Regard sur la Psychologie

La psychiatrie, la psychanalyse,
une vie, une expérience

Roland Cahen

 

Entretien avec Roland Cahen réalisé à Paris en juin 1991.

La place de la folie dans nos sociétés, l'accueil des malades a-t-il évolué depuis le début du siècle ? Autant de questions sur lesquelles Roland Cahen répond à la lumière de son immense expérience.

Hommes et Faits : Fort de votre expérience de quarante ans du monde psychiatrique, voulez-vous, dans un premier temps, nous exposer votre vision de la pathologie mentale puis, dans un deuxième, répondre à cette question : la folie est-elle un autre monde, un autre plan de réalité ou un autre niveau de réalité ?
Roland Cahen : Il n'y a pas lieu d'idéaliser la folie. S'il faut la réhabiliter pour en faire quelque chose digne de soins humains, il ne faut pas chercher à l'idéaliser. Dans la nature il existe des ratées et des malformations, la folie en fait partie. Encore faut-il accueillir cela avec beaucoup de prudence parce que la folie n'est pas une mais multiple. Certaines folies peuvent en imposer et séduire car elles s'apparentent à la poésie. Mais sur le terrain, la folie apparaît pour le psychiatre comme une maladie grave.

Beaucoup de mes visiteurs arrivent dans mon cabinet en disant : « Docteur, plutôt que des troubles psychiques je préférerais avoir une jambe cassée. »

Comme je les comprends !

S'il existe dans la folie une part qu'on peut humaniser, poétiser, comprendre et choyer, il existe aussi une part irréductible dont la communication au monde est brisée. Un enfant gravement autistique, par exemple, n’acquerra même pas de langage ! La folie est un monde aussi compliqué, aussi divers, aussi riche, aussi passionnant que le monde normal. C'est un reflet du monde, avec les mêmes richesses, les mêmes diversités, les mêmes différences, les mêmes complexités. La folie se rencontre partout : dans les familles, dans les groupes sociaux, dans la politique... sans faire d'allusions à la guerre du Golf, la paranoïa des politiques est une chose grave. C'est grave chez tout le monde, mais cela l'est plus encore chez les politiques !
La folie est autant dans le prolongement de notre monde que, par transitions insensibles, tout autre. Il faut aborder chaque nuance de la folie, depuis le petit trouble caractériel jusqu'à la grande folie, le grand délire, chaque fois avec une instrumentation différente pour être à la mesure de cet objet-là. Face à la grande folie, il n'y a guère que la ressource de la psychopharmacologie, qui fait miracle. Mais, au préalable toutes les autres transitions doivent être abordées selon le degré de la maladie, avec une attitude, une réceptivité, une instrumentation chaque fois nuancée. C'est ainsi qu'on pourra rendre justice à l'être malade. Au fond, je ne connais pas la folie, mais uniquement des êtres malades. La folie est une extrapolation, une sorte de somme de beaucoup de malades.

