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Jacques Halbronn, docteur �s Lettres � �
Lors du dernier Congr�s organis�, les 29-30 mars 2003, au Palais des Congr�s (Paris, Porte Maillot) par Yves Lenoble et Sep Herm�s, un �v�nement porteur sur le plan �pist�mologique eut lieu dont il convient de mesurer l�importance �: le dernier expos� fut consacr� par Lenoble � �L�arbre g�n�alogique du milieu astrologique�, dans le cadre, il est vrai de journ�es consacr�es aux �Filiations et transmissions familiales en astrologie et en psychologie�, th�me qui se pr�tait, sans doute, � une telle mise en perspective. Sa communication para�tra en 2004 dans les Actes. Tout se passe comme si Lenoble (n� en 1947) avait �prouv� le besoin de se situer dans une certaine lign�e, dans une continuit�, en tout cas dans une certaine Histoire. Au fond, rien que de tr�s banal, en d�autres domaines, mais qu�il convenait, dans ce milieu astrologique pr�cis�ment, de verbaliser, d�assumer, plut�t que de refouler. On sait d�ailleurs ce qu�il en co�te de vouloir se situer hors du temps et de ne pas reconna�tre les filiations. Les astrologues ont au vrai si peu �crit sur leur g�n�alogie collective et chaque groupe avait pris l�habitude d�occulter sa gen�se, ses racines, mettant � mal la coh�rence diachronique au seul b�n�fice de l�approche synchronique. Il est probable, au demeurant, qu�avec le recul, il est plus facile de traiter de ce qui eut lieu il y a pr�s d�une trentaine d�ann�es, comme si un cycle saturnien complet s��tant �coul�, on parvenait � exorciser le temps. � cela il faut ajouter l�effet �XXIe si�cle�, qui permet de faire le bilan du si�cle r�volu. Toujours est-il qu�en effet, en ce mois de mars 2003, (Saturne �tant � 23� des G�meaux) Lenoble �voquerait � enfin�! � le congr�s historique de l�H�tel M�ridien, qui avait eu lieu en septembre 1974 (Saturne �tant � 17� Cancer) �galement � la Porte Maillot, Saturne se rapprochant donc de sa position de 74. C�est ainsi que Lenoble �voqua 1974 comme �tant, effectivement, le d�but de l��re des congr�s astrologiques en France, insistant sur le r�le de Jacques Halbronn (n� comme lui en 1947) fait que depuis lors il ne se passa plus une ann�e sans qu�un Congr�s astrologique ait �t� organis� par telle ou telle association astrologique, en tel ou tel endroit de l�hexagone, ces congr�s constituant, � n�en point douter, pour le milieu astrologique, une nouvelle sociabilit�. Lenoble rappela un grand nombre de sigles d�associations astrologiques s��tant succ�d� tout au long du XXe si�cle�; on entendit donc toute une litanie d�initiales quelque peu herm�tiques, ne faisant sens �videmment que pour les initi�s, comme c�est le cas pour chaque milieu, tout comme c�est le cas pour les photos de personnages. Une telle galerie de soci�t�s astrologiques est le pendant de ce savoir astrologique, fait de noms de signes et de plan�tes et qui souvent int�resse exclusivement les �l�ves en astrologie. Curieusement, au cours de 2002, la revue L�astrologue (n�s 139�140, parution en novembre), dirig�e par Andr� Barbault, avait publi� de Pierre Delmas �110 th�mes d�astrologues� � dont nombreux sont encore en vie � ce qui r�v�lait l��mergence d�une certaine r�flexivit�, c�est � dire d�un regard sur soi-m�me et non plus seulement sur les autres, comme si quelque part le milieu astrologique avait eu honte de parler de lui-m�me et des principaux acteurs l�ayant model�. En r�alit�, nous avions, pour notre part, notamment � partir de 1984, publi� moult travaux dans ce sens mais nous f�mes longtemps plut�t cavalier seul (cf. bibliographie in fine). Il convient � pr�sent d�appr�cier la qualit� du travail entrepris par Yves Lenoble en pr�cisant que ce domaine comme tout autre est vou� � la recherche et que des divergences, sur tel ou tel point, peuvent exister qu�il conviendra, �ventuellement, de r�soudre, documents � l�appui. Lenoble d�coupe ainsi le XXe si�cle astrologique fran�ais�: � I jusqu�au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, � II du milieu des ann�es 1940 jusqu�en 1974 et � III, depuis 1974 jusqu�� nos jours. On a signal� que 1974 correspondait � l�an 1 de l��re des congr�s. Si l�on remonte, on trouve, toujours selon Lenoble, l�alliance entre les Cahiers Astrologiques et le CIA (Centre International d�Astrologie), qui dura une dizaine d�ann�es, jusqu�� la fondation, en 1968, de l�Astrologue, dans le cadre du CIA.. Lenoble y voit un �ge d�or de l�astrologie que cette synergie entre les mercredis du CIA, � Paris, tous les quinze jours, et la revue ni�oise de Volguine, fond�e en 1938. Andr� Barbault (n� en 1921) est une figure dominante de cette p�riode marqu�e, selon Lenoble, par le courant astropsychologique� Quant � la premi�re p�riode d�coup�e par Lenoble, qui voit l��mergence d�une astrologie dite scientifique, surtout en ce qu�elle renoue avec des donn�es astronomiques r�elles, il est signal� que nombre d�astrologues pr�f�rent alors utiliser des pseudonymes et autres anagrammes (Selva, Hi�roz, Barlet, Fomalhaut, Flambart etc.), ce qui d�noterait quelque marginalisation�;. ce trait ne sera plus gu�re de mise apr�s guerre � quelques exceptions pr�s (Had�s, notamment, n� en 1931). On peut consid�rer cette premi�re p�riode comme celle du renouveau en France de l�astrologie pratiqu�e au XVIIe si�cle, non sans une certaine marque anglo-saxonne, tout comme en 1974, ce fut l�implantation en France des congr�s astrologiques en vigueur notamment Outre Manche. L�association principale dans les ann�es 1930 est la Soci�t� Astrologique de France (SAF), celle-ci � pour la �petite histoire� , apr�s avoir �t� �clips�e par le CIA apr�s la guerre, r�appara�tra dans les ann�es Soixante-dix, du moins son sigle recycl�, pour d�signer le �nouveau� CIA, sans qu�il y ait eu dissolution. � la suite de quelques p�rip�ties, c�est l�anagramme �SFA� qui fut le choix final en la circonstance et d�sormais la revue Trigone serait celle de la SFA. Mais, en r�gle g�n�rale, Lenoble n�a pas vraiment cherch� ici � signaler l��volution des pratiques et des doctrines astrologiques mais a souhait� ne se consacrer qu�au monde associatif et � un certain processus de s�paration ou de rapprochement. En effet, nombre d�associations d�rivent d�autres associations qui les ont pr�c�d� et qui, le cas �ch�ant, leur auront servi de tremplin, ce qui permettait effectivement de parler d�un �arbre g�n�alogique du milieu astrologique� On rel�vera certains cha�nons ou certaines fl�ches faisant d�faut dans l�organigramme de Lenoble. C�est ainsi qu�il ne rappelle pas que le MAU, fond� en 1975, est li� au CIA, que son pr�sident fondateur, Jacques Halbronn, en fut le vice-pr�sident, en 1973, ainsi que le r�dacteur en chef de la revue du CIA, Trigone, fond�e en remplacement de l�Astrologue qui n��tait plus contr�l� par le CIA. Observation qui facilite le parall�le avec la fondation du GERAS de Patrice Louaisel (n� en 1949), ayant �galement fait ses classes au CIA. Lenoble aurait pu insister sur la jeunesse de ces deux leaders, de formation universitaire, qui allaient mener la vie dure � des hommes, form�s sur le tas, n�s dans les ann�es vingt, soit avec un bon quart de si�cle