Par la vigilance port�es aux cinq sens, (d'abord les sensations ext�rieures puis on s'attarde sur les perceptions
internes), l'attention � l'ambiance qui se cr�e, aux affects ou aux sentiments qui peuvent nous traverser,
on laisse l'image prendre corps; on observe alors m�thodiquement, comme une sorte d'�tat de ce lieu int�rieur :
est-il immobile, plein ou vide, sombre, lumineux, color� ?... est-il habit� ? Se met-il en mouvement ?
On suit alors le mouvement, on affronte ce qui arrive, m�me si ce mouvement engendre la terreur, m�me si
les d�couvertes sont insolites, d�rangeantes. Il n'est nullement besoin d'interpr�ter la situation, il
n'est que de suivre et de favoriser ce mouvement, sans chercher � le lier � une logique.
L'activit� imaginaire est dynamique( lorsqu'on parle d'imagination passive, cela signifie que la
conscience est passive, qu'elle subit les fruits de l'imaginaire.) et r�gie par des lois de polarit� :
le manque a tendance � attirer ce dont il a besoin, r�pondant � l'adage "la nature a horreur du vide".
Elle vient compenser un manque ou bien op�rer une compl�mentarit�. Cette notion de polarit� se rep�re ais�ment
dans tout ce qui vit , c'est la tension qui cr�e le mouvement : le d�sir de l'homme vers la femme et bien s�r
l'inverse, la faim qui fait sortir le loup du bois, le jour qui appelle la nuit, etc. Un mode de vie par trop
unilat�ral se verra � un moment d�rang� par l'appel de sa polarit� inverse, � moins bien s�r que le carcan
impos� ne soit si fort qu'il emp�che l'attraction de s'exercer, mais dans un cas comme celui-l�, la personne
se trouve en danger car il existe un v�ritable risque d'explosion de la situation ou de l'�tre. La qu�te de
l'harmonie est une recherche permanente qui passe par des moments de tensions extr�me, de conflits, souvent
jug�s inutiles car trop d�sagr�ables pour notre culture h�doniste.
"La vie est un champ de bataille. Elle l'a toujours �t�, elle le restera toujours. S'il n'en �tait pas ainsi
la vie s'interromprait." 8
Le repos, l'arr�t de l'activit� ou la recherche d'�quilibre peut, au contraire, �tre synonyme de stase,
voire de mort. En effet, l'exp�rience montre que l'�tre est toujours en recherche de relation, de tension
et de d�s�quilibre.
"L'harmonisation des manifestations de l'entit� humaine n'a pas pour but la suppression plus ou moins momentan�e
de manifestations pseudo morbides ou pathologique mais de faciliter la libre circulation des fluides vitaux qui
sont � la base de ces manifestations, leur assurant puissance et efficacit�. C'est pourquoi cette harmonisation
peut s'accompagner de manifestations g�nantes et susceptibles de conduire le Moi � prendre des mesures de sauvegarde
comme s'il entendait qu'il s'agit d'une pathologie suppl�mentaire." 9
On dit que l'�nergie est finalis�e : elle poursuit un but que nous ne connaissons pas, le plus souvent, mais que
nous tentons d'appr�hender et de favoriser. Cette �nergie provient d'un centre qui lui donne ses qualit�s, ses
caract�ristiques propres, que l'on peut retrouver aux diff�rents niveaux o� elle se manifeste : dans les images,
dans une multitude de d�tails tr�s concrets, qui dans la vie peuvent facilement passer inaper�us.
Cette �nergie finalis�e, oscille selon le mouvement de la vie, c'est l'observation de ces oscillations qui permet
de rep�rer des cycles, des cr�tes et des creux de l'activit�, une sorte de respiration de l'�tre. Autrement dit,
la libido nous met en contsante relation au monde et par suite en tension. Cependant C. G. Jung donnait �
la libido une d�finition bien plus large que celle que Freud lui assignait.
L'imagot�rapie, pratiqu�e au quotidien comme une asc�se, nous sensibilise � ces lieux diff�rents; nous invite au
voyage, aller et retour incessants entre ces mondes et le connu nomm� "r�alit�". Dans ce voyage s'amorce un dialogue
int�rieur ou avec les autres, il s'agit alors de trouver les mots pour traduire ce que l'on en per�oit, et il n'est
pas tr�s facile de dire avec notre langage habituel des choses cod�es diff�remment. Pas simple non plus de vivre avec
cette multiplicit� int�rieure, souvent contradictoire, qui engendre le doute, am�ne � de douloureuses d�cisions
concernant la mani�re d'agir. Cependant une coh�rence se dessine dont on est soudain surpris, au d�tour d'un chemin
tortueux, coh�rence qui nous engage dans un mouvement vivant, et nous impose de d�finir des limites, celles de
notre humaine condition.
1 - Les Types psychologiques, C.G. Jung. Georg editeur S.A.,
Gen�ve 1986, p. 433. 2 - Images et syst�me de repr�sentation. M�thodologie de la
recherche, fascicule no1, FaLAP, II 'l Baz. 3 - L'�me et le soi. C.G.Jung. Albin Michel, Paris 90.
p. 171.
4 - L'eau et les r�ves. Essai sur l'imagination de la mati�re.
Gaston Bachelard. poche biblio essai. p. 14. 5 - Ibid., p.18. 6 - L'anthropoth�rapie, Il'L Baz. Lierre et Coudrier �d., 1995.
7 - L'air et les songes. Essai sur l'imagination du mouvement,
G. Bachelard, Poche biblio essais.
8 - Essais d'exploration de l'inconscient, C.G. Jung. 9 - Harmonisation et strat�gie d'harmonisation, Il'L Baz,
FALAP, Paris, 1991. 10 - Manifeste de la m�lancolie, Il'L Baz, in�dit p. 43.
11 - Les tambours de la libert�. Hurt of Africa, Il'L Baz.
Lierre & Coudrier �d., Paris 1994.
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