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Regard sur la Philosophie

Korzybski peint par sa femme Nouvelle carte�
de l'organisme humain

Isabelle Baudron

1. William Burroughs, niveaux de r�alit� non-ordinaire et S�mantique G�n�rale

William Burroughs s'est exprim� � de nombreuses reprises dans ses �crits sur la S�mantique G�n�rale. Toutefois il n'est pas un professeur de S�mantique G�n�rale ni ne s'est jamais pr�tendu tel, il l'a seulement utilis�e dans ses livres et dans sa vie et en a encourag� l'apprentissage. On peut �tre d'accord ou pas avec ce qu'il en a dit, le fait est qu'il aura certainement un r�le dans la diffusion de la S.G. en France parmi ses propres lecteurs, et constituera un lien important entre celle-ci et des gens qui sans lui auraient eu peu de chance d'en entendre parler.

J'ai �t� amen�e � me pencher de pr�s sur les r�sultats qu'il en a retir�s, et ceux-ci me semblent m�riter qu'on s'y arr�te. Il se trouve que les circonstances m'ont amen�e � m'int�resser de pr�s au contenu de ses livres, au d�part par le biais de mon travail d'infirmi�re psy : c'est Louis, un jeune patient, qui me l'a fait d�couvrir; � son arriv�e � l'h�pital en 77, il r�p�tait plusieurs fois par jour comme un leitmotiv son nom et certains titres de ses livres�: ��William Burroughs-Nova Express-Soft Machine��, en souriant avec un air myst�rieux sans r�pondre quand je l'interrogeais � ce sujet; aussi au d�part les ai-je lus pour tenter comprendre ce qu'ils repr�sentaient pour lui et ce qu'ils pouvaient m'apprendre de son espace int�rieur.

Tout d'abord je n'ai pas pris au s�rieux certaines de ses affirmations concernant des domaines dont la compr�hension m'�chappait. Puis comme il faisait r�f�rence � la S.G. que j'�tudiais par ailleurs et que ses �crits recoupaient certains sujets auxquels je m'int�ressais � ce moment l�, les syst�mes de contr�le, la recherche sur les toxicomanies et leurs traitements (je faisais mon m�moire de dipl�me sur la toxicomanie), etc., j'ai voulu aller plus loin, consid�rant certaines de ses affirmations comme des hypoth�ses (les cut-ups, la dreamachine, l�utilisation des fonctions non-A de l'�criture, etc.,) et les ai port�es � l'exp�rimentation � plusieurs reprises dans le cadre d'une d�marche scientifique. A chaque fois les r�sultats les ont confirm�es.

Je me suis alors trouv�e confront�e au fait suivant : Burroughs travaillait sur des domaines qui n'�taient pas compr�hensibles � l'aide de notre logique et de nos param�tres habituels. Ses exp�riences marchaient, mais elles impliquaient des donn�es que j'ignorais sur la nature de la r�alit�, ou plut�t elles remettaient en question la conception de celle-ci qui m'avait �t� enseign�e. Le territoire se r�v�lait non similaire � la carte.

Quand nous sommes all�s aux Etats-Unis Jean-Louis et moi, j'ai rencontr� en Louisiane dans un bar une fille dont le fr�re �tait un fan de Burroughs et qui avait son adresse. Elle me l'a communiqu�e et quand nous sommes all�s � New York, nous nous sommes trouv�s � passer devant chez lui et avons sonn�. Il nous a re�us avant notre d�part et nous avons rencontr� chez lui Victor Bockris qui �crivait sur lui un livre d'interviews et d'enregistrements de conversations et a souhait� nous rencontrer. Nous sommes rest�s en contact au retour et je lui ai propos� de traduire son livre quand il est sorti, ce qui s'est produit.

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2. Le groupe B 23

A l'h�pital o� nous avions repris le travail, nous constations que Louis, ainsi que d'autres patients dont nous nous �tions occup�s avant notre voyage d'un an, n'allaient pas mieux, et que leur hospitalisation, au bout de plusieurs ann�es, se soldait par une d�gradation de leur �tat. Un jour le m�decin-chef m'a demand� de faire un projet pour ces jeunes. Je me suis mise au travail en partant des donn�es de la S.G., de Laborit sur la structure des organismes vivants et de Burroughs sur la famille Johnson et le concept d'acad�mie, et cela a donn� le groupe B 23 (le groupe comprenait alors 23 personnes dont la plupart avaient un nom ou un pr�nom qui commen�ait par B, et plusieurs membres, infirmiers et patients, s'int�ressaient � Burroughs, dans les livres duquel B 23 est le nom d'un virus de la mutation.) Pour Louis, ce qui se passait l� �tait important car il en �tait � l'origine, que cela constituait, de la part des autres membres du groupe, une reconnaissance de son propre monde int�rieur.

