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Les repr�sentations du f�minin comme force de barrage
Catherine Barb�
I � R�sum�Les soci�t�s contemporaines industrielles sont en proie � de grandes peurs collectives, surm�diatis�es mais �ph�m�res, comme des manifestations prot�iformes d�une grande peur permanente et n�cessaire. Tel un rempart contre la terreur, se renforce chaque jour davantage l�arsenal des valeurs dominantes, � grand renfort de repr�sentations m�diatiques, qui s�cr�tent comme une nostalgie de l��ge d�or. Signe d�une fracture fondamentale dans le syst�me d�adaptation et dans le processus d��volution humains, le retour de la peur porte la marque, dans les contreforts de la conscience collective aveugl�, p�trifi�e par sa volont� de contr�le et impuissante � r�amorcer un mouvement, d�un complot qui se trame dans l�ombre. Mais qui tire les ficelles ? �Les valeurs dominantesLa nostalgie de l��ge d�orAvec la crise c�est le retour aux valeurs simples : nature, famille, simplicit�, s�curit�. Au discours s�curitaire s�ajoute donc le regret d�une nature maternante. La publicit� pour yaourt est exemplaire � cet �gard : une femme v�tue de voile l�ger dissimule � peine un ventre respectable qu�elle prom�ne dans les verts pr�s fleuris, en d�gustant un yaourt. Un fondu encha�n� raccourcit le temps et d�j� l�enfant n� savoure son premier yaourt. Elle a tout d�un printemps de Botticelli. Femme-fleur, femme-nature, femme-corne d�abondance, les po�tes des temps anciens ont brod� sur ce th�me, on s�en souvient. Or, chantons aujourd�hui, fr�res et s�urs po�tes, la femme yaourt... nature bien s�r. � Quand la famille se sera agrandie pour compter trois enfants en �ge de pr�parer le petit d�jeuner, c�est dans le m�me vert pr� fleuri que la famille r�unie d�s potron-minet, dans l�all�gresse d�un chant, accueillera l�ami Ricor�. On n�en finirait pas, et avec quel plaisir, de faire d�filer encore le cort�ge de ces visions de r�ves, d�bordantes de bonheur ! � Dans le cas de l�eau min�rale, la nature est pourvoyeuse de tout bien. Avec les agences de voyage c�est l�abondance de biens sans effort. (Cassette Mondial �vasion[1]) Pr�voyanceAux dangers qui se profilent sur tous les fronts, il existe des moyens de r�torsion �prouv�s. Feront-ils leurs preuves une fois encore ? Certains �mettent des doutes, humblement formul�s, mais qui en disent long sur les moyens � mettre en �uvre : ��Nous sommes sortis du Si�cle des Lumi�res. La trilogie Science-Progr�s-Humanit� bute sur ses contradictions. Les climats se modifient, les eaux sont souill�es, l�atome menace. Il ne s�agit plus de ma�triser la nature, mais de ma�triser notre ma�trise de la nature.��[2] Lutter contre les cons�quences d�un contr�le � tout crin sur la nature appellerait un contr�le renforc�. En est-il ainsi ? L�examen des valeurs courantes sur lesquelles se fonde notre conception de la civilisation et les moyens mis en �uvre pour la sauvegarder apportent en la mati�re des �l�ments de r�ponse. � Se faire une id�e pr�cise des valeurs dominantes de notre �poque ne n�cessite pas de lire des volumes de sociologie, il suffit d�allumer son poste de t�l�vision aux heures de grande �coute, l� o� se comptent � grand renfort de dollars les saintes ��parts de marché ” qui ma�trisent les programmations. C�est � cette heure exquise que d�filent les cohortes de spots publicitaires. Propret�Puret�Dans les repr�sentations m�diatis�es de la propret�, nous marquerons un int�r�t particulier � celle qui utilisent le ��Trois en un��. Le proc�d� tend � se d�velopper, particuli�rement dans ce domaine particulier. Que ce soit le dentifrice x �3 en 1�, les laits et cr�mes cosm�tiques, les lessives : la propret�/puret�/protection, fra�cheur, �clat, confort est un clich� qui superpose g�n�ralement, dans une vision cubiste, trois faces d�un visage f�minin[3]. Les eaux min�rales ne sont pas les derni�res � fonder leurs campagnes publicitaires sur la puret� : Volvic, Evian, toutes deux purifi�es et enrichies au contact d�une nature o� la seule tache humaine est un b�b�. Quant � la petite derni�re, l�eau de Qu�zac, elle est tout simplement ��la sensation pure�� �gren�e sur r�cit mill�nariste du d�luge de l�An Mille. � Les publicit�s automobiles sont �galement une v�ritable mine des �valeurs actuelles� en g�n�ral, et aussi de la propret�, toujours associ�e � la femme. C�est assez nouveau : on a plut�t l�habitude de voir un pauvre homme, englouti jusqu�� la ceinture dans la gueule de l�engin, comme en d�autres temps Jason dans celle du dragon, en ressortir tout barbouill� de cambouis. L�article��Belles bagnoles et petites p�p�es��,[4] nous apprend qu�en d�pit de la f�minisation grandissante du march�, la publicit� automobile poursuit son hold-up sur l�image de la femme.