A vous entendre évoquer ce monde difficile et pesant, je me demandais quelles étaient les raisons qui vous avaient conduit a devenir psychiatre ?
– En me tournant vers la psychiatrie j'ai rencontré l'œuvre de Freud, celle de Jung, et la personnalité de Jung. C'était en 1936. Je préparais à l'époque un diplôme, avant l'agrégation d'allemand, sur Nietzsche et sa maladie. A la bibliothèque d'Innsbruck j'étais plongé dans les livres des maladies mentales en l'honneur à l'époque, en particulier un traité de monsieur Bumke, professeur à Berlin. Une collègue passe et me dit : « Mais tu es fou ! Qu'est-ce que tu fais, toi philologue, là-dedans ? ». J'avais l'œil dans les schémas de l'anatomie du système nerveux et de ses maladies. Je lui réponds : « Je prépare à la Sorbonne un mémoire sur Nietzsche et sa maladie ». Certes, cela avait été une folie que de donner un sujet pareil à un jeune étudiant ! D'autant plus lorsqu'on sait que le grand Jasper y a consacré, trente ans plus tard, un énorme et magistral ouvrage. Il est bien évident qu'un élève de vingt-trois ans n'avait ni la maturité ni la science nécessaires pour traiter d'un pareil sujet !
Ce fut le tournant de mon orientation. Philologue, mais d'un tempérament plutôt actif, quand j'ai rencontré une phénoménologie et une philosophie actives, agissantes, positives bienfaisantes et riches de toutes les promesses de la psychanalyse, j'ai choisi l'aventure et l'action. J'ai vite compris que je devais être médecin. En France, à cette époque, 1936-1938, seuls les médecins abordaient ce domaine.
Ainsi, ai-je rencontré le professeur Pierre Janet que j'accompagnais – il avait quatre vingt cinq ans – un dimanche matin de Sainte-Anne au métro. Il marchait de son petit pas vif en disant : « Mon cher collègue, est-ce que je ne vais pas trop vite ? ». Puis il m'a reçu chez lui. Je suis allé voir également Allendy. Il me dit : « Jeune homme, vous ne savez pas dans quel domaine vous mettez les pied ! Finissez donc votre agrégation, nous verrons le reste ensuite ! ».
J'ai tout de même voulu faire des études de médecine. Dans ma famille, bourgeoise ignorante et sceptique, ma décision fut mal accueillie Seule ma femme me soutint comprenant mes choix. Si seulement, j'avais eu l'intelligence, la finesse de dire : « Je veux faire ma médecine pour faire de la pédiatrie, de la chirurgie... », mais vouloir faire de la psychanalyse, c'était évidemment flanquer un camouflet majeur à ce monde bourgeois.

Pourquoi faire de la psychiatrie ? La psychiatrie, dans les années 30-40, avait une auréole qu'elle ne semble plus avoir autant aujourd'hui. De tous les mystères de la médecine et de la philosophie, la psychiatrie semblait la branche la plus prometteuse, la plus aventureuse, la plus nécessaire. On sortait de la folie de la guerre de 1914-1918. J'étais né de cette guerre, j'en étais marqué. Tout bébé, je passais mes dimanches à accompagner ma mère recevoir les blessés à la gare. La folie humaine engendrait à l'époque une espèce de prescience qui auréolait la psychiatrie. L'on pensait qu'en résolvant cette énigme : « L'homme est un loup pour l'homme ! », on amènerait un peu de paix au monde. C'était chargé d'espoir et de dignité. De toutes les énigmes de la médecine, celle de la maladie mentale semblait la plus prometteuse, la plus fascinante. C'était en même temps, en quelque sorte, la noblesse du corps médical. En choisissant la psychiatrie en 1936, on se dirigeait vers une vie d'ascèse. Les psychiatres ne vivaient plus avec leurs malades dans les asiles comme d'antan mais tout juste. C'était une vie de dévouement, d'étude acharnée à la conquête d'un savoir. Faire ses études de psychiatrie c'était se lancer courageusement face à l'énigme majeure. Oser aborder de façon réfléchie les problèmes de la violence dans l'homme et en tout un chacun, la folie des guerres, dans lesquelles on pataugeait. C'était la branche de la médecine la plus interpellante. Rappelez-vous ce que disait Freud : « Quoique nous fassions avec nos enfants, ça sera toujours mal ».
Il s'agissait de cette nouvelle branche, dont on sentait qu'elle était à l'aube de nouveaux essors, au nom et à l'œuvre de Freud qui commençaient à tressaillir en France, que j'avais eu la chance d'entendre en Autriche et en Suisse. Il y avait aussi la difficulté des contacts journaliers avec les malades. Rappelez-vous cette anecdote de Jung arrivant, en 1903 ou 1904, au Burhözli, à Zürich, s'enfermant six mois dans l'hôpital pour lire toutes les revues existantes dans la bibliothèque du professeur Bleuler. C'était ça la psychiatrie !

