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�sot�risme philosophique,
�sot�risme historique

Jacques Halbronn, docteur �s Lettres

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Annonce du plan

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T�l�charger le texte complet au format RTF � 200 ko, 30 pages

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Jacques Halbronn est en outre Docteur en �tudes Orientales. Sa th�se,sous la direction de Georges Vajda, est parue en 1985 sous le titre ��Le monde juif et l'astrologie��. Il a tent� une exp�rience d'�migration en Isra�l au lendemain de la Guerre des Six Jours. Par ailleurs, il s'est sp�cialis� ces derni�res ann�es dans l'�uvre de Th�odore Herzl et dans la gen�se des Protocoles des Sages de Sion, qui constituent une partie de sa th�se d'�tat ��Le texte proph�tique en France��. Cette th�se est diffus�e dans les biblioth�ques universitaires, sur tout le territoire national, sur microfiche, sous la r�f�rence ANRT 34216.

Il y a une similitude certaine entre la d�marche de l��tranger et celle de celui qui veut �tre initi� � quelque secret, � savoir recevoir les clefs de la soci�t� dans laquelle il souhaite p�n�trer. Mais l��tranger n�est-il pas lui-m�me porteur d�un secret, celui de ses origines�? Nous percevons dans le discours �sot�rique l�affirmation de l�existence de passerelles permettant de franchir certains cloisonnements. Or, n�est-ce pas l� aussi un des postulats de l��tranger que le d�ni des barri�res qui co�ncide avec la th�orie des correspondances�? Mais, � force de rapprocher tout avec tout, de nouveaux cloisonnements apparaissent d�s lors que la nature se voit d�calqu�e sur la soci�t�, selon un processus d��sot�risation.

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Deux �coles s�affrontent�: l�une que nous qualifierons d��sot�risme philosophique, l�autre d��sot�risme historique ou soci�tal. La premi�re est celle qui est le mieux implant�e pr�sentement au niveau acad�mique, elle traite de l��sot�risme en philosophie et dephilosophie de l��sot�risme. La premi�re s�efforce de pr�senter l��sot�risme comme un ph�nom�ne sp�cifique, la seconde consid�re que l��sot�risme est un processus de translation, d�o� le concept d��sot�risation qui comporte une dynamique qui n�existe pas dans celui d� �sot�risme. Pour l��sot�risme historique, le lien avec l�exot�rique, avec les enjeux de la modernit�, est essentiel et il n�est pas question de s�enfermer, au nom d�une sp�cificit� � m�nager, dans une sorte de ghetto, serait-il payant sur le plan universitaire.

La notion de signifi� �sot�rique

Des textes en marge

Le signifi� �sot�rique

La question juive

La t�che de l�historien du n�o-�sot�risme

De l�astrologie au proph�tisme

Le concept de x�nologie

La demande d��sot�risme

Le primat de l�exoterisme

Conclusion

�sot�risme et escroquerie intellectuelle

L�historien de l��sot�risme, probablement plus que tout autre, est confront� � des contrefa�ons de tous ordres. La raison d��tre de cet �tat de choses est assez �vidente pour tout chercheur qui a conduit ses travaux suffisamment loin � telle enseigne que l�on peut m�me se demander si tel n�est pas le but du dit historien que de r�v�ler certaines malversations.

On con�oit assez facilement un tel �tat de choses�: la th�se implicite de l��sot�risme est l�affirmation de l�aptitude de l�homme � transcender les clivages et les barri�res, dans le temps comme dans l�espace. Une telle pr�tention a au demeurant �t� jug� p�rilleuse et a conduit pr�cis�ment � la mise au ban de telles pr�tentions. Pour �tayer de telles ambitions, l��sot�riste est amen� � fabriquer des documents susceptibles de d�montrer que l�on peut faire fi de telles limitations mais ces documents sont g�n�ralement contrefaits ou sont constitu�s de commentaires, rel�vent d� une ex�g�se, d� une glose, conduisant � des conclusions douteuses.

Il conviendrait au demeurant que l��sot�rologue ne soit pas lui-m�me victime d�une d�marche �sot�rique consistant � �tablir, de proche en proche, au moyen d�une crit�riologie extr�mement vague et redondante, des passerelles entre des savoirs des plus diff�rents, aboutissant ainsi � une n�buleuse �sot�rique assez inconsistante, objet d�anthologies pittoresques et de recensions � la Pr�vert.