�� ��Ca y est, ils viennent de d�couvrir qu�un conducteur sur deux est une femme��. C�est une publicit� parue il y a quelques semaines � peine :� double page dans les magazines, avec photo de femme et sa coccinelle jaune. Une annonce furtive, sans tapage. Il faut dire que Shell ne cherche � nous vendre aucune r�volution, seulement des stations-service o� il y a des gants pour se prot�ger les mains quand on met de l�essence dans son r�servoir. D�tail infime... La propret� prot�ge du sale, de l�impur. De la puret� � la s�curit�, le glissement est ais�. Elle est le seul rempart contre les agents polluants d�un monde si idyllique, que sont, entre autres, � la violence � et ses � bandes �. S�curit���Le nouveau code p�nal est marqu� par l�aspiration des Fran�ais � la s�curité ”[5] Huit ans apr�s le d�p�t du projet de loi, est-ce un hasard si le nouveau code entre en vigueur au moment o� les conflits sociaux s�exacerbent[6] ? Le code ne fait qu�ent�riner l�impact du double message m�diatis� depuis des lustres, fond� sur l�exacerbation dans l�imaginaire d�une grande peur collective prot�iforme, dialectis�e � la valorisation d�un rutilant discours s�curitaire Le garant de la s�curit�, en dernier ressort, c�est l��tat, dont les armes, par effet boomerang, se retournent contre lui. Les mises en accusation des instances repr�sentatives du pouvoir, au plan r�gional ou national se multiplient, dans les catastrophes �cologiques et autre. Suivent les actions judiciaires : deux exemples r�cents en sont les proc�s de Furiani et de Vaison-la-romaine. La publicit� comme miroirLes valeurs examin�es jusqu�� pr�sent r�f�rent � un univers prot�g� et protecteur. Utilisant d�abondance des repr�sentations f�minines, la communication contemporaine vise � nous convaincre qu�est souhaitable le seul monde de la m�re, la seule apte � pr�voir les dangers, le seul capable d�octroyer� la s�curit� et le confort. � Mais les repr�sentations de la femme ne sont pas univoques : la m�re protectrice appelle d�autres figures du f�minin, � elle oppos�e. Il semblerait bien en fait que la repr�sentation de la femme soit le pivot sur lequel s�articule tout notre syst�me. En effet, s�il est incontestable que les valeurs examin�es plus haut ait une fixit�, n�en d�plaise � Monsieur Debr�, il en est d�autres moins stables. Les valeurs en place � sauvegarder laissent cependant transpara�tre quelques flottements, des domaines o� l�on n�appelle plus exactement un chat, un chat... mais peut-�tre une chatte. C�est en effet entre les genres, masculin et f�minin, que le flou des valeurs semble le mieux install� qui laisse transpara�tre la fondamentale ambivalence du f�minin. Cela non pas exclusivement parce que la femme est abondamment utilis�e, dans la publicit� par exemple. Le f�minin n�appartient pas exclusivement � un sexe plut�t qu�� l�autre : c�est un ensemble de valeurs, de qualit�s dont nous aimerions montrer qu�elles sont partag�es entre homme et femme, et qu�aujourd�hui semble s�op�rer un renversement dans les attributions de l�un et de l�autre. � La vulgarisation scientifique offre un catalogue �difiant du partage des qualit�s entre, dit-on, l�homme et la femme[7]. La confusion entretenue entre masculin et homme, parall�le � celle entre f�minin et femme ne fait qu�accro�tre le d�sarroi. Les repr�sentations du f�minin comme pivotRien ne nous pr�parait � cette r�v�lation. Certainement pas en tout cas la publicit� automobile que l�on peut voir tous les jours � la t�l�vision. Les femmes y �voluent dans un registre tr�s limit�, qui va en gros de l�auto-stoppeuse � l�allumeuse. � quelques exceptions pr�s, lesquelles ne sont d�ailleurs pas sans arri�re pens�e, du genre de femme au bord de l�accident ou femme au bout d�un revolver. Dr�le d�image de la femme que l�on nous donne. Pourtant, dans les agences de pub ou chez les sociologues, il n�est question que de la f�minisation de notre soci�t�. Il y a hiatus, mais o� ?[8]�� � Une r�trospective des vingt derni�res ann�es nous d�couvre deux �coles : � Premi�rement la voiture est consid�r�e comme un objet de d�sir, symbole de virilit�, arme de s�duction ou signe ext�rieur de richesse : ������� En 1968, la femme se pr�lasse sur la banquette de la Renault 10, se blottit dans le coffre, caresse le tableau de bord ; elle entrouvre puis ressort vite les genoux pour inviter le conducteur � monter � bord. ������� En 1975, l�auto-stoppeuse en minijupe sous un parapluie, pos�e l� par Uniroyal, pour tester l�efficacit� des pneus pluie. ������� En 1994, l�auto-stoppeuse au foulard fait traverser la France � un conducteur de R21. ������� Apr�s l�amour, une femme apprend que c�est l�essai d�une Volvo qui donne � son mari tant de fougue. ��Tu l�ach�tes quand ?