Accueil > Anthropologie > Le miroir occidental, illusions et d�sespoirs

Des religions naturelles au mercantilisme...

Le miroir occidental, illusions et d�sespoirs

dimanche 12 juin 2011, par Bamony (Pierre)

L’�migration est un ph�nom�ne non seulement aussi ancien que l’histoire de l’Humanit� elle-m�me mais toujours d’actualit�. Nul ne doute que c’est m�me gr�ce � cette dynamique des populations humaines que la physionomie de notre plan�te a �t� totalement boulevers�e, qu’on souscrive ou non � ce ph�nom�ne.

Ce texte �crit en 2003 et paru sur le site en 2006 nous para�t toujours d’actualit�. Comme si rien ne changeait jamais de ce c�t� obscure du monde.

Batang'>Tout le monde pourrait en convenir�: l’�migration est un ph�nom�ne
non seulement aussi ancien que l’histoire de l’Humanit� elle-m�me mais toujours
d’actualit�. Nul ne doute que c’est m�me gr�ce � cette dynamique des
populations humaines que la physionomie de notre plan�te a �t� totalement
boulevers�e, qu’on souscrive ou non � ce ph�nom�ne edn1' href="#_edn1" name="_ednref1" title=""> footnote'>[1].

Batang'>Ce fait de l’histoire prend de plus en plus une tournure diff�rente.
Sans pouvoir y mettre frein r�ellement, une volont� se dessine dans les pays
dits du Nord pour emp�cher les habitants du Sud d’entreprendre une telle
aventure comme si l’on avait atteint une organisation d�finitive de l’homme
dans l’espace. N’est-ce pas une pr�tention vaine�? Quel est le prix �
payer pour tous ceux qui, malgr� des barri�res quasi infranchissables entre les
deux zones du monde (Nord/Sud) osent braver le franchissement de tous les
remparts�? Quelles sont les raisons fondamentales qui jettent tant
d’individus, citoyens des pays du Sud ou de l’Est sur les routes de
l’�migration�? Telles sont les quelques perspectives que nous voudrions
examiner dans l’�tude pr�sente.

I - De l’immigration en g�n�rale et de ses cons�quences aujourd’hui

Batang'>Dans nos investigations sur les probl�mes de l’Humanit� contemporaine,
d�s les ann�es 1985-90, nous �crivions ceci�: ��il y a des raisons
de refus de la diff�rence physique et culturelle qui enferment le
"Sud" dans son pi�ge. Comme le mensonge ou ce qu’on pourrait appeler
le refus de la non-transparence des intentions, est l’une des armes efficaces,
op�rationnelles de la Raison m�caniciste, les Ext�riorit�s non-europ�ennes
s’imaginaient avoir droit au partage des id�aux universalistes qu’elle a
toujours pr�n�s. Il en est ainsi du respect de la personne humaine, des droits
de l’homme, de la libert� de circulation des personnes dans sa sph�re de
R�alit�. Mais, autant l’orbe occidental aime s’�tendre ais�ment au-del� de ses
limites r�elles, autant il op�re courtoisement, mais efficacement une fermeture
� l’Autre. Comme l’a bien vu justement Jaulin�: ��Cette fermeture est
n�gation d’autrui, mais cette n�gation use assur�ment de "moyens"
afin de s’exprimer, de jouer�; ce qui est ni�, autrui-ni�, est la non existence
de la diff�rence. Bien entendu, cette non existence ram�ne au privil�ge de la
non-diff�rence�; mais cette non-diff�rence n’est que l’homog�n�it� du vide, ou
de la mort, puisqu’elle se fonde sur la n�gation, c’est-�-dire une relation
d’opposition dont le terme, la finalit� est une
"non-relation".�� name="_ednref2" title="">[2]

Batang'>Apr�s avoir fait croire � l’existence d’une "identit�" entre
les hommes - mais celle-ci, comme l’affirme Jaulin "ne peut r�f�rer qu’au
multiple, � un multiple r�el, la multiplicit� des civilisations"<a
style='mso-endnote-id:edn3' href="#_edn3" name="_ednref3" title=""><span
style='mso-special-character:footnote'>[3]
- la Raison m�caniciste op�re aujourd’hui en sens inverse. En effet, les
ext�riorit�s non-europ�ennes qu’elle a elle-m�me "manufactur�es",
"d�natur�es", selon les mots de Jaulin, sont, certes, aujourd’hui
comprises ou embarqu�es dans son bateau � la d�rive. Mais elles sont tenues �
la lisi�re de son champ de r�alit� intrins�que. Et elle utilise, � cet effet,
des moyens barbares d’un autre �ge, discriminatoires et persuasifs. Ainsi,
s’agissant des mesures prises, il y a peu de temps, par la C.E. Christian de
Brie titre un article name="_ednref4" title="">[4]
�: "B�tir la Forteresse Europe - Les immigr�s dans l’�tau policier".
En effet, il �crit ceci�: "Tournant le dos � une longue tradition
fran�aise d’accueil et d’int�gration, la politique dite d’ "immigration z�ro"
repose sur deux pratiques �rig�es en principe. premi�rement, "on n’entre
pas"�; pr�cis�ment, les pauvres originaires des pays du Sud et de l’Est,
sont ind�sirables title="">[5].
Pour les emp�cher de venir, on s’emploie � les arr�ter le plus en amont
possible, d�s le point de d�part. C’est la fonction du visa�: obligatoire,
discr�tionnaire, de courte dur�e, attribu� parcimonieusement apr�s un parcours
tr�s dissuasif, refus� au moindre soup�on de vell�it� d’installation en France.<a
style='mso-endnote-id:edn6' href="#_edn6" name="_ednref6" title=""><span
style='mso-special-character:footnote'>[6]"
<span
style='mso-fareast-font-family:Batang'>

Batang'>Quelques ann�es plus tard, les faits donnent raison � nos analyses et
intuitions.