Nous avons tenu Burroughs inform� et il nous a encourag�s par �crit, ce qui �tait tr�s revalorisant pour les patients, qui se sentaient reconnus par quelqu'un qu'ils admiraient, et � qui cette aventure donnait du plaisir, de la vie et de l'espoir. Dans ce cadre nous avons fait un journal, une �cole, et diverses activit�s au travers desquelles les gens ont d�couvert qu'ils pouvaient apprendre des choses dont certaines parfois complexes (programme de S�mantique G�n�rale), ce dont ils ne se croyaient pas capables auparavant, et partager leurs connaissances avec d'autres; ils ont repris confiance en eux et ils ont cess� dans le cadre du groupe de se voir comme des malades mentaux et de se comporter comme tels.

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3. Postulats de la grille freudienne

J'ai profit� de ces quinze ann�es pass�es � l'h�pital pour tenter de comprendre � l'aide de la S.G. les raisons de l'inefficacit� des traitements psy, et je me suis pench�e sur les postulats de la nosographie enseign�e et utilis�e dans les h�pitaux publics, qui repose sur la grille freudienne.

Je ne vais pas faire ici une d�structuration de cette grille, ce n'est pas le sujet. Toutefois ce que j'ai d�couvert par rapport � la conception des maladies mentales, et surtout de la liste des perversions sexuelles �num�r�es par Freud, vaut son pesant de cacahou�tes : en voici les grands traits :

Freud consid�rait comme une t�che urgente de distinguer ce qu'il appelait la sexualit� normale de la sexualit� pathologique. Il a d�fini la sexualit� normale comme limit�e aux rapports sexuels accomplis dans le seul but de procr�er, et a trait� de pervers tout acte sexuel quel qu'il soit r�alis� hors de ce cadre, y compris au sein d'un couple homme-femme, taxant le plaisir sexuel de ��pervers, et comme tel, vou� au m�pris�� :

� Ce qui caract�rise toutes les perversions, c'est qu'elles m�connaissent le but essentiel de la sexualit�, c'est-�-dire la procr�ation. Nous qualifions en effet de perverse toute activit� sexuelle qui, ayant renonc� � la procr�ation, recherche le plaisir comme un but ind�pendant de celle-ci. Vous comprendrez ainsi que la ligne de rupture et le tournant du d�veloppement dans la vie sexuelle doivent �tre cherch�s dans sa subordination aux fins de la procr�ation. Tout ce qui se produit avant ce tournant, tout ce qui s'y soustrait, tout ce qui sert uniquement � procurer de la jouissance, re�oit la d�nomination peu recommandable de ��pervers�� et est, comme tel, vou� au m�pris. �[i]

Puis sur cette base il a d�crit une nosographie �tablie sur une liste des perversions qui n'existait pas avant lui et s�par� les maladies mentales en deux grands groupes, les n�vroses et les psychoses.

Il en d�coule que selon cette conception, tout �tre humain quel qu'il soit peut �tre consid�r� comme pervers de nature, ce que Freud a fait en faisant remonter la source de la perversion � l'enfance, d�finissant l'enfant comme un ��pervers polymorphe��, et d�cr�tant qu���il n'existe pas de diff�rence entre l'individu normal et le n�vros頻.

Les postulats fondamentaux de cette th�orie des perversions sont :

  • la limitation de la sexualit� � la procr�ation,
  • l'identification du plaisir sexuel � une perversion,
  • l'�tre humain est pathologique de nature, tout individu est soit n�vros�, soit psychotique, il n'existe pas d'�tre humain mentalement sain.

En raison de ses postulats et de leurs cons�quences, cette th�orie est sans issue, elle repose sur une vision de l'homme absurde, inf�riorisante, tragique et d�sesp�r�e, r�duisant l'humanit� � un in�puisable r�servoir de patients potentiels.