d��cart. Dans la gen�se de la fondation de l�ARRC de Lenoble, en 1977, on pourrait �ventuellement se demander s�il ne s�agirait pas d�une scission par rapport au MAU.. En effet, Lenoble, apr�s avoir rompu avec le CEFA de Jean-Pierre Nicola, participa activement aux activit�s du MAU�; il organisera, d�ailleurs, avec son association, au cours du premier semestre 1978 deux congr�s avec le MAU. On est quelque peu surpris quand on arrive aux ann�es 1980 de devoir noter que Lenoble ne mentionne pas, dans son tableau, les deux F�d�rations�: la FFA (F�d�ration fran�aise d�astrologie) de Dani�le Rousseau (n�e en 1944) et la FEA (F�d�ration des Enseignants en Astrologie) de Denise Daprey (n�e en 1925), pr�sente d�ailleurs au Congr�s de mars 2003, qui furent au c�ur de la vie astrologique pendant quelque temps. Ce fut au demeurant un temps fort pour le leadership f�minin en milieu astrologique. Une telle omission est d�autant plus surprenante que Lenoble avait �t� un membre de l'ex�cutif de la FFA. Quelque part, ces deux F�d�rations expliquent ce qui va se passer ensuite, dans l�histoire notamment de l�ARRC de Lenoble, du CEDRA de Maurice Charvet, dans les ann�es qui suivront. C�est en effet, avec une partie de l��quipe de la FFA que l�ARRC conna�tra un second souffle qui se manifestera notamment � partir de 1990 par l�organisation des congr�s annuels d�Yves Lenoble. Peu importe ici qu�au lieu de fonder une nouvelle association, Lenoble ait jug� bon de relancer une ancienne association qu�il avait fond�e en 1977, il n�en reste pas moins que l�ARRC bis ne se con�oit pas sans r�f�rence avec la FFA. Pas plus d�ailleurs que le CEDRA ne se con�oit sans r�f�rence au GERASH dont il r�cup�ra notamment la revue Astralis, �tant pr�cis� que si le GERASH fut dissous, ce fut notamment en raison de la mise en place de la FEA, � partir de certains de ses �l�ments, la FEA �tant selon nous d�riv�e du GERASH, comme l�illustre le fait que Jacques Halbronn, qui avait suscit� la formation de la FEA, en 1985, dirigea le GERASH, lors du d�part, en 1986, de Patrice Louaisel, qui �tait lui-m�me membre de la FEA. Il conviendrait donc selon nous d�indiquer comme date importante apr�s 1974 et le renouveau des congr�s astrologiques, celle de 1984 qui enclencha un processus f�d�ratif lequel modifiera � terme profond�ment le paysage astrologique fran�ais. � En ce qui concerne les structures de l�enseignement astrologique, le tableau d�Y. Lenoble � qui sera d�ailleurs probablement modifi� d�ici parution dans les Actes � mentionne le CEFA et l�AGAPE (Association g�n�rale des astrologues psycho-professionnels� europ�ens) mais omet� de signaler la FLAP. Or, il semble bien qu�il y ait l� aussi un ph�nom�ne de relais. Le CEFA fut constitu� au sein du CIA, au tout d�but des ann�es Soixante-dix puis �volua, d�s 1974,� pour devenir une structure vou�e � la seule Astrologie Conditionnelle/Conditionnaliste de� J.P. Nicola, changeant finalement son sigle en COMAC.� A sa cr�ation, le CEFA rassemblait une �quipe tr�s diverse d�enseignants (Jacques Berthon (n� en 1926), Paul Colombet, R�gine Ruet, J. P. Nicola (n� en 1929). Dans le genre, on ne verra plus avant le d�but des ann�es 1990, avec la cr�ation du GAPP, devenu ensuite AGAPE, autour de Solange de Mailly Nesle (n�e en 1949), d�Yves Lenoble, de Jo�lle de Gravelaine et de quelques autres, que celle de la FLAP, qui dura de 1975 � 1994. La FLAP (Facult� Libre d�Astrologie de Paris) �tait une �manation du MAU tout comme le CEFA le fut du CIA. Mais la FLAP ne s��mancipa jamais du MAU, ce qui ne signifie pas qu�il ne faille pas en parler. En effet, son cr�neau �tait bien distinct des activit�s de congr�s du MAU (cf. notre �tude sur les trois niveaux de sociabilit� en milieu astrologique, in bibliographie). Elle recourut, au fil des ann�es, � un grand nombre d�enseignants en astrologie dont certains furent d�ailleurs r�cup�r�s� par le GAPP, tels Catherine Aubier et Marielle Clavel. La FLAP fut donc un lieu de coll�gialit� didactique assez unique en son genre pendant une quinzaine d�ann�es.