Bio-anthropologie
de l'h�donisme f�minin : le passage de la polyandrie |
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� � Pierre Bamony � � � R�sum�Les sociobiologistes contemporains, notamment les sp�cialistes du comportement sexuel des animaux, jusqu�� nos jours sont unanimes � soutenir que le but de l�activit� sexuelle r�pond � des conditions d�mographiques. L�animal, en g�n�ral, copule pour se reproduire. Or, et tel est le sens de notre d�monstration ici, un tel consensus scientifique n�glige un fait fondamental�chez le vivant : la recherche du plaisir sexuel. D�une part, l�infid�lit� au f�minin observ�e chez un grand nombre d�animaux, autant que la vari�t� et la multiplicit� des copulations n�ob�issent pas uniquement � des n�cessit�s de reproduction. En effet, la mutation chez certaines esp�ces v�g�tales et animales a abouti � une reproduction asexu�e. D�s lors, les relations sexuelles se fondent davantage sur la recherche du plaisir que sur le seul souci de reproduction d�une esp�ce. D�autre part, cette exigence du plaisir au f�minin a conduit, par-del� les diverses raisons contingentes qui les instituent, � des formes multiples de polyandrie. Celle-ci permet � la femme une situation confortable de jouissance sexuelle continue avec plusieurs partenaires, passagers ou permanents. Finalement, les Na de Chine, une soci�t� de c�libataires polyandrogynes instituent un syst�me de relations sexuelles qui excluent le mariage et ses avatars conflictuels, comme la jalousie. Ils respectent la souveraine libert� des femmes � user sexuellement de leur corps comme bon leur semble, sans inhibition ni pr�jug�s moraux, et r�alisent ainsi les inclinations de la nature. La vie sociale na est conjointe � la libre activit� sexuelle des individus, femmes et hommes. Mieux, elle pr�munit m�me celle-ci contre les d�rives des flamb�es de testost�rone du masculin. Mots-clefs�:polygamie, mariage, infid�lit�, co�pouses, sexualit�, polyandrie, polyandrogynie, plaisir, procr�ation, biologie, anthropologie, h�donisme. AuteurPierre Bamony, Doctorat d'Anthropologie Sociale et d'Ethnologie (Universit� Blaise Pascal � Clermont II - 2001), Doctorat de 3� cycle de Philosophie (Paris IV Sorbonne), D. E. A. d'Anthropologie (E.H. E. S. S � �cole des Hautes �tudes en Sciences Sociales � de Paris), Ma�trise de Philosophie � Licence de Philosophie- Baccalaur�at. � Actuellement, il est Professeur de Philosophie dans un Lyc�e et de Sociologie dans une classe pr�paratoire aux Instituts de Formation aux Soins Infirmiers. Il a fait de la recherche anthropologique et socio-anthropologique qui a donn� lieu � un certain nombre de publications : To Eskhaton, le triangle de la mort � Essai d�anthropologie critique � (Grenoble, Thot 2000, 559 p. <www.editionsthot.com>) ; La solitude du mutant � �loge de la bi-culture (�tude des rapports entre Fran�ais et Communaut�s �trang�res � partir de sa propre exp�rience au milieu des Fran�ais. Cette perspective s�apparente � une d�marche de ��sociologie participative��), Grenoble, Thot, 2001, 426 p. <www.editionsthot.com> Structure apparente, structure invisible. L'ambivalence des pouvoirs chez les Ly�la du Burkina Faso (th�se de doctorat d�anthropologie sociale et d�ethnologie), publi� en juin 2004 par l�ANT � Atelier National de reproduction des Th�ses � Universit� Lille III�; des articles scientifiques dans diverses revues sp�cialis�es et dans ��Anthropos��, en particulier. IntroductionLa polyandrie est, en g�n�ral, suppos�e rare. Cette hypoth�se semble fond�e eu �gard aux formes matrimoniales les plus r�pandues comme la monogamie, la polygamie, la polygynie simultan�e, effective ou s�rielle. M�me quand on rencontre des formes de cette esp�ce d�union chez des populations humaines, on n�h�site pas � la qualifier de fausse polyandrie, pr�f�rant r�server la v�ritable figure � cette distinction nous para�t arbitraire par rapport aux actrices elles-m�mes de cette forme de vie matrimoniale � � quelques peuples comme les Bahima de l�Afrique orientale, certaines communaut�s d�Esquimaux, les Toda de l�Inde�; voire quelques populations du Tibet. Au fond et au-del� de l�union matrimoniale, lorsqu�il s�agit des pratiques sexuelles de la femme, soit on a tendance � m�conna�tre le fait qu�il existe dans le monde des soci�t�s o� la libert� sexuelle de la femme est tout autant large que celle du masculin�; soit on �prouve de la g�ne, de la pudeur m�me � examiner ce fait humain en oubliant qu�on met en avant les inhibitions morales g�n�ralis�es. On assiste �galement � une telle attitude par rapport � l�homosexualit� comme si la recherche du plaisir des individus humains doit se limiter � la seule reproduction de l�esp�ce par l�union h�t�rosexuelle. Si la polyandrie est consid�r�e comme le pendant de la polygamie, et si l�on veut renoncer aux pr�jug�s culturels surann�s du masculin � l��gard de la femme en t�chant de traiter de fa�on �gale les deux genres d��tres humains, les raisons qui expliquent l�existence de la seconde pourraient �tre, suivant des figures diff�rentes, semblables � celles qui rendent compte de la premi�re. Si l�on s�en tient � la d�finition stricto sensu de ces termes, ils sont