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lundi 25 janvier 2016
Les accompagnateurs d’enfants en détresse sont souvent confrontés à des dysfonctionnements des acteurs institutionnels, police, justice, acteurs de l’Aide Sociale à l’Enfance. Or, dénoncer ces dysfonctionnements revient à devoir affronter des mesures de rétorsion et des menaces professionnelles.
Ces dysfonctionnements se perpétuent, accentuant la toute puissance de l’ASE et des experts mal formés.
Pourtant un juge ose prendre la parole et lancer une alerte.
À propos du système de protection de l’enfance, voici ce qu’il dit :
« C’est aussi un système qui, sous des apparences trompeuses, ne fonctionne pas bien, et dans lequel, bien que la protection soit pourtant judiciaire, bien des règles, d’abord légales, ne sont pas respectées par les professionnels, avec, pour corollaire inéluctable, le non-respect de certains droits des individus, et, au-delà, un travail auprès des familles moins efficace qu’il ne pourrait l’être. »
Parlant des professionnels de l’action sociale :
« Le risque est en permanence de voir apparaître dans les dossiers des analyses hâtives, des avis trop rapidement avancés sur des parents et des mineurs, qui conduisent forcément à des réactions légitimes de méfiance ou de rejet de leur part, et à des décisions inappropriées et peu efficaces car motivées par des arguments non convaincants pour les intéressés. Il faut donc à chaque étape chercher comment réduire ce risque de subjectivité et d’erreur. »
Puis il aborde la question de la toute puissance des acteurs institutionnels :
« Et puis, il faut l’admettre, cette absence de référence à des règles extérieures a bien arrangé les professionnels pendant des décennies. Se préserver du droit pour s’en tenir au fait est un moyen très efficace de faire passer sa vision de la situation sans rencontrer d’obstacle insurmontable, en s’abritant derrière cette notion à géométrie variable et en soi vide de sens qu’est « l’intérêt de l’enfant ». Il suffit d’entendre, encore parfois aujourd’hui, ce qui se murmure sur la présence des avocats qui viendraient attiser les conflits alors que tout, affirme-t-on, doit être négocié entre les intéressés, pour comprendre combien il doit être difficile pour certains d’admettre qu’il existe des limites infranchissables à l’arbitraire et au libre choix des pratiques. »
Le plaidoyer est sans concession et, c’est un juge qui alerte.
La lecture de son livre est recommandée :
Voir en ligne : Pédocriminalité