Aux sources des peurs, le mythe
Catherine Barb�
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Il n'�chappe � personne que nos soci�t�s vivent une
grande mutation.
Un � un les anciens id�aux s'effritent, les �lites d�voilent leur ombre, les religions r�v�lent leurs vis�es
h�g�moniques, une nation qui incarnait l'id�al de la libert� nous d�voile
ses ambitions imp�riales... Partout la
nostalgie ou la peur servent de trame de fond pour nous pr�dire un sombre horizon.
Rien de plus facile alors que de profiter du d�sarroi environnant pour laisser se propager des valeurs r�put�es
fiables, d'ordre, de stabilit� et de s�curit�. Comme si nous �tions en train de quitter un Paradis et qu'il faille absolument emporter
avec nous la
nostalgie pour seul bagage !
C'est vrai, la science n'a pas de r�ponse. Et quand sa logique se perd dans ce monde fou, en qu�te de solutions concr�tes, la voil�
qui r�v�le aussi ses faiblesses, ses
impuissances. Et si nos savants eux-m�mes n'ont pas de r�ponse, force nous
est de constater qu'ils n'�chappent pas � la volont� � de bien faire �.
Faut-il prier, invoquer les dieux ? Mais lesquels auraient assez prouv� leur amour de l'humanit� pour nous montrer des mains
vierges de sang ?
L'humanit� a d�j� travers� de tels moments mais les le�ons de l'Histoire ne nous servent pas. Comme si une r�alit� diff�rente,
�trange chercher � se d�couvrir tout en �chappant � nos yeux anxieux. Comme si aucun concept ne pouvait englober ou d�finir
ces nouvelles donn�es du monde. Et si cela s'exprimait ailleurs et autrement, par des voies autres que celles que notre Raison
ou notre Foi auraient d�j� balis�es ? Et si tout cela �tait d�j� �crit, comme si nous nous trouvions � devoir vivre �ternellement ce
qui l'aurait �t� ? Que faire alors du libre arbitre, de la Conscience ?
Depuis quatre si�cles ces notions ne sont plus conciliables. Dieu ne dicte plus sa loi, sauf � quelques illumin�s. Mais ce n'est
pas forc�ment la loi d'un dieu qui est �crite dans les mythes et les l�gendes ou qui nous parle � travers les r�ves. Dieu ne
s'occupe plus de cela et il ne s'agit que d'un bien de l'humanit�, que nous aurions longuement d�laiss�.
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