Le site Irpecor publie un article de Benoit Lesage sur l’histoire des danses-thérapies.
L’auteur nous dit comment "le développement de la danse-thérapie proprement dite date des années quarante et s’intrique au début avec l’histoire de la danse moderne".
Si l’explication paraît intéressante et complète, on ne comprend pas pourquoi il est question de danse-thérapie.
Pourquoi, chez certains, ce rabattage sur La Thérapie comme si la conclusion "thérapie" était incontournable. À partir de "Mary Wigman (1886-1973) qui définissait son art comme danse d’expression et voyait la danse comme langage artistique, qui cherche à rendre visible des images encore invisibles", la filiation se situe d’abord sur la manière dont de nombreux artistes ont cherché à "rendre visible" la langue des images intérieures. Ce que Hélène Massé a cherché dans sa danse et ses chorégraphies.
Que cela s’applique ensuite à des personnes en difficulté est tout à fait logique.
Si nous revenons à la racine : la faculté de l’entité humaine de communiquer par la langue des images, la danse, comme outil d’expression non mentale, n’est pas seule concernée. Ce sont tous les outils qui permettent à un moment ou à un autre d’accéder aux images intérieures que l’intellectualisme forcené masque et dévoie. Et cela Jung l’avait parfaitement compris.
Par contre, si nous accordons une certaine attention aux "méditations" ou aux exercices spirituels ainsi qu’aux arts dits martiaux, nous découvrons que la filiation est bien plus pertinente et "naturelle". De ce point de vue la psychologie et ses filles "thérapies" sont très en retard. Il faudra bien à un moment ou un autre que nous réalisions enfin que nos psychologies modernes sont primaires et pitoyablement pauvres. Il existe, dans le patrimoine de l’humanité des archives innombrables qui nous dévoilent une écoute de l’humain de manière extraordinairement pertinente. Mais pour cela il faudrait vaincre des préjugés féroces selon lesquels ce qui appartient à la mystique est impropre à servir la connaissance psychologique. La science n’a pas vaincu sa méfiance à l’égard du sacré. Quant aux psychologues et aux sociologues ils croient demeurer dans le droit fil de la science en faisant des compilations statistiques, ce qui réduit la dimension unique et globale de l’être humain à une moyenne et les différences à des écarts-types. Il manque encore une vision globale de l’être humain qui complèterait judicieusement le morcellement atomisant du chiffre. À partir de là le clivage corps/psyché apparaîtrait vraiment comme un archaïsme, une représentation un peu rustre que la science actuelle s’offre pour tenter d’expliquer certains mystères de l’âme. La division corps/psyché n’est qu’un paramètre, sans réalité au plan humain.