�� ������� Une vamp fait une quiche au poireaux en petite culotte : r�serv�e exclusivement aux conducteurs de ZX Citro�n. ������� Une femme fait une lecture �rotique de la fiche technique de la Renault Safrane, ce qui semble exciter la libido du conducteur ; etc. � Deuxi�mement c�est l�illustration de ��la voiture phallus��, invent�e pour les gar�ons, symbole d��vasion, de puissance, de vitesse, de statut social c�est � dire un outil de s�duction du m�le ; en face la femme... Le message s�adresse aux hommes : votre voiture, c�est votre virilit�. Le plaisir de conduire reste une valeur exclusivement masculine. En vingt ans, on dirait que cela n�a pas chang�. Pourtant... � Le m�me message dans les ann�es 80, dans une publicit� qu�on ne pourra pas soup�onner de s�adresser aux femmes, puisqu�ayant pour objet les supermarch�s du bricolage B3,� des outils aux allures phalliques suggestives c�toient des nymphes potel�es et alanguies. � La repr�sentation de l�homme a chang� : avant il disait ��je suis le plus fort�� ; aujourd�hui :��Je veux qu�on m�aime��. Comme un petit gar�on, qui se blottit sur le sein de sa m�re : ��Rappelez-vous les sensations de votre premier air-bag�� dit B.M.W, montrant l�ad�quation entre son coussin de s�curit� avec le sein maternel. Du sein maternel � celui de la ma�tresse, il n�y a qu�un pas. � �S�curit�, le mot est l�ch�. Faut-il voir une corr�lation avec la crise, les incertitudes, la peur de cette fin de si�cle ? ��Je veux qu�on m�aime�� crient donc d�sormais les consommateurs, hommes et femme confondus au marketing. Ce qui veut dire : je veux de la s�curit�, du confort, de la fiabilit�, de la rondeur, de la beaut�, de la douceur. � ��C�est �vident, ce sont l� des valeurs f�minines, par opposition � celles qui furent longtemps en vigueur dans l�automobile. Elles ont pris le pouvoir depuis plusieurs ann�es dans le design et la communication (...) La s�curit� (...) a remplac� la vitesse dans l�argumentation des constructeurs pour devenir en publicit� un arch�type f�minin. Un arch�type � 16 soupapes paradoxales, chez Audi.��[9] � Une femme au volant : r�sultat c�est l�accident d�o� n�cessit� d�un syst�me de s�curit� Procon-ten ��Impact dans 20 secondes��, femme au volant, deux enfants derri�re ; pas d�accident. Le nouveau r�le est de d�dramatiser la situation. � Les assurances : les femmes ont moins d�accident que les hommes donc ��dans la pub auto, les femmes ne sont pas l� pour repr�senter la r�alit�, mais pour illustrer des valeurs f�minines vendues aux hommes... La r�alit� du march�� est tr�s diff�rente de l�image qu�en donne la pub.��L�importance d�cisionnaire de la femme s�est accrue, dans tous les domaines, mais la pub continue � transmettre une repr�sentation traditionnel de la femme: la voiture-berline est une affaire d�hommes. Au contraire des petits mod�les dont la publicit� s�adresse au femmes : ��Il n�y a au monde de voiture plus f�minine ni plus facile � conduire.�� D�pensi�re, elle se gare pour revenir ensevelie sous les paquets, s�entra�nent au stand de tir pour �liminer leur mari, voleur de Peugeot 106. Dans la derni�re mouture, pour la m�me marque, le mari voleur (de voleur � volage, il n�y a qu�un pas vers le renversement d�une valeur tellement f�minine), se bat avec une porte de garage peu coop�rante (pi�g�e), combat dont il ne sortira �videmment pas vainqueur. � On est pass� de la femme passive et sensuelle � la femme active et guerri�re, qui n�est pas conforme non plus � la r�alit� du march�. � La premi�re version pour la 106 : deux hommes dansent le tango. Les hommes ont d�test�. La publicit� est donc retir�e. La raison ? 42% du march� est repr�sent� par les hommes !!!! Conclusion, la femme 106 est un homme.[10] La publicit� auto met la p�dale douce[11] ! Dans les autres domaines : ��Ambre solaire (cr�e en 1935) v�hiculera pendant plusieurs d�cennies les notions de plaisir, de joie de vivre et de s�duction, � la port�e de tout le monde. Les pin-up en maillot de bain sont forc�ment souriantes. Pas question pour ce produit populaire d�utiliser les charmes d�une femme fatale. A la fin des ann�es 80, les choses changent, la publicit� embo�te le pas aux innovations scientifiques... Ambre solaire a d� prendre le virage scientifique n�cessaire � l�heure o� le soleil se dote aussi d�une connotation n�gative... Ambre solaire insiste d�sormais sur ... la filtration photostable et la n�cessit� de prot�ger ses enfants du soleil. Pour conserver ses 45% de part de march�s, Ambre solaire est pass� de la pin-up s�ductrice � la m�re protectrice.