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Lierre & Coudrier �diteur
� Paris 1997
La Pagu�re
31230 Mauvezin de l'Isle
France
[email protected]

Quoi sur le site ?

... je crois que le fait de ressentir les valeurs esth�tiques de la nature est un fait pal�ontologique et peut-�tre ant�rieur aux primates.
...
Cette r�gularit�, ce surcro�t d'esth�tique sur des objets qui devaient �tre tout strictement utilitaires, cela aurait-il pu �tre suscit� s'ils n'avaient pas marqu� le d�sir de faire quelque chose de bien ? Andr� Leroi-Gourhan - Les racines du monde.

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Fragment d'illustration pour les ouvrages de Leopoldo Zea, par Hélène Spychiger

De l'actualit� telle qu'elle se donne � voir � travers les m�dias jusqu'� la synth�se des faits et leur int�gration au sein d'une vision globale qui permette, sinon de pr�voir au moins d'expliquer. Ces intentions traduisent l'architecture logique du site. Nous partons des m�dias, des faits bruts, vus de loin par nous, puis nous donnons la parole � ceux qui vivent les faits, sur place. C'est ce que nous nommons "t�moignage" ou "carnet de route".
Puis il y a ceux qui lisent, qui regardent ou �coutent les m�dias, nous ! Nous ne sommes pas neutres, nous ne sommes pas les "sages" de ce monde. Des passions, des contradictions nous traversent. Avides d'informations, nous nous m�fions pourtant des m�dias. Soucieux de rigueur, de distance et d'objectivit�, nous n'en sommes pas moins p�tris de rites et de rumeurs qui alt�rent d'autant plus nos jugements que nous en sommes inconscients.

Si nous voulons vraiment comprendre ce qui se passe, conscient que nous sommes des contradictions souvent tragiques qui traversent nos soci�t�s, il importe que nous revenions aux sources de notre histoire et de nos philosophies...
Le site est donc organis� en couches successives : l'actualit� chaque fois que possible, hors de la passion et des rumeurs, les t�moignages du dedans, notre besoin "d'images", des analyses, des outils de commentaires, des textes de fond, enfin !

Nos intentions

Pour une anthropologie des faits de soci�t� !
Élément de décoration d'un portique de l'Alhambra

Participer � une d�finition claire des objets de l�Anthropologie, tel serait l'objectif de cette revue en ligne.

L'Anthropologie n'a point pour seul objet les soci�t�s diff�rentes des n�tres. Les plus lointains voyages sont d�sormais int�rieurs. Des collines des Balkans aux sites aust�res du Kurdistan, c'est � lui-m�me que se trouve sans cesse renvoy� l'anthropologue par le regard des autres. De sa propre repr�sentation du monde � celles des peuples dont il s�est donn� pour mission de rapporter coutumes et faits, il y a parfois un ab�me que lui seul peut combler.

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L�Anthropologie est donc, en retour, auto-analyse de l'observateur et retour critique sur sa soci�t� d'origine. Deux axes simultan�s orientent la d�marche anthropologique. D'une part, �tudier l'Homme dans son int�gralit�, dans les architectures de son corps (anthropologie biologique, qui ordonne les variations des caract�res biologiques de l'homme dans l'espace et dans le temps) comme dans celles qu'il a am�nag�es pour vivre en soci�t�, en exploitant les potentialit�s de son intellect et de son affectivit� (anthropologie sociale et culturelle).

Les lents processus de d'hominisation ont vu s'�laborer les premi�res exp�riences de vie sociale dans lesquelles nos anc�tres se sont donn� des mod�les de comportement et les moyens d'inciter � leur respect. Sauf dans le reflet trouble et lointain des soci�t�s animales, ou � travers l'�tude des vestiges exhum�s par les pr�historiens, nous devons nous r�signer � ne presque rien conna�tre de ces temps o� l'humanit� s'inventa en soci�t�.

