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Compte rendu du livre de C.G Jung |
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Premi�re parution in Revue Psych�, d�cembre 1948 |
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� Juliette BoUtonier �
L'Allemagne fait partie de l'Europe, et aux yeux d'un Hindou par exemple, les atrocit�s allemande sont europ�ennes, tout comme nous confondons dans le m�me bloc tous les peuple de l'Inde. Cette v�rit� est encore plus sensible pour un suisse allemand, �lev� dans le respect de la culture germanique et conscient des liens qui l'unissent � son ��arri�re pays spirituel�� (p. 219), bien que l'�volution de la Suisse ait abouti � en faire une nation qui s'oppose trait pour trait � la nation allemande : limit�e � un petit nombre d'hommes, attach�e � son sol, m�fiante � l'�gard des id�es nouvelles, d�cid�e � chercher dans ses propres et rares ressources ses moyens d'existence au lieu des chercher chez d'autres peuples (bien entendu nous exprimons ici les id�es de JUNG).� La Suisse est aux antipodes d'un peuple suggestible et toujours pr�t � se laisser s�duire par ce qu'il croit �tre le progr�s, intuitif, ��assoiff� d'infini�� comme la Faust de Goethe, ��si essentiellement allemand��. Mais si profond�ment que diff�rent la psychologie du peuple allemand et du peuple suisse, ils n'en sont pas moins plus proches l'un de l'autre que de certains peuples europ�ens, et l'on comprend que le drame allemand ait pu toucher Jung de tr�s pr�s. Il s'agit selon lui d'une psychopathie collective qui menace � notre �poque tous les groupes humains trop �tendus et � tendance totalitaire, au sein desquels les �tres perdent leurs instincts de conservation pour chercher uniquement leur salut dans d'autres hommes auxquels ils se fient aveugl�ment au nom de ces quelconques syst�mes en ��isme��, qui, dit Jung, ont remplac� les anciens dieux dont ainsi les noms riment maintenant tous ensemble. Cette maladie psychique menace toutes les vastes collectivit�s o� l'homme a perdu de vue le r�el au profit du social. Alors il attend tout de l'�tat ou du groupe et perd tout ce qui, psychologiquement, peut faire de lui une personne, il ne s'aper�oit m�me plus qu'il est esclave. Et le groupe accomplira, sans en avoir conscience, les pires atrocit�s.
��Le feu qui s'est d�cha�n�� en Allemagne doit sa naissance � certaines conditions psychiques qui se retrouvent partout. � proprement parler d'ailleurs le signal n'a pas �t� donn� par l'embrasement allemand, mais par le d�cha�nement de l'�nergie atomique, qui met dans la main de l'homme le moyen d'une auto-destruction radicale�� (p. 232).
Notre impuissance � changer le destin des groupes ne doit en aucun cas �tre une excuse pour abandonner le contr�le de nous-m�mes. Et quand nous lisons la derni�re phrase du livre : ��il est vraiment temps que l'humanit� songe aux choses essentielles et entre autres qu'elle soumette la question d'�tre ou de n'�tre pas � une discussion approfondie ; car ce qui maintenant menace rel�guera dans l'ombre la catastrophe europ�enne tel un fugace pr�lude�� , rappelons-nous qu'une antique sagesse nous a transmis la l�gende du juste sauv� seul du d�luge et suffisant pour sauver l'humanit�. Juliette Boutonier � tous droits r�serv�s. � | |||||||||||
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