I - Des causes de l’immigration contemporaine

Batang'>L’attrait de l’opulence des pays du Nord telle que la t�l�vision
s’emploie � la transcrire dans l’ensemble de ce qu’il est convenu d’appeler les
Tiers-mondes est la raison qui appara�t le plus souvent dans les �crits
relatifs � ce probl�me humain majeur de nos jours, en l’occurrence, les
migrations internationales. En fait, � travers ce m�dia fascinant qu’est la
t�l�vision, s’agit-il d’une transcription de la r�alit� ou plut�t d’une
falsification, d’une manipulation de celle-ci�? Nous avons tout lieu de
croire que cette deuxi�me interrogation est conforme aux faits. En effet, ce
m�dia donne des pays riches un miroir qui rel�ve davantage de l’imaginaire, ou
� tout le moins, des fantasmes. La r�alit� reproduite � travers la t�l�vision
d’un Nord, qui est signe de richesses, sources d’enrichissement<a
style='mso-endnote-id:edn7' href="#_edn7" name="_ednref7" title=""><span
style='mso-special-character:footnote'>[7]
n’est valable que pour une minorit� d’individus. Ce faisant, on s’attache �
occulter les Tiers-mondes, les Quarts-mondes, reflets de la pauvret� et de la
souffrance sociales existant et persistant dans chacun de ces pays dits riches
comme si leurs habitants ne sont pas des hommes avec leurs �go�smes et leur
d�sir d’enrichissement individuel � tout prix au d�triment du sens �l�mentaire
du partage des richesses des pays, biens communs. Pourtant, � regarder de pr�s
les faits sociaux, on s’aper�oit que la vie peut �tre tr�s difficile pour bon
nombre de gens dans un pays du Nord. � titre d’exemple, en France,
l’���ATD quart Monde�� s’emploie depuis plus de trente ans �
t�cher de lutter, voire de r�duire l’extr�me pauvret� d’une couche de la
population�: aide au logement, � la survie quotidienne des familles par
une assistance alimentaire etc. Dans un article consacr� justement � cette
association, il en r�sulte que ��les familles�� dites de la
population en tr�s grande difficult� ��n’ont pas seulement connu des
probl�mes de logement. Beaucoup de couples ont err� d’un foyer � un h�tel
social, et n’ont jamais v�cu avec leurs enfants. L’objectif est donc de les
soutenir�pour qu’elle r�alisent leur
projet familial��. Cette peinture est renforc�e par les observations d’un
membre permanent de l’��ATD Quart Monde�� qui dit en effet�:
��nous avons rencontr� des familles qui n’avaient connu que des squats et
qui ont commenc� par occuper une seule pi�ce de leur appartement… Les familles
qui arrivent ici ont v�cu dans l’urgence�� href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[8].
Cette r�alit� que la t�l�vision s’abstient de pr�senter aux habitants du Sud,
candidats � l’�migration, peut s’appliquer � n’importe quel pays riche, avec
des nuances sp�cifiques � la situation �conomique et sociale de chacun d’eux.

Ce point de la
r�alit� tronqu�e des pays du Nord ne saurait faire oublier que les causes
profondes sont dans les pays du Tiers-monde eux-m�mes. D’une part, il manque
aux citoyens de la plupart de ces pays qui ont la jouissance de leur libert�
une conscience aigu� de leurs propres r�alit�s et la n�cessit� de d�fendre les
int�r�ts de leurs pays et de leurs peuples. Comme les notions de nation et
d’int�r�t g�n�ral n’ont pas encore prise dans l’esprit de ceux-ci, il s’est
d�velopp�, depuis leur soi-disant ind�pendance, une forte tentation d’un
enrichissement personnel au d�triment des int�r�ts g�n�raux. Cet �tat d’esprit
a �t� bien compris par des hommes du Nord qui contribuent grandement au
gaspillage des richesses publiques, celles du sous-sol (mati�res premi�res)
comme celles qui sont produites par l’activit� �conomique. Il suffit de prendre
un exemple, dans le cadre g�n�ral des relations franco-africaines de
particuliers � particuliers et d’�tat � �tat, pour comprendre la mainmise de
ceux que ��Le Canard encha�n頻 appelle po�tiquement les ��Les
Afro-profiteurs�� qui ne se g�nent pas d’aller faire ��leur march�
noir�� dans ces pays francophones d’Afrique reconnus comme pauvres.
Concernant l’expropriation des ressources naturelles des pays africains
subsahariens, Jean-Fran�ois Julliard, l’auteur de cet article �crit en
effet�:���Imaginerait-on un trust �tranger exploitant le sous-sol
fran�ais et ne versant en contrepartie qu’un loyer �gal au quart, voire au
cinqui�me des recettes r�colt�es�? C’est pourtant le syst�me qu’Elf a
impos� au Gabon, au Congo, au Cameroun ou l’Angola. Et c’est selon les m�mes
principes que des industriels fran�ais prosp�rent dans le coton, les for�ts,
les minerais, la distribution de l’eau ou le commerce portuaire��.
N’importe quel chef d’�tat ou responsable d’une certaine importance est vite
pris par les boniments de ceux qui viennent se pr�senter comme � ceux ayant quelque
comp�tence d�s lors que les victimes n’ont pas suffisamment d’esprit critique
pour se rendre � l’�vidence que la raison est aussi un superbe instrument de
mensonge, de duperie, voire d’ali�nation. Car les
��Afro-profiteurs��, selon cet hebdomadaire se sont diversifi�s dans
tous les domaines. Ils sont en effet, ��marchands d’image et d’article de
presse, conseillers en s�curit� et en strat�gie, g�n�raux repr�sentants de
commerce, parasites de l’humanitaire. Et tout �a, �a fait d’excellents Fran�ais��<a
style='mso-endnote-id:edn9' href="#_edn9" name="_ednref9" title=""><span
style='mso-special-character:footnote'>[9]

