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dimanche 21 octobre 2007
On croyait ces affirmations définitivement bannies du monde scientifique, pourtant, il semble bien que le matérialisme scientifique reprend du poil.
L’affirmation remplit la une de The Independent : James Watson, biologiste et généticien récompensé en 1962 par le prix Nobel pour avoir explicité la structure en double hélice de l’ADN, estime que « les politiques d’aide à l’Afrique noire ne peuvent pas fonctionner car elles reposent sur l’idée que les Noirs sont aussi intelligents que nous ; or toutes les données prouvent le contraire ».
Le quotidien britannique de gauche rappelle que Watson, 79 ans, qui à la tête d’un grand institut de recherche aux Etats-Unis, est connu dans le milieu scientifique pour ses positions sexistes et également pour ses convictions scientifiques positivistes - du genre, « la ’bêtise’ pourra sous peu être guérie » ou « dans les dix ans à venir, on trouvera les gènes responsables de la différence d’intelligence entre les êtres humains », ou encore « grâce à la génétique, on pourra bientôt rendre toutes les femmes jolies, ce qui sera vraiment super ».
Le journal rappelle évidemment que les preuves scientifiques que brandit Watson sont tout sauf incontestables.
La littérature scientifique exposant des arguments en faveur d’une infériorité raciale des Noirs est abondante.
En règle générale, elle repose sur des tests de QI dont on ne sait jamais ce qu’ils mesurent exactement, entre influence du milieu, éducation, préjugés sociaux, capacités personnelles. Dans un ouvrage limpide, The Mismeasure of Man (1981) [La mauvaise mesure de l’homme], le grand chercheur Stephen Jay Gould montrait d’ailleurs comment ces méthodes sont biaisées et peu scientifiques.
La nouveauté, lancée en 1994 avec l’ouvrage polémique The Bell Curve, est que certains cherchent ouvertement dans la génétique une explication scientifique soutenant leurs thèses racistes, commente The Independent, pour qui les commentaires de Watson « rappellent à tous le genre d’attitudes ou de convictions qui existent parfois encore au plus haut niveau des instances scientifiques mondiales ».
Il est probable que les mêmes experts nous affirmeront bientôt qu’il est possible d’extraire de chacun le gène de la criminalité...
Voir en ligne : AficaMaat
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