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Quoi sur le site ?... je crois que le fait de ressentir les valeurs esthétiques de la nature
est un fait paléontologique et peut-être antérieur aux primates.
De l'actualité telle qu'elle se donne à voir à travers les médias jusqu'à la synthèse des faits et leur
intégration au sein d'une vision globale qui permette, sinon de prévoir au moins d'expliquer.
Ces intentions traduisent l'architecture logique du site.
Nous partons des médias, des faits bruts, vus de loin par nous, puis nous donnons la parole à ceux qui
vivent les faits, sur place. C'est ce que nous nommons "témoignage" ou "carnet de route".
Si nous voulons vraiment comprendre ce qui se passe, conscient que nous sommes des contradictions
souvent tragiques qui traversent nos sociétés, il importe que nous revenions aux sources de notre
histoire et de nos philosophies...
Nos intentions
Pour une anthropologie des faits de société ! Participer à une définition claire des objets de l’Anthropologie, tel serait l'objectif de cette revue en ligne. L'Anthropologie n'a point pour seul objet les sociétés différentes des nôtres. Les plus lointains voyages sont désormais intérieurs. Des collines des Balkans aux sites austères du Kurdistan, c'est à lui-même que se trouve sans cesse renvoyé l'anthropologue par le regard des autres. De sa propre représentation du monde à celles des peuples dont il s’est donné pour mission de rapporter coutumes et faits, il y a parfois un abîme que lui seul peut combler. L’Anthropologie est donc, en retour, auto-analyse de l'observateur et retour critique sur sa société d'origine. Deux axes simultanés orientent la démarche anthropologique. D'une part, étudier l'Homme dans son intégralité, dans les architectures de son corps (anthropologie biologique, qui ordonne les variations des caractères biologiques de l'homme dans l'espace et dans le temps) comme dans celles qu'il a aménagées pour vivre en société, en exploitant les potentialités de son intellect et de son affectivité (anthropologie sociale et culturelle). Les lents processus de d'hominisation ont vu s'élaborer les premières expériences de vie sociale dans lesquelles nos ancêtres se sont donné des modèles de comportement et les moyens d'inciter à leur respect. Sauf dans le reflet trouble et lointain des sociétés animales, ou à travers l'étude des vestiges exhumés par les préhistoriens, nous devons nous résigner à ne presque rien connaître de ces temps où l'humanité s'inventa en société. L'Anthropologie juridique, quant à elle, trouve sa source factuelle dans les mutations biologiques qui ont engendré l'espèce humaine, elle ne peut souvent saisir que des manifestations achevées d'ensembles culturels dont la genèse, faute de documents exploitables, lui demeure celée. Elle se donne pour objet d'y étudier les discours, pratiques et représentations que chaque société considère comme essentiels à son fonctionnement et à sa reproduction. Traditionnellement, l'histoire se penchait sur les sociétés du passé ; la sociologie et l'ethnologie sur celles du présent, divisées en sociétés de la modernité et de la tradition. Ces partages n'ont pas de nos jours disparu, mais ils perdent sans cesse de leur pertinence. L'espèce humaine est marquée par la variation culturelle, car pour se forger son identité, l'homme produit de la différence. On n'existe que par rapport à d'autres, procédant du semblable à l'étranger. Face à la prolifération des système sociaux et juridiques, l'anthropologie développe un effort classificatoire, préalable de la démarche comparative. Sur la nature et la finalité de la systématisation comparative, les courants de pensée sont eux-mêmes divers. Les culturalistes mettent l'accent sur la spécificité du système de valeurs propre à un groupe, les structuralistes s'efforcent de déterminer un ordre sous-jacent à la variabilité culturelle[1]. Que l'on doive trouver l'unité ou la pluralité derrière la variabilité, l'anthropologie sociale possède une vocation de globalisation, même si le programme reste à l'heure actuelle loin d'être rempli : fondamentalement, elle n'est exclusive d'aucune société, présente ou passée, industrialisée ou « exotique ». Cependant, pour des raisons historiques, essentiellement dues aux colonisations et au grand partage opéré par A. Comte entre sociologie et ethnologie, l'anthropologie a d'abord pris pour objet d'étude les sociétés différentes de celles de l'Occident. Les enquêtes ethnographiques et les constructions théoriques opérées sur cette base portent essentiellement sur les sociétés dites « traditionnelles ». Ce n'est que récemment que les sociétés occidentales font aussi l'objet d'études anthropologiques (Anthropologie urbaine, ethnopsychiatrie, etc.).
