective puissante désormais passée au sens commun. Mais la voiture demeure dotée d'une très forte charge affective qui tient du tabou ; tout se passe comme si cet outil dangereux représentait une zone sacrée, or voilà un instrument terriblement bruyant, dangereux, très polluant et dont les ressources mécaniques n'ont aucun rapport avec ce qui lui est demandé[7]. Dans de nombreux cas, sauf chez les professionnels, la voiture est plus qu'un vernis de représentation. Nul ne peut y toucher. Si bien que les gouvernants qui gèrent ce secteur selon une ligne fortement démagogique, plus qu'ils ne la gouvernent, ne peuvent pas réglementer l'utilisation des véhicules automobiles selon des objectifs cohérents avec les besoins contemporains d'une Nation. Pour soutenir ce mythe moderne le prétexte économique ne suffit pas et même les écologistes demeurent à ce sujet dans une certaine ambivalence. Quel adulte financièrement autonome ferait actuellement le sacrifice de sa voiture pour n'utiliser que les services des professionnels de la conduite ou des transports en commun ? L'affectation de la voiture est passée dans les mœurs et il faudra beaucoup de temps pour sortir d'une telle idolâtrie. Or, c'est bien cela qui nous démontre que l'Homme moderne est dépassé par l'outil qu'il a créé. La conscience n'a pas suivi les rythmes des changements. L'informatique et ses industries périphériques sont en passe de subir le même investissement affectif au grand ravissement des producteurs et créateurs de ces produits. La marge économique des produits de l'électronique est telle que tout psychologue y soupçonnerait l'existence de quelque objet précieux sur-investi par la psyché de nos contemporains. Les marges atteignent parfois dix fois le prix de revient. Seules les productions artistiques parviennent à ce niveau dans une économie de marché. 5. Les robots électroniques
L'informatique prend peu à peu la place de la voiture, une place religieuse, une valeur de tabou, crainte d'un côté, vénérée de l'autre, presque au même titre qu'une déesse. Mais nous savons aussi qu'il existe quelqu'un derrière la machine, qui la conçoit et la programme pour nous, et nous n'avons pas accès à ces fonctions quand nous sommes de simples utilisateurs. La maîtrise de cet outil finit par devenir mystérieuse et se constitue en lieu de projection ; l'inquiétude gagne le cœur de chacun dès qu'il s'agit de s'aventurer dans le monde, la ville, cette formidable représentation de la complexité humaine. Une grande part de la philosophie catastrophiste contemporaine prend sa source dans une telle inquiétude. De plus en plus étranger à sa création, l'humain finit par s'en couper, la rejetant à l'extérieur dans un sursaut de projection qui semble le libérer de cette emprise de l'outil et de « ceux » qui le manipulent dans les coulisses de la vie. Comme les antiques humains nous ne sommes pas loin de donner à la technique une sorte d'âme. C'est un fétichisme d'un genre moderne et aux conséquences encore imprévisibles. Pour mieux saisir cette comparaison que nous faisons entre la nature telle que les anciens la percevait et la structure sociale contemporaine, écoutons ce que dit un journaliste à propos de la terre des indiens de l'Arizona :« Nous pourrions ajouter comme dernier exemple que désormais L'homme et la femme modernes connaissent face au monde urbain, complexe et truffé d'électronique le même type d'effroi et de fascination que les indiens de l'Arizona ressentaient face à la perfidie de leur nature environnante. » ("L'Arizona de John Wayne", Olivier Boissière, op. cit.) Dans la fantasmatique commune, la complexité de la Culture remplace celle de la Nature. L'humain moderne projette sur la culture les craintes que les hommes préhistoriques nourrissaient à l'égard de la forêt primitive. Il en résulte que la première difficulté à vaincre pour vivre convenablement réside dans la peur que nous avons de la vie urbaine, principale composante de la société moderne. L'enfant cherche à s'en acquitter au travers de la figure des robots qu'il apprend à dominer. L'acquisition d'un savoir sur l'outil et sa domestication sont les autres composantes que l'humain doit englober avant de prétendre à une forme de conscience individuelle. La forêt sacrée est désormais au cœur des villes. Cela ne nie pas la nécessaire introversion à laquelle l'homme moderne est confronté. Derrière le robot il y a quelqu'un qui le manipule et qui en connaît donc tous les rouages. C'est la Conscience, et nul autre maître. La tâche de la modernité est bien définie. Peut-être l'éducation des jeunes enfants devrait-elle intégrer désormais la mort du loup ? 6. La mort du loup
