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� � Illel Kieser 'l Baz � � Celui-l�, s'il est �tranger sur sa terre,
comment porterait-il avec lui l'esp�rance du peuple ?
� � IntroductionA l'heure des conqu�tes de la technique il peut para�tre obsol�te de rappeler les vieilles croyances aux d�mons et autres merveilles du panth�on occidental. Les d�mons, n'est-ce pas plut�t un bon sujet de th�ologie ou de psychologie �? N'a-t-on pas vu p�rir toutes les cohortes de d�mons � l'instar de celles des dieux �? La m�moire collective s'efforce souvent de vite oublier des terreurs quelle subissait mais en saisit-elle toujours le sens��? Si les d�mons ont occup� une fonction primordiale dans l'imaginaire des soci�t�s ant�rieures � l'industrialisation on n'en a pas toujours compris le v�ritable impact. De ce point de vue, le sujet lui-m�me est sinon tabou du moins jug� d�suet. A une �poque r�cente, la peur engendr�e par la croyance aux d�mons jouait un r�le de contention morale capable. Cette barri�re permettait d'endiguer certains d�bordements dont l'humanit� fut, par exemple t�moin dans la premi�re moiti� de ce si�cle. La peur du d�mon pouvait faire autant que la crainte du ch�timent divin. Et comment cette fonction du d�mon pouvait jouer un tel r�le compensateur face au d�bridement des passions bestiales�? Est-il tout � fait s�r que le d�mon fut une invention de th�ologien en qu�te de moyen de pression sur des �mes au bord de la perdition�? N'y a-t-il pas au c�ur de l'homme, sise au plus profond de son �me une fonction de cr�ation d'un espace merveilleux et r�el qui oppose aux instants de v�rit�s concr�tes d'autres temps plus fluides et opaques mais plus redoutables aussi �? Faust� ne fut-il qu'un personnage de roman philosophique�? Si cette fonction est largement reconnue pour justifier l'existence du monde� de l'Ange, on la d�nie au D�mon�! L'ethnologie moderne � l'�coute des soci�t�s ��archa�ques�� ou ��premi�res�� nous apporte des �l�ments de r�ponses � ces questions qui jusqu'alors restaient propri�t� des th�ologiens et des philosophes. En effet le monde d�moniaque prend une connotation plus neutre et psychologiquement fond�e si nous �coutons nos fr�res m�lan�siens ou lapons. Il est plus facile de parler de leurs croyances que des n�tres.� Or l'animisme contemporain nous dit quelque chose des anciennes coutumes de nos peuples. Comprendre ces mondes nous conduit � relativiser et multiplier les fonctions que nous attribuons aux d�mons. �chappant � l'emprise des id�ologies moyen�geuses, l'existence " d'espaces d�moniaques " parvient � se justifier d�s lors que l'on a une vision dialectique de la vie et du monde. L'animiste ne voit-il pas en effet� ces �tres de l'au-del� comme des �manations � priori des forces de la Nature qu'il ne comprend pas�? Pourtant ne pourrait-on pas voir dans l'existence des d�mons la manifestations d'un fait de nature inscrit dans l'intimit� de l'homme. Il est concevable d'envisager ces �tres vivant au-del� des mondes visibles comme n'�tant plus ni anges ni d�mons mais participant des deux � la fois et selon des r�gles que notre culture a oubli�es. Et c'est l'Homme au c�ur de la Nature qui exerce la distinction. � parler aussi des anges nous voil� donc dans un dialectique que d'aucuns s'appliquerait plut�t � situer chez de lointains parents asiatiques. D�mons et anges ne seraient alors que des manifestations diff�renci�es de forces occultes auxquelles l'intelligence n'a pas acc�s. Si la foi suffit � expliquer les mondes ang�liques, n'englobe-t-elle pas la pr�sence de d�mons�? Les anciennes croyances sont-elles donc