L'Anthropologie juridique, quant � elle, trouve sa source factuelle dans les mutations biologiques qui ont engendr� l'esp�ce humaine, elle ne peut souvent saisir que des manifestations achev�es d'ensembles culturels dont la gen�se, faute de documents exploitables, lui demeure cel�e. Elle se donne pour objet d'y �tudier les discours, pratiques et repr�sentations que chaque soci�t� consid�re comme essentiels � son fonctionnement et � sa reproduction.

Traditionnellement, l'histoire se penchait sur les soci�t�s du pass� ; la sociologie et l'ethnologie sur celles du pr�sent, divis�es en soci�t�s de la modernit� et de la tradition.

Ces partages n'ont pas de nos jours disparu, mais ils perdent sans cesse de leur pertinence.

L'esp�ce humaine est marqu�e par la variation culturelle, car pour se forger son identit�, l'homme produit de la diff�rence. On n'existe que par rapport � d'autres, proc�dant du semblable � l'�tranger. Face � la prolif�ration des syst�me sociaux et juridiques, l'anthropologie d�veloppe un effort classificatoire, pr�alable de la d�marche comparative.

Sur la nature et la finalit� de la syst�matisation comparative, les courants de pens�e sont eux-m�mes divers. Les culturalistes mettent l'accent sur la sp�cificit� du syst�me de valeurs propre � un groupe, les structuralistes s'efforcent de d�terminer un ordre sous-jacent � la variabilit� culturelle[1]. Que l'on doive trouver l'unit� ou la pluralit� derri�re la variabilit�, l'anthropologie sociale poss�de une vocation de globalisation, m�me si le programme reste � l'heure actuelle loin d'�tre rempli : fondamentalement, elle n'est exclusive d'aucune soci�t�, pr�sente ou pass�e, industrialis�e ou ��exotique��.

Cependant, pour des raisons historiques, essentiellement dues aux colonisations et au grand partage op�r� par A. Comte entre sociologie et ethnologie, l'anthropologie a d'abord pris pour objet d'�tude les soci�t�s diff�rentes de celles de l'Occident. Les enqu�tes ethnographiques et les constructions th�oriques op�r�es sur cette base portent essentiellement sur les soci�t�s dites ��traditionnelles��. Ce n'est que r�cemment que les soci�t�s occidentales font aussi l'objet d'�tudes anthropologiques (Anthropologie urbaine, ethnopsychiatrie, etc.).�

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La partie la plus importante de ce site sera consacr� � l��tude des soci�t�s modernes. Mais nous entendons aussi comme moderne, par exemple, la mani�re dont les peuples Akhas de Tha�lande n�gocient la survie de leur culture.[2] Il est en effet, totalement exclu de consid�rer qu�il s�agit l� du sauvetage d�une soci�t� ancienne au pr�texte qu�elle appartient au patrimoine de l�humanit�.

Ce combat de la ��pr�servation des peuples et esp�ces en p�ril�� n�est pas l�objet de l�Anthropologie. Par contre la dynamique d�interactivit� entre une soci�t� et une autre, entre le pass� et un futur ind�fini, est du ressort de l�Anthropologie.

Elle met en jeu des clivages qu�il est important de conna�tre et d��tudier car, sur la Plan�te bleue, ce qui r�ussit pour les Sorabes de Lusace[3] peut �ventuellement r�ussir pour d�autres peuples.

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L�Anthropologue est donc autant m�diateur, collecteur d�informations que p�dagogue.

Telle sera aussi la vocation de ce site, alliant le recueil de t�moignages � des �crits plus fouill�s de m�thodologie ou de th�orisation.