Alors je dis la chose suivante : cette th�orie des perversions avait peut-�tre un sens il y a un si�cle. Aujourd'hui, plusieurs d�cennies apr�s l'apparition de la contraception, elle en est d�pourvue et n'a plus lieu d'�tre, dans la mesure o� les comportements sexuels en France en 1999 ne sont pas comparables � ceux de la bonne soci�t� viennoise de la fin du XIXe au sein de laquelle �voluait Freud. Je ne lui jette pas la pierre car il a eu en son temps un r�le fondamental dans notre culture en ce qui concerne la d�couverte de notre psychisme, je dis seulement que sa th�orie est d�pass�e et que l'utilisation qui en est faite de nos jours dans le contexte psychiatrique aboutit � des r�sultats d�sastreux au niveau humain. De m�me que la vulgarisation de ses postulats par les m�dia, en exposant des fonctions de notre organisme � la d�sapprobation, associe l'image que nous en avons � la honte, tout en accr�ditant l'id�e qu'il est ��normal�� d'�tre mentalement perturb�, ce qui est compl�tement absurde.


[i] � S. Freud, Introduction � la psychanalyse, p. 296, �d. Payot.

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4. Homosexualit�, un terme d�pourvu du sens qu'il est cens� repr�senter

Si l'on se r�f�re maintenant au terme ��homosexualit頻, qui entre dans la grille des perversions, il se trouve que ce terme, de m�me que la notion de pathologie qui lui est inh�rente, a �t� invent� par un �crivain tch�que peu de temps avant Freud, qui l'a repris et officialise. J'en veux pour preuve que le terme n'existait pas dans l'encyclop�die Larousse en 17 volumes de 1864, de m�me que les d�finitions des termes n�vrose et psychose ne correspondaient pas � celles qu'en a donn� Freud � la fin du XIXe. Auparavant on parlait de sodomie, qui �tait r�prouv�e sur le plan religieux depuis le XIVe si�cle (Philippe le Bel et l'inquisition qui ont institu� les concepts de ��crime de sodomie, d'h�r�sie, de sorcellerie�� au d�but du XIVe si�cle, utilisant lesdits ��crimes�� � des fins de pers�cutions contre les Templiers, les Juifs et les Lombards, ��crimes�� bas�s sur la notion de crime sans victime, qui permettaient d'intervenir dans la vie des gens sans qu'ils aient fait de tort � quiconque.)

Encore auparavant, dans l'antiquit�, les relations dites aujourd'hui ��homosexuelles�� avaient lieu dans le cadre de l'�ducation des adolescents par des hommes plus �g�s, l'initiation sexuelle faisant partie de l'�ducation et entrant dans les rites de passage � l'�ge adulte tout comme le fait d'apprendre � chasser et � survivre dans la nature (voir le livre de Bernard Sergent : ��Homosexualit� initiatique chez les peuples indo-europ�ens��), et ceci chez la plupart des peuples d'Orient et d'Occident, tout comme cela se produit encore en Afrique ou dans des soci�t�s traditionnelles. Il n'est plus donc l� question d'��homosexualit頻, mais d'un acte sexuel ayant une fonction pr�cise accompli dans un contexte pr�cis, et dont la pratique n'�tait pas marginale, mais �tendue � l'ensemble de la gent masculine.

Maintenant si on se r�f�re � l'origine de son interdiction dans notre pays (proc�s des Templiers) o�, d'apr�s les sources, il �tait pratiqu� �galement dans le cadre de l'initiation, ce n'�tait pas le concept d'homosexualit� qui fut alors condamn�, puisqu'il n'existait pas � l'�poque, mais la fonction initiatique de l'acte sexuel, de m�me que les autres rites �galement incrimin�s dans ce proc�s comme crimes de sorcellerie et d'h�r�sie. Pourquoi cette interdiction ?

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5. Sodomie et homosexualit� masculine : une identification doctrinale non similaire aux faits

Je ne vais pas l� non plus rentrer dans les d�tails du proc�s ni dans l'origine de ces rites chez les Templiers.[i] Par contre voici une anecdote qui m'a permis d'y voir plus clair � ce niveau dans la mesure o� elle est r�v�latrice de ce qui se passe au niveau des faits :

Au cours de notre formation d'infirmiers, nous avons eu un jour un cours sur la contraception, donn� par un jeune interne. Il a fait son cours de fa�on tr�s professionnelle, et � la fin il a demand� si nous avions des questions � poser. Il m'est alors venu � l'esprit qu'il n'avait pas mentionn� le co�t anal dans les m�thodes contraceptives, et j'ai exprim� ma pens�e � haute voix. Un silence de mort s'est abattu sur la classe. L'interne est devenu rouge et une fille a demand� de quoi il s'agissait. L'interne a alors r�pondu : ��Le co�t anal, �galement appel� sodomie, est un acte sexuel pratiqu� par les homosexuels masculins qui ont tendance � trouver cela agr�able.�� Puis il a fait une relation entre le plaisir �prouv� dans le cadre de cet acte et l�existence de la prostate, pour expliquer qu��tant cens� �tre limit� au sexe masculin, il n��tait pas consid�r� comme une m�thode contraceptive.

