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Le voile et le string

corps cach�, corps exhib� = corps d�shumanis�


Le voile et le string se r�pondent en une correspondance sym�trique qui r�v�le, le plus souvent, la soumission de la femme � la volont� d’un dieu ou des hommes.

Communiqu�


Sur dix de vos amis, trois ont subi des violences dans l’enfance. Parfois durant plusieurs ann�es.

Ils n’en parlent jamais�? Cela vous �tonne�? Pas nous�!

Vous avez d�j� entendu parler de la p�docriminalit�, la presse en fait ses Unes mais, connaissez-vous cette violence sourde que l’enfant subi, souvent de l’un de ses parents�?

Parlez-en autour de vous, aidez-nous � lutter contre l’inceste, la p�docriminalit� ordinaire, celle qui existe en sourdine, dans les familles.

Le voile de la femme musulmane n’est pas celui de la nonne catholique�; le string de la nana qui a jet� sa culotte par-dessus les moulins n’est pas l’�tendard de la femme libre.

La nonne efface son corps pour signaler � tous sa s�paration du monde et sa cons�cration � Dieu. Le port du voile a bien ici une signification religieuse. Rien de tel chez la femme musulmane. Si j’en crois le Coran�–�que j’ai pris la peine de lire�–, Dieu se satisfait, en ce qui concerne la femme, d’une tenue qui ne la d�signe pas � la concupiscence masculine. Le m�me Coran affirme l’�galit� de l’homme et de la femme devant Dieu�–�et je n’ai lu nulle part qu’il interdirait au croyant d’avoir pour la femme le regard de Dieu. La dissimulation, voire l’ensevelissement du corps f�minin en pays d’islam est donc le signe�–�non pas de la volont� de Dieu�–�mais d’une appropriation du m�le dominateur�–�sinon dominant�–�qui, en soumettant la femelle � son d�sir, entend en m�me temps la soustraire � la convoitise du voisin. La femme fait partie des biens qui assurent satisfaction sexuelle au m�le, et pourvoi et entretien d’une descendance � l’individu socialis�. Descartes a besoin de Dieu comme garant de la v�rit� des id�es claires et distinctes. Le m�le musulman, lui, est moins �th�r� mais tout aussi n�cessiteux�: il a besoin de Dieu comme garant de la l�gitimit� de son plaisir et de son pouvoir. Au passage, notons qu’en cela, il a plus d’un semblable parmi les infid�les...

La fille qui revendique le port du voile au nom de la libert� religieuse aurait bien besoin du Dieu de Descartes car un malin g�nie lui fait prendre des vessies pour des lanternes, soit la volont� des p�res, des fr�res et des maris pour la volont� de Dieu. Ainsi peut-on se tromper de combat et se faire ing�nument complice de qui vous opprime. Le fait n’est pas nouveau et l’on voit bien souvent que des femmes de toute appartenance peuvent�–�comme les militaires et les fonctionnaires�–�faire d’ob�issance vertu et s’exalter � la pratiquer jusqu’� l’h�ro�sme. Il y faut du temp�rament et des situations o� l’absence de choix conduit � ajuster le d�sir � l’ordre du monde tel qu’il va. Faire de n�cessit� vertu, oui. Ainsi la Pauline de Corneille dans Polyeucte. Elle a fait longtemps de l’ob�issance � son p�re un devoir absolu, jusqu’� ce qu’elle d�couvre que la volont� de Dieu la lib�rait de la volont� des hommes... Plus d’une parmi les combattantes du voile est s�rement du bois dont Corneille a taill� ses h�ro�nes. Mais beaucoup confondent encore volont� de Dieu et volont� des hommes. Il leur reste � sacrifier le confort d’une appartenance�–�somme toute protectrice�–�pour aller au bout de la d�marche h�ro�que. Ce qui ne va pas de soi.

Pour en revenir � des consid�rations plus concr�tes, il faut dire que le lib�ralisme occidental�–�tant moral qu’�conomique�–�n’est pas toujours fait pour les aider � voir clair en elles et autour d’elles, nos combattantes du voile. La pratique du sexe � tout va et � toute heure sugg�r�e par le port du string�–�qui d�passe de la lisi�re du pantalon moulant et � taille basse�–�a de quoi effaroucher toute pucelle �lev�e dans l’exigence traditionnelle�–�plus ou moins assortie de pi�t�–�de le rester jusqu’� la d�floration triomphale du mariage (et plus encore les m�les apparent�s qui�–�les malheureux�!�–�s’obstinent � placer leur honneur personnel et tribal dans l’entrejambe de leurs filles, s�urs et �pouses).

Le port du string donc. Il s’inspire visiblement de l’effeuillage de cabaret�–�spectacle payant auquel on est libre d’assister ou de ne pas assister. Mais en tant que mode vestimentaire, le string se fait spectacle de rue et s’impose indiff�remment�–�comme le port du voile�–�au regard de qui veut voir et de qui ne voudrait pas voir. On nous dit�–�avec des tr�molos de voix ou de plume�–�qu’il est d�voilement de la beaut� du corps f�minin (quand beaut�, il y a...).

Remarquons d’abord que ce d�voilement-l�–�les commandes de la mode �tant aux mains des hommes�–�est une invention masculine plus �moustillante qu’artistique et assist�e par une complaisance femelle d�cid�ment inusable et sans grand discernement. Confondre titillation sexuelle et �motion esth�tique, c’est desservir l’alliage naturel ou l’alliance savante de la nudit� et de la beaut�. La nudit� est belle quand un corps �merge�–�comme un av�nement de la vie�–�du milieu qui le contient.