qui pr�tendent vendre leurs sciences � ces pauvres africains pour les aider ou
les amener � se d�velopper � la mani�re des Fran�ais.

Cet esprit
mercantile contribue grandement � ruiner ces pays plut�t qu’� les sortir de
leurs difficult�s title="">[10]
et � appauvrir leurs populations qui aspirent, elles aussi, � des conditions de
vie d�cente si ce n’est au m�me titre que les habitants du Nord, du moins
conform�ment � leur propre �thique de vie. Faute de pouvoir trouver ces
conditions sur place, ils aspirent � devoir aller les chercher dans les pays du
Nord per�us comme une eldorado.

Batang'>Ce d�sir est lui-m�me nourri par un certain nombre de consid�rations
objectives. D’une part, il y a une fuite importante de la mati�re grise issue
de ces pays, non pas par d�sint�r�t pour leur pays d’origine, mais parce que
ceux-ci n’ont rien � leur offrir qui soit susceptible de leur permettre de
mettre en valeur leurs comp�tences dans les divers domaines des activit�s
humaines. Certes, l’attrait des salaires propos�s par les pays riches inclinent
aussi � se d�cider sans r�sistance, m�me si certains d’entre eux, depuis les
pays de l’exil, doivent contribuer � exploiter, spolier m�me les richesses
g�n�r�es par l’activit� �conomique et celles du sous-sol de leur pays
d’origine. Dans un de nos r�cents ouvrages, nous avons cit� la presque sinc�re
confession de Monsieur Jacques Chirac, Pr�sident de la R�publique fran�aise,
qui reconna�t la responsabilit� des pays du Nord dans l’appauvrissement actuel
des pays africains. Dans l’�conomie de cette analyse, il nous semble important
de rappeler cet aveu. En effet, lors du sommet franco-africain du 18 janvier
2001 � Yaound� au Cameroun, s’adressant � des journaliste qui l’interrogeaient
sur les causes des difficult�s �conomiques actuelles des pays africains, il
leur r�pond ceci�: ��Ecoutez, � propos de l’Afrique, il faut
commencer par r�fl�chir tout en sollicitant notre m�moire. Nous avons commenc�
par saigner ce continent pendant quatre si�cles et demi avec la traite des
Noirs. Ensuite, nous avons d�couvert ses mati�res premi�res et nous les avons
saisies. Apr�s avoir d�poss�d� les Africains de leurs richesses, nous leur
avons envoy� nos �lites, qui ont �vacu� la totalit� de leurs cultures.
Aujourd’hui, nous les d�lestons de leurs cerveaux gr�ce aux bourses d’�tudes,
qui constitue en d�finitive une autre forme d’exploitation car les �tudiants
les plus brillants ne rentrent pas chez eux […] Au bout du compte, nous
constatons que l’Afrique n’est pas dans un �tat brillant et, comme nous nous
sommes enrichis � ses d�pens, nous lui donnions des le�ons � titre de prime.
Tout cela m�rite une r�flexion profonde et une forme d’autocritique � laquelle
les �glises elles-m�mes doivent prendre leur part. Alors, il faut encourager
les droits de l’homme, sans arrogance, sans vouloir humilier��<a
style='mso-endnote-id:edn11' href="#_edn11" name="_ednref11" title=""><span
style='mso-special-character:footnote'>[11].