(cf. notre pr�face � l�ouvrage de Fouzy Hamici, un des enseignants � la FLAP,� Le premier horoscope du Troisi�me Mill�naire, Paris, Ed. France V. 1999).� On voit donc que les structures� d�organisation de congr�s et de cours constituent, � juste titre,� la base du tableau de Lenoble et on ne saurait au demeurant sous-estimer les interactions entre les unes et les autres et ce d�autant que l�AGAPE organise des colloques et que les congr�s de l�ARRC/Sep Herm�s ont souvent eu vocation p�dagogique. En conclusion de ce bref aper�u/rappel concernant la sociabilit�� des astrologues � nous renvoyons � notre bibliographie (infra) sur papier et sur le web �� rappelons que l�id�e de Lenoble �tait d�aider � mieux comprendre les clivages, les querelles persistantes, les anath�mes toujours en vigueur,� qui parcourent actuellement le milieu astrologique en� remontant le temps; il y a � l��vidence une interd�pendance entre aujourd�hui et hier. Derri�re les sigles, il y a � l��vidence des hommes, au demeurant peu nombreux, qui auront fa�onn� le milieu astrologique et qui se seront pass� le relais. Par del� les tensions qui ont pu �tre g�n�r�es, il serait malsain, comme d�aucuns semblent encore tent�s de le faire, de ne pas respecter ses adversaires au point de nier� ou de minimiser, en tout cas, leur influence, tant, d�ailleurs,� en ce qui concerne ceux qui� ont pr�c�d� que ceux qui ont suivi. Ce qui vient compliquer le jeu des filiations, c�est que parfois � si on examine les dates de naissance � les pionniers � notamment Patrice Louaisel et Jacques Halbronn �� sont plus jeunes ou du moins de la m�me g�n�ration que leurs successeurs � Maurice Charvet, Yves Lenoble, Dani�le Rousseau et qu�ils n�ont pas n�cessairement atteint un �ge v�n�rable comme c�est le cas d�un Andr� Barbault, octog�naire... � JH, le 31. 03. 03 � BibliographieJ. Halbronn et al. La vie astrologique il y a cent ans, Paris, Tr�daniel, 1992 J. Halbronn La vie astrologique, ann�es trente-cinquante, Paris, Tr�daniel, 1995 J. Halbronn, Le guide de la vie astrologique, Pr�face R. Changeux, Paris, Tr�daniel, 1984 Le Guide astrologique, Paris, O. Laurens, 1997 J. Halbronn, dir. Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau, Paris, Albatros, 1979 J. Halbronn�:� Le milieu astrologique, ses structures et ses membres�, site du CURA.free.fr J. Halbronn, �Les trois strates de la sociabilit� en milieu astrologique�, revue en ligne Etoile & Plan�te, (par site Pagesjaunes.fr, puis mouvement astrologique, 75) J. Halbronn et al., Sur la piste du Zodiaque. articles parus dans la Revue Grande Conjonction, n�s 3 (�M�thodes de l�astrologie�), 4 (�Le milieu des astrologues�), 5 (�Arcanes du savoir astrologique�), 1977-1978. J. Halbronn et al. �Astrologie, pathologie d�une �pist�m�, Hommes & Faits, m�me rubrique sur ce site Anne Rose et Agn�s Delagnolo-Fiquet�: �Les femmes et l�astrologie�: un r�cent mariage�?�, Hommes et Faits, m�me rubrique sur ce site Herbais de Thun, Encyclop�die du Mouvement astrologique de Langue Fran�aise, Bruxelles, Ed . Revue Demain, 1944 | |||
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