Nous rendrons compte de ce que pourrait �tre une th�orie g�n�rale des faits humains, qui traduise la complexit� de l'Homme sous ses aspects collectifs et individuels, dans une triple interpr�tation, historique, actuelle et future. Partant de l'exp�rience du terrain pour trouver des mod�les fiables et pertinents. Qui, surtout, ne proc�dent pas de l'ethnocentrisme contemporain de la science et du politique...
Dans cette perspective nous relirons quelques axiomes des Sciences Humaines et leurs mythes d'origine pour montrer que le discours actuel de ces disciplines ne s'est pas d�tach� de la l�gende, de la rumeur et, finalement de l'Imaginaire. Or, plut�t que de bouter ce dernier hors du champ de la Raison, nous verrons qu'en l'incluant dans nos hypoth�ses, la r�alit� devient finalement plus �vidente.
De cette �vidence qui parle � tous et pas seulement � une oligarchie de clercs, qui ouvre l'horizon pour une vie libre. L'esprit m�me de la science suppose que les chemins de la connaissance soient libres d'acc�s, partout, � tout moment et pas seulement pour une �lite.


[1] � Il y a trente ans, C. L�vi-Strauss, fixait le programme propre � cette deuxi�me orientation : � si, comme nous le croyons, l'activit� inconsciente de l'esprit consiste � imposer des formes � un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les m�mes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilis�s (...) il faut et il suffit d'atteindre la structure inconsciente, sous-jacente � chaque institution ou � chaque coutume, pour obtenir un principe d'interpr�tation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes, � condition, naturellement, de pousser assez loin l'analyse. � C. L�vi-Strauss, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1974, p.28 (o� est repris un texte publi� pour la premi�re fois en 1949).

[2] � Ils effectuent actuellement un recensement de leurs f�tes annuelles et recueillent autant d�informations que possible � leur sujet. Pour ce faire, ils n�h�sitent pas � utiliser les moyens de la technologie moderne�: �vid�os, sites Internet., etc.

[3] � �cras�s par un environnement paternaliste, les Sourabes ont pris l�initiative de se commuer en translateurs des cultures germaniques et slaves, propulsant ainsi leur minorit� en voie d�acculturation en m�dia incontournable.

Arguments

... dans mon �tat d'esprit actuel, mon espoir � qui n'a absolument rien de social ni d'humanitaire � c'est l'id�e que, apr�s tout, si j'arrive encore � trouver de la po�sie quelque part, c'est que tout n'est pas absurde.
Michel Leiris



Fragment d'illustration pour les ouvrages de Leopoldo Zea, par Hélène Spychiger

Un monde en crise ? En mutation plut�t. Des fronti�res s'ouvrent, des civilisations s'�teignent, des r�gimes s'�croulent pendant que des cultures m�connues passent � l'avant-sc�ne, que de nouvelles techniques envahissent notre quotidien. L'Occident est plac� face � la n�cessit� de remettre en question quelques-unes de ses certitudes � et le renoncement � d'anciennes formes de puissance peut appara�tre, certes, comme une petite mort. Nos soci�t�s sont d�sormais amen�es � prendre en compte d'autres cultures, d'autres autorit�s, d'autres modes de pens�e. Comment l'Homme, l'�tre humain en g�n�ral, r�agit-il � ces transformations ?

Quelles perspectives s'offrent � lui � l'heure d'une culture plan�taire ? Quel usage faisons-nous du confort mat�riel que les technologies nous offrent ? Qu'avons-nous fait de vraiment s�rieux pour saisir la finalit� de tous ces changements et les relier � d'autres moments de l'Histoire ? A quel sort avons-nous livr� de mani�re irresponsable d'immenses pays que nos arm�es jadis avaient conquis ? Que reste-t-il des grands id�aux de l'humanit� ? Devant tant de questions aux r�ponses oppressantes, comment ne pas c�der au pi�ge des passions affol�es, � la m�lancolie environnante, � la frilosit� ambiante voire � la panique ? Au c�ur des villes, de toutes les villes, l'imaginaire et la po�sie, eux, sont encore pr�sents, fruits d'un futur � cueillir...

Cr�� le 3 avril 1997
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Il 'L Baz, � Lierre & Coudrier
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Guide Anthropologie & ethnologie