Pendant toute
la dur�e de nos investigations (des ann�es 1980 � 2000) sur l’Œkoum�ne au
sens o� Max Sorre l’a d�fini, ��en l’occurrence, l’ensemble des milieux
propres � la vie permanente des collectivit�s humaines…��[2000�:
378], nous avons d�montr�, � chaque �tape de nos recherches, que la question
des migrations internationales ne se poserait pas en des termes si
catastrophiques comme elle l’est aujourd’hui si l’on n’avait pas endett� les
pays du Sud tel qu’on l’a fait. Dans l’ouvrage auquel ces recherches ont donn�
lieu au cours des ann�es 2000, nous fondant sur les donn�es g�n�rales de
l’activit� �conomique mondiale, nous �crivions avec pessimisme sur une
situation �conomique des pays du Sud qui ne cesse de s’empirer�: ��Le
pi�ge dans lequel l’ensemble des pays du Sud se trouve aujourd’hui, par le
biais, en particulier, de l’endettement incommensurable, �tait comme programm�
d�s le d�part, c’est-�-dire dans les ann�es 1973, afin de sortir, par ce biais,
les pays du Nord de la crise p�troli�re qui a, d’ailleurs, grandement profit� �
ces m�mes pays par l’investissement dans la recherche de nouvelles �nergies. Si
l’on se fie aux chiffres fournis par le C.N.U.C.E.D. en 1997, on s’aper�oit que
cette dette, en milliards de dollars, ne cesse d’augmenter. On peut en tirer
les enseignements suivants. Si nous prenons comme ann�e de r�f�rence ou point
de d�part la d�cision d’endetter cette zone du monde (1972-73), de mani�re � la
mettre dans une d�pendance d�finitive, et 1996, par exemple, la croissance de
la dette donne�: de 108,9 milliards de dollars de dette totale dans les ann�es
70, on passe en 1996 � la somme de 1796,70 milliards de dollars. Le service de
la dette augmente de 23,4 en 1975 � 214,4 milliards de dollars dont les
int�r�ts qui grimpent de 21,4 en 1978 � 78,8 milliards de dollars en 1996.
Inversement, le service des exportations des pays en voie de d�veloppement qui
�tait de 22,5% en 1978, baisse � 12,5% en 1996��[2000�:301-302].
C’est en ce sens que Fran�ois Chesnais, sp�cialiste d’�conomie industrielle
internationale et d’�conomie de l’innovation technologique edn12' href="#_edn12" name="_ednref12" title=""> footnote'>[12]
, de son c�t�,
reconna�t qu’� partir de 1984, il y a, chaque ann�e, un transfert de 25
milliards de dollars des pays d�biteurs du Sud vers les Banques cr�anci�res du
Nord. Celles-ci arrivent toujours � leur fin�: faire payer m�me les int�r�ts
par les pays d�biteurs gr�ce � la "dollarisation" de l’�conomie
mondiale et aussi, comme en Argentine, � la mise en vente des secteurs
rentables de l’�conomie.

Batang'>Aujourd’hui, un peu partout dans les pays du Nord, une prise de
conscience citoyenne s’impose face � la mis�re des populations des pays du Sud.
Le fait que ces pays se soient imprudemment ob�r� tend � rendre la survie de
leurs habitants tr�s probl�matiques. Et tel est le sens du combat engag� par
bon nombre d’associations, d’organisations non gouvernementales. Mais la lutte
pour l’Homme s’av�re extr�mement difficile en raison de l’�go�sme des
cr�anciers du Nord. Un article d’une revue syndicale d’enseignement parle m�me
de ��lutte contre la pauvret� name="_ednref13" title="">[13]��
artificiellement voulue par les Banquiers du Nord et leurs complices des pays
du Sud qui ont autant si ce n’est plus de responsabilit� que les premiers.
L’auteur de cet article �crit, en effet�:���quatre ans apr�s la
campagne internationale ��Annulations de la dette�� et un an apr�s la
cr�ation de la plate-forme fran�aise ��Dette et d�veloppement��, les
all�gements commencent � b�n�ficier aux populations de certains pays pauvres.
Au Mozambique, une campagne de vaccination des enfants a �t� lanc�e. En
Ouganda, au Malawi et en Tanzanie, les frais de scolarit� ont �t� supprim�s
dans le primaire. L’Ouganda a tripl� ses d�penses de sant�. Au Cameroun,
l’all�gement de la dette permettra de multiplier par trois l’aide publique au
d�veloppement accord�e par la France, soit 15 millions d’euros (100 millions de
francs) par an pendant dix ans��

Batang'>Toutefois, ces points positifs de ce probl�me humain contemporain ne
doivent pas faire oublier les difficult�s rencontr�es pour obtenir des
d�sendettements substantiels pour de multiples raisons dont nous retiendrons
ici quelques aspects majeurs. D’une part, le montant de la dette des pays dits
PPTE ou pays pauvres tr�s endett�s s’�l�ve, � ce jour, � 210 milliards de
dollars. Au vu d’une telle somme, les cr�anciers rechignent � effectuer des
baisses�; d’autant plus que dans les pays en question, les gouvernements
ne donnent pas des signes patents, voire la preuve d’une volont� r�elle d’un
engagement dans la lutte contre la pauvret� par une r�ticence � impliquer
davantage les soci�t�s civiles, premi�res victimes de cet �tat de fait. Faute
de mesures favorisant la transparence dans le suivi des op�rations destin�es �
all�ger les souffrances des populations atteintes, voire d’une r�elle �mergence
de la prise de conscience des soci�t�s civiles responsabilis�es, Marc Deluzet,
responsable CFDT dans la plate-forme ��Dette et d�veloppement remarque �
juste titre�: ��Je crois qu’avant d’augmenter l’all�gement de la
dette, il faut savoir ce qu’on fait de cet argent. En lib�rant rapidement de
grosses sommes qui ne seraient pas affect�es � des projets pr�cis, on
augmenterait les chances de voir cet argent dispara�tre dans les circuits de la
corruption��. D’autre part, qu’il s’agisse de dette lat�rale ou multilat�rale,
les pays pauvres tr�s endett�s sont somm�s, par leurs cr�anciers, de rembourser
leur dette dans un premier temps afin qu’en deuxi�me lieu, on puisse la leur
restituer sous certaines conditions. Ce peut �tre la mise en place d’un plan de
lutte contre le ph�nom�ne de pauvret� qui serait cautionn�, voire avalis� par
les services de la Banque mondiale. Cette obligation de rembourser la dette
r�sulte d’un type de raisonnement plus pervers, inspir� par la Banque mondiale
elle-m�me. En effet, puisque la dette bilat�rale ou multilat�rale a �t�
all�g�e, ces pays pauvres tr�s endett�s href="#_edn14" name="_ednref14" title=""> footnote'>[14] seraient ainsi en
mesure de rembourser le reliquat de la dette. Pire, on note m�me des
contradictions dans les engagements des pays riches concernant l’all�gement de
la dette. En effet, on parle volontiers de ��dettes soutenances��, et
ce qu’on appelle all�gement de la dette se ram�ne quelquefois � des sommes qui
ne pouvaient pas �tre rembours�es, faute de capacit�s � cet effet. On remarque
aussi que ce que les pays riches consentent aux pays pauvres comme<span
style="mso-spacerun: yes">�all�gement individuellement dans le cadre
des �changes bilat�raux, ces m�mes pays parviennent � r�cup�rer des sommes
�quivalentes collectivement par le biais des IFI (Institutions financi�res internationales
comme le Fonds mon�taire internationale et la Banque mondiale). O� est donc
l’all�gement r�el de la dette des pays tr�s pauvres et tr�s endett�s�?