Sur le moment je n'ai pas approfondi, n'ayant pas eu alors l'occasion de fr�quenter d'homosexuels, et acceptant � priori le savoir qui m��tait inculqu� comme ��vrai��, mais j'avais l'impression qu'il y avait une faille dans son raisonnement, du fait que la position officielle qu'il exprimait ne correspondait pas � l'approche que j'en avais.

Quelques temps apr�s j'ai lu des livres de Burroughs dans lesquels il d�crivait ce qui se passe int�rieurement , aux niveaux silencieux des sensations, perceptions, etc., lors de relations sexuelles dans un contexte ��homosexuel masculin�� et l� j'ai r�alis� qu'il d�crivait des ph�nom�nes identiques � ceux qui se produisent lors du m�me acte effectu� dans un contexte h�t�rosexuel, et que ce que ��les homosexuels masculins ont��, selon l'interne,��tendance � trouver agr�able�� l'est aussi pour un organisme f�minin, dans la mesure o� il s'accompagne d'une sensation orgasmique dans les deux cas, comparable aux orgasmes simplement situ�s dans des zones diff�rentes de l'acte sexuel effectu� dans un but de procr�ation.

Ce qui veut dire que cet acte a une fonction orgasmique ind�pendamment du contexte relationnel dans lequel il est pratiqu�, chez les hommes comme chez les femmes, ce qu'ignore (ou veut ignorer ?) manifestement la m�decine officielle, qui l'identifie faussement � l'homosexualit� masculine, taxant ainsi de pathologique une des potentialit�s de l'organisme humain, tout comme elle le fait pour la sexualit� hors de la procr�ation. Le fait est que la plupart des gens qui ont particip� � l'�laboration des connaissances m�dicales sont des hommes, et qu'aucun homme ne peut exp�rimenter ce que vit un organisme f�minin � ce niveau, ni de ce fait en parler en connaissance de cause. CQFD�!


[i] � Voir a ce sujet Le Pendule de Foucault de Umberto Eco.

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6. Un interdit non fond�, pr�judiciable � l'ensemble de la population et utilis� � des fins d'asservissement et de d�sinformation sur l'organisme humain

Autrement dit, si on consid�re ce qui se passe au niveau des faits, dans la mesure o� le rapport sexuel anal est susceptible d'engendrer l'orgasme chez les individus qui le pratiquent, cela signifie que l'organisme humain, masculin comme f�minin, est con�u pour le pratiquer, tout comme certains autres de ses organes ne sont pas con�us dans ce sens : essayez d'avoir un orgasme avec votre genou, votre foie ou vos oreilles, �a ne marchera pas parce que cela n'entre pas dans leurs fonctions, quelque soit le temps qu'on passe � tenter d'y parvenir. Et l'interdiction qui, sous des pr�textes religieux ou m�dicaux, associe la sodomie � la culpabilit� repose sur une carte inexacte de l'organisme humain qui ne correspond pas au territoire qu'elle est cens�e d�crire, ayant pour cons�quence de priver des individus d'une des capacit�s sexuelles de leur organisme. De ce fait, elle est pr�judiciable non seulement aux gens �tiquet�s d'homosexuels, mais �galement au reste de la population susceptibles de la pratiquer, auxquels elle en interdit doctrinalement l'acc�s.

Il en d�coule que le concept d'homosexualit� dans notre culture repose sur :

  • une carte de notre organisme non similaire � celui-ci,
  • une fausse identification entre sodomie et homosexualit� masculine, utilis�e pour jeter le discr�dit sur une cat�gorie de population,
  • une culpabilisation de fonctions de l'organisme humain qui n'entrent pas dans la carte autoris�e de celui-ci, cette culpabilisation �tant destin�e � en emp�cher l'actualisation, sous pr�texte qu'elle contrevient aux dogmes �tablis en mati�re de sexualit�.

