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Regard sur la Philosophie

Trois visions de l'Homme�
et du monde

� ARISTOTE, DESCARTES, KORZYBSKI �


�
Isabelle Baudron

Pour pouvoir comprendre l'�volution des modes de pens�e dans la civilisation occidentale, il importe de la replacer dans son contexte aux niveaux scientifique et s�mantique, d'Aristote � nos jours. En effet, l'�volution s�mantique ne s'est pas faite ind�pendamment de l'�volution scientifique, mais elle en est la cons�quence, d�coulant des cartes dress�es par les math�maticiens des diff�rentes �poques en fonction des donn�es dont ils disposaient. A partir de l� des philosophes ont �labor� des syst�mes de pens�e bas�s sur les cartes dress�es par les scientifiques de leur temps, syst�mes qui ont structur� la vision de l'homme et du monde.

Au ~IVe si�cle, Aristote a �labor� une logique de pens�e, li�e � la vision antique du monde, selon laquelle la terre �tait un disque plat situ� au centre de l'univers, correspondant � celle des math�maticiens d'alors. Le syst�me scientifique qui a marqu� cette p�riode de l'antiquit� est le syst�me euclidien. Cette premi�re �tape correspond � la p�riode grecque appel�e m�taphysique ou pr�-scientifique.

La logique d'Aristote a servi de r�f�rence en Occident jusqu'aux d�couvertes de Galil�e et de Newton, qui ont donn� lieu � l'apparition de la logique cart�sienne au XVII� si�cle et au rationalisme, logique sur laquelle ont �t� �labor�es les sciences humaines actuelles. Cette deuxi�me p�riode est appel�e classique ou semi-scientifique. Au d�but du XX� si�cle sont apparues en physique la m�canique quantique, et la th�orie de la relativit� de Einstein, qui ont remis en question les fondements du syst�me newtonien et ont donn� lieu � l'�laboration de la s�mantique g�n�rale ou logique non-aristot�licienne, celle-ci invalidant � son tour les bases des logiques pr�c�dentes aristot�licienne et cart�sienne. Cette troisi�me p�riode est appel�e math�matique ou scientifique.

En cons�quence la logique d'Aristote a structur� l'�volution de nos langages et de notre civilisation aux niveaux humains, institutionnel, spirituel, etc., du ~IVe si�cle au XVIIe si�cle, c'est-�-dire durant deux mille ans, et celle de Descartes, du XVIIe si�cle � nos jours. La S.G. constitue donc le mode de pens�e qui correspond au niveau d'�volution scientifique de notre �poque, et ce n'est qu'� travers son �tude et son int�gration que notre civilisation pourra parvenir � int�grer aux niveaux des sciences humaines les fruits de son �volution scientifique, la plupart de nos probl�mes de civilisation dans les domaines humains provenant de la dichotomie entre notre �volution aux niveaux scientifiques et humains, et du fait que nous raisonnons encore dans les sciences humaines sur les bases des syst�mes de pens�e pr�c�dents.

Quelles sont maintenant les bases de ces syst�mes de pens�e, et quel r�le ont-ils jou� dans l'�laboration des visions successives de l'homme et du monde ?

I � Fondements de la logique d'Aristote, vision antique de l'homme et du monde :

1) Postulats :

Nous savons qu'Aristote a �labor� sa logique sur trois principes ou postulats :

-�������� le principe d'identit� : A est A, qui donna lieu au postulat suivant : ��tout ce qui est est��, de l� ce qui est vrai est vrai, ce qui est faux est faux, ce qui est bon est bon, ce qui est mauvais est mauvais�;

-�������� le principe de contradiction : A n'est pas non-A : ��rien ne peut � la fois �tre et ne pas �tre, une proposition ne peut �tre vraie et fausse en m�me temps��, d'o� ce qui est vrai n'est pas faux, ce qui est faux n'est pas vrai; ce qui est bon n'est pas mauvais, ce qui est mauvais n'est pas bon�;

-�������� le principe du tiers exclu : il n'y a pas de milieu entre A et non-A : ��tout doit ou bien �tre ou bien ne pas �tre : une proposition est soit vraie, soit fausse��, d'o� toute chose est soit bonne soit mauvaise.

Aristote a d�crit ces postulats comme r�gissant ��les lois de la pens�e��, alors qu'il s'agissait en r�alit� de principes math�matiques.

Cette logique, appel�e �galement logique par opposition, est le fondement de la conception dualiste qui a structur� les langages, les modes de pens�e, et les comportement en Occident de l'antiquit� � nos jours, en fonction des m�canismes de pens�e induits par ces trois principes.

2) M�canismes de pens�e induits par les trois principes d'Aristote et leurs cons�quences au niveau humain :

A � Des �valuations bas�es sur des jugements en termes de valeurs, g�n�rateurs de malentendus :

Ces postulats nous ont amen�s � raisonner en termes de valeur, � �valuer, � juger, � partir de concepts oppos�s de ��vrai�� et de ��faux��, de ��bien�� et de ��mal��, c'est-�-dire de notions abstraites dont le sens n'est pas d�fini, sur des bases qui ne sont pas pr�cis�es. En cons�quence, la signification des mots ��bien�� et ��mal�� varie selon les crit�res d'�valuation des gens qui les utilisent, ces crit�res diff�rant selon chacun, une m�me chose pouvant appara�tre ��bonne�� � une personne et ��mauvaise�� � une autre, pour un ensemble de raisons qui leur sont propres. D'o� les malentendus qu'entra�nent ces mots de par le fait que personne n'est d'accord sur leur sens, et les conflits qui en d�coulent in�luctablement, dans la mesure o� les gens qui les utilisent partent du principe que leurs crit�res sont ��bons�� et ceux des autres, ��mauvais�� .

B � Fausses identifications, confusion entre le niveau des mots et celui des faits :

Ces postulats nous ont ainsi conduits � identifier faussement les objets, les animaux ou les gens dont nous parlons avec les caract�ristiques que nous leur attribuons et les jugements de valeur que nous plaquons sur eux, sans tenir compte du fait que ces jugements reposent sur des concepts cr��s par notre structure nerveuse mais qui, en r�alit�, n'existent pas ind�pendamment de nous.

Cette logique a ainsi conditionn� toute notre conception de la r�alit�, que nous avons �labor�e non pas en fonction du niveau des faits, � partir de ce que nous pouvons en observer et en percevoir � travers notre exp�rience, mais en fonction du niveau des mots, de jugements de valeur donn�s, de crit�res abstraits qui ne repr�sentent rien d'effectif. D'o� une confusion entre le niveau des mots, ce qui est dit, et le niveau des faits, ce qui se passe exactement, et une inadaptation dans nos modes de pens�e et de comportement, qui se manifeste � travers la tendance � agir non pas en fonction des faits et des cons�quences effectives de nos actes, mais en fonction des mots, de discours fond�s sur des opinions, de croyances bas�es sur des postulats doctrinaux, les comportements induits par ce mode de pens�e �tant les reflets d'un verbe impos�.

