[Hommes et Faits]

Le discours inacceptable de Sarkozy

dimanche 21 octobre 2007

Le discours africain de Nicolas Sarkozy a suscit� de nombreuses r�actions dans le monde mais surtout en Afrique. En France, derni�rement Bernard Henri Levy s’est violement insurg� contre les contenu raciste de ce disours mais il s’en est pris surtout au porte plume de Sarkozy, le sieur Henri Guaino qui pr�tend faire de l’Anthropologie... � la mode de Monsieur Jourdain.

M�me si les th�ses �nonc�es par Sarkozy ne semble pas �veiller beaucoup d’�chos, en dehors de quelques cercles d’avertis, il sera lourd de cons�quences dont notre cher pr�sident ne mesure pas l’ampleur. On n’humilie pas ainsi un continent sans qu’un un jour ou l’autre, il faille rendre des comptes.

Nous recommandons au lecteur francophone de lire la r�ponse de Boubacar Boris Diop au discours de Sarkozy.

��La br�ve visite de Nicolas Sarkozy au S�n�gal aurait pu passer inaper�ue�: elle lui a au contraire servi de pr�texte � un discours inacceptable, que jamais il n’aurait os� tenir hors du pr�-carr�, devant le plus insignifiant de ses pairs. En Tunisie et en Alg�rie, il a bien compris qu’il ne lui serait pas permis de se comporter comme en pays conquis. Il n’a d’ailleurs pas eu droit aau Maghreb � l’accueil populaire, folklorique � souhait et d�gradant, qui lui a �t� r�serv� � Dakar. Dans cette atmosph�re rappelant le temps des commandants de cercle, il a prononc� une sorte de discours sur l’�tat de l’Union... fran�aise, sans m�me qu’on puisse lui reprocher de s’�tre tromp� d’�poque. Car il ne faut pas s’y laisser prendre�: bien qu’il ait pr�tendu s’adresser � l’Afrique enti�re, Sarkozy n’est pas na�f au point de s’imaginer que la voix de son pays porte aussi loin que Johannesburg, Mombasa ou Maputo. Si les intellectuels de cette partie du continent ont, pour une fois, pr�t� attention aux propos d’un pr�sident fran�ais, c’est parce qu’on leur en avait pr�alablement r�sum� le contenu. Depuis quelques jours, ils le d�couvrent par eux-m�mes avec stup�faction en m�me temps que les r�alit�s de la Fran�afrique.

On comprend leur col�re�: m�me dans les pays francophones o� on croyait avoir touch� le fond depuis longtemps, tout le monde est d’avis que cette fois-ci la mesure est comble.

Etre un chef d’Etat relativement jeune et inexp�riment� ne donne � personne le droit d’�tre aussi pu�ril. Lorsqu’on dirige un pays important, on ne peut pousser trop loin le jeu du “moi-je-ne-suis-pas-comme-les-autres”. Ce manque d’humilit� d’un homme que l’on dirait encore choqu� d’avoir si ais�ment atteint son but l’a amen� � aligner, devant un auditoire particuli�rement averti, les plus d�solants clich�s de l’ethnologie coloniale du dix-neuvi�me si�cle. La science politique s’int�ressera peut-�tre un jour � ce cas de figure unique�: un pr�sident �tranger faisant, du haut de son m�tre soixante quatre, le proc�s de tous les habitants d’un continent, somm�s d’oser enfin s’�loigner de la nature, pour entrer dans l’histoire humaine et s’inventer un destin. Remises au go�t du jour par des auteurs fran�ais surtout soucieux de flatter la n�grophobie ambiante, ces th�ses servent � conforter une lecture r�visionniste de la colonisation, du g�nocide des Tutsi du Rwanda et de la Traite n�gri�re. La phrase “Ce sont des Africains qui ont vendu aux n�griers d’autres Africains” est d’une colossale ineptie, elle est tout simplement indigne d’un pr�sident de la R�publique.�� Lire la suite

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