si r�trogrades qu'il faille revenir au lointain pass� pour les situer ou bien sont-elles l'�manations de processus extr�mement complexes au travers desquels la soci�t� se structure��? A l'�tude du panth�on d�moniaque nous verrons peut-�tre que la croyance aux d�mons d�passe les id�ologies fig�es et se retrouve vivante au c�ur m�me de l'�re moderne. Car l'Homme vit au contact d'un milieu g�n�rant sa part d'effroi et de myst�re tant il ne correspond plus � ses attentes. Mais les croyances modernes ont feint de se d�tourner d'un merveilleux jug� enfantin, si bien que l'imaginaire a fini par s'emparer des syst�me de repr�sentation pour figurer ce qui de toute mani�re est inscrit dans l'�me humaine �: anges et d�mons figurent aux limites du monde concret, la part d'ineffable, une sorte d'interm�diaire entre le monde l'homme et le monde divin, insondable myst�re. Au del� du rep�rable, le monde devient flou et �quivoque. Parfois l'ange prend des allures terrifiantes cependant que le d�mon, � se laisser si bien tromper figure un monstre na�f. Mais n'est-ce pas un jeu d'illusion qui nous fait ainsi douter des anciennes terreurs �? Pour mieux oublier ce qui se passe ailleurs... Si l'on consulte attentivement les modernes comptes rendus de maladie ou les constats de d�faillances techniques il appara�t que la croyance demeure m�me si on ne la nomme pas. L'Homme moderne semble bien �tre encore soumis aux m�mes terreurs que ses anc�tres. Et si ceux-ci se sont figur� leurs peurs au travers d'images que nous jugeons maintenant na�ves il n'en demeure pas moins que la qualit� m�me de ces peurs reste inchang�e. Les d�mons ont chang� de visage, ce qui les dissimule bien � nos yeux aveugles. Il existe quelque chose dans notre si�cle qui ressemble � la possession et � l'action des d�mons telle que l'histoire nous la donne � conna�tre. Les virus et les d�faillances de l'�lectronique ne sont-ils pas les modernes repr�sentations de l'action obscure d'un� agent qui demeure op�rant depuis la nuit des temps�? Quand l'homme s'aventure vers les fronti�res de son domaine et de son savoir ne risque-t-il pas de se confronter � une th�orie d'�tres d'outre-tombe dont l'intervention r�pondra � l'int�grit� de ce qui se passe en lui pr�cis�ment�? Ces myst�rieuses d�faillances techniques ne sont elles pas un des moyens qu'un quelque chose de transcendant en l'Homme s'est trouv� pour contrebalancer une volont� outrecuidante, celle de la science et de la technique qui pourrait tout �? Ne serait-il pas int�ressant d'apprendre � conna�tre les d�mons �? La science moderne est d'un appoint suffisant pour p�n�trer ces mondes myst�rieux et effrayants. L'homme affranchi peut refuser de croire � d'antiques formes psychiques mais il se doit de respecter celles-ci en leur accordant l'attention que requiert tout objet scientifique. Nous suivrons la g�n�alogie de leurs figures dans la culture occidentale. Mais pour mieux en comprendre le sens nous ferons appel � d'autres cultures, neutralisant ainsi l'impact des pr�jug�s id�ologiques. Les d�mons convoitent ce qu'il y a de plus pr�cieux dans l'Homme. Et ce le tr�sor s'est d�plac� en valeur au cours des si�cles. Alors l'exorcisme moderne existe-t-il�? Et si nous vivons encore dans un monde anim� de forces obscures, ne pourrions nous pas �couter plus attentivement ce que la tradition nous rapporte de ses forces et qui ressemble quelque peu � ce qu'en disent les peuplades dites archa�ques�? Premi�re partie �: L'existence des D�mons1 � Les d�mons qui sont-ils�?