La cr�ation d’Adam
Michel Ange(1475-1564)

Ainsi la nudit�–�d’une innocence fragile et menac�e�–�de la V�nus de Botticelli�; ainsi celle d’Adam, d’un �rotisme sublim� par le geste d’un Dieu tendrement cr�ateur au plafond de la chapelle Sixtine�; ou celle encore�–�silencieuse et narquoise�–�de l’une des femmes du D�jeuner sur l’herbe de Manet, juxtapos�e avec un naturel confondant � la v�ture et au caquet de deux hommes...

Le d�jeuner sur l’herbe — Edouard Manet (1862-1863)
Les nus de la peinture ou de la sculpture ne se d�taillent pas en articles de s�duction. Ils nous apprennent � contempler la beaut� enti�re des corps selon une d�licate palette de regards sur le corps. Le pinceau du peintre peut �tre �rotique tant qu’on voudra (regardez la Dana� du Titien ou la Maja desnuda de Goya ).
La Maja desnuda�–�A. Goya (1746-1828) Mus�e du Prado, Madrid
Il n’est pas pornographique. Le string est pornographique. Le voile aussi.

La pornographie, c’est la sexualit� publicitaire qui r�duit le corps sexu� � l’�tat d’objet de consommation. La femme libre vit son corps sexu� comme mode personnel, intime et privil�gi�, d’une relation humaine. Elle en dispose selon l’�lection de son d�sir, elle ne le d�bite pas � tout venant en tranches affriolantes.

La naissance de V�nus, Sandro Botticelli (1445-1510) Dana�, Le Titien (1490-1576), Mus�e du Prado, Madrid
Le string et le voile expriment�–�dans une opposition sym�trique�–�l’ali�nation du corps f�minin�:

—�Ouvert au public, libre service swingue le string.

—�Propri�t� priv�e, d�fense d’entr�e (attention chien m�chant�!) marmonne le voile � chaque froissement de pli.

On comprendra que voile et string n’ont pas leur place l� o� la femme peut et doit se pr�valoir d’une enti�re humanit�. Une salle de classe par exemple.

novembre 2006 par Yvette Reynaud-Kherlakian


Notes�:

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  • Le voile et le string

    21 mai 2007, par Naasic�

    Je suis tout � fait d’accord avec ce texte. Encore une fois, la femme se fait avoir par les hommes. Dans le cas du voile, parce qu’elle croit plaire � Dieu, dans le cas du string, parce qu’elle croit �tre libre. Et quand un proviseur exige des tenues correctes dans son �tablissement (ce qui est bien normal), aussit�t les associations f�minines s’insurgent, disant que l’on veut restreindre les libert�s de la femme, qu’elle a eues du mal � conqu�rir�! C’est le monde � l’envers�! Sous pr�texte d’�mancipation, elles se font complices de cette perversion banalis�e. De tous temps, les hommes (en tout cas, la majorit�) ont tendu des pi�ges aux femmes, et de tous temps, la plupart des femmes est tomb�e dedans t�te baiss�e, sans trop r�fl�chir.

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    • Le voile et le string

      6 ao�t 2007

      ouai PQ pas chuis une femme et j’avoue, les femmes tombent majoritairement dans les pi�ges des hommes.

      Tout comme je dirais le peuple tombent dans les pieges de leur Etat sois disant democratique. (bha aller y en Irak entant que femme je vous laisse ma place LES GARS (bha oui les hommes aussi sont des cons j’allais ppas l oubli� eux aussi)

      Tout comme les minorit�s visibles et de couleur "bronz�", assimilant parfaitemant leur sois-disant "culture" de race inf�rieur donc main-d’oeuvre bon march� sur le plan econnomique. ils mettent le voile pour qu’on les stigmatise encore un peu plus facilement ou sh’abille en gangster noir americain.Hien les rappeur.Z’Y VA TOI

      Bha oui c’est pas la peine de se mettre la corde au cou.

      Elle viendra bien assez t�t.

      BHa j’ai aussi vu des juifs � la t�l� qui re-portait l’�toile jaune. lors d’une manifestation en Israel.

      HA OUI j’ai oubli� les con qui tombent dans les piege des credits (H/F)

      Voila comment je mesure le degr� d’imb�cilit� ou d’ignorance chez un(e) inconnu(e) Plus il se d�guise et plus il est con.

      TRADUCTION�: l’individus (H/F, jaune rouge vert bleu ...)plus il singe les st�r�otype qu’on attent de lui et plus je doute de la musculation artierielle de son cervaux.

      c’est certain.

      ++

      KROLe

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      • Le voile et le string

        21 septembre 2007

        je suis d�sol�e de lire de tels commentaires, moi je dis que chacun est libre de porter ce qu’il d�sir. la femme voil�e doit �tre respecter, ce n’est pas un acte de soumission comme certaine le suppose, bien au contraire, � travers ce voile, c’est leur pudeur qui s’exprime, quand � celle qui opte pour le string qui d’ailleurs peut tr�s bien �tre compatible avec le voile�!!!!!!! libre � elle on ne se prom�ne pas en sous v�tement que je sache. ps�: je suis une femme non voil�e et pourtant j’ai du respect pour ces derni�res.ce que je constate c’est ce manque de tol�rance chez certains qui affichent sois disant une ouverture d’�sprit.

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