Batang'>Somme toute, puisque les IFI maintiennent le niveau de soutenabilit� �
15% du ratio dette sur recettes d’exportation, on voit bien que rien n’est
r�gl� sur le fond quant � l’all�gement ou � l’annulation de la dette des pays
pauvres ou tr�s pauvres et tr�s endett�s. Quoi qu’ils fassent, ils sont
d�sormais enferm�s dans une logique implacable de remboursement co�te que
co�te, donc d’appauvrissement continu. Toutefois, dans les pays du Nord, on ne
semble pas encore conscient de cette situation humaine difficile comme
l’�crivent � juste titre Ren� Passet et Jean Liberman dans leur essai sur la Mondialisation
financi�re et terrorisme
�: ��Se rend-on compte que 54% de la
population mondiale, soit 2,7 milliards, vivent aujourd’hui avec moins de 2
dollars par jour et 1,3 milliards (22% de la population mondiale) avec moins de
1 dollar (seuil de pauvret� absolue)�? Ce d�nuement s’est particuli�rement
d�velopp� dans les pays les moins avanc�s (PMA), augmentant de 4% entre 1993 et
1998, pour toucher 437 millions de personnes. De plus, pour ces pays, la fuite
des capitaux s’est acc�l�r�e avec la lib�ralisation financi�re�: c’�tait
le cas pour 40% des capitaux de l’Afrique au d�but des ann�es 1990��
[2002�: 35].

Batang'>D�s lors, sans espoir de l’am�lioration de l’�tat �conomique de leur
pays, des hommes venant du Sud tentent le tout pour le tout pour acc�der � un
pays riche.

III - Prise d’assaut de la forteresse occidentale, zone de cocagne, et modalit�s d’accueil des �migrants

Selon un
article de J.A.I. du 26 janvier 2003, qui fournit quelques donn�es sur ce qu’il
appelle ��l’exode plan�taire��, il est certain que ce
��ph�nom�ne est aussi vieux que le monde, mais ne cesse de s’accentuer.
Selon un rapport publi� par la revue Population et soci�t� (septembre 2002),
plus de 150 millions de personnes-un habitant de la plan�te sur quarante-
r�sident aujourd’hui, de mani�re permanente, hors de leur pays natal. C’est deux
fois plus qu’il y a trente cinq ans���. L’article �num�re, ensuite,
les destinations pr�f�r�es par les candidats � l’�migration. Ainsi, les
Etats-Unis accueillent 28 millions d’immigrants soit 10% de la population, le
Canada, 5 millions (17% ), l’Australie, 4,4 millions (25%). Concernant l’Europe
occidentale title="">[15],
les donn�es sont les suivantes�: la France, 4,3 millions (7,3%)
d’�trangers, l’Allemagne,7,3 millions (9%)�; en Suisse, un habitant sur
cinq est �tranger, ce qui en fait le pays europ�en le plus accueillant, malgr�
les clich�s courants que l’on porte�sur
lui.

D�s lors, pour
quiconque veut comprendre quelque chose aux mouvements contemporains des
populations, il suffit de prendre la carte du monde pour situer les zones des
pays riches et des pays pauvres. Il se rendra vite � l’�vidence du paradoxe de
l’humanit� contemporaine. En effet, la zone dite riche est nettement moins
grande que celle qu’on a appauvri et o� s�vit une mis�re innommable. On
comprend alors que celle-ci soit prise d’assaut de tous les c�t�s par les
candidats � l’�migration de la zone pauvre comme nous le montrerons dans
l’�conomie de cette analyse.

D’abord, la
zone de l’Am�rique du Nord�: on aurait pu penser que le Canada<a
style='mso-endnote-id:edn16' href="#_edn16" name="_ednref16" title=""><span
style='mso-special-character:footnote'>[16]
,
en raison de sa situation g�ographique entre les Etats-Unis et des Oc�ans, soit
totalement � l’abri des mouvements migratoires. Il n’en est rien puisque, par
la c�te ouest, les candidats � l’�migration originaires de l’Asie, en
particulier, de la Chine parviennent � s’installer dans le pays, que ce soit
par des moyens l�gaux ou clandestins. Des audacieux venant de l’Am�rique
centrale et du Sud, y acc�dent �galement par les �tats-Unis notamment.