La partie la plus importante de ce site sera consacré à l’étude des sociétés modernes. Mais nous entendons aussi comme moderne, par exemple, la manière dont les peuples Akhas de Thaïlande négocient la survie de leur culture.[2] Il est en effet, totalement exclu de considérer qu’il s’agit là du sauvetage d’une société ancienne au prétexte qu’elle appartient au patrimoine de l’humanité. Ce combat de la « préservation des peuples et espèces en péril » n’est pas l’objet de l’Anthropologie. Par contre la dynamique d’interactivité entre une société et une autre, entre le passé et un futur indéfini, est du ressort de l’Anthropologie. Elle met en jeu des clivages qu’il est important de connaître et d’étudier car, sur la Planète bleue, ce qui réussit pour les Sorabes de Lusace[3] peut éventuellement réussir pour d’autres peuples. L’Anthropologue est donc autant médiateur, collecteur d’informations que pédagogue. Telle sera aussi la vocation de ce site, alliant le recueil de témoignages à des
écrits plus fouillés de méthodologie ou de théorisation. [1] – Il y a trente ans, C. Lévi-Strauss, fixait le programme propre à cette deuxième orientation : « si, comme nous le croyons, l'activité inconsciente de l'esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilisés (...) il faut et il suffit d'atteindre la structure inconsciente, sous-jacente à chaque institution ou à chaque coutume, pour obtenir un principe d'interprétation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes, à condition, naturellement, de pousser assez loin l'analyse. » C. Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1974, p.28 (où est repris un texte publié pour la première fois en 1949). [2] – Ils effectuent actuellement un recensement de leurs fêtes annuelles et recueillent autant d’informations que possible à leur sujet. Pour ce faire, ils n’hésitent pas à utiliser les moyens de la technologie moderne : vidéos, sites Internet., etc. [3] – Écrasés par un environnement paternaliste, les Sourabes ont pris l’initiative de se commuer en translateurs des cultures germaniques et slaves, propulsant ainsi leur minorité en voie d’acculturation en média incontournable. Arguments... dans mon état d'esprit actuel, mon espoir
— qui n'a absolument rien de social ni d'humanitaire — c'est l'idée que,
après tout, si j'arrive encore à trouver de la poésie quelque
part, c'est que tout n'est pas absurde. Un monde en crise ? En mutation plutôt. Des frontières s'ouvrent, des civilisations s'éteignent, des régimes s'écroulent pendant que des cultures méconnues passent à l'avant-scène, que de nouvelles techniques envahissent notre quotidien. L'Occident est placé face à la nécessité de remettre en question quelques-unes de ses certitudes — et le renoncement à d'anciennes formes de puissance peut apparaître, certes, comme une petite mort. Nos sociétés sont désormais amenées à prendre en compte d'autres cultures, d'autres autorités, d'autres modes de pensée. Comment l'Homme, l'être humain en général, réagit-il à ces transformations ? Quelles perspectives s'offrent à lui à l'heure d'une culture planétaire ? Quel usage faisons-nous du confort matériel que les technologies nous offrent ? Qu'avons-nous fait de vraiment sérieux pour saisir la finalité de tous ces changements et les relier à d'autres moments de l'Histoire ? A quel sort avons-nous livré de manière irresponsable d'immenses pays que nos armées jadis avaient conquis ? Que reste-t-il des grands idéaux de l'humanité ? Devant tant de questions aux réponses oppressantes, comment ne pas céder au piège des passions affolées, à la mélancolie environnante, à la frilosité ambiante voire à la panique ? Au cœur des villes, de toutes les villes, l'imaginaire et la poésie, eux, sont encore présents, fruits d'un futur à cueillir... |
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