C � Des concepts abstraits �rig�s en valeurs absolues, au d�triment de la valeur humaine:�

Ces notions ont accr�dit� l'id�e qu'il existerait quelque chose comme ��le bien�� et ��le mal�� ind�pendamment de nous et des faits qu'elles concernent, nous amenant � consid�rer ces abstractions comme dot�es d'une existence r�elle, � nous identifier � elles et � leur attribuer une valeur absolue, sup�rieure � la valeur humaine. Cette inversion des valeurs a engendr� une sur�valuation de ces concepts de bien et de mal, et des abstractions en g�n�ral (la nation, la d�mocratie, le parti, l'�tat, etc.) et une relativisation, une sous-�valuation de la valeur humaine.

Cette inversion des valeurs a engendr� au niveau s�mantique une inversion du maniement des niveaux d'abstraction, � travers l'ignorance des niveaux inf�rieurs (niveau des �v�nements), et la tendance � s'orienter en fonction des niveaux d'abstraction sup�rieurs, de th�ories, de doctrines non similaires au faits, utilis�es � des fins d'asservissement.

D � Une inversion des valeurs � l'origine des interdits non fond�s engendrant la notion de crime sans victime, g�n�ratrice d'irresponsabilit� :

Des couples d�oppos�s tels ��vrai/faux�� et ��bien/mal�� ont d�coul� ceux de ��raison/tort��, de ��permis/interdit��, ��innocent/coupable��, ��inf�rieur/sup�rieur��, etc., le sens de ces mots ne reposant pas tant sur les faits dans lesquels nous sommes impliqu�s ni sur les cons�quences effectives de nos actes que sur des opinions non sous-tendues par des d�monstrations, des id�es toutes faites, des doctrines impos�es au nom d'autorit�s�� diverses. De l� des notions de permis et d'interdits structur�es non en fonction des cons�quences des actes pour l'ensemble humain consid�r�, mais des int�r�ts des dominants, �tant tenu pour ��bon�� tout ce qui conforte ou va dans le sens de cette dominance, et comme ��mauvais��, tout ce qui est susceptible de la menacer ou de la remettre en question. D'o� une inversion des notions de ��bien�� et de ��mal��, ces concepts servant � justifier la loi du plus fort et � l�gitimer l'oppression. Dans un tel syst�me, la valeur des individus se r�sume � la valeur des attributs de la dominance (richesse, argent, pouvoir, etc.) qu'ils poss�dent, elle est proportionnelle � leur statut.

Cette inversion des valeurs a engendr� la notion de crime sans victime et des interdits doctrinaux, non fond�s sur une nuisance effective, sur la base desquels pouvaient �tre d�clar�s coupables des gens qui n'avaient fait de tort � personne.

De l� le ph�nom�ne du bouc �missaire, les soci�t�s qui raisonnent en fonction de cette logique, �tant incapables de se confronter aux faits, de remettre en cause leur comportement, d�clarant coupables les individus qui portent un regard lucide � leur encontre (Socrate, J�sus, etc.), rejetant sur eux, en termes de faute, les cons�quences d�sastreuses de leur syst�me de pens�e et de comportement.

De l� �galement la tendance � se comporter en fonction de notions doctrinales de ��bien�� et de ��mal�� emp�chant les individus de faire leurs propres exp�riences en se confrontant � l'�preuve des faits, et une conception n�gative et culpabilisante de l'erreur, assimil�e � la notion de faute.

De ce fait la conception aristot�licienne de la culpabilit�, sans rapport avec les faits, est incompatible avec la notion de responsabilit�, qui repose sur la conscience des cons�quences effectives des actes. D'o� l'inconscience et l'irresponsabilit� g�n�r�es par cette logique.

E � Logique du conflit :

De la croyance en l'existence des concepts oppos�s de ��bien�� et de ��mal�� a d�coul� l'id�e qu'ils �taient en conflit l'un avec l'autre, et qu'il �tait dans l'ordre des choses que les partisans du ��bien�� luttent contre ceux du ��mal��, d'o� les conflits multiples et incessants qui en ont d�coul�, conflits sans objet fond�s sur les oppositions doctrinales et les malentendus g�n�r�s par ces postulats. Cette distorsion a eu pour cons�quence la propension effr�n�e des humains � d�velopper des conflits tous azimuts et leur incapacit� � les r�soudre autrement que par la force, ces conflits engendrant l'asservissement et la destruction des populations au nom de la lutte du ��bien�� contre le ��mal��, le contenu s�mantique de ces termes variant en fonction des �poques, des autorit�s en place et des int�r�ts de celles-ci.

F � Vision statique et r�ductrice d'une r�alit� dynamique :

Le principe d'identit� nous a donn� une vision statique, fig�e, de nous-m�mes et du monde, nous amenant � penser que les objets ou les �tres sont une fois pour toutes et de toute �ternit� tels que nous les voyons, et � consid�rer comme d�finitifs les images et les jugements que nous plaquons sur eux, sans tenir compte du fait que nous vivons dans un univers dynamique, �minemment plus riche et plus complexe que ce que nous pouvons en appr�hender en fonction des capacit�s et des limites de notre structure nerveuse, et dont tous les �l�ments sont soumis � des changements multiples et incessants, m�me si ces changements ne sont pas perceptibles � nos sens et nous �chappent. De l� une vision tronqu�e de nous-m�mes et du monde, limit�e doctrinalement aux images fausses que nous en avons.

G � Perte de l'aptitude � op�rer des choix, de la libert� :

Le troisi�me principe du tiers exclu nous amen�s � consid�rer que, dans les situations que nous abordons, nous nous trouvons devant deux possibilit�s oppos�es, une ��bonne�� et une ��mauvaise��, alors qu'en r�alit�, nous nous trouvons g�n�ralement non pas devant deux, mais devant une infinit� de possibilit�s. En cons�quence, la r�duction doctrinale limite consid�rablement les possibilit�s de choix que nous avons � faire, ces limites �tant en fait purement imaginaires, de nature mentale, dans la mesure o� elles reposent sur le principe du tiers exclu et sont cr��es par notre structure nerveuse conditionn�e par ce principe. Les barri�res mentales induites par ce principe du tiers exclu ont engendr� la perte de la facult� d'op�rer des choix librement, autrement dit la perte de la libert�.

H � Une logique pi�g�e � la base, aux issues dramatiques :

Ce principe du tiers-exclu est � la base des raisonnements ��soit/soit��, ��ou bien/ou bien��, qui sous-tendent les discussions pol�miques dont chacun des protagonistes est persuad� qu'il a ��raison�� et que l'autre a ��tort��, et tente de le convaincre sur cette base. Les discours qui alimentent de telles controverses n'�tant pas bas�s sur l'observation des faits, mais sur des opinions contradictoires g�n�ralement sans rapport avec ceux-ci, les arguments utilis�s ne peuvent �tre tranch�s, aucun facteur ne permettant d'en d�montrer la validit� et par-l� m�me de mettre un terme � la pol�mique; ils consistent en des discussions d�pourvues de sens effectif, g�n�ralement interminables et insolubles, g�n�rent des probl�mes sans fin et aboutissent in�luctablement � des situations d'affrontement. Leur but ne consistant pas tant � r�soudre les questions qui sont d�battues qu'� utiliser ces questions comme pr�texte � contradiction, ils reposent g�n�ralement sur des sophismes, des arguments pi�g�s d�pourvus de validit� et de coh�rence effective, destin�s � d�stabiliser le protagoniste, celui-ci �tant v�cu d'embl�e comme un adversaire.

