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Mythes, rites, r�ves et rumeurs


Une anthropologie de la puret�

Psychanalyse de l'�tranger
Parution int�grale in Hommes et Faits novembre 2000

Jacques Halbronn, docteur �s Lettres

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Resume

An anthropology of the purity
Psychoanalysis of the stranger

Our original sin is perhaps to arrive in a space which we will only perceive deformed, which generates thousand against direction that the psychoanalysis will have to endeavour to defuse. Generally, we do not disturb too the surrounding medium because of office we resemble physically those which are there already without speaking about a certain genetic heritage and a very great capacity of adaptation in the child. It is with the difficulty of the migration that we go interesser. Initially, we all are from " abroad ", because, while being born, we penetrate in a world which did not await us to turn. The foreigner scrambles the cards.

Yves Lecerf, pointed out " objective " convergence existing between ecologists and nationalists. He pointed out that the " ecologists " were in search of purity, wanted a world without pollution. Isn't this requirement for the characteristic, found in the speeches on the " emigrants "? One formerly said, under the Nazis, " judenrein ", i.e. cleaned, purified, purged Jews.�

Shouldn't France " be cleansed ", one does not have the right to require that its nuclear industry produce less " waste " - of which nobody wants -? At the biological level, it is also a question of immunology (AIDS), of Clerc's Office, habituation (drug), of rejection. In data processing, one will speak about incompatible systems. The communication requires clear messages; it is necessary to avoid any confusion and to be wary of confusions. In is economy, one sensitive to an excess of importation which unbalances the trade balance? Can one speak about a " threshold " of tolerance? The problem of the Strangeness - concept that we would like to introduce - disturbing factor, seems perfectly to be appropriate for the current reflexion. The man seems taken between a search of coherence and purity and a will to always apprehend and integrate the world everywhere and. Doesn't the world of science generate, undoubtedly unconsciously, if not racism, at least a critical attitude with regard to the foreigner? It is important according to us to radically distinguish the two concepts that are racism and xenophobia.�

Racism can concern people who are not therefore from abroad, i.e. who have a cultural luggage of the same command as those which have another appearance. One is sometimes surprised to see a Vietnamese speaking French without no specific accent. But sometimes the foreigner, being unaware of our language very, can, at least superficially, not to be located like such, but to have a culture completely distinct from the surrounding culture. That is what disturbs more: a false difference or a pseudo identity? We thus have various cases of figure: since the isolated foreigner, more or less unrecognizable, until an ethnos group strongly represented and easily identifiable, as that occurs to Africa. We will see the difference between integration ethnique, racial, simpler than cultural, individual integration. By integration, one should not include/understand loss of the difference but new function. We will be interested in the situations of shift, d�marquage, recycling and recurrence in the cultural structures.�

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Nous nous int�ressons aux situations de d�calage, de d�marquage tout autant d'ailleurs qu'� celle de recyclage et de r�currence. Notre propos est ici dialectique et vise � analyser des situations d'interface : �tre ou ne pas �tre membre, �tre ou ne pas �tre en accord avec la Nature. Au c�ur de notre exploration: les structures culturelles.

Notre p�ch� originel est peut-�tre d'arriver dans un espace que nous ne percevrons que d�form�, ce qui g�n�re mille contre sens que la psychanalyse devra s'efforcer de d�samorcer. Le plus souvent, nous ne perturbons pas trop le milieu environnant parce que d'office nous ressemblons physiquement � ceux qui s'y trouvent d�j� sans parler d'un certain h�ritage g�n�tique et d'une tr�s grande capacit� d'adaptation chez l'enfant. Mais il peut arriver que cette exp�rience de la naissance � un autre monde doive se renouveler au cours de notre existence alors que nous y sommes moins pr�dispos�s intellectuellement et moralement et qu'en outre, nous ne ressemblons pas � ceux que nous voulons rejoindre... C'est la difficult� de cette exp�rience migrante que nous voudrions psychanalyser. Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait.

Existentiellement, nous sommes donc a priori tous des � �trangers �, ne serait ce que lorsque� nous p�n�trons dans un monde qui ne nous a pas attendu pour tourner.

De fait, en cela l'�tranger est quelque part un � emp�cheur de tourner en rond � : il y a en effet, quelque brusquerie, quelque violence, dans la probl�matique de l'�tranger. Il brouille les cartes, il souhaiterait quelque part que tout se fige. On ne bouge plus...