[12] L�ambivalence du f�mininNombre de publicit�s utilisent la femme, dans deux repr�sentations contradictoires et compl�mentaires : d�une part, la m�re qui lave plus blanc que blanc, m�me si de plus en plus souvent, c�est son mari qui �uvre pendant qu�elle enfante, gav�e de bifidus, encore plus blanc que pr�c�demment � mais ce n�est pas le lieu ici, pour l�instant, de d�terminer qui dans le couple assume aujourd�hui la fonction de m�re ; d�autre part la harpie, emp�cheuse de vivre en rond, voire tueuse potentielle, � l�occasion, au cas o� son mari voudrait lui subtiliser sa Peugeot ! � Un sp�cimen de la deuxi�me cat�gorie, du moins en apparence, associ�e aussi � l�automobile, figure dans une publicit� de 1984 pour une Citroen CX GTI Turbo, exemplaire en ce qu�elle inclut un texte sans ambigu�t� : ��c�est d�mon !��. Un visage de femme, noire, de profil, les yeux soulign�s de noir et de bleu, se d�tache d�un fond bleu nuit presque noire. De sa large, large bouche jaillit une automobile blanc-m�tal[13], tellement rapide qu�elle laisse fuser derri�re elle une tra�n�e blanche. L�inscription ��C�est d�mon�� renforce le c�t� sombre, de l�ambiance de nuit et de la couleur de la peau. Mais la bouche ouverte ne peut manquer d��voquer un accouchement, mais en v�rit�, la voiture part-elle en avant ou est-elle aspir�e par la bouche ? � Le but de toute publicit� est de faire vendre le produit en vantant ses qualit�s. Ici, la vitesse essentiellement, alli�e � l�a�rodynamique[14], m�diatis�es par la pr�sence d�un personnage f�minin. De l�encart publicitaire d�crit plus haut, on peut d�gager quelques traits r�currents dans la repr�sentation de la femme : on ne voit que la t�te, ce qui laisse � l�imagination le soin de composer le reste du corps. Elle est noire, donc renvoy�e � l��trange/�tranger dans une culture blanche.[15] La bouche/gouffre, d�o� jaillit l�objet dans une tra�n�e de lumi�re figure un d�placement de ce qui est habituellement attribu� au regard.[16] On peut aussi y voir une connotation sexuelle, renvoyant au �vagin dent�. Ce qui permet d�int�grer le masculin, absent de la repr�sentation[17]. Dans le m�me temps, nous voyons �Schwartzie�, � la super-puissance andro�dique. � Pour l�occidental, un objet de consommation, n� de la bouche d�une femme noire dans une tra�n�e de lumi�re et une ambiance de nuit ne peut manquer d��voquer �danger�. Quant � l�impact dans la r�alit�, l�analyser n�cessiterait de poss�der des donn�es pr�cises concernant la r�alisation de l�objectif vis�, le public r�ellement touch�, ses comportements sur la route. Mais encore ne serait-ce pas suffisant, car on peut �tre amen� � se demander si l�objet CX GTI a seul b�n�fici� de la publicit�, ou si les cons�quences n�ont pas �t� �tendues � l�objet voiture en g�n�ral. � Or l�ambivalence a mauvaise presse : c�est l�absence de cadre, de rep�re, l�instabilit� par excellence. Elle fait peur et fascine � la fois. La fascination et la peu�Adressez vos dons au tueurs en s�rie�, Lib�ration du 14/3/94. ��Depuis sa condamnation (pour le meurtre de 17 enfants et ados pr�alablement tortur�s, viol�s puis d�vor�s), Jeffrey Dahmer re�oit des centaines de lettres d�admirateurs fascin�s par ses actes, souvent accompagn�es de contributions volontaires (plus de 70.000 francs en 1993)��, p�cule auquel s�ajoutent les revenus monnayant ses interventions m�diatiques : d�but mars, il a racont� en direct sur N.B.C ses crimes et expliqu� les pulsions qui l�habitent... Un cannibale japonais �tait pareillement intervenu � la t�l�vision, y compris � la t�l�vision fran�aise, lors d�un d�bat en direct, il y a quelques ann�es. Les �monstres� exercent une r�elle fascination. Le th�me du tueur en s�rie fait d�autre part l�objet de cr�ation, nous y reviendrons longuement plus loin. Les discours �cologiques comme synth�seLa nature souill�e par l�Homme, haro sur le progr�s sont les deux mamelles de l��cologie. La pollution urbaine, le nucl�aire, les baleines et les b�b�s phoques... : on ne compte plus les chevaux de bataille enfourch�s par les chevaliers du combat �cologique, ��v�tus de lin et probit� candide��. Blancs et probes sur eux ? Voire ! L�objectif de l��cologie, en tant que science, repose sur l��tude du vivant dans son milieu. Que ces recherches aboutissent � la conclusion qu�il faille faire tarir les sources de pollutions, para�t logique respectable en soi, mais il ne saurait occulter les dessous d�une lutte, peut-�tre pas si nets qu�il semble, fond�s sur un retour du moralisme plut�t que sur une �thique. Effectivement, le ton r�actionnaire du pr�ne �cologique ne fait pas de doute lorsqu�on �coute les scientifiques, appel�s � la rescousse : ��Pollutions, d�gradations et d�s�quilibre se multiplient : les soci�t�s industrielles disposent de techniques tellement puissantes et exercent de telles violences sur l�environnement que les pires exc�s sont � redouter. La conclusion ��cologique� va quasiment de soi : freiner le processus destructeur chaque fois que c�est possible.