Il existait pourtant deux courants en psychiatrie, l'un organiciste pour lequel la maladie mentale était d'origine organique, l'autre plus psychologique s'appliquait à saisir la logique interne de la folie. Je pense au professeur Esquirol, par exemple , qui milita pour comprendre la logique de la folie, et qui a beaucoup contribué à une meilleure compréhension du psychisme humain.
– Oui mais ils étaient encore assez peu différenciés. Tout cela était encore dans les limbes. Il n'y avait guère, en 36, qu'une psychiatrie classique, plutôt organiciste et où l'école Française s'est illustrée. La psychanalyse n'avait pas encore beaucoup pénétré en France, malgré les efforts de Laforgue et d'Allendy. La psychiatrie à l'époque se préoccupait des maladies organiques du cerveau.

J'avais entendu parler de Freud, j'avais assisté à certaines de ses conférences… J'étais étudiant et fort démuni, je n'ai pas pu payer un billet de train pour Vienne. D'Innsbruck à Paris, je me suis arrêté à Zürich, pour voir monsieur Jung dont je venais de lire La psychologie de l'inconscient.
A quoi tiennent les destins !
Au sortir de l'adolescence, il faut consolider son équilibre pour qu'il nous aide à vivre, à comprendre, à aimer. Il s'agit aussi d'apporter une réponse aux premières interrogations de l'enfance, aux plus profondes douleurs de l'adolescence, aux plus impératives exigences de la vie et de la survie. Car, que font les gens d'habitude ? Ils jouent malheureusement trop souvent à faire l'autruche, à se cacher les choses et les problèmes, et ils se font du mal autant qu'ils font du mal à la collectivité. On ne peut sortir des problèmes qui nous assaillent qu'en prenant conscience de ce qui se passe. Sans cette nécessaire prise de conscience, nul ne peut vivre, ni répondre aux exigences de la vie, ni agir à partir de sa force et de sa sérénité. Il y avait certainement de tout cela dans l'idée d'entreprendre des études de psychiatrie à l'époque.
Mais, pourquoi n'y a-t-il pas plus de vocations de psychiatres ? Après la deuxième guerre mondiale, les gens se sont fermés à une terrible réalité qui devenait évidente : le plus grand mal provient de l'homme lui-même.
En conclusion de L'homme à la découverte de son âme, Jung dit : « L'homme est un loup pour l'homme ». C'est un triste privilège de l'homme d'être le seul animal qui dévore les membres de sa propre espèce.
C'est vraiment une des manifestations majeures de la folie ambiante, de la petite « folie », mais celle-ci est peut-être plus dangereuse que la grande folie clinique.
Alors que la vie devrait s'ordonner autour de l'axe de paix, de bonté, de santé et d'amour.
La psychiatrie a deux origines : la maladie d'autrui et l'angoisse en soi-même. Jung fit une enquête sur les familles des psychiatres suisses. Il montra que dans 80% des familles de psychiatres de son époque, il existait des éclats psychopathologiques. En 1943, j'écrivais : « Publier un livre en 1943, alors que la seule parole est à l'explosif, est un acte de foi dans l'homme et un acte de foi que l'homme conduisant l'homme parviendra à le mener à un usage plus humain de ses forces ». Il fallait une espèce de feu sacré pour se lancer dans la psychiatrie.
En France le groupe de l'Évolution psychiatrique a été le porte-drapeau de tous ces élans et de tous ces problèmes !
Personnellement je me suis passionné pour l'aspect le plus humain de la psychiatrie, les psychothérapies analytiques. Sans dédaigner pour autant la biologie. Si j'avais vingt cinq ans aujourd'hui, j'étudierai les neuro-sciences ou la biochimie cérébrale, disciplines qui sont très prometteuses.
A la fin de la guerre, dans l'asile psychiatrique de Cuers, près de Toulon, dans le service du docteur Zaborovski, j'ai connu l'hôpital psychiatrique tel qu'on le rencontre dans le film Amadeus, et qui ressemble à un asile du Moyen Age. A la fin de la guerre nous n'avions ni personnel ni moyens thérapeutiques autres qu'un peu de laudanum et d'opium. Nous étions obligés d'enchaîner les malades pour éviter qu'ils se cassent la tête contre les murs. Puis est arrivé la révolution des neuroleptiques, et nous n'avons plus vu de malades criant leurs terreurs et leurs angoisses. Mais cela peut malheureusement donner lieu à des dérapages et transformer les anciennes camisoles de force en des camisoles chimiques. Les neuroleptiques doivent être maniés par des gens très compétents et responsables qui savent les doser en quantité et en durée. On peut faire beaucoup en utilisant avec doigté, ces merveilleux médicaments et en instaurant l'essentiel, à savoir la relation thérapeutique.
En psychiatrie la relation est vitale, et c'est ce qui la distingue d'autres branches de la médecine. Si dans toutes les autres branches de la médecine, la relation est importante, en psychiatrie celle-ci est capitale, pour le motif suivant : des quarante milliards de neurones du cerveau résultent trois murmures, l'un régit le cœur, la respiration, et auto-régule tous les grands systèmes vitaux. On ne le perçoit que lors d'une poussée de fièvre. Un second murmure, aussi merveilleux que le premier, est à l'origine de la conscience humaine et de l'esprit logique, rationnel, mathématique, de l'esprit conscient, merveille des merveilles. Un troisième murmure, enfin, résulte de tout ce qui se passe en dessous du seuil de la conscience, en dessous de la ligne de flottaison. C'est le murmure inconscient de l'être, et dont le conscient, en général, ne veut pas entendre parler, parce celui-ci est possédé par la mégalomanie conscientielle d'être seul maître à bord. Si cette position fut nécessaire pour l'édification de la conscience humaine, nous sommes à un moment de l'évolution de l'humanité où le rationnel doit se dépasser en acceptant l'irrationnel dont il est issu. 
De ces trois murmures, résultent les trois grands domaines de la psychiatrie. Le premier règle les auto-régulations, ce sera le domaine de la psychiatrie d'origine organique. Le deuxième, celui de la vie conscientielle, sera le lieu de la psychologie et de la psychiatrie dans ses applications à l'être conscient. Le troisième engendrera le secteur qui exige le plus impérativement la relation, pour que naisse de la confrontation avec un tiers catalyseur neutre, un psychanalyste, le dialogue entre le deuxième murmure, la conscience, et le troisième, le murmure inconscient. Il ne faut négliger aucun de ces trois plans. Face à chaque malade, il faut savoir, sentir et intuitivement pressentir sur quel plan on va devoir faire porter son effort. Jung est un des grands psychologues de l'inconscient, mais il est aussi un des grands psychologues du conscient et de la conscience. Sa typologie est capitale. Entre un être extraverti et un être introverti, c'est le jour et la nuit. Il faut tenir compte de tout cela dans l'analyse et le traitement le plus banal.