(40 pages environ) Cette partie tente de poser les �l�ments d'une d�monstration sur� l'universalit� de la croyance� en un monde ��outre r�el��. Cette conviction repose sur la structure m�me de la psych� humaine qui est fondamentalement religieuse. C'est cette base qui am�ne alors � poser l'existence du monde comme un syst�me complet r�gi par un loi dialectique, dualiste, polyth�iste, animiste... � + Source de la croyance en des d�mons �������� � Le d�mon d'antan est semblable aux virus d'aujourd'hui �������� � L'atteinte port�e � une int�grit� + La notion de compl�tude et de totalit� �������� � Les deux ordres de l'univers �������� � De l'ange aux d�mons. Les discours qui communiquent + Naissance des d�mons �������� � Le r�le de l'imaginaire �������� � Comprendre l'existence des d�mons par l'existence des anges �������� � La Nature, l'Homme et le Temps + Les d�mons dans le temps - esquisse d'une g�n�alogie d�moniaque 2 � La G�n�alogie des d�monsLa conception d'un syst�me du monde int�gre tous les �l�ments de la vie humaine � l'int�rieur d'une totalit� qui tient du r�el, c'est � dire de l'environnement. La pr�sence des d�mons sera relative � la culture. Leur habitat change, leur mode d'action diff�re mais ce qui demeure inchang� c'est la peur que l'Homme en a. � + Pr�sence des d�mons �������� � La maladie et la souffrance, les calamit�s �������� � Les lieux de pr�sence des d�mons �������� � les d�mons et et la vie en groupe + D�monologie archa�que �������� � Les traditions chamaniques �������� � Les cosmogonies indo-europ�ennes �������� � D�mons et place de l'homme + La tradition s�mitique �������� � De la M�sopotamie � la chute de Babylone �������� � Rapport aux traditions grecques �������� � La source h�bra�que �������� � Les trois branches abrahamiques �: le Juda�sme, le Christianisme, l'Islam. Deuxi�me partie �: Les d�mons dans la tradition Occidentale1 � Les doctrines de l'Ancien Testament et du Nouveau TestamentCette partie expose la vision classique de la croyance aux d�mons. Nous verrons comment cette question a �volu� dans l'univers des religions abrahamiques. Par ailleurs le point de vue ici tenu �tant d'ordre anthropologique il sera fait �tat d'une sorte de continuit� entre les croyances du monoth�isme et celles des cultures plus antiques, ce qui est peu habituel.(40 pages environ) � + La chute des anges et l'origine des d�mons �������� � Les Satan et leur chef �������� � Les rapports des d�mons � Dieu �������� � Les esprits, la cohortes des instincts mauvais + J�sus et le D�mon �������� � La possession et l'exorcisme �������� � Possession, divination et sorcellerie �������� � La domination christique sur les d�mons + La doctrine des Ap�tres �������� � La doctine de l'Apocalypse �������� � Le Grand Dragon �������� � La lutte des d�mons et des anges �������� � Encha�nement et lib�ration � la doctrine du salut 2 � Les d�mons dans la litt�rature et dans l'artExpos� classique qui englobe n�anmoins certains aspects du romantisme et tente de rep�rer comment certains mythes contemporains trouvent leur origine dans une conception du monde qu'un animiste reconna�trait parfaitement. � + Dans la litt�rature et dans l'art �������� � Le mouvement des id�es de l'antiquit� �������� � Le courant gnostique �������� � La sculpture, la litt�rature romantique, la po�sie + Impact des id�es sombres sur la culture et la philosophie �������� � Les penseurs sombres du XIXe si�cle �������� � L'aube de la modernit� et la postmodernit� �������� � L'assombrissement de la pens�e philosophique Troisi�me partie �: Situation et pr�sence des d�mons1 � D�mons et itin�raire spirituelQu'en est-il de l'impact des d�mons�? Cette partie d�veloppe une