Quant � ce
dernier pays, du fait de sa situation g�ographique disposant de fronti�res
communes avec l’Am�rique latine (Centre et Sud), sa richesse ostentatoire face
� des pays pauvres et toujours en voie d’appauvrissement, la tentation
d’�migration vers ce pays est fort grande. Ainsi, malgr� l’ALENA, cens�
constituer une zone de libre �change et circulation des personnes et en raison
de l’assaut des populations du Sud, les Etats-Unis ont mis en place des mesures
d�fensives plut�t guerri�res. Notons au passage que les analyses que nous avons
faites dans notre ouvrage name="_ednref17" title="">[17]
d�s les ann�es 1980-90 trouvent une confirmation dans l’ensemble des moyens
d’information aujourd’hui. Ainsi, un document de ��T�l�rama�� (Juin
2002) intitul� ��les naufrag�s du Rio grande�� d�crit, avec des
photos � l’appui, les conditions des Mexicains le long ou de l’autre c�t� du
mur qu’on pourrait qualifier de la honte s�parant les �tats-Unis du Mexique et
de tous les pays d’Am�rique latine. Pour enrayer le flux de l’immigration
clandestine, les Etats-Unis ont entrepris, d�s 1994, la construction d’un mur
qui s�pare les deux territoires, d’Est en Ouest, malgr� la signature de
l’ALENA, avons-nous fait remarquer, qui permet le libre �change entre ce pays,
le Canada et le Mexique. Cependant, la main-d’œuvre, pri�e de rester du bon
c�t� du mur, c’est-�-dire du c�t� mexicain, int�resse l’�conomie am�ricaine.
Selon ��T�l�rama��, ��ce sont les nouveaux esclaves de
l’Am�rique. Le mirage ne se trouve qu’� un jet de pierres, mais eux n’ont pas
le droit d’y toucher. Exploit�s dans les ��maquiladoras��, des usines
d’assemblages, ils font la richesse de quelques multinationales��. De
l’autre c�t� du mur donc, ils vivent dans des abris de fortune�: des
maisons en cartons o� ils s’entassent en familles, comme le quartier de la
Colonia Fronteriza�; d’autres, sous des tentes faites de morceaux de
plastique, tels les solitaires, employ�s clandestinement par des fermes
�tasuniennes environnantes, mais pri�s de se rendre invisibles aux autorit�s
administratives am�ricaines. Car les policiers et les vigiles priv�es sont
partout pr�sents, pr�ts � tirer sur ceux qui osent franchir la fronti�re
ill�galement. Malgr� leurs souffrances au quotidien, les Mexicains, devant la
terreur de leur sort, refusent de baiser les bras. Pourtant, comme l’�crivent
les auteurs de ce document�:�� C’est une nouvelle forme d’horreur
�conomique�: l’exploitation des femmes�; la violence, tous ces d�nis
de la condition humaine… Leur r�le de victimes de ce syst�me, ces Mexicains en
sont conscients�: ��on sait qu’� quelques kilom�tres de l� la vie est
meilleure, les salaires plus �lev�s, mais nous, on n’a pas le choix. On sait
qu’on est exploit�s, que la pollution, les abus, le harc�lement sexuel, ce
n’est pas normal�!��. Ils ajoutent n�anmoins qu’ils en ont besoin et
voudraient juste des conditions de travail plus �quitables��.

Ensuite,
l’Europe occidentale appara�t comme l’une des zones d’attraction des
ressortissants des pays d�favoris�s ou plut�t appauvris par les Banquiers des
pays riches. Parmi les pays qui attirent le plus de monde, on peut citer la
Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Helv�tie, l’Italie, la France. Il y a �galement
la Hollande, le Danemark, les pays scandinaves qui tentent de plus en plus les
candidats � l’�migration. Cette zone du monde est prise d’assaut par une
immigration clandestine en provenance, par l’Est, des anciens pays du bloc
sovi�tique (Yougoslavie, Roumanie, Bulgarie, Russie m�me) et au-del� de
l’Orient (Kurdes, Irakiens, Iraniens, Afghans etc.)�; par le Sud,
c’est-�-dire l’Italie, l’Espagne par bateau et par la nage), ce sont surtout
des ressortissants du continent africain et au-del�, de l’Asie. Au sujet de
cette immigration clandestine, on parle m�me de ��la nouvelle ligne
Maginot<span
style='mso-special-character:footnote'>[18]
��.
Mais y a-t-il r�ellement de fronti�res qui puissent �tre absolument �tanches
par rapport � l’ing�niosit� de l’esprit humain�?

D�s lors, en
France le discours des politique sur ��l’immigration z�ro�� sonne
comme une absurdit� puisque malgr� toutes les mesures draconiennes pour
emp�cher cette l’immigration clandestine, depuis les ann�es 1986-92, on a
assist� � un mouvement de flux continu. Une des mesures envisag�es � cette fin,
est une ouverture s�lective des fronti�res hexagonales � des �trangers�:
les trier sur le volet selon leur qualification professionnelle. Il n’en
demeure pas moins que celles-ci n’ont pas suffit � endiguer le ph�nom�ne. M�me
si la France n’est pas souvent la destination de l’immigration clandestine<a
style='mso-endnote-id:edn19' href="#_edn19" name="_ednref19" title=""><span
style='mso-special-character:footnote'>[19]
,
mais bien la Grande Bretagne, notamment pour les ressortissants de l’Orient, ce
pays est forc�ment une voie de passage. Il a fallu construire dans l’urgence un
camp, celui de Sangatte, pour recevoir ou plut�t pour parquer 800 � 1000
migrants sans papiers qui attendent l’occasion d’un d�part clandestin vers
l’Angleterre.