En r�sum�, les m�canismes de pens�e induits par les trois principes de la logique d'Aristote, logique du conflit, ont produit les m�canismes de pens�e responsables de la destruction de l'esp�ce humaine et de son milieu par cette m�me esp�ce. Ces m�canismes �tant ignor�s, au m�me titre que les postulats qui en sont � la source, ils sont � l'origine des barri�res mentales qui conditionnent chez les individus des r�actions et comportements dont ils n'ont pas conscience, ces individus participant involontairement � faire arriver les cons�quences d�sastreuses engendr�es par ces m�canismes, ces cons�quences �tant g�n�ralement contraires aux pr�visions qu'ils avaient �labor�es, parfois avec les meilleures intentions du monde. En cons�quence, les r�sultats auxquels ils aboutissent n'�tant pas, chez la plupart, tant imputables � une volont� consciente de nuire qu'� leur inconscience des m�canismes de leur structure mentale, il importe de prendre connaissance de ces m�canismes induits par ce syst�me de pens�e et des facteurs auxquels il est li� � diff�rents niveaux pour pouvoir les comprendre et, ce faisant, s'en lib�rer.

3) Conception aristot�licienne de l'homme :

A partir de la logique qu'il avait �labor�e, Aristote a d�fini l'homme comme ��un animal politique, dou� de raison, compos� d'un corps et d'une �me��, �me qu'il concevait comme ��un moteur qui d�lib�re�� le terme ��moteur�� �tant � entendre au sens de force motrice, gouvernant le corps. Cette conception, qui identifie l'homme � un animal et le partage en d'un c�t� un corps mat�riel, si�ge de l'animalit�, consid�r� comme inf�rieur, et d'un autre c�t� une �me, domaine de la raison et de la spiritualit�, consid�r�e comme sup�rieure, a structur� toute notre vision de nous-m�mes depuis 2400 ans : ��Le vivant est d'abord compos� d'une �me et d'un corps, celle-l� �tant par nature la partie qui commande, celui-ci celle qui est command�e.��

[1]

� L'�me poss�de naturellement en elle un principe qui commande et un qui est command�, lesquels ont selon nous des vertus propres, � savoir celle de la partie dou�e de raison et celle de la partie non raisonnable. Il est donc �vident qu'il en va de m�me dans les autres domaines, et que c'est par nature qu'il y a dans la plupart des cas un commandant et un command�.��

[2]

Cette vision nous a donn� de nous une image d'�tres scind�s en deux parties oppos�es, mat�rielle et spirituelle, isol�es l'une de l'autre. Elle a induit l'id�e d'une hi�rarchie entre le corps, si�ge de l'animalit�, des ��bas instincts��, con�u comme ��inf�rieur��, et l'�me, con�ue comme ��sup�rieure��, et en cons�quence comme cens�e dominer le corps et le soumettre; d'o� l'id�e d'un conflit entre le corps et l'�me, la mati�re et l'esprit, la croyance en cette lutte imaginaire engendrant une vision de soi divis�e � l'origine de nos conflits int�rieurs. De l� �galement la source de la culpabilisation des fonctions corporelles, et particuli�rement sexuelles dans notre civilisation, cette culpabilisation, li�e � une carte de notre organisme non similaire � celui-ci, �tant � l'origine de la plupart de nos soi-disant ��probl�mes sexuels��.

Cette carte aristot�licienne de notre organisme nous a habitu�s � nous concevoir comme des animaux, des �tres d'origine inf�rieure, scind�s en deux parties doctrinalement oppos�es l'une � l'autre, et s�par�s de notre environnement et des gens que nous c�toyons. Cette conception nous a conduits � nous identifier � l'esp�ce animale et � calquer nos modes de comportement sur celle-ci. En isolant les uns des autres des facteurs et des �l�ments reli�s entre eux structurellement, elle nous a coup�s mentalement de nous-m�mes et du monde dans lequel nous vivons. En raison de l'ensemble des limitations qu'elle induit, elle nous a amen�s � nous voir, � raisonner, � nous traiter et � traiter les autres comme des sous-humains.

4) Structure sociale et familiale de dominance :

La logique aristot�licienne a �galement structur� l'ensemble des relations au sein des soci�t�s : Aristote, consid�rant que ��certaines esp�ces sont faites pour r�gir et dominer les autres��, a divis� l'humanit� en deux cat�gories oppos�es en termes de valeur, les ��ma�tres�� et les ��esclaves�� : ��Etre capable de pr�voir par la pens�e, c'est �tre par nature apte � commander, c'est-�-dire �tre ma�tre par nature, alors qu'�tre capable d'ex�cuter physiquement ces t�ches c'est �tre destin� � �tre command� c'est-�-dire �tre esclave par nature.��

[3]

��Est esclave par nature celui qui, en puissance, appartient � un autre (et c'est pourquoi il appartient de fait � un autre) et qui n'a la raison en partage que dans la mesure o� il la per�oit chez les autres mais ne la poss�de pas lui-m�me, car les animaux ne per�oivent aucune raison mais sont asservis � des impressions. Et pour l'usage on ne les distingue gu�re : l'aide physique en vue des t�ches indispensables nous vient des deux, les esclaves et les animaux domestiques. Et la nature veut marquer dans les corps la diff�rence entre hommes libres et esclaves : ceux des seconds sont robustes, aptes aux travaux indispensables, ceux des premiers sont droits et inaptes � de telles besognes, mais adapt�s � la vie politique... Que donc par nature les uns soient libres et les autres esclaves, c'est manifeste, et pour ceux-ci la condition d'esclave est avantageuse et juste.��

[4]

De l� une conception d'une soci�t� partag�e en individus ��sup�rieurs�� et ��inf�rieurs��, dont la valeur est proportionnelle � celle de leur statut : ��C'est d'une mani�re diff�rente que l'homme libre commande � l'esclave, l'homme � la femme, l'homme adulte � l'enfant. Tous ces gens poss�dent les diff�rentes parties de l'�me, mais les poss�dent diff�remment : l'esclave est totalement d�pourvu de la facult� de d�lib�rer, la femme la poss�de, mais sans autorit�, l'enfant la poss�de, mais imparfaite... Si bien qu'il est manifeste que tous ces gens dont nous avons parl� ont une vertu �thique, mais aussi que la temp�rance n'est pas la m�me chez la femme et chez l'homme, ni le courage, ni la justice, comme Socrate pensait que c'�tait le cas, mais chez l'un il y a un courage de chef, chez l'autre un courage de subordonn� et il en est de m�me pour les autres vertus.�� Les Politiques, I, 13

Les concepts de ��chef�� et de ��subordonn頻, � l'origine des concepts modernes d'��intellectuel�� et de ��manuel��, reposant sur des crit�res de dominance, ils ont engendr� une structure hi�rarchique de rapports sociaux, bas�e sur des rapports de force, officialisant des relations de domination/soumission, et des soci�t�s calqu�es sur les soci�t�s animales, r�gies par la loi de la jungle et le droit du plus fort, ce ��droit�� �tant l�gitim� par la notion de ��guerre juste��, d�finie par ce plus fort au d�triment du plus faible : ��L'art de la guerre est un art naturel d'acquisition, car l'art de la chasse est une partie de cet art : nous devons y avoir recours � l'�gard des b�tes et de ceux des hommes qui �tant n�s pour �tre command�s n'y consentent pas, parce que cette guerre-l� est juste par nature.�� Les Politiques, livre I, chap. 8

L'opposition ��sup�rieur/inf�rieur�� s'est �galement �tendue � la conception des sexes, imposant l'image du m�le dominant et de la femme soumise, les hommes �tant faussement identifi�s aux seuls attributs de la masculinit� : force, virilit�, domination, et les femmes, r�duites � ceux de la f�minit� : faiblesse, douceur, ob�issance, soumission : ��Ce que le po�te a dit d'une femme, on doit penser que cela s'applique � tous les gens en question : "Pour une femme sa parure c'est son silence" (Sophocle), mais il n'en va pas de m�me pour l'homme.��.