Comme dans tout canon, r�gne un certain syncr�tisme r�unissant des documents disparates et qui s�excluaient mutuellement � l�origine mais finissant par se ressembler et recourir � une m�me terminologie

Une approche critique de ce canon ne consistera donc nullement en une apolog�tique consistant � en d�montrer le bien fond�. Il n�est jamais souhaitable que les historiens se fassent les complice de ceux qui ont regroup� � leur guise divers documents. Pourquoi ne pas fonder une ��critique �sot�rique�� comme il existe une critique biblique�? Nous avons pour notre part �labor� une critique nostradamique, une critique du corpus antima�onnique, une critique du corpus astrologique, au sein m�me du �canon� �sot�rique mais il importe de mettre en oeuvre une critique de l�hypertexte �sot�rique.

Le terme m�me d��sot�risme ou celui d�occultisme, ne servent-ils pas pr�cis�ment � fonder � sinon � masquer � un tel projet �canonique� �? Il conviendrait de cerner les raisons d�un tel projet relativement r�cent et dont Eliphas L�vi alias Adolphe Constant, pass� par le s�minaire, est probablement un des principaux artisans, au milieu du XIXe si�cle

Nous avons rencontr� la question des recueils de textes proph�tiques dans notre th�se d��tat et montr� que le XIXe si�cle est le nouvel �ge d�or du genre. Or, c�est � cette �poque �galement qu�un Eliphas L�vi parle d�occultisme pour d�signer un certain corpus, que paraissent des Histoires de la Magie, qui sont en fait une autre fa�on, pour ces compilateurs, comme Paul Christian, de d�signer un certain ensemble de textes.

Nous avons montr� ce qu�il y avait de d�risoire chez les sp�cialistes de Nostradamus, toujours au XIXe si�cle et au XXe si�cle, � chercher des invariants dans un ensemble aussi h�t�rog�ne et h�t�roclite, qui n�est nullement l��uvre d�un seul homme et d�une seule �poque et encore moins d�un seul camp politico-religieux. Rechercher le d�nominateur commun n�aboutit, dans ce cas, qu�� �dulcorer les discours des uns et des autres pour les r�duire � un propos d�connect� des enjeux socio-politiques qui traversent les soci�t�s.

La mode aurait donc �t�, pour des raisons qui restent � pr�ciser � peut-�tre l�influence des recherches linguistiques � et qui visent �galement par exemple les �tudes sur le Talmud ou contre le Talmud, de d�gager des traits sp�cifiques, des invariants, pour fonder un certain discours scientifique ou plut�t pseudo-scientifique, renon�ant � l��tude des contextes et des indexicalit�s..

En ce sens, le pluriel ��courants �sot�riques�� nous semble infiniment pr�f�rable, mais pourquoi alors publier des ouvrages intitul�s ��L��sot�risme�� ou ��...de l��sot�risme��. En fait, il s�agirait bel et bien, selon nous, de d�construire l��sot�risme pour, en effet, montrer le caract�re cumulatif de chacun des corpus qui sont cens�s le constituer tant il nous semble, par exemple, que le corpus astrologique est lui-m�me un agr�gat de notions accumul�es et r�unies du seul fait qu�elles se r�f�rent peu ou prou � l�astronomie. On pourrait parler de sciences du signifiant par opposition � des sciences du signifi�. Entendons par l� que les sciences du signifiant ne s�organiseraient qu�autour d�une certaine terminologie commune faisant abstraction du signifi�, lui-m�me per�u comme du signifiant, ce qui expliquerait le syncr�tisme qui est au c�ur m�me de cette litt�rature �sot�rique.

Tout historien s�rieux du champ �sot�rique est confront� au probl�me du syncr�tisme. La question est de savoir comment le g�rer. Mais encore faut-il en avoir conscience, ce qui n�est pas toujours ais� lorsque, comme dans le cas de l�astrologie ou des Centuries, on a , au premier abord, l�impression, d�ailleurs fausse, d�un ensemble d�un seul tenant, oeuvre d�un seul homme dont on peut �crire la biographie et dater les �uvres.

On est moins excusable lorsque l�ensemble consid�r� est h�t�roclite de fa�on manifeste, ce qui est le cas de ce qui se pr�sente, pr�cis�ment, sous le nom � au singulier � d��sot�risme et qui inclut d�ailleurs, entre autres, les corpus susnomm�s. Dans ce cas, en effet, toute tentative de rechercher des invariants dans un tel ensemble nous appara�t comme chim�rique. On peut certes mentionner de telles tentatives �manant de certains milieux pour conf�rer quelque unit� sous le nom d�occultisme, d��sot�risme. Mais l��sot�rologue, s�il peut d�crire ce jeu n�a pas � en �tre dupe.

Jacques Halbronn

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