Face aux
conditions de vie d�plorables, � une situation sans solution, en 2002, le
nouveau gouvernement a d�cid� la fermeture de ce centre. Cependant,
��Lib�ration�� du 4 et 5 janvier 2003, malgr� cette mesure, qui
semblait �tre la moins pire des solutions, montre que��les clandestins
affluent toujours � Calais��, livr�s � eux-m�mes, errant sans destination
pr�cise, parfois aid�s par les habitants��. C’est la vue de ces �trangers
qui nourrit souvent la peur du petit peuple, pr�s � �pouser toutes les id�es
extr�misme sans examen critique de la nature des faits r�els.

En effet, se
fondant sur la publication ��d’un rapport sur les �trangers et le march�
du travail��, un article de ��Lib�ration�� s’intitule ��les
pendules � l’heure de l’immigration��. La presse fran�aise aborde de temps
en temps ce th�me pour t�cher de calmer les craintes de certaines couches de la
population qui s’effrayent � la vue d’un �tranger imaginant ainsi le pays pris
d’assaut par des immigr�s. Or, on constate que la France n’est pas le pays o�
le taux d’immigration est le plus �lev� par rapport � d’autres de niveau
�conomique �quivalent, du moins telles sont les observations g�n�rales de
l’�tude du Commissariat du Plan qui estime d’ailleurs que ce pays a encore
besoin de faire venir environ 120 000 �trangers par an�: ��Depuis
vingt-cinq ans, la France a stabilis� le pourcentage d’immigr�s dans l’ensemble
de la population, � un niveau ��plut�t mod�r頻, proche de 7,5%, bien
inf�rieur � celui de l’Allemagne (9%), des Etats6unis (10%) et du Canada(17%).
Et selon le Plan, elle a besoin d’immigr�s pour alimenter certains secteurs de
l’�conomie title="">[20]��.
Cette crainte r�dhibitoire de l’�tranger chez certains Fran�ais rend difficile
l’int�gration harmonieuse des �trangers de fa�on g�n�rale. Un article de J.A.I
montre, � l’aide des chiffres en cours, � quel point l’objectif de
l’int�gration, mis en avant par tout gouvernement, de gauche ou de droite, pour
respecter les principes philosophiques et humanistes de la R�publique n’a
jamais �t� atteint. En effet, �crit Fr�d�rique Letourneux, auteur de cet
article ��20% des immigr�s sont au ch�mage, contre 10% pour la moyenne nationale,
et deux immigr�s actifs sur trois sont ouvriers ou employ�s. Preuve que les
discriminations � l’embauche sont encore tr�s fortes edn21' href="#_edn21" name="_ednref21" title=""> footnote'>[21]
��.

Pour beaucoup
d’immigr�s vivant en Europe, le pays qui servait de r�f�rence pour sa tol�rance
face � l’�tranger, son mod�le d’int�gration culturelle �tait jusqu’ici la
Hollande. Mais, depuis la d�gradation de la situation �conomique des pays
europ�ens, la donne tend � changer de visage. En�effet, on estime � 8 millions le nombre de gens en situation de
pauvret�. Et l’Allemagne dont l’�conomie figurait parmi les solides en Europe,
compte de nos jours ��4 millions de ch�meurs href="#_edn22" name="_ednref22" title=""> footnote'>[22]
��. D�s lors,
en Hollande, comme partout ailleurs dans les d�mocraties europ�ennes, l’immigr�
devient un enjeu politique. Ainsi, ce pays qui avait mis� sur le concept de
��multiculturalisme�� et o�, ��au nom de la non discrimination
des minorit�s title="">[23]��
l’Etat finan�ait m�me une quarantaine d’�coles islamistes, permettait le port
du foulard dans les �coles, en vient � changer de ton. ��Avec son slogan ��les
Pays-Bas sont pleins�� et sa solution simpliste de fermeture des
fronti�res, la liste de Pim Fortuyn - arriv�e en deuxi�me position aux
l�gislatives de 2002 - a provoqu� un s�isme dans la placide et terne politique
n�erlandaise�� m�me si la campagne �lectorale portait davantage sur
l’int�gration que sur l’immigration.