[5] ��Le m�le est par nature � la femelle ce que le plus fort est au plus faible, c'est-�-dire ce que le commandant est au command�. Il en est n�cessairement de m�me chez tous les hommes.��� Les Politiques, l. I, 5.

Ces images ont induit entre les sexes des relations d'opposition r�gies �galement par des rapports de dominance rendant impossible des relations d'�galit� et de compl�mentarit�, et une structure familiale hi�rarchis�e, similaire � la structure sociale.

L'opposition doctrinale entre le corps et l'�me et l'inf�riorisation du corps et de ses fonctions a entra�n� une s�paration mentale dans la relation d'amour, opposant d'une part le niveau des sentiments, con�u comme sup�rieur et id�alis�, et le niveau physique, rabaiss� au rang de la bestialit�. Cette vision donna lieu au concept d'obsc�nit�, absent dans d'autres cultures qui ne subirent pas l'influence de l'aristot�lisme.

L'identification de l'esp�ce humaine � l'esp�ce animale a entra�n� une identification des fonctions de l'organisme humain � celles des animaux. D'o� une vision de la sexualit� limit�e � la seule fonction de reproduction et sa n�gation hors de ce cadre. Avec pour cons�quence au sein du couple une sexualit� restreinte � la perp�tuation de l'esp�ce, exerc�e dans le cadre de relations hi�rarchiques entre �poux, relations de d�pendance et de domination/soumission, relations dramatiques rendant impossible l'harmonisation du niveau des sentiment et du niveau physique et une actualisation sereine du sentiment amoureux.

Toutefois l'image sociale du couple diff�rait alors sensiblement de celle qui a cours aujourd'hui en Occident : ��Il faut d'abord relever que dans le mariage antique, le facteur individualiste �tait ordinairement tr�s r�duit, n'apparaissant pas comme le facteur d�terminant. Souvent, on ne tenait compte qu'accessoirement de l'inclination et de l'affection; c'�tait la lign�e qui importait le plus. D�s le d�but, la dignitas matrimoni se rattacha, � Rome, � l'id�e de la descendance nobiliaire. C'est pourquoi l'on distinguait - non seulement � Rome, mais en Gr�ce et dans d'autres civilisations traditionnelles - entre la femme � choisir dans ce but pour la dignitas matrimoni - et d'autres femmes, dont l'homme pouvait en m�me temps, et �ventuellement, user en vue de la pure exp�rience �rotique (d'o� l'institution du concubinage, l�galement admis � c�t� du r�gime familial, comme son compl�ment).��

[6]

L'identification de l'homme � sa seule masculinit� et de la femme � sa seule f�minit� ont entra�n� un conflit entre les forces m�les et femelles pr�sentes int�rieurement dans les deux sexes, avec pour cons�quences un d�tournement des forces cr�atrices en des forces de destruction ext�rioris�es chez les hommes, et int�rioris�es chez les femmes.

Ainsi le conflit int�rieur induit par l'opposition entre le corps et l'�me s'est traduit � l'ext�rieur par des rapports de force, et un d�tournement et un gaspillage des �nergies des individus dans des conflits tous azimuts, l'affrontement ayant pour cons�quence l'annihilation des forces respectives.

De l� une conception dramatique, tragique, d'une ��condition humaine��, enferm�e dans une probl�matique de culpabilit� bas�e sur l'inf�riorisation de la personne humaine et la culpabilisation des fonctions corporelles, et une probl�matique existentielle bas�e sur la perte des attributs de notre humanit� et l'impossibilit� d'une issue non dramatique pour les individus.

�5) Influence de l'aristot�lisme au niveau religieux :

Cette conception aristot�licienne de l'homme influen�a le christianisme d�s son origine � travers St Paul, Sa�l de Tarse, qui lui transmit sa vision inf�rioris�e de la sexualit� : ��Il est bon pour l'homme de s'abstenir de la femme. Toutefois, � cause de ses d�bauches, que chaque homme ait sa femme et la femme, son mari. Mais s'ils peuvent se contenir, qu'ils se marient : mieux vaut se marier que de br�ler.�� (I, Corinthiens, VII, 1-2, 9).

Elle structura le catholicisme � partir du Moyen Age, d�s St. Augustin (IVe si�cle), qui formula la doctrine du p�ch� originel, laquelle fut sanctionn�e par divers synodes d'Afrique et, en 431, par le concile �cum�nique d'Eph�se. Puis plus tard elle fut a la base de l'apparition de l'�cole scolastique (IXe si�cle � XIVe si�cle), qui consistait, de la part des th�ologiens, en une tentative d'harmonisation de la doctrine chr�tienne avec la logique d'Aristote, laquelle correspondait au mode de pens�e alors en vigueur et au niveau d'�volution de l'�poque. L'opprobre � l'encontre de la sexualit� manifest�e par Aristote infiltra ainsi le catholicisme et � travers lui, tout l'Occident chr�tien. Elle est en revanche absente des autres religions monoth�istes, le juda�sme et l'islam : ��...l'homme de la civilisation islamique a plus ou moins distinctement compris et v�cu les rapports conjugaux en g�n�ral, � partir de la sanctification que la Loi coranique conf�re � l'acte sexuel, et ce dans un contexte aussi bien polygame que monogame. C'est de l� que d�rive aussi le sens particulier que peut avoir la procr�ation, entendue comme le fait d'administrer le prolongement, existant dans l'homme, du pouvoir cr�ateur divin.

Le juda�sme lui-m�me ignora la condamnation asc�tique du sexe : le mariage n'y fut pas con�u comme une concession � la loi de la chair, plus forte que l'esprit, mais comme l'un des myst�res les plus sacr�s. Pour la Kabbale h�bra�que, tout v�ritable mariage est en effet une reproduction symbolique de l'union de Dieu avec la shekinah.��

[7]
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II � La logique de Descartes, vision rationaliste de l'homme et du monde :

La logique d'Aristote et la conception antique de l'homme et du monde ont �t� abandonn�es au XVIIe si�cle par les scientifiques, suite aux d�couvertes de Copernic, de Galil�e puis de Newton. La conception newtonienne du monde donna lieu � la logique cart�sienne, au mouvement rationaliste et aux th�ories scientistes qui adopt�rent comme seuls crit�res fiables ceux de la science et de la raison. L'�poque scientiste a g�n�r� une conception m�caniste de l'univers r�duit � ce que nous pouvons en percevoir au moyen de nos sens physiques et des instruments d'investigation humains, un univers limit� au monde mat�riel tangible, observable et, sous l'influence des th�ories �volutionnistes, une conception de l'homme comme un descendant du singe, perp�tuant la vision animali�re de l'homme, et de la vie humaine comme limit�e � sa dimension mat�rielle et au temps de vie allant de la naissance � la mort de l'organisme.