��[18] Que voudrait dire ��freiner le processus destructeur�� sinon freiner le progr�s, puisque les techniques de la soci�t� industrielle sont ��violentes��. L��cologie ne va donc pas dans le sens d�un progr�s, mais dans celui d�une r�gression. Elle se r�v�le comme un des puissants syst�mes de d�fense mis en place contre un vaste complot technologique, ourdi dans l�ombre par un tyran, usant de pressions et d��exc�s� dont la finalit� serait la destruction du vivant. Le danger doit �tre bien terrible pour que les r�nes du combat �colo soient prises en mains par l��tat : on a connu la cr�ation d�un minist�re de l�environnement. On sait les campagnes contre le tabagisme, l�alcoolisme, les interdictions de publicit� y aff�rent et les mesures de r�torsion �conomiques associ�es : augmentation, taxations diverses. Pourtant, � paradoxe, le tabac est monopole d��tat. Oui, mais alors, et les centrales nucl�aires g�r�es par E.D.F.�? Le premier effet, si nous passons outre l�affirmation r�it�r� d�une �lite d�argent nantie de tous les privil�ges y compris celui de �s�intoxiquer�, ne r�side-t-il pas en une atteinte sournoise aux libert�s individuelles, quand l��tat, notre m�re � tous, s�attaque � nos petits plaisirs coupable, et nous oblige � aller fumer en douce dans les Toilettes ? Quand il se livre, par syst�me �ducatif interpos�, � l�intoxication id�ologique de nos enfants, � tel point qu�il devient difficile de fumer chez soi, sans avoir droit � une r�flexion d�sobligeante ? Big Brother, c�est pour bient�t ? Sans doute est-ce le v�u de certains. La presse �crite se fait d�ailleurs l��cho d�une sourde rumeur, dont un sondage, publi� dans l�Express[19], donne la tonalit�, sur les relations qu�entretiendraient les mouvements �cologistes avec l�extr�me-droite. L��cologie, dans ses d�rives moralisatrices ne r�sume-t-elle pas � elle seule une tendance rampante � r�tablir un ordre nouveau aux saveurs d�Age d�or dont l�arsenal des protections d�ploy�es donne une id�e plus pr�cise. De quel c�t� est le �complot� ? Les moyens de sauvegarde mis en �uvreLe renforcement des zones de protectionLe corps se trouve au centre du rempart des protections, dont l�int�grit� ne souffre aucune des atteintes qui pourraient d�couler du progr�s. Dans les ann�es 70, vint le port obligatoire du casque pour les utilisateurs de deux roues � moteur. Puis ce fut le tour de la ceinture de s�curit�. Aujourd�hui, on peut supposer que l�air-bag sera le prochain sur la liste. Mais c�est dans l�univers aseptis� des h�pitaux� que se manifeste � l��vidence le culte du corps. Plus de recherche � la d�couverte des secrets de l�organisme humain, pour plus de protection : ��En dix ans, l�enfantement, la chose la plus naturelle du monde, a chang� de nature. Aujourd�hui gr�ce � une fascinante panoplie de techniques m�dicales � �chographie, c�lioscopie, biopsie des cellules f�tales � l�embryon est devenu un objet d��tude...��[20]. Les propositions se multiplient face aux dangers de contamination, comme le r�v�le celle ��d�assouplir le secret m�dical, en cas de Sida��[21]. Le corpse (cadavre) lui m�me devient intouchable quand il s�agit de ��supprimer l�autopsie[22]�� (Le Monde 23/03/94). Nous trouvons l� une confirmation de notre soup�on, formul� � plusieurs reprise, que derri�re une telle volont� de contr�le, les politiques de protection abritent non un d�sir de pr�servation de la vie, mais une survivance inconsciente de comportements f�tichistes, articul�s au corps, d�une part et � l�objet technique, comme si les deux ne devaient, dans l�avenir, ne faire qu�un. Les utilisateurs de l�outil informatique n�ont-ils pas aujourd�hui mal � l�ordinateur, comme d�autres souffrent de migraine ? Ne sursautent-ils pas, pris de fi�vre, � la moindre d�faillance de l�outil, terroris�s au soup�on qu�un �virus� aurait pu s�infiltrer dans ses circuits ? Le ph�nom�ne n�est pas nouveau : n�a-t-on pas pris l�habitude de dire avant l�av�nement de l�informatique, d�un moteur qu��il tousse�, quand il est �gripp� , Donner de l�esprit � la chose est � la base de tout comportement animiste, et l�animisme fascine, on ne devrait pas l�oublier. Dans les rituels de gu�rison animistes, il s�agit de transf�rer le mal et la douleur dans l�objet. Or, nous l�avons dit plus haut, la lutte contre la souffrance mobilise la science m�dicale contemporaine. Mais comme, les dieux en soient lou�s, nous aurions largement d�pass� le stade de l�animisme, il n�est plus question de la transf�rer, mais de l�exterminer. Car la douleur physique est le ��sympt�me�� d�un dysfonctionnement. Or, un sympt�me actuellement est porteur de connotations, au minimum, morbides, au plus il s�en d�gage des remugles de mort. Le sympt�me a perdu son simple sens �tymologique de �signe�. Donc comme manifestations ext�rieure que ��quelque chose ne va pas��, dans la logique des m�urs en cours, il doit dispara�tre. �a d�passe, �a fait pas beau, pas propre. Vite, vite, de l�aspirine. Une petite d�prime ? vite, vite, un