Les jeux de beaucoup de nos bambins mâles tournent autour de ces jouets représentant des humanoïdes robotisés. Au travers de ceux-ci les enfants créent un rituel qui leur permet d'exorciser la peur qu'ils ont des mécaniques complexes qu'ils auront à gérer et à commander. Tout se passe comme si la psyché était bien plus malléable, souple et adaptable que la conscience commune, pétrie de crainte et conservatrice. Cette faculté de manier l'outil que l'enfant acquiert en dominant ses peurs le conduit alors à aborder des instruments très complexes avec une rapidité qui étonne mais qui est, au fond, toute naturelle car il ne fait que maîtriser le fruit d'une civilisation qui n'est pas forcément le monstre si volontiers dépeint. Les enfants de cinq à sept ans se servent des ordinateurs avec une intelligence qui surprend d'autant plus qu'ils ne savent pas lire, ils se guident grâce aux signes qui abondent dans la plupart des logiciels. Ces enfants, sans guides, parviennent à lire et écrire rapidement sans le recours des méthodes habituelles. De ce point de vue, la pédagogie apparaît terriblement désuète et les idéologues se réfugient dans des considérations plus ou moins moralistes qui rejettent de toute manière l'outil électronique jugé froid, impersonnel et déshumanisant... On voit mal comment un ordinateur, à moins que ce ne soit la télé, pourrait être responsable de la décadence culturelle que d'aucuns constatent et dénoncent en tous points. Que peut-on faire avec, pour ou contre le robot de l'imaginaire de l'enfant ? Les recours ne manqueront évidemment pas dans les manuels de psychologie. Mais c'est sur le terrain, dans les lieux où cet imaginaire si puissant rencontre le concret que nous aurons le plus de chance d'apprendre. Il nous reste beaucoup à inventer car l'horizon urbain, nouvelle Nature, impose une adaptation de tout le patrimoine culturel et mythique et l'assouplissement de nos mentalités. Peut-être avons-nous à redevenir face aux lieux de l'âme comme ces guetteurs anciens qui épiaient les mouvements de la Nature afin de mieux s'y glisser et pour donner à leur famille tout le confort d'une sécurité conquise de haute lutte. C. LE ROBOT, NOUVEAU HEROS1. Vivacité enfantine et morales parentales
Si l'on se penche sur la littérature enfantine, sur la productions des jouets, on est frappé de constater l'énorme place prise par les mécaniques cuirassées. Il est loin le temps des poupées chiffons, des marionnettes et des jouets en bois. Il est vrai que ces derniers imitaient les outils du moment. Papa construisait la maison et maman brodait... On trouve encore des jouets représentant des maisons à construire et des canevas pour petites filles, mais dans des boutiques spécialisées en jouets anciens. Cette constatation interfère avec une autre, celle de la prolifération des films qui mettent en jeu des héros dont la principale caractéristique est d'être doté d'attributs bien plus mécaniques qu'humains. Il en va ainsi des Mad-Max, Rangoog et autres Bioman. D'autre part, la télévision elle-même contribue par son apport à cette prolifération d'images de héros irréels, mécaniques, automates et robotisés. Il est facile de constater que ces productions cinématographiques et télévisuelles font partie de gigantesques campagnes de publicité et dont le jouet pour enfant n'est qu'un des aspects particuliers. La campagne Bioman en fut un exemple frappant. On pourrait dire que ces campagnes ont un impact intolérable sur notre culture par l'influence insidieuse qu'elles exercent sur l'éducation de nos enfants. On pourrait évoquer alors la perte des valeurs traditionnelles de courage, d'audace, de solidarité et d'amour et enfin de probité morale qui s'effaceraient devant l'invasion des figures héroïques brutales, froides, asexuées et donc sans don d'amour. C'est ce qui paraît à première vue tout au moins. Seulement l'enfant fait son jeu et on ne l'influence pas si facilement que cela. La campagne Bioman l'a bien montré. On dirait que ce sont plutôt les producteurs et les industriels qui ont suivi l'engouement des enfants. Plus tard sont venus les productions littéraires sophistiquées contenant de merveilleuses illustrations, les collections d'images réparties dans divers produits alimentaires et autres. De la même façon, la série télévisuelle, Les Chevaliers du Zodiaque a-t-elle été à l'origine de tout un circuit commercialo-culturel dont l'importance dépasse, il faut bien le dire, les seuls intérêt économiques de quelques uns. Il faut cesser de penser que le commerce pervertit notre jeunesse. Il faudrait beaucoup d'inventivité aux théoriciens du marketing pour en être là. En fait le commerce suit les tendances ! Il suit, il flaire, il s'arrose ensuite, il ne crée pas ! On peut bien dire que la publicité influence les enfants et qu'en diffusant une image altérée de la culture elle contribue à l'appauvrissement de notre patrimoine idéologique. Mais on peut