La vie n’est pas un long fleuve tranquille : en témoignent deux vieilles dames en fin de parcours qui vivent la juxtaposition, l’enchevêtrement, l’empilement de temps multiples qui font leur durée et leur appartenance à l’Histoire.
Le concept d’Art brut a été inventé en 1945 par le peintre français Jean Dubuffet pour qualifier les productions réalisées par des non-professionnels. Un anonyme demeure l’emblême de ce courant étrange, le facteur Cheval.
Gouloussa vient de réaliser un album formidable sur le plan de la création musicale et de la mélodie recherchée où le violent donne la réplique au mandole sur un fond d’une belle fusion entre le terroir et le chaâbi, cette musique populaire transportée dans les gènes depuis la Kabylie pour naître dans la Casbah d’Alger.
L’allongement sensible de la durée de vie pose déjà de nombreux problèmes, notamment dans l’appréhension que nous avons des catégories d’âge, figées depuis des siècles. A partir d’un recueil de conférences, d’un roman et d’un documentaire télévisé, l’auteur analyse quelques uns de ces problèmes.
Nous utiliserons les chroniques en prenant en compte les risques d’erreur et de confusion qui rendent nécessaire une lecture critique : ainsi, par exemple, on a confondu l’apparition des premiers hommes sur terre avec l’apparition des premiers incas. Notre analyse se base sur le fait que les dieux ou divinités préhispaniques étaient vus et représentés comme des forces ou des énergies qui favorisaient la fécondité et la reproduction de tout ce qui existait dans le monde. Ce concept fut interprété par les espagnols depuis le point de vue judéo-chrétien, en leur attribuant le rôle de créateurs du monde et de l’humanité.
On doit à Evhémère une imposante cosmogonie qui expliquait la genèse des Dieux sur des bases psychologiques. Probable précurseur de nos experts contemporains, selon lui, tout pouvait s’expliquer et la formidable doctrine qu’il élabora eut d’amples succès. L’evhémèrisme connaît de nombreux adeptes contemporains. Même s’il s’agit d’une adhésion inconsciente et involontaire, la volonté de tout expliquer est un des grands mythes de notre histoire.
La persistance dans le psychisme de l’adulte de formes de pensée irrationnelles n’implique nullement que ce domaine de la vie mentale doive échapper à toute loi. Déjà des travaux nombreux et célèbres ont prouvé que la manière dont l’enfant se représente le monde, si elfe n’est pas logique, n’en est pas moins déterminée. L’irrationnel a ses lois, et ceci doit être vrai pour l’adulte comme pour l’enfant.
Maryse Choisy fut, durant plus de 20 ans, l’animatrice d’un vaste mouvement de refondation des représentations du monde moderne. Créatrice et animatice de la revue Psyché, elle tenta de réunir dans un même ensemble des chercheurs, des physiciens, des psychanalystes, des théologiens, des philosophes. Las, ses tentatives s’échouèrent sur la grève aride des particularismes et des egos. La réflexion qu’elle suscita n’eut, apparemment, pas de suite. Pourtant, nous devrions la relire car son message est encore porteur d’un futur, au moment où nul philosophie ne s’avère en mesure d’englober dans une même cohérence les drames de la planète.
La psychanalyse fut une véritable aventure à l’aube du XXe siècle, mais elle ne sut pas suivre l’évolution qui agita ce siècle. Les successeurs de Freud s’enfermèrent dans une idéologie rigide et dans un dogmatisme sectaire voire féroce. Cela dura un temps. Désormais la psychanalyse est une coque vide.
De manière insidieuse mais imperturbable, l’obscurantisme islamique poursuit son travail de sape partout où les autorités légales s’effacent, traduisant leur peureuse impuissance. La femme, les femmes sont les premières visées et l’on est stupéfait de la haine qu’elles suscitent. On assiste, ébahi, à l’invasion d’une puissante maladie collective.
Quand les fondamentalistes s’emparent de tous les rouages d’un culture, que les subventions pleuvent à seule fin de financer une pépinière de mosquées, que peut-il advenir d’une société ? Quand l’obscurantisme tient lieu d’idéologie que peut-il advenir de la cause des femmes ?
Il arrive pourtant que des mouvements spontanés de résistance s’organisent pour rappeler que prier ne réduit pas le chômage.