En fait ces postulats sont, pour ce qui est de la r�probation, similaires � ceux en vigueur au moyen �ge, � cette diff�rence pr�s que les crit�res qui la sous-tendent sont pass�s de la sph�re religieuse � la sph�re m�dicale. Pour ce qui est de la forme, on ne br�le plus les gens de nos jours, (quoi que du temps du nazisme qui n'est pas si loin�, et les assassinats de gays sont encore l�gion), on se contente de les convaincre qu'ils sont malades et de les persuader de se soumettre � des traitements psychotropes dont notre pays est le plus grand consommateur mondial. On ne les enferme plus dans des prisons, ce qui ferait d�sordre au pays des Droits de l'Homme, mais on les assujettit psychiquement, � travers une p�dagogie de la culpabilit�, et en gommant par des traitements s�datifs l'angoisse qu'ils en �prouvent, traitement ��qui agissent par s�dation, en annihilant une ou plusieurs fonctions du syst�me nerveux�� (W. Burroughs). Ceci tout en les noyant parall�lement dans un oc�an d'inepties m�diatiques et en les privant des moyens qui leur permettraient d'utiliser leur cerveau correctement, tels la S.G.. Ce qui sur le fond aboutit � des r�sultats similaires aux proc�d�s m�di�vaux.

A noter enfin que hors de nos fronti�res, les positions officielles au niveau mondial concernant l'homosexualit� ont sensiblement �volu� ces derni�res ann�es : sur le plan psychiatrique l'OMS (Organisation Mondiale de la Sant�) l'a supprim�e de la liste des maladies mentales, invalidant du m�me coup l'identification de la sodomie et du plaisir sexuel � des perversions.

Sur le plan religieux, j'ai ou� dire qu'en Isra�l, suite � une d�claration de la fille de Dayan � la Knesset relative aux relations entre David et Jonathan, l'homosexualit� n'est plus sujette � la r�probation, ni incompatible avec le m�tier des armes. S'effondre alors du m�me coup la validit� de la condamnation de l'homosexualit� dans le monde chr�tien, condamnation absente des Evangiles et qui se basait sur une interpr�tation d'extraits de la Bible � l'origine de l'interdit juda�que.

En conclusion les jugements moraux dans ce domaine qui est de l'ordre de la vie priv�e reposant sur de faux postulats et sur la notion de crime sans victime, ils n'ont plus lieu d'�tre.

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7. Le ��douloureux probl�me de l�homosexualit頻 : une escroquerie cr��e de toute pi�ce bas�e sur une culpabilisation d'une fonction de l'organisme humain

Cette analyse r�sout le faux ��douloureux probl�me de l'homosexualit頻 (essayez d'emp�cher les gens d'utiliser une autre fonction de leur organisme, comme la respiration, la nutrition, etc., �a deviendra tr�s vite un ��douloureux probl�me��); les Am�ricains ont fait la m�me chose pendant la guerre de s�cession en inventant la drapetomania (pas d'�quivalent en fran�ais), une maladie mentale qui ne touchait que les esclaves noirs qui s'�chappaient des plantations et qui consistait en une ��compulsion morbide � �tre libre��; la maladie s'est bien entendue �teinte d'elle m�me avec l'abolition de l'esclavage.[i] Le ��probl�me�� alors ne se situe pas au niveau des gens incrimin�s, mais de ceux qui les exposent � la d�sapprobation, qui, en associant la sexualit� � la honte, le cr�ent de toute pi�ce. Il repose en r�alit� sur un ensemble de sophismes, de propos non fond�s, utilis�s � des fins de falsification et de d�sinformation sur l'organisme humain. Les termes g�n�ralement utilis�s pour d�signer ce genre de proc�d�s sont ��fraude��, ��escroquerie��, et les gens qui les commettent, passibles de poursuites judiciaires.

Voil� ce qu'entre autre Burroughs et la S�mantique G�n�rale m'ont amen�e � d�couvrir sur ce sujet. Je souhaite que ces �l�ments permettront d'infirmer la l�gitimit� de l'exclusion et de dissiper les miasmes de dualisme qui s'infiltrent dans nos vies sexuelles en empoisonnant notre existence.


[i] � Voir l'article ��Mental illness for beguinners��, de Lanny Beckman, publi� dans ETC., printemps 90, bulletin de l'International Association of General Semantics.

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