Auriez-vous une anecdote clinique qui illustrerait ce travail de lien qui s'accomplit entre le conscient et l'inconscient ?
– En maintenant ce lien on maintient l'unité, la cohérence de la personne et de la personnalité...
L'anecdote qui me vient à l'esprit, est celle d'un homme qui débarqua chez moi il y a quinze ans. Poly-opéré il devait être opéré une nouvelle fois le lendemain, de la vésicule biliaire  Il ne pouvait rien avaler. Il était porteur de quinze voix délirantes, rescapé des camps, des parents brûlés, sa vie n'avait été qu'une suite d'atrocités, ... Il s'est amélioré rapidement et il n'a plus jamais été opéré, il mange désormais de tout.
Que s'est-il passé ? Pendant deux ans, chaque fois que je le recevais, nous avons déliré ensemble. Les voix, petit à petit ont rétrogadé, quinze, quatorze, treize, neuf, huit, cinq, quatre, trois, deux. L'une d'elles est restée très, très longtemps. Au bout de deux ans, deux ans et demi, cette voix dit un jour à son porteur : « Eh bien, dis à ton docteur que maintenant vous n'avez plus besoin de moi ! Vous pouvez parler sans moi ». Nous étions sortis du domaine de la psychose délirante et nous étions rentrés dans celui de la psycho-névrose. Cela montre bien combien le fait psychiatrique est au cœur de toute la trame psycho-sociologique. Le délire avait sauvé la vie de ce garçon. Il était entré en délire comme un autre, sous un choc physique, serait tombé en syncope. Cela lui avait ainsi permis de vivre un environnement insupportable, au sens le plus littéral.

