n zoologue passionné, homme hors du commun consacra sa vie et ses recherches à traquer les bêtes maudites et à les extirper hors du ghetto du rationalisme… Bernard Heuvelmans créa la crypto zoologie, sciences des espèces animales cachées.
Mais le voile est posé aussi sur des faits dont l’Homme est porteur.
« Pourquoi cette répugnance générale à traiter d’un sujet mystérieux entre tous ? L’inconnu aurait-il
cessé d’être le terrain d’investigation de la science ? ».
In Planète n° 24, septembre/octobre 1964, p. 69 : « Comment j’ai vaincu le serpent de mer ? », Bernard Heuvelmans.
Bernard Heuvelmans - Courte Biographie
Né le 10 octobre 1916 au Havre.
Originaire de Belgique.
Etudes supérieures à l'Université Libre de Bruxelles.
A l'âge de 23 ans, il obtient le titre de docteur ès Sciences zoologiques.
Sa thèse est consacrée à l'étude de la dentition de l'Oryctérope (Orycteropus afer), un mammifère
africain très particulier, seul représentant de l'ordre des Tubulidentés.
Il publiera de nombreux travaux scientifiques notamment dans le bulletin du Musée royal d'Histoire
naturelle de Belgique. Mais ses intérêts ne s'arrêtent pas à sa vocation zoologique; humaniste au
sens large, il publiera deux ouvrages à la fin de la guerre : L'homme parmi les Etoiles (1944) et
L'Homme au Creux de l'Atome (1943).
Installé à Paris et plus particulièrement au Vésinet dès 1947, il sera comédien, musicien de
jazz (De la Bamboula au Be-bop, 1949), écrivain (Le Secret des Parques en trois volumes,
La Prolongation de la Vie, La Suppression de la Mort, Le Rajeunissement, 1951 à 1952).
Il traduira de nombreux ouvrages scientifiques dont le Monde secret des Animaux du
Dr Maurice Burton, réédité par la suite en sept volumes sous le titre Encyclopédie du Monde animal.
Dès 1948, il est attiré par les énigmes que posent les animaux encore inconnus de la Science,
ceux dont l'existence n'est pas encore établie sur des preuves concrètes indiscutables, mais repose sur
des indices, des témoignages, des légendes, des traces, des fragments de dépouilles, voire des photos
ambiguës. Après cinq années de recherche, il publie en 1955 Sur la Piste des Bêtes ignorées, édité en
plusieurs langues et vendu à plus d'un million d'exemplaires. C'est là qu'il pose les bases d'une
nouvelle discipline scientifique, la cryptozoologie ou « science des animaux cachés ».
« Il a toujours été question dans le monde d'animaux, voire d'hommes sauvages et velus, récupérés par
la légende et dont on ne sait pas trop s'ils existent ou non. Pensez au monstre du Loch Ness,
au Bigfoot californien et autres Yétis. Aux yeux du grand public, mais aussi de bon nombre de
scientifiques, l'existence de ces monstres n'est pas fondée sur des preuves matérielles indiscutables. »
(Sur la piste des bêtes ignorées 1955)
Puis, suivront en 1958 Dans le Sillage des Monstres marins, Tome 1 : le Kraken et le Poulpe colossal,
en 1965 le Tome 2 : Le Grand Serpent-de-Mer, en 1974 avec son collègue soviétique Boris F. Porchnev,
L'Homme de Néanderthal est toujours vivant où il raconte dans quelles circonstances très particulières
il découvrit un Hominidé inconnu qu'il nommera Homo pongoïdes (homme à aspect de singe anthropoïde) ;
puis en 1978 Le Derniers Dragons d'Afrique et en 1980 La Bête humaine d'Afrique. Pendant toutes ces
années, il voyage à travers l'Afrique, l'Europe, les Amériques et l'Indonésie à la recherche d'indices,
mais aussi pour photographier d'innombrables espèces animales. Correspondant de nombreuses sociétés
d’histoire naturelle, depuis celle de Bombay jusqu’à celle de Guatemala, il est tenu, dès ces époques,
à l’Est comme à l’Ouest pour le plus grand spécialiste de l’Homme-des-neiges. Dans un article paru dans
la revue Planète, N° 24 de septembre 1965, il expose les éléments principaux de sa méthode de recherche
documentaire à propos du serpent de mer. Il préconise l’usage de l’informatique et des mathématique pour
résoudre les problèmes biologiques, comme ceux de l’évolution et, plus particulièrement, celui de nos
origines.
Très tôt il dit avoir voulu « consacrer une étude approfondie au serpent de mer, à l'abominable homme
des neiges, au monstre du Loch Ness ou à tutti quanti relevait de la provocation… Quant à moi pourtant,
en dépit de mon état de zoologue professionnel et de mes titres universitaires, je rêvais de délivrer
toutes ces bêtes maudites du ghetto dans lequel on les avait indûment enfermées, et de les faire
accueillir dans le bercail de la zoologie… »
En 1990, il est nommé membre d'honneur de l'Association cryptozoologique de Russie. Dès 1995,
les éditions Kegan Paul International commencent la publication en anglais des œuvres complètes de
cryptozoologie de Bernard Heuvelmans (10 volumes). Au bout de plus de quarante années de recherches
opiniâtres et ininterrompues, après avoir publié une demi-douzaine de gros ouvrages, dont certains,
traduits dans une dizaine de langues, sont devenus des classiques, Bernard Heuvelmans a pu dresser un
bilan significatif. Pour lui, pas moins de cent cinquante formes animales « cachées » mais néanmoins
repérées et signalées attendent aujourd'hui d'être démasquées.
Il reçoit le prix Gabriel Peters (Science Fantastique) de l'Université de Hambourg, en 1997,
il est âgé de 80 ans.
En 1999, Bernard Heuvelmans dépose l'ensemble de sa documentation et de ses archives au Musée cantonal
de zoologie de Lausanne comme il s’y était engagé en 1987.
Actuellement de nombreux sites lui sont consacrés dans le monde. Celui du Musée cantonal de zoologie de
Lausanne (http://www.zoologie.vd.ch/7_Cryptozoologie/CrH.htm) lui accorde une place de choix.
Au-delà de l'œuvre colossale de ce chercheur, il est possible d'affirmer que la zoologie
n'est pas la seule discipline scientifique à avoir créer ses damnés. Les sciences humaines, pour ne
citer que ce que je connais, ont largement occulté les faits et phénomènes qui dérangeaient les
classements établis et les théories du moment. Par exemple, que sait-on des phénomènes physique du mysticisme ?
A-t-on exploré les mécanismes psychiques qui entrent en jeu dans les cas de guérison ? Que sait-on des états de conscience modifiés, de la transe...
La liste est longue des faits qui ne cadrent pas ! Alors emboîtant le pas à Bernard Heuvelmans, on pourrait créer une cryptoanthropologie.
Illel Kieser, le 03/03/2001