Cependant les m�canismes de pens�e dualistes, v�hicul�s par le langage, n'ont pas �t� remis en question ni abandonn�s pour autant. Ils ont perp�tu� l'opposition aristot�licienne entre l'esprit et la mati�re sous une forme diff�rente, adapt�e au th�ories scientistes, le concept d'�me �tant abandonn� au profit de celui de psychisme. Cette opposition fait encore autorit� aujourd'hui dans les sciences humaines, entre autre dans le domaine de la m�decine qui consid�re comme des domaines d'activit� s�par�s la m�decine somatique, qui s'int�resse au corps, et la psychiatrie, qui se limite au psychisme. Elle a �galement oppos� d'un c�t� la ��pens�e scientifique��, tenue pour ��vraie��, et la ��pens�e magique��, dans laquelle elle incluait les mythes et les religions, consid�r�s comme ��non-scientifiques��, et partant de l�, comme d�pourvus de cr�dibilit� et d'int�r�t.

Dans le domaine du savoir, elle a entra�n� une s�paration entre les domaines des sciences et ceux des affaires humaines, ces domaines �tant consid�r�s comme sans rapport les uns avec les autres et �voluant de fa�on s�par�e. Cette scission doctrinale a aboutit au fait que nous n'avons pu int�grer dans les activit�s humaines les fruits de notre �volution scientifique, et que nous utilisons encore en 1997 les produits de cette �volution, qui correspond � celle du XX� si�cle, avec des m�canismes de pens�e, des concepts et une structure mentale correspondant aux niveaux d'�volution de l'antiquit� et du XVIIe si�cle.

C'est dans le cadre du syst�me rationaliste que fut �labor�e la th�orie freudienne des n�vroses et des psychoses. A la fin du XIX� si�cle, Freud formula une th�orie sur la sexualit�, qui �tait auparavant taboue et bannie des discours. Il �tablit une distinction entre une sexualit� normale � laquelle il opposa une sexualit� pathologique et �tablit, sur la base du concept de perversion, une th�orie des n�vroses et des psychoses qui constitue encore la base de la nosographie psychiatrique actuelle. Il d�finit la sexualit� ��normale�� comme limit�e au strict cadre de la procr�ation, taxant le plaisir sexuel de ��peu recommandable, c'est-�-dire pervers et comme tel, vou� au m�pris�� (Introduction � la psychanalyse), de m�me que tout acte sexuel accompli dans une autre intention que celle de procr�er, y compris au sein du couple l�gitime. Il en conclut que tout �tre humain est pervers de nature, et ceci d�s l'enfance, et qu'il n'y avait pas de diff�rence fondamentale entre l'individu normal et le n�vros�.

En cons�quence, cette th�orie a substitu� � la vision catholique de l'homme p�cheur par essence celle de l'homme pathologique par nature. En introduisant le concept d'un inconscient-poubelle, lieu de pulsions inavouables et incontr�lables, elle a engendr� chez les individus une peur dudit inconscient, v�cu comme dangereux, qui les a coup�s mentalement de leur espace int�rieur.

Elle s'est tr�s largement r�pandue dans le monde occidental, surtout � partir des ann�es cinquante. Ce faisant elle a contribu� � perp�tuer la culpabilisation de la sexualit�, rempla�ant des dogmes religieux par des dogmes psychiatriques, et attribuant aux psychiatres le r�le d�volu auparavant aux pr�tres. Partant du postulat que ��la r�alit頻 se limitait � la vision de la conception scientiste, elle a accr�dit� l'id�e que toute croyance en une autre vision du monde �tait ��contraire � la r�alit頻 et � ce titre, de l'ordre du d�lire. Consid�rant la mort comme une atteinte � la pr�tendue toute puissance du monde m�dical sur l'organisme humain, elle a contribu� � occulter des discours officiels toute interrogation fondamentale, engendrant de nouveaux tabous, et impos� une conception de la vie humaine comme absurde et d�sesp�r�e, d�pourvue de sens et de finalit�, enfermant les individus dans une probl�matique existentielle.

Ce faisant elle a donn� de l'ensemble de la population une image de n�vros�s et de psychotiques, la transformant en un in�puisable r�servoir de patients potentiels, accr�ditant l'id�e que l'origine des probl�matiques dans laquelle, en raison de ses postulats, elle maintenait les individus, et la souffrance qu'ils en ressentaient, et qu'elle concevait comme ��pathologique��, r�sidait dans leurs traumatismes infantiles, dont seuls psychiatres et psychanalystes pouvaient les lib�rer. De l� une consommation faramineuse de m�dicaments psychotropes, largement prescrits hors du cadre de leurs applications th�rapeutiques et utilis�s pour soigner le mal de vivre.[8]

Parall�lement les d�couvertes dans le domaine la contraception ont modifi� les comportements des individus envers la sexualit�, celle-ci pouvant �tre v�cue ind�pendamment de la procr�ation, et hors du cadre du couple. S'est alors d�velopp� le mouvement de la ��lib�ration sexuelle�� des ann�es soixante, suivi de l'apparition de l'industrie du sexe : litt�rature, films, sex-shops, Minitels roses, etc., utilisant la sexualit� comme moyen de profit et la pr�sentant comme coup�e des autres niveaux de l'�tre, sous l'angle d�grad� de la perversion, identifi�e � la pornographie, et de ce fait r�prouv�e par l'ordre moral et maintenue dans un ghetto.

Dans le m�me temps, l'acc�s des femmes au monde du travail leur a apport� l'ind�pendance financi�re vis-�-vis de leur conjoint. Les mouvements f�ministes ont r�clam� une �galit� de droits avec la gens masculine ainsi que la ma�trise des femmes sur leur corps et la procr�ation. Les bases du couple traditionnel se sont effondr�es, engendrant une augmentation des divorces et l'�clatement de la structure familiale.

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III � La S�mantique g�n�rale ou logique non-aristot�lienne : une nouvelle vision de l'homme et du monde bas�e sur les donn�es de la physique du XXe si�cle :

A partir du d�but du XXe si�cle, les d�couvertes en physique de la m�canique quantique, puis de la th�orie de la relativit� de Einstein, ont boulevers� la conception scientiste de l'homme et du monde. C'est sur ces nouvelles donn�es de la physique qu'un ing�nieur polonais, Alfred Korzybski cr�a, durant la premi�re moiti� du XXe si�cle, la s�mantique g�n�rale ou logique non-aristot�licienne, dans le but de r�soudre les contradictions des syst�mes de pens�e pr�c�dents et les probl�mes qu'elles engendrent au niveau humain. Il �labora une nouvelle conception de l'homme ��comme un tout dans son milieu qui le p�n�tre et auquel il r�agit��, dont les diff�rents niveaux sont li�s entre eux structurellement et ne peuvent �tre isol�s artificiellement les uns des autres.

Korzybski rejeta cat�goriquement les principes aristot�liciens d'identit�, de contradiction et du tiers exclu et fonda la s�mantique g�n�rale sur les postulats suivants :

-�������� une carte n'est pas le territoire,

-�������� une carte ne repr�sente pas tout le territoire,

-�������� une carte est auto-r�flexive.