tout de même se demander comment un bambin de deux ans peut être influencé par la publicité dès lors qu'il ne regarde pas la télévision, qu'il ne fréquente pas encore l'école, lieu de toutes les contaminations, qu'il ne sait pas lire mais s'intéresse par contre aux images et il est par ailleurs une véritable éponge des affects de l'entourage. Or, sur quel jouet le bambin va-t-il jeter son dévolu ? Sur les voitures d'abord, les robots ensuite. Les enfants sont-ils tous toqués ? Ou bien les parents manifestent-ils à ce point leur démission et leurs défections pour les fondements de nos sociétés qu'ils laissent quasiment leurs enfants livrés aux images de la rue, sans souci de la portée future d'une telle apathie ? Faut-il donc élever nos enfants selon les préceptes antiques, dans des lieux protégés à l'intérieur desquels la consommation des biens vulgaire seraient strictement limités ? On aura reconnu ici certains slogans des philosophies modernes
et manifestement ceux-ci traduisent le désarroi, non des enfants en bas âge,
mais des parents. Dans ce maelström, les enfants conservent un statut
privilégié qui semble contenir les assauts moralistes des parents. On l'a vu avec la fameuse affaire des Crados qui a tant ému la
gent parentale pendant que les enfants se délectaient de ces représentations
grimaçantes, vulgaires et monstrueusement insolentes à l'égard de la morale
bien-pensante. (Cf. © Libération –
Plon, 17 mars 1989, « Les Crados à l'assaut des cours de
récréation ». [La une 73-97].
[chapitre un].)
Seuls les adolescents auront le cruel privilège de se heurter à l'ambivalence de nos morales opportunistes et éclairées. Ils constituent en effet une véritable caste d'individus qui n’auraient pas encore le pouvoir de production mais seraient assez proches des richesses inventives de l'enfance pour se cabrer contre le sort d'esclaves qui leur est réservé grâce au gavage protecteur dont ils sont l'objet pendant un temps de plus en plus long. Comme les quartiers de haute sécurité sont, dans les prisons, de véritables pépinières à délinquants, il n'y a pas de meilleure machine à fabriquer des drogués ou des apathiques que cette tendance de nombreux parents à prolonger l'adolescence de leur progéniture au delà de la vingtaine, voire la trentaine sans jamais vraiment se poser la question du véritable besoin du jeune adulte. Mais, délinquants, drogués ou apathiques, ce sont de toute manière des nervis que l'on fabrique. Leur capacité d'invention s'est épuisée dans la rencontre cotonneuse des sollicitudes et des bienveillances parentales. L'enfant, avec peut-être l'aide de quelques financiers avides – des sorciers ou des diables sûrement – peut encore se réserver une terre vierge dans laquelle son imaginaire s’engouffre à loisir. Ses parents n'y comprennent rien de toute façon et il est autorisé à naviguer dans ces contrées bizarres de l’imaginaire. C'est bien là, en effet, que se passe peut-être une révolution. L'enfant, grâce à sa plasticité, nous montrerait le chemin d'une meilleure intégration au monde moderne. 2. Le Seigneur des Anneaux et quelques autres
merveilles
Voilà une bien belle histoire que celle que Tolkien nous raconte. Mais c’est un conte d’adulte, misogyne et bâti sur la formidable suprématie du héros conquérant nageant en pleine dualité. « Sus aux méchants et les bons avec moi ! » Cela nous rappelle quelques vagues discours politiques tenus il y a quelques mois. Et que des enfants soient au centre de l'action nous renvoie au pressentiment plutôt désespérant que l'adulte ne peut plus rien contre le monde qu'il a créé. La conscience adulte, trop rigide, doit laisser la place à ce qui reste enfant en nous pour dénouer "magiquement" les nœuds de nos drames. C'est une projection d'adulte, mise en scène par des adultes ! Ce simulacre de merveilleux, promu avec efficacité, nous raconte-t-il vraiment quelque chose ? Il y a toujours quelque information à extraire de la manière dont l’imaginaire d’un société nous parle. Et je ne puis m’empêcher de faire le rapprochement entre ce merveilleux là – celui de "Harry Potter" ou du "Seigneur des anneaux" – avec cette autre délivrance qui nous est promise si nous participons à la non moins merveilleuse croisade contre l’ennemi barbu. Les personnages féminins de cette saga ressemblent à ceux que l'on trouve déjà dans la littérature ou au cinéma ! Et plutôt androgynes ou dotés d'un caractère bien mièvre et l'on ne peut se méprendre. Il s'agit encore une fois des représentations du féminin par un auteur – Tolkien – de genre masculin, le tout repris dans un contexte culturel qui ne parvient toujours pas à prendre conscience que les représentations du féminin ne sont pas "La Femme" mais l'image que nous – hommes/andros – en avons, figures de l'Anima de l'Homme d'abord.