antid�presseur, l�aspirine de l��me. C�est le syndrome du cataplasme. Et peut importe si dessous prend la gangr�ne. En surface, c�est lisse, c�est tout ce qui importe. Vaincre la souffrance � tout prix n�est qu�un des signes � nous n�osons plus dire �sympt�me� � d�un syst�me r�pressif en voie de d�veloppement. R�pressionIl suffit de s�immiscer dans un groupe de parents � la sortie d�une �cole pour entendre que le discours sur la violence, largement m�diatis�, est bien partag� entre le commun des mortels. En ligne de mire, au premier plan et par effet de boomerang : la t�l�vision. La culpabilisation marche � plein r�gime ! On ne s��tonnera pas que les gouvernements ne s��meuvent, �lection oblige, et ne prennent des mesures adapt�es � cette situation qui met en danger notre belle jeunesse, ce dont la presse �crite fait �cho � son tour : �L�gislation sur les films vid�o violents (en Angleterre)� , Le Monde du 14/04 ��Le gouvernement britannique veut durcir la l�gislation sur les films vid�o violents. Menac� d�une d�faite parlementaire, le gouvernement a annonc� un durcissement de la l�gislation relative � la vente de films vid�o trop violents. Mais cela ne cl�t pas le d�bat concernant l�influence de la �violence t�l�visuelle� sur les enfants. � Pour calmer l�inqui�tude de l�opinion publique, traduite par le mobilisation des �lus, Michael Howard a donc propos� un plan en trois points....�� : ������� Peine allant jusqu�� deux ans de prison et de lourdes amendes aux revendeurs et distributeurs de cassettes ��ultra-violentes�� qui enfreindraient la r�glementation sur l��ge du public ; ������� Plus grande rigueur dans la classification des films, qui en limitera le choix ; ������� �tablissement de nouveaux crit�res et rejet des films pr�sentant un ��mod�le contestable�� ou pouvant provoquer ��un tort psychologique�� chez l�enfant. � La panoplie accept�e facilement par le Parlement laisse n�anmoins sans solution le probl�me de la violence � la t�l�vision et son impact sur les enfants. La juxtaposition de ces titres signale la r��mergence de monstres anciens o� l�antique peste vaut le Sida contemporain. L�exclusionFaisant r�f�rence aux r�centes d�clarations du Ministre de l�Int�rieur sur le danger terroriste, Le Courrier International publie un article[23] de L�Hebdo de Lausanne, par Jean-Claude P�clet. Celui-ci ne manque pas de mettre en relation la r�cente vague de terrorisme subie par la France et les mesures pr�conis�es par J. L. Debr� : la suspension sine die des accords de Schengen relatifs � l�ouverture des fronti�res, et le fait qu�il ��double cette ann�e le nombre de charters expulsant les immigr�s clandestins.�� Monsieur Debr� n�a pas invent� les charters, ni le protectionnisme. Il ne fait que s�inscrire dans une lign�e qui fonctionne selon un principe tr�s archa�que, nous aurons � y revenir. � Dans un pass� r�cent, son pr�d�cesseur, Monsieur Pasqua en avait us� de m�me[24], expulsant deux jeunes Alg�riens en ��urgence absolue��, lors des mouvements sociaux suscit�s par le C.I.P. Cette mesure avait n�anmoins d�original d�avoir �t� prise contre l�avis de la justice : bien que le juge n�ait pas consid�r� que les jeunes gens constituaient un danger pour l�ordre public, le Minist�re de l�int�rieur avait n�anmoins poursuivi l�ex�cution de l�expulsion. Manipulation des peursLe consensus m�diatique fait dresser l�oreille et �carquiller les yeux. Proc�s Touvier, "comme un revenant", Lib�ration du 18/3/94 ; "un fant�me en pleine lumi�re" Le Monde, 19/3 ou le ��spectre de mai 1968 est dans toutes les t�tes��[25]. Que repr�sentent ces cr�atures surgit d�outre-tombe ? Quel impact sur l�imaginaire ? Manifeste la permanence de la projection Comme si le grand ��complot��, toujours lui, �tait ourdi, mais par qui ? La peur Mill�nariste, d�apr�s les recherches actuelles[26], serait une cr�ation de l�esprit des eccl�siastiques, n�aurait pas eu de prise sur le uulgum. Th�se rationalisante et r�ductrice, � voire r�visionniste ? � � laquelle nous ne souscrivons pas, tout en la prenant en consid�ration, � titre de t�moignage sur l�air du temps qu�il fait en ce bas-monde. Que le pouvoir religieux et politique se soient empar�s des peurs populaires, � base de superstition, pour asseoir un pouvoir en �quilibre dans un monde en transformation, nous ne le nions pas. Jean Delumeau sur qui nous nous appuyons ne dit pas autre chose. Et c�est le m�me processus que nous relevons dans la soci�t� contemporaine, o� l�imaginaire est pris en otage pour les m�mes raisons. Mais cela ne saurait tout expliquer, et surtout pas, en particulier, la permanence de la Peur dans l�histoire de l�humanit�, sa propension constante � se projeter sur des boucs �missaires, comment la peur est surmont�e, et sur quoi elle d�bouche, une fois vaincue. Constance et