L’enfant victime innocente subit et, vicitme d’un crime, il ne peut rien faire que guetter pour s’arracher une maigre portion de qui�tude dans laquelle, pas � pas il construira sa vie. Le texte de Rolland est �difiant. Le r�le des parents, en plus de leurs devoirs mat�riels, nourriciers, est d’assurer � leur enfant la meilleure transition possible de l’�tat d’inconscience � celui de la conscience. �veiller la conscience de l’enfant c’est autant lui transmettre un savoir qu’une morale. La finalit� de cette transmission est de permettre � l’enfant de savoir puiser dans ses propres ressources quand sera venu le temps du grand sevrage, celui de l’�lan d�finitif vers l’�tat adulte. � ce moment, les parents seront pass�s du statut de personnage de chair � celui de symbole. Le nouvel adulte pourra puiser dans son propre patrimoine psychique l’�nergie dont il aura besoin pour accomplir les t�ches qu’il se sera assign� en toute libert� de conscience.
Plus loin que cela, c’est la capacit� de faire confiance qui est l�s�e. Non pas faire confiance � un tiers mais � la vie en soi. Les parents ignorent qu’ils sont aussi porteurs d’une image du monde dont l’enfant a besoin pour aller vers la vie, avec toutes ses ressources. Ce sont les parents qui, par leur pr�sence bienveillante, permettent � l’enfant d’�lever ses espoirs vers le monde des autres.
L’enfant victime, s’il reste port� par ses instincts, ce qui lui assure une apparence de vie ’normale’, ne peut disposer librement de cette formidable potentialit� qu’est la confiance en soi, nourrie et entretenue par les parents, accompagnateurs attentifs des premiers temps de la vie.
Voil� pourquoi, aussi, ce que la r�silience semble laisser para�tre, n’est que cosm�tique. Et si l’on se contente de ces apparences pour dire que la blessure est caut�ris�e, on commet une grave imposture.
Malheureusement, notre soci�t� mat�rialiste et h�doniste se satisfait volontiers de ces belles apparences, pourvu qu’elles soient sauves.