-�������� qui, donnent, appliqu�s � la vie courante et au langage :

-�������� un mot n'est pas ce qu'il repr�sente,

-�������� un mot ne repr�sente pas tous les faits,

-�������� le langage est auto-r�flexif.

Cette nouvelle logique est un outil de pens�e permettant d'unifier les sciences humaines et les sciences exactes en appliquant aux probl�mes humains des m�thodes de r�solution math�matique en les abordant � l'aide d'une d�marche scientifique, � partir de l'observation des faits. Dans la mesure o� elle int�gre les donn�es de la physique moderne, elle nous permet de dresser de nouvelles cartes de nous-m�mes et du monde qui sont similaires aux faits, c'est-�-dire des cartes fiables et pr�dictives. Elle nous permet alors d'obtenir, dans les domaines humains, des r�sultats aussi efficaces que ceux auxquels nous sommes parvenus dans les domaines scientifiques et techniques.

1) Conception de l'�tre humain comme un tout :

Ces donn�es nous ont permis d'�laborer une nouvelle vision de l'homme dont les diff�rentes dimensions et les diff�rents niveaux de l'�tre constituent un tout et ne peuvent �tre s�par�s; les conceptions qui ont divis� jusqu'ici l'esprit et la mati�re sont aujourd'hui d�pass�es. Nous avons d�couvert que des facteurs psychiques se r�percutent au niveau du corps, et que des facteurs somatiques ont des incidences au niveau psychique; nous savons �galement que nos connaissances concernant l'organisme humain sont partielles et incompl�tes et que nous sommes encore loin d'en appr�hender toutes les potentialit�s et tous les aspects; nous savons enfin qu'il n'est plus possible de consid�rer l'homme s�par�ment de son milieu physique, social, culturel, etc., et de faire abstraction des interactions entre les individus et leur contexte de vie. En cons�quence, il importe de tenir compte du fait que nous abordons tout ce que nous observons avec la totalit� de notre organisme psychosomatique, les caract�ristiques de cet organisme �tant li�es aux influences re�ues du milieu.

2) Un �tre dynamique, en constante �volution :

Nous savons �galement aujourd'hui que si les soci�t�s animales sont des soci�t�s statiques aux comportements fig�s (le comportement d'une mouche ou d'un chien ou de tout autre animal et celui du groupe dans lequel il vit n'est pas diff�rent aujourd'hui de ce qu'il �tait il y a 5000 ans), en revanche les soci�t�s humaines sont caract�ris�es par l'�laboration des cultures et l'�volution des civilisations : chaque g�n�ration enrichit et refa�onne un acquis qu'elle transmet � la g�n�ration suivante qui va le modifier et l'accro�tre � son tour. D'o� une conception de l'esp�ce humaine comme diff�rente de l'esp�ce animale, et une vision dynamique de l'homme comme d'un �tre en constante �volution.

3) Facult�s et attributs inh�rents � l'esp�ce humaine :

En plus de sa capacit� d'�laborer des cultures et des civilisations, l'esp�ce humaine diff�re de l'esp�ce animale en ceci qu'elle est pourvue d'un certain nombre d'attributs, de facult�s, que ne poss�dent pas les animaux. Ces attributs sont sp�cifiques de notre humanit�.

A � Facult� de symboliser :

L'un d'eux r�side dans la facult� d'utiliser des symboles, de communiquer � l'aide de mots, ce que ne peuvent faire les autres esp�ces. De cette facult� de symboliser d�coule l'utilisation de langages symboliques et de l'�criture.

B � Facult� de lier le temps :

Cette capacit� � communiquer gr�ce � l'�criture nous permet de relier des moments dans le temps d�passant notre propre dur�e v�cue : gr�ce au langage humain, des points peuvent �tre jet�s entre des gens s�par�s par la distance temporo/spatiale : par exemple, si nous lisons, en France en 1997, un livre �crit par un Chinois il y a 1000 ans, nous sommes reli�s � travers l'espace/temps avec l'auteur de ce livre. Korzybski a appel� ��time-binding��, liaison temporelle, cette facult� qui consiste � ��lier le temps��, que ne poss�dent pas les autres esp�ces; elle nous permet de communiquer avec d'autres humains au-del� du temps de vie de notre organisme physique; c'est elle qui a permis l'�laboration et l'�volution des cultures et des civilisations.

C � Conscience de la mort :

Une autre caract�ristique de l'esp�ce humaine est le fait que nous soyons confront�s � l'imminence de notre disparition : ��L'homme est le seul �tre qui sait qu'il doit mourir.�� (Henri Laborit). Cette conscience de la mort a engendr� la notion de temps : ��le temps est quelque chose qui finit�� (William Burroughs), et conditionne notre perception de celui-ci : plus le temps qui nous est imparti nous appara�t limit�, plus il nous semble s'�couler rapidement. Elle est � la source de nos interrogations existentielles, de la recherche d'un sens de l'existence humaine, recherche qui s'est actualis�e par de multiples tentatives de r�ponses au fil des si�cles et des civilisations et qui est encore ouverte aujourd'hui, aucune de ces tentatives n'ayant permis de statuer avec certitude ni de mani�re d�finitive sur ces interrogations.

D � Facult� d'�valuer la port�e de ses actes et d'op�rer des choix :

Autre attribut, qui d�coule du pr�c�dent, est la capacit� d'�valuer la port�e de ses actes et de se confronter aux cons�quences de ceux-ci, autrement dit la responsabilit� : ��Etre homme, c'est �tre responsable.�� (Saint-Exup�ry), la responsabilit� �tant elle-m�me li�e � cet autre attribut qu'est la facult� de d�cider de ses actes, d'agir en fonction des choix que nous op�rons, en d'autres termes, la libert�.

E � Le cortex, outil de la r�flexion, sp�cifique de l'esp�ce humaine :

Au niveau biologique, notre syst�me nerveux est pourvu, entre autres, d'un thalamus, si�ge des �motions et sentiments, et d'un cortex, outil de la r�flexion et du langage. Par le biais du thalamus, nous �prouvons des �motions et des sentiments, et gr�ce au cortex, nous pouvons les analyser, r�fl�chir � ce qui se passe en nous et autour de nous, et le d�crire en utilisant le langage

parl� et l'�criture. Le cortex est l'organe qui nous permet d'utiliser les symboles; son usage correct nous permet de d�velopper nos capacit�s de r�flexion dont la logique par opposition, qui nous a jusqu'ici maintenus prisonniers des r�actions �motionnelles li�es aux mots, nous avait jusque l� interdit l'acc�s. Ces �motions �tant associ�es au contexte dans lequel nous avons appris ces mots, nous n'avons pu nous lib�rer de leur puissance de suggestion qui influence le m�lange de sentiments et d'id�es dont d�coulent nos divers comportements.