Yves Lecerf[1], qui diffusa les th�ses de Garfinkel en France, rappelait volontiers la convergence � objective � existant entre �cologistes et partisans de Le Pen. Il faisait remarquer que ces � �colos �� �taient en qu�te de puret�, voulaient un monde sans pollution. De la m�me fa�on, l'amour de la musique ne g�n�re-t-il pas une certaine intol�rance face � tout ce qui serait discordant ? Cette exigence � clean�, propre, ne se retrouve-t-elle pas dans un certain discours sur les � �migr�s �� ? L'on disait autrefois, sous les Nazis, � judenrein �, c'est � dire nettoy�, purifi�, purg� des Juifs. Est-ce que la France, elle aussi, ne devrait pas �tre � d�pollu�e �, est-ce que l'on n'est pas en droit d'exiger que son industrie nucl�aire ou autre ne produise pas des � d�chets �� mal assimilables � dont personne ne veut � tant au niveau mat�riel qu'humain ? Au niveau biologique, il est �galement question d'immunologie (SIDA), de greffe, d'accoutumance (drogue), de rejet . En informatique, l'on parlera de syst�mes incompatibles, l'on refusera toute redondance. La communication exige des messages clairs : ce qui est rouge n'est pas vert; il convient d'�viter toute confusion et se m�fier des daltoniens. Que dire de la question du franglais qui pose le probl�me des mots �trangers en fran�ais , � cheval sur deux langues ? Quid, en �conomie, de la sensibilisation � un exc�s d'importation qui d�s�quilibre la balance commerciale�? Mais peut-on parler d'un � seuil � de tol�rance ? Le probl�me de l�Etranget� � concept qui n'existe pas � proprement parler et que nous voudrions introduire � du facteur inassimilable, perturbateur, me semble parfaitement convenir � la r�flexion actuelle.

L'homme semble pris entre une recherche de coh�rence et de puret� et une volont� d'appr�hender et d'int�grer le monde tous azimuts. Le monde de la science ne g�n�re-t-il pas, sans toujours s'en rendre compte, sinon le racisme, du moins une attitude critique � l'�gard de l'�tranger ? Peut-on fonctionner avec des d�nominateurs communs trop larges ?

Il importe selon nous de distinguer radicalement les deux notions que sont racisme et x�nophobie. Le racisme peut concerner des personnes qui ne sont pas pour autant des �trangers, c'est � dire qui ont un bagage culturel du m�me ordre que ceux qui ont une autre apparence. On peut �tre surpris d�entendre un Vietnamien parler le fran�ais sans aucun accent sp�cifique. Mais parfois l'�tranger, ignorant tout de notre langue, peut, du moins superficiellement, ne pas �tre rep�r� comme tel, mais avoir une culture tout � fait distincte de la culture environnante. Qu'est-ce qui perturbe le plus d'une fausse diff�rence ou d'une pseudo identit� ?

Nous avons donc diff�rents cas de figure : depuis l'�tranger isol�, plus ou moins m�connaissable, jusqu'� une ethnie fortement repr�sent�e et ais�ment identifiable, comme cela se passe en Afrique. Au demeurant, l'int�gration ethnique, raciale, poserait, en fin de compte, moins de probl�mes au groupe d'accueil que l'int�gration culturelle, individuelle. Par int�gration, il ne faut nullement comprendre perte de diff�rence mais mise en place d'une fonction nouvelle.

Il convient d'aborder ces probl�mes sans pr�jug�s, ni dans un sens, ni dans l'autre, car le probl�me du corps��tranger� se pose pour toute soci�t�, m�me les plus pers�cut�es. Les Juifs n'ont-ils pas un discours sur ce qui est ou n'est pas � juif � (le goy),� juda�que � ? Mais ne sont-ils pas �galement conscients, par ailleurs, de la difficult� d'�tre �trangers ? Ne sont ils pas r�ticents � l'�gard des conversions ?

On se proposera d'esquisser un �guide � de l'�tranger, sous forme de recommandations, tant le concernant, qu'� l'adresse de ceux qui ont affaire � lui.

Notes

[1] � Il a dirig� jusqu'� sa mort, en 1995, un Laboratoire d'ethno-m�thodologie � Paris VII/ Paris VIII.

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