m�tamorphoses des r�actions � la peurInutile ici encore de se plonger dans les ouvrages sp�cialis�s pour savoir ce qui s�en dit : la presse � grand tirage relaie largement le discours sur la peur, en n�h�sitant pas � faire appel � l��lite �rudite ! Faut-il que l�angoisse soit bien grande, et le besoin de se r�assurer ! � Une s�rie d�interviews, de l�historien G. Duby sur ��l�origine de nos peurs�� publi�s par l�Express, au mois de mars 1994, montre, si l�en �tait encore besoin, que le sujet est d�une br�lante actualit�, et aussi le besoin de replonger aux sources de l�histoire pour y trouver des rep�res. Pointe en filigrane un message rassurant : si au cours de son histoire l�Homme a connu des peurs, au moins aussi terribles que celles d�aujourd�hui, l�humanit� en est sortie � chaque fois revigor�e, pourquoi pas aujourd�hui ? Pourquoi pas par les m�mes moyens ? Mais lesquels ? scande une foule avide de conna�tre la solution �� son malheur. � On se souviendra alors avec int�r�t que le mill�narisme fut l�origine et l�occasion de pers�cutions dont les victimes remplirent le r�le du bouc �missaire qui rend par son sacrifice coh�sion et paix � la communaut�. Les peurs mill�naristes qui animent le XXe si�cle finissant pourraient porter en leur sein la m�me soif de sang et de meurtre, que celles qui ont marqu� l�histoire dans ses grandes p�riodes de mutation. Le bouc �missaire poss�de des qualit�s particuli�res qui le destine � sa fonction. Nous traiterons de la pers�cution des sorci�res, mais nous aurions tout aussi bien pu aborder celle des Juifs. Pour m�moire, la bible de l�Inquisition, le Marteau des Sorci�res, para�t en 1486. L�expulsion des Juifs d�Espagne se produit en 1492. Facile � retenir... Christophe Colomb... la D�couverte de l�Am�rique. Les tendances expansionnistes de l�Occident chr�tien ont pr�f�r� retenir ce dernier �v�nement dans les manuels d�histoire, au d�triment de l�autre. Honte ou faille de la m�moire ? Quoi qu�il en soit, c�est une faille dans l��difice de la conscience. En examinant les documents que nous avons choisi de traiter, on pourra constater que la peur de l�autre, de l��tranger, du diff�rent reste une dominante. Qu�il s�agisse des ��bandes�� de J. L. Debr�, ou de pr�server ��nos marches�� de l�Est, le lit est pr�t des valeurs � celles auxquelles se r�f�re le Ministre de l�Int�rieur[27], sans doute � qui loin d��tre �fragilis�es� comme il le pr�tend, ne font que prendre force et vigueur, aliment�es par les peurs de plus en plus nombreuses. (Consciemment manipul�e par le discours d�une �lite[28], certes, mais la peur a-t-elle besoin de �a ?) N�a-t-on pas plut�t l�impression que l�apport des la technique ayant fait reculer les fronti�res du malheur et de l�impr�visible, on s�emploie aujourd�hui � compenser l�absence de peurs r�elles par d�autres imaginaires ? N�est-il pas �trange qu�au d�but du deuxi�me mill�naire, la peur de la contamination par le virus de la peste ait �t� le revers synchrone de la peur du Juif, alors qu�aujourd�hui le sida trouverait ses v�hicules favoris chez les homosexuels et les Africains, les Br�siliennes, et autres boucs �missaires potentiels ? �trangers, marginaux de tous les pays, m�fiez-vous ! � Quelles sont les constantes que l�on peut entrevoir entre peurs archa�ques et peurs contemporaines ? �L�influence��, euph�misme souvent utilis� pour ne pas dire ��contamination�� : de l�un � l�autre, le glissement est facile, et le d�rapage ais�. Elle est v�hicul�e par une image-affect. Avec l�apport du progr�s et de l�outil technique, son impact est donc d�cupl�. � Permanence de l�affect et ambivalence : la peur est ins�parable du progr�s. Les barri�res de protection, la volont� de ma�trise n�y fait rien. De nouvelles br�ches s�ouvrent dans les remparts �rig�s par la toute-puissance : quand une maladie grave r�gresse, jugul�e par les d�couvertes m�dicales, une autre surgit. On d�couvre soudain, contre toute attente, qu�un vaccin peut n��tre pas inoffensif. Les mesures tr�s sophistiqu�es de protection dans les centrales nucl�aires g�n�rent de nouveaux dangers[29] Comme si continuait � vivre, hors de la conscience des hommes, et contre leur volont�, un mouvement souterrain moteur des heurs et malheurs de l�humanit�. � ��La peste... Elle vint d�Asie par la route de la soie. Voyez-vous, l��pid�mie, cette catastrophe, est donc aussi l�un des effets du progr�s, de la croissance.