sorte de caract�rologie du d�mon. C'est une ethnographie du monde d�moniaque qui nous aidera � comprendre combien l'homme reste immuable dans ses fondements psychologiques. Prenant garde au pi�ge du moralisme, et nous appuyant sur ce que l'histoire nous apporte, ce chapitre sera une sorte de d�monstration selon laquelle nul ne peut �chapper au caract�re sacr� de la vie. Plus la connaissance s'accentue et plus le myst�re s'�paissit... ailleurs. Telle semble �tre la ran�on du savoir. Vouloir y �chapper serait illusoire. (40 pages environ) � + Le d�mon et la divinit� �������� � Le m�diateur, le bon et le pire �������� � Diverse figures d�moniaques �������� � Le rapport par l'oracle + Les caract�res d�moniaques �������� � Refuges des d�mons,� sources, grottes, et lieux obscurs �������� � Nature des d�mons � consistances et caract�res �������� � Les d�mons� et la Nature � rapport avec la Terre �������� � Les d�mons et le corps � souffrance et maladie + Les d�mons et l'Homme �������� � L'adversaire �������� � Le refoulement et le bouc �missaire �������� � L'�preuve et la clef d'�volution �������� � Le t�moin et la morale, enjeu culturel 2 � Quelques annales d�moniaquesAu travers de mythes, d'anecdotes et de documents sociologiques, la croyance aux d�mons illustr�e et relativis�e. Ce chapitre rapporte certains textes anciens � l�examen attentif de faits divers contemporains. � + Description de quelques d�mons + Des mythes g�n�alogiques + Des mythes modernes + Les d�mons et l'histoire ConclusionEl�ments Bibliographiques� Bril (J.), Lilith ou la m�re obscure, Payot, Paris, 1982. � Cohn (N.), D�monol�trie et sorcellerie au Moyen-Age, Payot, Paris, 1982. � Collectif C.N.R.S, Sources Orientales, Le monde du
sorcier, Paris, le Seuil, 1966. � Collectif, Satan, Num�ro sp�cial de la revue des �tudes Carm�litaines, Descl�e de Brouwer, Bar le Duc, 1948. � Corbin (Henri), Face de Dieu, Face de l'homme, Paris, Flammarion, 1983. � Durand (G.), Les structures anthropologiques de l'Imaginaire, Dunod, 1972, Paris. � Eliade (Mircea), Occultisme, sorcellerie et modes culturelles, Gallimard, Paris, 1976. � Kramer (S.N.), L'Histoire commence � Sumer, Arthaud, Paris, 1950. � Langton (E), La d�monologie � Etude sur la doctrine juive et chr�tienne, son origine et son d�veloppement, Payot, Paris, 1951. � Marques � Riviere (J.), Amulettes, talismans et pantacles dans les traditions orientales et occidentales, Paris, 1938. � Petitjean (A.), Imagination et r�alisation, Deno�l et Steele, Paris, 1936. � Puech (H. C. sous la direction de), Histoire des Religions, Encyclop�die la Ple�ade, 1970. � Rops (Daniel), La Bible apocryphe � En marge de l'Ancien Testament, Cerf-Fayard, Paris, 1953. � Roux Georges, La M�sopotamie, essai d�histoire politique, �conomique et culturelle, Le Seuil, Paris 1985. � Teyssedre (B.), Naissance du Diable, De Babylone aux grotte de la mer Morte, Albin Michel, Paris, 1985. � Vaux (R. de), Histoire ancienne d'Isra�l, Paris, 2 vol, 1971�1973. Les grands livres sacr�s� La Bible de Jesuralem (B.J.), Paris, �d. du Cerf � Zodiaque, 1978. � Le Coran, (R.B.), Maisonneuve et Larose, Paris, 1966. � Le Zohar, ed. Verdier, coll. les Dix paroles, Paris, 1981. �� Brhad-Aranyaka-Upanisad, les Belles Lettres, Paris, 1961. � Th�ogonies, H�siode, Belles Lettres. Glossaire� Animisme �: � Apocalypse �: � Catharisme �: � Conscience morale �: � Cosmogonie �: � Esot�risme �: � Gnose �: � H�r�sie �: � Imaginaire �: � Occultisme �: � Syst�me du monde �: � Th�urgie �: � Th�ogonie �: � Th�riomorphe �: � Zoomorphe �: | |||||
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