On croyait ces affirmations d�finitivement bannies du monde scientifique, pourtant, il semble bien que le mat�rialisme scientifique reprend du poil.
L’affirmation remplit la une de The Independent�: James Watson, biologiste et g�n�ticien r�compens� en 1962 par le prix Nobel pour avoir explicit� la structure en double h�lice de l’ADN, estime que "les politiques d’aide � l’Afrique noire ne peuvent pas fonctionner car elles reposent sur l’id�e que les Noirs sont aussi intelligents que nous�; or toutes les donn�es prouvent le contraire".
Le quotidien britannique de gauche rappelle que Watson, 79 ans, qui � la t�te d’un grand institut de recherche aux Etats-Unis, est connu dans le milieu scientifique pour ses positions sexistes et �galement pour ses convictions scientifiques positivistes - du genre, "la ’b�tise’ pourra sous peu �tre gu�rie" ou "dans les dix ans � venir, on trouvera les g�nes responsables de la diff�rence d’intelligence entre les �tres humains", ou encore "gr�ce � la g�n�tique, on pourra bient�t rendre toutes les femmes jolies, ce qui sera vraiment super".
Le journal rappelle �videmment que les preuves scientifiques que brandit Watson sont tout sauf incontestables. La litt�rature scientifique exposant des arguments en faveur d’une inf�riorit� raciale des Noirs est abondante.
En r�gle g�n�rale, elle repose sur des tests de QI dont on ne sait jamais ce qu’ils mesurent exactement, entre influence du milieu, �ducation, pr�jug�s sociaux, capacit�s personnelles. Dans un ouvrage limpide, The Mismeasure of Man (1981) [La mauvaise mesure de l’homme], le grand chercheur Stephen Jay Gould montrait d’ailleurs comment ces m�thodes sont biais�es et peu scientifiques.
La nouveaut�, lanc�e en 1994 avec l’ouvrage pol�mique The Bell Curve, est que certains cherchent ouvertement dans la g�n�tique une explication scientifique soutenant leurs th�ses racistes, commente The Independent, pour qui les commentaires de Watson "rappellent � tous le genre d’attitudes ou de convictions qui existent parfois encore au plus haut niveau des instances scientifiques mondiales".
Il est probable que les m�mes experts nous affirmeront bient�t qu’il est possible d’extraire de chacun le g�ne de la criminalit�...