��[30] La peste en dessous de soi... Sous la soie... la peste ! � La repr�sentation, par les quelques traits qu�elle utilise, draine une totalit�, de la m�me mani�re qu�il arrive, dans la journ�e, qu�une sensation, une �motion, un mot ram�ne � la surface un r�ve toute entier, que l�on croyait oubli�. Les associations que nous avons faite dans le d�cryptage des diff�rents documents montre qu�une certaine repr�sentation de la femme appelle forc�ment son compl�mentaire masculin, aux qualit�s exactement d�finies par la pr�sence d�un certain type de f�minin. De m�me, un pr� verdoyant parcouru par une femme enceinte enrichi de quelques ingr�dients suppl�mentaires ne manque pas d��voquer la f�licit� d�un paradis perdu. L�incontournable dialectique de l�image s�imprime en filigrane, que nous retrouverons bient�t sous d�autres traits plus anciens. � En effet, une soci�t� qui focalise sa peur devant la nouveaut�, l��trange, l��tranger, l�autre et se polarise sur une morale de la propret�, de la s�curit� n�invente rien : elle reproduit un tr�s ancien sch�ma que l�on retrouve dans les cultes les plus archa�ques vou�s � une divinit� pourvoyeuse des pires fl�aux. Sur l�espace laiss� vacant par la religion officielle, le consensus. Mais on observe des engouements collectifs rappelant par quelques traits ceux des religions naissantes. � Ces quelques �l�ments relev�s laissent supposer que l�impact dans la r�alit� objective pourrait, alors largement d�passer l�objectif avou�. Certes les publicitaires savent qu�ils touchent � une structure tr�s profonde de l�humain, nous le verrons plus loin. Mais au-del� de tous les objectifs explicites ou non, volontairement cibl�s ou involontairement atteints, se dessine une finalit� de l�objet image, que les dieux ni les hommes ne sauraient contrarier. C�est ce que nous allons essayer de montrer au cours d�un parcours au fil du temps, � rebours, avec premi�re halte quelque vingt-sept si�cles en arri�re, � la rencontre de l��trang�re. � Catherine Barb�, Paris 1996 � Suite de l'�tude : Aux sources du Mythe, la qu�te � Le mythe de M�d�e �
[1] � Voir en Annexe. [2] � Philippe Roqueplo, directeur de recherches au CNRS, in L�Histoire, n�138, p.21, note 4. [3] � Voir en Annexe. [4] � "Filles de pub", Anne Magnien, Le premier magazine, n�14, juin 1995. [5] � Le Monde du mardi 1er mars 1994. [6] � Voir les nombreux articles cit�s pendant cette p�riode, relatifs aux mouvements, � la fracture et � l�immobilisme sociaux. [7] � Eur�ka, novembre 1995, n�1, ��Hommes et femmes, nos diff�rences cach�es��. [8] � Ibid. [9] � ��Filles de pub��, voir note 59. [10] � Cette s�rie de publicit�s pour la 106 permet d�approcher l�essentiel caract�re dialectique de l�image : la repr�sentation de la femme au revolver appelle celle d�un masculin ; d�une part son mari qu�on imagine immanquablement ratapenade, le petit doigt sur la couture du pantalon, qu�il s�est repass� lui-m�me, dormant dans la baignoire ou dans la niche du chien. C�est d�ailleurs celui que les publicitaires ont choisi de pr�senter dans la derni�re mouture, ou il a n�anmoins encore le courage de braver l�interdit... Attendons la suivante ! D�autre part et dialectiquement, ainsi que conclut l�article cit� : la femme 106 est un homme, i.e. elle poss�de les qualit�s du masculin qui font d�faut � sa moiti�. [11] � In Mensuel du Diner�s club, juin 1995, p.31. [12] � Ibid., p.28. [13] � Voir le chapitre consacr� � M�lusine en troisi�me partie. [14] � CX = coefficient de p�n�tration dans l�air. [15] � Cf. reportage sur l�utilisation des noirs dans la publicit� en Afrique du sud depuis la fin de l�Apartheid, diffus� dans Culture Pub, en juillet 1995. [16] � De tels d�placements ne sont pas rares : par exemple H�cate aux trois visages est aussi repr�sent�es munies de trois paires de bras, soit l�un soit l�autre, soit les deux ensemble. Nous verrons dans d�autres exemples que l�accent mis sur le regard, accompagn� d�accessoires, g�n�ralement des armes. [17] � Le mannequin vedette de cette publicit� est Grace Jones. Or l�artiste, aux allures androgynes, a �t� poursuivie longtemps d�une malsonnante rumeur, qui la faisait transsexuelle. Puis, une presse sp�cialis�e a largement exploit� une liaison avec le tr�s m�le Schwarzenegger. [18] � Pierre Thullier, sp�cialiste de futurologie, enseigne l�histoire et la philosophie des sciences ; in L�Histoire, n�125, septembre 1989. [19] � Voir en Annexe. [20] � Nouvel Observateur, 19-25 avril 1990. [21] � Voir en Annexe. [22] � La dissection des cadavres est � la base des progr�s en biologie ��science du vivant��, en m�decine et � l�origine de la psychanalyse, faite par Freud � partir d�un mod�le de type biologique. On peut s�interroger sur la finalit� de sciences initi�es dans l�observation de la mati�re morte. [23] � "Au secours, la Chiracquie ! La France, petit royaume obsol�te", Courrier international, du 12 au 18 octobre 1995. [24] � Le Monde du jeudi 24 mars 1994. [25] � L�Express du 17 au 23 mai 1994. [26] � Voir en Annexe, ��De l�An Mil � l�An 2000��. [27] � C�est moi qui souligne. [28] � Renvoie � la th�se de J. Delumeau. [29] � Voir en Annexe. [30] � L�Express, 24 mars 1994.
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