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Les penseurs de l'Islam

Avicenne

Ab�'Al� al-Hosayn Ibn Sin�

�crivain et homme politique
Th�oricien de l�Imaginaire
980 � 1037



Publication originale par Hommes et faits, Lierre et Coudrier �diteur, novembre 2000

Illel Kieser Ibn 'l Baz

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Au moment ou foisonnent les prises de position et les th�ories sur l�image, le virtuel et le r�el, il importe de rendre justice � celui qui fut le premier dans le monde � v�ritablement s�affranchir des dogmes contemporains � ceux du Christianisme iconoclaste notamment � pour fonder une philosophie qui tout en restant conforme � l�abrahamisme, attribuait cependant une vie � ce que l�on nommera bien plus tard l�Imaginaire. � travers lui, les exp�riences int�rieures de Th�r�se d�Avila ou de Hildegar de Bigen se lisent avec simplicit� et trouvent une correspondance facile dans la psychologie moderne.

On doit � Avicenne la notion d�Imaginal, reprise par Henri Corbin puis, � sa suite, par Gilbert Durand et son �cole mais aussi largement exploit�e par les penseurs jungiens tels que Pierre Soli� et Michel Cazenave.

Parler d�Image ou d�Imaginaire sans faire r�f�rence � Ibn Sin� reviendrait � faire appel � la Raison sans parler de Socrate ou de Descartes.

AVICENNE � Ab�'Al� al-Hosayn Ibn Sin� � est un des plus fameux philosophes de la pens�e Islamique.�

Son �uvre surtout connue � travers l'Espagne s'ouvre selon deux perspectives.

La perspective occidentale latine r�sulte de la p�n�tration d'une partie de l'�uvred'Avicenne dans le monde m�di�val. D�s le milieu du xiie si�cle, � Tol�de, on traduisit, avec quelques �uvre s d'Aristote, un certain nombre de trait�s de penseurs musulmans : al-Kindi, al F�r�b�, al-Ghaz�l� (Algazal), Avicenne. Viendront ensuite les traductions des �uvres d'Averro�s. Si importantes que fussent ces traductions, il ne s'agissait cependant que d'une entreprise fragmentaire par rapport � l'ensemble des �uvres d'Avicenne. Elle s'attachait, il est vrai, � un ouvrage fondamental : la Somme qui a pour titre le Shif� (Livre de la gu�rison de l'�me), embrassant la logique , la physique et la m�taphysique. Aussi cela suffit-il pour d�terminer une influence consid�rable, telle qu'il est permis de parler d'unAvicennisme latin, m�di�val, m�me si peut �tre il n'y eut pas de penseur chr�tien pour �tre avicennien jusqu'au bout, au sens o� il y eut des averro�stes pour qui l'�uvre d'Averro�s s'identifiait avec la v�rit� philosophique tout court. La doctrine d'Avicenne put s'allier avec les forme de platonisme d�j� connues (Saint Augustin, Denys, Bo�ce, Jean Scot Erig�ne); cependant la cassure devait se produire � la limite o� la doctrine avicennienne fait corps avec son ang�lologie et, partant, avec sa cosmologie.[1]

C'est � cause de cette br�che que l'averro�sme devait, en Occident, submerger l'avicennisme. Les cons�quences en pourraient �tre suivies, de si�cle en si�cle, jusqu'� nos jours. Il reste que les grands noms de la philosophie islamique connus de la scolastique latine sont uniquement ceux d'al-Kind�, al F�r�b�, Avicenne, Ibn B�jj�, Ibn Tofayl, Averro�s. Ce sont ces m�mes noms qui eurent le privil�ge de retenir, les premiers, l'attention des philosophes orientalistes. Il en r�sulta un sch�ma assez simple. On connut la critique incisive port�e par Al-Ghaz�l� contre Avicenne et sa philosophie, ce dont son influence n'avait pas pu se relever. On connaissait l'effort massif d'Averro�s, faisant face simultan�ment � la critique ghazalienne et � la philosophie avicennienne, pour restaurer ce qu'il estimait �tre le pur p�ripat�tisme d'Aristote. L'effort d'Averro�s, poursuivi en Andalousie dans des circonstances difficiles, fut sans lendemain en Islam occidental. Et c'est pourquoi, pendant longtemps, tout le monde a r�p�t�, apr�s Ernest Renan, que la philosophie islamique s'�tait finalement perdue dans les sables apr�s la mort d'Averro�s. C'�tait par l� m�me adopter une mauvaise perspective pour juger de l'�uvre d'Avicenne sans pressentir la riche signification qu'elle rev�tait ailleurs.

Cette signification, et avec elle la vitalit� philosophique de l'avicennisme, nous devons la chercher dans l�Iran antique, c'est en effet ailleurs qu'en occident que nous pouvons en trouver les sources, � savoir en Islam oriental, dans ce monde iranien dont Avicenne �tait originaire et dans les limites duquel il passa toute sa vie.

L� m�me o� nous rencontrons une tradition avicennienne persistante, les philosophes qui y ont lu Ghaz�l� n'en ont point tir� pour la philosophie les cons�quences qu'en tir�rent certains Occidentaux, un peu obs�d�s par leur comparaison avec la critique de Kant. Quant au nom d'Averro�s, il fut pratiquement ignor� en Orient; son �uvre ne put gu�re franchir les limites de l'Espagne; elle ne surv�cut m�me que gr�ce en partie � l'abri de l'�criture h�bra�que et par les traductions latines publi�es en Occident. L'averro�sme, c'est essentiellement le ph�nom�ne de l'averro�sme latin, qui se prolongea en Occident jusqu'au xviiie si�cle, et qui exer�a une influence en profondeur sur la pens�e moderne. Pour comprendre l'�uvre d'Avicenne, il importe donc de la replacer dans la perspective o� elle ne cessa de fructifier et d'inspirer de g�n�ration en g�n�ration, des commentaires le plus souvent tr�s originaux. Ce faisant, on la dissocie du complexe o� nos historiens de la philosophie la situaient comme appel�e � succomber soit devant Ghaz�l� soit devant Averro�s.

IKB � Mauvezin 12/11/2000


[1] � Ce d�tail est important d�s lors que l�on con�oit toute �uvre humaine sous l�angle de sa cosmogonie.

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