D. L’Ours et le BarbuDans les années 50, l’URSS s’invitait sur la scène de la planète, avec des méthodes brutales qui emplirent de crainte de nombreux adultes et enfants. Du côté « Occidental », on imagina une kyrielle d’images fantasmagoriques dont la plus impressionnante représentait un ours gigantesque écrasant la planète de ses griffes sanglantes.[8] Il y eut ensuite les années robots – dont j’ai parlé plus haut – et les monstres électroniques ont rejoint les loups dans les archives des musées de l’imaginaire. Suivant la mort de l’Ours sanguinaire, on crut à la paix mais comme l’Imaginaire ne s’en satisfait jamais – il s’en méfie même car il lui faut bien anticiper les fatales erreurs des hommes – nous eûmes les cyber robots qui inventèrent leur armée de l’ombre, les virus, les « effractions en ligne » et une mafia à col blanc. Puis certains adultes ont inventé les barbus comme monstres et mécréants, ce qui n’est pas forcément un progrès, car c’est un bond de quelques sept siècles en arrière que la civilisation risque de faire. Mais la barbarie ne recule devant aucun excès. D’autres adultes nous racontent que la mondialisation est le vrai monstre à craindre. L’Aigle impérial – un des emblèmes représentatifs des USA, ne l’oublions pas – se serait-il substitué à l’Ours ? Rien n’est moins sûr ! On parle aussi des OGM, des manipulations génétiques... Pendant ce temps, l'enfant et l'adolescent s'inventent des attitudes, des costumes des rites protecteurs. Il n'y a pas d'ésotérisme en la matière. Leurs héros se donnent à voir partout. Corps nus ou presque, bardés d'appareillage sophistiqués, les forces humaines amplifiées par un exosquelette, des attitudes provocantes et guerrières. Il suffit de lire les bandes dessinées, d'aller voir leur film ou d'aller écouter leurs vedettes préférées qui s'habillent comme leurs héros... Qu'est ce que ces enfants cherchent à conjurer à travers leur propre saga ? Les dangers que nous dénonçons comme probables – les rouges hier, les barbus aujourd'hui, les extra terrestres demain peut-être – ou bien la formidable insolence de nos propres décisions, de nos actes et que leurs héros affichent avec ostentation. Comme si cette pantomime nous renvoyait au ridicule de nos décisions. C'est bien là, d'ailleurs, un artifice du conte : ridiculiser les attitudes inadaptées en les exagérant. Des mythes, des légendes, des contes naissent qui racontent l’évolution des outils de l’Humanité – robots et autres, d’autres rapportent l’envers de l’Histoire – épopée, guerres et conquêtes, d’autres enfin nous renvoient au cœur de l’âme humaine aux prises avec ses troubles intérieurs – ceux-là, probablement, deviennent des livres sacrés. Illel Kieser, Toulouse le 27/01/2002 [1] – Cet article fut commandé par "Le Courrier de l’UNESCO". Cependant le comité de rédaction fut choqué par la thèse exposée et décida de ne pas le publier… Il a été remanié pour la présente édition. [2] – L'Arizona de John Wayne, Olivier Boissière, Le Monde du samedi 18 Novembre 1989. De tels témoignages contrastent avec ceux des hommes de sciences car il apportent une vision directe de l'émotivité qui est derrière l'aventure de la technique, le spectacle naïf en quelque sorte. [3] – Qu'il soit bien noté que nous parlons de peur face aux forces de la Nature et non face à un maître ou à un héros quelconque, fondement de toutes les idéologies totalitaires. La confrontation solitaire à la Nature permet à l'enfant de s'affranchir de toute tutelle à mesure de son évolution. [4] – Nous sommes très proches de cette échéance et l’enfant se porte bien, très à l’écoute des « bruits » de son imaginaire. Il est devenu graphiste et souhaite s’orienter vers la conception et la réalisation d’images de synthèse. [5] – L'histoire n°125 - septembre 1989. [6] – La Mana est ce qui anime les objets, dans les cultes animistes. Chaque objet est doté de sa mana propre. [7] – Les mécaniques sont surpuissantes par rapport aux limitations du code de la route. Elles coûtent en France plus que l'ensemble des crimes de sang. [8] – Cette image a fait le tour du monde, j’en ai trouvé un exemplaire dans un vieil atelier de mécanique de Cuzco. | ||||||
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