Vous dites : « On a déliré ensemble ! » Voulez-vous dire que vous êtes entré en communication avec cette voix, vous l'avez prise comme un interlocuteur digne d'intérêt ?
Exactement, j'ai écouté ces voix, ce qu'elles nous disaient, sachant que c'était une partie de lui-même qui s'exprimait ainsi. J'ai plongé avec lui, avec son être conscient encore très minime et très faible, dans ces couches délirantes. Je ne les ai pas condamnées et nous les avons accueillies. Petit à petit elles se sont estompées, pour donner de plus en plus de forces au moi qui n'existait guère à l'époque. J'ai assisté vraiment, non pas à la recréation, mais à la création d'un être conscient. Et tout s'est mis en place petit à petit, avec quarante ans de retard, alors que ça n'avait pas pu se faire dans l'enfance, tant la disgrâce de l'environnement était monstrueuse.

Existe-t-il des relations avec une autre dimension du temps ? Comment faire appel à la notion de synchronicité que Jung a développée ?
– La synchronicité n'entre pas dans le cadre de la psychiatrie, c'est un phénomène important mais normal. Ce n'est pas une pathologie. Pour faire comprendre en deux mots ce dont il s'agit, voici une image. Pour Jung, et pour moi, nous vivons dans un monde merveilleux de sens imbriqués : le cosmos, les étoiles, la terre, la nature. Tout cela est une merveilleuse organisation. L'organisation, le sens ne sont pas seulement dans ma conscience, ou dans la vôtre mais partout, parfois dans des dimensions qui nous dépassent complètement. La synchronicité est une rencontre inattendue mais significative de deux phénomènes physiques d'une part, psychologiques d'autre part. La coïncidence entre ces plans crée un phénomène de sens. Cela se produit assez rarement mais assez pour que cela soit significatif et digne d'intérêt. Cela relève de la psychologie en ce qu'il s'agit des relations que la psyché entretient avec les monde physique et biologique. Il y a lieu de se demander si la synchronicité, avec ses rencontres signifiantes, n'est pas pour une part à l'origine du monde qui s'en est ainsi trouvé créé, par sommations successives de faits signifiants et s'organisant de plus en plus !

Roland Cahen, entretien avec Hommes et Faits, directeur de la publication : Illel Kieser Ibn 'l Baz, juin 1991.

 
Pendant douze ans – de 1978 à 1990 – Roland Cahen  a abordé les grands thèmes psychologiques et psychanalytiques à partir des lettres de Jung... En 1991-1992, il rompait avec ce cycle pour aborder une étude de Jung en douze volumes sur Zaratoustra de Nietzsche ! Voici ce qu'il en disait : « Nietzsche fut un personnage passionnant. Il a marqué ma vie d'étudiant. Je fus très sensible à sa révolte, elle m'a beaucoup compénétré, elle m'a aussi transmis le courage qui était le sien d'affronter les énigmes de la vie mentale. C'est un cas hors du commun dans la mesure où, dans la personnalité et l'évolution même de Nietzsche se confondent tous les plans. Sa maladie avait un fond héréditaire obscur, à la fois organique et psychologique. Dans sa personne se trouvent réunis les plans de l'organicité, de la créativité consciente, merveilleuse et tout le plan psycho-névrotique d'une maladie familiale. Sa mère a pu le ramener dans son giron à la fin de sa vie grâce à sa folie. La boucle était bouclée mais dans le mauvais sens. Son témoignage demeure exemplaire puisqu'il nous confronte à tous les grands problèmes de la modernité. »

Sur le site Mérelle.net, on peut lire les échanges entre quelques personnes qui ont « travaillé » avec Roland Cahen jusqu'à son décès.

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