Le sphinx était donc la Sphinge ? Je n’en savais rien et cette féminisation -toujours animalière !- donne au mythe une dimension dont vous tirez habilement parti. Le songe de Muhammad -pardon, son voyage nocturne- se trouve ainsi inscrit et dans une tradition, et dans un milieu spécifique, et dans l’immémorial voisinage de l’homme et de la bête, du paradis et de l’enfer, de l’innocence et de la connaissance... Le personnage y gagne en densité humaine.
L’analyse des mythes, si elle détruit la légende, établit la libre circulation -à travers l’espace et le temps- d’une sève souterraine, riche d’un vécu complexe, contradictoire où nous n’en finissons pas de nous reconnaître.
Voilà qui nous enseigne que, si nos inconscients nous séparent, leur décryptage peut nous rapprocher.
Merci, Illel Kieser