En cons�quence de quoi, ces r�actions �motionnelles, appel�es r�actions thalamiques, ont entrav� notre utilisation du cortex et de nos capacit�s de r�flexion, limitant l'usage de notre syst�me nerveux : nous r�agissons aux mots comme � des signaux, sous l'emprise des �motions qu'ils provoquent en nous, comme le font les animaux, sans tenir compte de ce qu'ils repr�sentent, n�gligeant le fait qu'ils sont des symboles, des signes qui repr�sentent des choses, et non ces choses elles-m�mes. D'o� une confusion entre les mots et les choses qu'ils d�signent, une incapacit� � manier les symboles se traduisant, au niveau biologique, par une utilisation inadapt�e de notre cortex en particulier et de notre structure nerveuse en g�n�ral; les r�actions aux mots emp�chent l'influx nerveux, transmetteur de l'information, de parvenir au cortex, cr�ant ainsi une scission, une br�che, entre des �l�ments de notre syst�me nerveux naturellement con�us pour fonctionner en relation les unes avec les autres.

Ce court-circuit dans la transmission de l'influx nerveux nous am�ne � passer directement du niveau des sentiments � celui de l'action, sans passer par le niveau de la r�flexion, �tape n�cessaire pour engendrer une action adapt�e. Ces r�actions aux mots ont �galement des r�percussions sur l'ensemble de notre organisme psychosomatique et peuvent ainsi engendrer un certain nombre de pathologies. D'o� l'importance de comprendre en quoi elles consistent et les cons�quences qu'elles entra�nent, de m�me que d'apprendre � utiliser correctement notre structure nerveuse, en fonction de ses capacit�s r�elles, autant pour obtenir une action efficace et adapt�e que pour pr�server notre propre �quilibre.

4) La connaissance humaine, une connaissance tributaire des capacit�s et des limites de l'organisme humain :

Notre structure nerveuse �prouve des sensations qu'elle organise en perceptions; ces perceptions sont tributaires des possibilit�s et des limites de la structure nerveuse humaine; de ce fait, tout ce que nous pouvons �tre amen�s � conna�tre est fonction des capacit�s et des limites de notre organisme; il ne nous est donc pas possible de ��tout�� conna�tre, ni d'appr�hender totalement et exactement ce que nous appelons ��la r�alit頻, certains niveaux de celle-ci �tant pour nous de l'ordre du connu, d'autres de l'inconnu mais de l'humainement connaissable et d'autres enfin, de l'ordre de l'humainement inconnaissable.

Il en d�coule que l'�tendue de notre ignorance sur nous-m�mes et le monde dans lequel nous vivons d�passe de tr�s loin celle de nos connaissances, et qu'il est impossible � quiconque de pr�tendre avoir ��raison�� en ��tout��, ni de d�tenir ��toute la v�rit頻 dans quelque domaine que ce soit, ce qui n�cessiterait, pour �mettre un avis fond�, de disposer de l'ensemble des donn�es

concernant les sujets dont nous parlons. Une telle connaissance �tant de l'ordre de l'humainement inaccessible, il d�coule de ces �l�ments que les dogmes et les discours fond�s sur la certitude de d�tenir la seule et unique v�rit� absolue sur quelque sujet que ce soit, de m�me que la volont� d'imposer cette certitude, sont d�pourvus de sens et de cr�dibilit�, aucun �tre humain n'�tant en mesure de d�tenir cette v�rit� absolue et ne pouvant raisonnablement y pr�tendre.

5) Relativite de l'observation humaine :

Concernant notre vision de nous-m�mes et du monde, c'est-�-dire notre position d'observateur par rapport � ce que nous observons, notre civilisation a connu trois p�riodes :

-�������� la p�riode grecque ou m�taphysique ou pr�-scientifique, (Pythagore, Euclide - Aristote : antiquite), selon laquelle l'objet observ� n'a pas d'importance, seul �tant pris en compte l'observateur.

-�������� la p�riode classique ou semi-scientifique (Newton � Descartes, XVIIe si�cle), qui consid�re que l'observateur compte � peine et que seul l'objet observ� est vraiment important.

-�������� la p�riode math�matique ou scientifique (Einstein � Korzybski, XXe), selon laquelle tout ce que l'homme peut conna�tre est un ph�nom�ne d� conjointement � l'observateur et � ce qu'il observe. Cette p�riode consid�re que toute observation est relative � la personne qui l'effectue et varie en fonction des observateurs. Il en d�coule que deux personnes observant la m�me chose feront deux observations diff�rentes, et ceci en fonction de leur sensibilit�, de leurs go�ts, de leurs connaissances ant�rieures, de leurs int�r�ts, etc., sans que ces observations soient pour autant oppos�es ni contradictoires, dans la mesure o� chacune d'elles peut refl�ter diff�rents aspects du ph�nom�ne observ�.

La conception qui pr�vaut encore aujourd'hui dans les sciences humaines est celle de la p�riode cart�sienne qui fait abstraction du coefficient de l'observateur; elle ne tient pas compte du fait que toute observation �tant relative, il n'est pas possible de tout d�crire avec une totale fid�lit�, d'o� une tendance � consid�rer ce qui est d�crit comme le miroir de la r�alit�, comme ��vrai��, et � ne pas faire la diff�rence entre ce qui est dit, c'est-�-dire le niveau des mots, des th�ories, et ce qui se passe exactement au niveau des faits d�crits; nous confondons alors les mots et les faits qu'ils repr�sentent et nous nous orientons � l'aide de langages, qui sont des cartes verbales de la r�alit�, ces cartes ne correspondant pas aux territoires, aux faits qu'ils d�crivent, et �tant d�pourvues de toute fiabilit�, d'o� les erreurs et r�sultats d�sastreux qui d�coulent de leur emploi.

En conclusion, les deux p�riodes aristot�licienne et cart�sienne, aujourd'hui r�volues, ont eu pour cons�quence d'entraver notre acquisition du maniement des symboles, nous rendant incapables de nous servir des mots d'une mani�re adapt�e. Cette inadaptation a entra�n� une inaptitude � d�velopper nos facult�s de r�flexion; elle a paralys� le d�veloppement de notre cortex, nous maintenant prisonniers de r�actions �motionnelles animali�res, et nous a bloqu�s mentalement � un stade d'�volution fix�, nous privant des attributs inh�rents � notre humanit�.

Dans la mesure o� notre vision de l'organisme humain conditionne notre vision du monde et le mode de relation que nous �tablissons avec nous-m�mes, les autres et ce monde, les conceptions incorrectes et d�form�es qui nous ont �t� transmises entra�nent un d�sordre correspondant dans notre pens�e, notre r�flexion et notre comportement. Il importe donc d'acqu�rir une vision de nous-m�mes et du monde aussi conforme que possible aux faits, qui corresponde autant que faire se peut � ce que nous sommes effectivement, d'apprendre � nous servir des mots de mani�re adapt�e et de nous orienter en fonction de grilles, de cartes, fiables, similaires aux territoires d�crits, de mani�re � apprendre � nous diriger correctement.

Il importe �galement de dresser une nouvelle carte de notre organisme en fonction de ses facult�s r�elles, sp�cifiques de notre humanit�.

6) Des fonctions sexuelles non limit�es � la procr�ation :

Pour Korzybski, les fonctions sexuelles ne se limitent pas, loin de l�, � la fonction de reproduction. Elles sont plus �tendues et plus importantes. Il insista dans ses s�minaires sur la fonction principale des gonades, les ��glandes sexuelles��, dont les 9/10e consistent � revitaliser le corps tout entier, y compris le cerveau, et dont seulement 1/10e concerne la sexualit� proprement dite. Il insista sur le r�le pernicieux des faux savoirs, et des ��bribes de savoir m�dical��, qui engendrent l'ali�nation et sont � l'origine de la plupart de nos probl�mes sexuels, ainsi que sur le fait que nous devons conna�tre le fonctionnement de certains de nos organes pour pouvoir les utiliser correctement, et sur l'influence de l'environnement s�mantique et de l'infantilisme dans nos probl�mes sexuels.