assimilables. En effet, des biologistes comme Jared Diamond consid�rent que la polyandrie peut s�entendre comme l�union simultan�e, souvent durable d�une femme et de plusieurs hommes. Il en est de m�me du terme polygamie qui, selon le Robert, est employ� pour qualifier un homme qui a plusieurs femmes. Sans lui �tre totalement identifi�e, la polygamie (poligamos ��qui a plusieurs femmes) est, n�anmoins, diff�rent du premier en ce que le terme grec �gamos signifie ��union�� et aussi ��mariage��[i]. En effet, dans la pratique de certaines soci�t�s, entre autres, chez beaucoup de peuples de l�Afrique de l�Ouest, le polygame �pouse une premi�re femme qui est l�unique �pouse acquise suivant les proc�d�s matrimoniaux en vigueur chez ces populations. Mais, les occurrences de la vie peuvent l�amener ult�rieurement � prendre d�autres femmes qui ne b�n�ficient pas du m�me statut que la premi�re �pouse. En revanche, le polygyne, tout comme la polyandre, est un individu qui vit en union libre avec deux ou plusieurs partenaires sexuel(le)s simultan�(e)s. Quant aux formes de la polyandrie, qui est l�objet de l�analyse pr�sente, elles peuvent varier et �voluer jusqu�� la polyandrogynie qui peut �tre d�finie comme la multiplicit� des partenaires et la discontinuit� des relations sexuelles. Or, dans toute union permanente, discontinue ou �ph�m�re, il y a la recherche effr�n�e du plaisir sexuel comme accomplissement biologique. C�est ce qui, dans la polyandrie ou dans la polyandrogynie conduit � des accouplements r�p�t�s, � des liaisons sexuelles fr�quentes en vue non seulement d�assurer la reproduction des esp�ces mais essentiellement du plaisir que celles-ci procurent dans l�effectuation de cet acte. Cette recherche du plaisir sexuel chez le vivant en g�n�ral, et chez l�esp�ce humaine en particulier, plaisir qui est source d�ach�vement et de s�r�nit� biochimique dans l�organisme, nous a conduit � cette hypoth�se�: suivant le mod�le socioculturel des Na de Chine, la libert� sexuelle de la femme serait le commencement du progr�s de l�esp�ce humaine.� Pour v�rifier cette hypoth�se, nous nous attacherons � montrer l�existence du polypartenariat sexuel dans la nature. Puis, nous verrons que la polyandrie, sous ses diverses figures, est un fait humain permanent. Enfin, avant d�analyser le mod�le social des Na de Chine, nous �tudierons quelques cas de polyandrie dans la France contemporaine.� Le texte complet est disponible en ligne, �Pierre Bamony, TM Lierre & Coudrier T�l�chargez le texte complet au format PDF � taille : 340 Ko ConclusionEn d�finitive, l�organisation de la vie sexuelle des Na de Chine, qui se fonde sur l�absolue libert� des individus � faire usage de leur corps selon leur seule volont�, des motifs sentimentaux, des d�sirs m�me purement instinctuels, hormonaux, arbitraires et souverains, pr�sente l�image d�une humanit� accomplie selon la nature. Car le mariage n�est qu�une pure convention, un ph�nom�ne culturel tardif dans la longue histoire de l�Humanit�. Par elle, le masculin impose au f�minin le monopole sur son activit� sexuelle afin de s�assurer la l�galit� de la paternit� des enfants. Au fond, par-del� ce d�sir animal, le mariage est une association entre deux individus de sexe oppos� qui �tablit un fonds commun de biens au b�n�fice de leur prog�niture. Il voudrait fonder ainsi un lieu d�affinit� des membres de la pater familias socialement significatif. Mais, le mariage comme double relation sexuelle et �conomique n�aboutit pas forc�ment au bonheur des conjoints. La lassitude est g�n�ratrice d�infid�lit� et la cohabitation permanente est source de conflits de toutes sortes au quotidien. Dans cette institution qui charge le f�minin de responsabilit�s plus que de raison et qui nuit grandement � son bonheur, � son d�sir effr�n� de varier et de multiplier ses sources de plaisir sexuel, le masculin a le beau r�le�: la soci�t� lui reconna�t la possibilit� implicite de l�infid�lit�. D�s lors, � quoi sert le mariage s�il ne peut rien garantir quant � la r�alisation des promesses dont il est cens� �tre porteur�? D�autant plus que de nos jours, des scientifiques comme Jared Diamond, d�montrent que les parents, hors mariage, sont de plus en plus nombreux. C�est du moins ce qu�il �crit�: ��Aux �tats-unis, il y a plus de parents seuls que de parents qui �l�vent leurs enfants � deux, et la majorit� des parents seuls sont des femmes. Parmi les hommes qui restent mari�s, nous en connaissons tous qui prennent mieux soin d�eux-m�mes que de leurs femmes et de leurs enfants, et qui dissipent une quantit� d�mesur�e de temps, d�argent et d��nergie en aventures extraconjugales et en signes ext�rieurs de richesse et de civilit�: voiture, sport, consommation d�alcool [�] La contribution masculine � l�entretien du foyer et aux soins des enfants est encore plus faible que dans quelques autres pays industrialis�s comme l�Australie, le Japon, la Cor�e, l�Allemagne, la Pologne et la France ��� [1999�: 122-123]. En fait, l�homme ne sert absolument � rien si ce n�est � nuire au bonheur de la femme et � causer des troubles dans la soci�t�[i]. Pierre Bamony, f�vrier 2005 | |
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