Dans le domaine de la psychanalyse, Jung mit en �vidence les notions d'animus et d'anima, et le fait que des forces m�les et femelles sont pr�sentes chez tous les individus et devant �tre accept�es et reconnues comme telles. Il travailla sur des ph�nom�nes et des niveaux psychiques auparavant inconnus en Occident tels que les synchronicit�s, et sur les concepts d'arch�types et d'inconscient collectif, communs � toute l'humanit�.

Les traductions d'ouvrages des civilisations orientales permirent la diffusion en Occident de conceptions non-aristot�liciennes de la sexualit�, int�gr�e aux autres niveaux de l'�tre, reconnue comme force cosmique (civilisation indienne, tantrisme) et utilis�e ind�pendamment de la procr�ation en relation avec la spiritualit�.

En ce qui concerne nos fonctions sexuelles, nous savons aujourd'hui qu'elles sont inh�rentes � notre organisme, au m�me titre que toute autre fonction (respiratoire, cardiaque, digestive, nerveuse, etc.), et que les jugements de valeur port�s � son encontre dans le pass� sont d�pourvus de fondement et de coh�rence.

Nous pouvons � partir de l� entrevoir une nouvelle base de relation entre hommes et femmes, lib�r�s des probl�matiques de culpabilit� et en mesure d'actualiser les diff�rentes dimensions de l'amour. La reconnaissance en chacun de l'animus et de l'anima comme forces cr�atrices et compl�mentaires rend alors possible une relation �volutive et constructive bas�e sur le respect, l'affection, la reconnaissance mutuelle et la compl�mentarit�, relation dont le r�sultat est sup�rieur � la somme de ses parties, et l'acc�s � des capacit�s et des niveaux de l'�tre de l'organisme humain rest�es dans notre civilisation � l'�tat potentiel.

Nous disposons donc en cette fin du XXe si�cle de nouvelles bases de donn�es pour restructurer notre conception de nous-m�mes et du monde et sortir des impasses des syst�mes de pens�e pr�c�dents de notre civilisation.

Une restructuration de notre vision de nous-m�mes passe �galement par l'�laboration d'une nouvelle carte de l'organisme humain qui int�gre l'ensemble des fonctions et des capacit�s de cet organisme. Dans la mesure o� une partie de ces fonctions et de ces capacit�s sont encore actuellement pour nous de l'ordre de l'inconnu, l'�laboration de cette carte implique l'exploration des territoires de notre espace int�rieur, et l'examen et la comparaison de nos exp�riences respectives dans le cadre d'une d�marche scientifique. La s�mantique g�n�rale peut nous permettre de mettre de l'ordre dans nos t�tes en unifiant les diff�rents niveaux de connaissance de structure similaire, aux niveaux biologique, physiologique, psychologique, s�mantique, structurel et spirituel.

7) Des individus libres, autonomes et �gaux en droits :

Pour ce qui est des diff�rences de statuts hi�rarchiques entre individus au sein de nos soci�t�s, nous savons �galement que les concepts de ��dirigeants�� et de ��dirig�s��, de ��manuels�� et d'��intellectuels��, issus de la division aristot�licienne entre ��ma�tres�� et ��esclaves��, n'ont plus lieu d'�tre au sein d'une soci�t� d�mocratique dans laquelle ��les hommes naissent et demeurent �gaux en droits�� (premier article de la D�claration des Droits de l'Homme et du Citoyen). De ce fait ces diff�rences de statuts sont inconstitutionnelles depuis 1789, et � ce titre aujourd'hui d�pourvues de l�gitimit�.

Nous savons �galement que sur le plan biologique, tout �tre humain normalement constitu� dispose d'un syst�me nerveux dot� d'un cortex, outil de la r�flexion, et qu'il est parfaitement capable de penser par lui-m�me, de d�cider de son existence, et d'apporter � ses interrogations sur celle-ci les r�ponses qui lui conviennent.

En cons�quence, les th�ories sur l'in�galit�, les diff�rences de valeurs, entre les individus en fonction de crit�res de couleurs, de particularit�s ethniques, g�n�tiques, culturelles, confessionnelles, �conomiques, etc., reposent sur des contrev�rit�s, des sophismes; elles sont sans rapport avec les faits et d�pourvues de tout fondement scientifique. Elles sont �galement incompatibles avec les articles de notre mod�le politique, la D�claration des Droits de l'Homme et du Citoyen, mod�le qui est jusqu'ici rest� au niveau des mots sous l'influence des syst�mes de pens�e dualiste, n'ayant jamais �t� appliqu� dans les faits aux niveaux l�gislatif et institutionnel.

Nous pouvons adopter de nouveaux crit�res d'�valuation bas�s sur la valeur absolue de la personne humaine, en fonction de laquelle nous avons tous en tant qu'�tres humains, la m�me valeur, et nul ne peut �tre assujetti � des crit�res abstraits, cr��s par notre structure nerveuse et d�pourvus d'existence r�elle.

Nous avons tous en tant qu'�tre humains fondamentalement la m�me valeur, la valeur humaine constituant pour notre syst�me d�mocratique et humaniste la valeur absolue, et les m�mes besoins, aussi est-ce en fonction de ces besoins humains et de cette valeur absolue qu'il convient de restructurer nos fonctionnements dans les libert�s de pens�e, de croyance et d'expression �tant garanties par les articles X et XI de la D�claration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Nous savons �galement aujourd'hui, concernant la structure de l'organisme humain, que les diff�rents syst�mes � l'int�rieur de notre organisme ont entre eux des relations de compl�mentarit�, d'interdisciplinarit� et d'ouverture thermodynamique et informationnelle (Henri Laborit). Cette structure �tant incompatible avec les structures hi�rarchiques de dominances bas�es sur les postulats aristot�liciens, nous pouvons restructurer l'ensemble des niveaux humains (politique, �conomique, l�gislatif, institutionnel, etc.) sur des relations structurellement similaires d'une part � celles de notre organisme et d'autre part � celles de notre mod�le politique, relations de libert�, d'�galit� et de fraternit�.

Ainsi la s�mantique g�n�rale peut nous permettre de mettre de l'ordre dans les affaires humaines en harmonisant notre conception de l'�tre humain avec nos connaissances et nos mod�les aux niveaux politique et scientifique et de b�n�ficier dans les faits des acquis qu'ils ont pour fonction de nous procurer.

Isabelle Baudron, pour Hommes & Faits, 25/01/01, parution originale � 26 Juin 1998


[1] � Les Politiques, livre I, chap. 5, �d. Garnier-Flammarion.

[2] � Ibid., livre I, 13.

[3] � Ibid, livre I, 2.

[4] � Ibid, livre I, 5.

[5] � Ibid, livre I, 13.

[6] � Julius Evola, La M�taphysique du Sexe, p. 230, �ditions l'Age d'Homme.

[7] � Ibid, p. 235.

[8] � Voir Le Prix du Bien-Etre, Edouard Zarifian, Ed. Odile Jacob.

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