Aujourd’hui, en
France, l’heure est aux modalit�s d’expulsion de certains �trangers,
clandestins ou non du pays. Les m�thodes polici�res de reconduites aux
fronti�res ne sont pas toujours tendres. Les m�dias ont fait �tat de morts
d’hommes (��en d�cembre dernier, un Argentin, puis, d�but, un
Ethiopien�� title="">[24])
lors des reconduites aux fronti�res en l’espace de quelques semaines. Ainsi,
��Lib�ration�� parle d’un ��deuxi�me d�c�s en un mois d’un �tranger
expuls� par avion���; ce qui donne en gros titre de cet
article�: ��Vols avec violence fatales��. Dans cet article, une
source proche du Minist�re de l’int�rieur analyse la cause de ces mortes
violentes de la mani�re suivante ��il n’est pas impossible que les
techniques d’immobilisation employ�es par l’escorte aient contribu� �
l’asphyxie et au d�c�s de cet homme��. Pire, dans l’a�roport
Roissy-Charles de Gaulle, la situation des �trangers en attente d’une r�ponse �
leur demande d’asile politique ou d’�tre expuls�s semble humainement
inqualifiable. En effet, ils sont quotidiennement soumis aux humiliations et �
la violence physique et morale au point que ��Le Canard encha�n頻,
dans son num�ro du 12 mars dernier, parle de ��zones d’atteintes en tous
genres��. Ces violences permanentes sont attest�es par les mentions
port�es sur les certificats m�dicaux ��agression par la police de
l’a�roport Charles de Gaulle��. Selon l’auteur de cet article
l’Association nationale d’assistance aux fronti�res pour les �trangers (Anafe)
recueille souvent des t�moignages des agressions dont ces hommes sont victimes
qui sont causes de blessures de tous genres�: ��des vertes et des
m�res, des bleus, des fractures et des dents cass�es… Trois t�moignages d’�trangers
de novembre 2001 se recoupent sur ��cette femme policier qui aime donner
des coups de botte dans les parties g�nitales des hommes mais qui s’est aussi
comport�e sadiquement avec les femmes��. Nouveaux cas relev�s en
2002�: deux hommes �voquent cette polici�re ��qui prendrait plaisir �
frapper, particuli�rement le sexe, l’un dit uriner de sang edn25' href="#_edn25" name="_ednref25" title=""> footnote'>[25]
��. Les
personnes qui viennent d’Afrique ou d’Asie pour demander l’Asile subissent,
selon le m�me article, des traitements dissuasifs. On s’emploie � leur infliger
une autre image de la France totalement oppos�e � celle qu’ils s’en faisaient,
en l’occurrence, qu’elle ne saurait �tre une terre d’accueil pour tout le monde
ni un pays de cocagne. D�s lors, la seule fa�on de le leur faire comprendre,
c’est par le moyen de la violence, comme l’�crit l’auteur de l’article en
question�: ��D’abord, donc, les coups de poing, de ranger ou
de crosse, qui pleuvent indistinctement sur hommes et femmes, m�me enceintes,
quand ce n’est pas un tabassage en r�gle ��� dix policiers contre
un��. Mais aussi les injures racistes�: ��Macaques,
cochons��. La discrimination religieuse�: ��Vous �tes musulman
ou Chr�tien�?�� et les coups de s’arr�ter en fonction de la
r�ponse��.

Il n’en demeure
pas moins que ces drames ponctuels, voire quotidiens en Europe, ne mettent pas
fin � toutes sortes de tentatives pour parvenir au suppos� eldorado. Un fait
qui t�moigne de la t�nacit� des candidats � l’immigration clandestine vient de
se produire au-dessus de la banlieue de Paris. Par sa dimension insolite, il
montre que rien ne semble arr�ter ce flux, tant qu’une s�rieuse information
n’est donn�e en amont sur le d�sastre humain de cette forme actuelle de
l’�migration. En effet, selon ��Le Canard encha�n頻 du 5 Mars 2003,
ces hommes ont m�me l’audace de se cacher ��dans le train d’atterrissage…
Puis l’avion commence � s’approcher du paradis dont ils ont tant r�v�, Paris,
et c’est la fin du voyage. On les retrouve morts de froid, ou d’asphyxie. Ou
alors ils tombent, comme ce jeune africain, vingt-cinq ans � peine, parti de
Bamako ou de Libreville, on ne sait pas, qui est tomb� sur Groslay, pr�s de
Roissy. C’�tait le mardi 25 f�vrier, t�t le matin, un couple a �t� r�veill� par
��un grand bruit�� et, raconte, le maire, ��ils ont vu la
pergola du jardin effondr�e, et aper�u deux baskets. Ils ont appel� la
police����.

D�s lors, les
m�thodes d’expulsions actuelles de la police href="#_edn26" name="_ednref26" title="">[26] footnote'>

emp�cheraient-elles absolument les candidats � l’�migration de tenter
l’aventure aussi fatale qu’elle pourrait parfois para�tre�? Il est
possible d’en douter, d’autant plus que, pour ce qui est des immigr�s de
l’Afrique de l’Ouest, l’installation du membre d’une famille appara�t comme une
source de revenus substantiels.

Si on prend le
cas des Maliens - mais on aurait pu tout aussi bien consid�rer celui des
S�n�galais, entre autres - ils sont estim�s � environ 38 000 en situation
r�guli�re et � environ 60 000 name="_ednref27" title="">[27]
leurs compatriotes sans titre l�gal de s�jour qui vivent en France. La plupart
d’entre eux vivent dans des conditions difficiles, parfois insalubres et
s’adonnent � des activit�s qui ne sont pas du tout valorisantes�: des
petits commerces d’objets d’artisanat, des travaux de nettoyage, du b�timent,
de la voirie, d’entretien de l’immobilier public, etc. En somme des travaux qui
n’int�ressent gu�re les gens du pays. En ce sens, il est difficile de pr�tendre
qu’ils occupent le travail des Fran�ais puisque ces derniers d�laissent la
nature de l’activit� du Malien, en g�n�ral. Ils consentent � une telle forme de
vie afin de pouvoir apporter une assistance financi�re � leurs familles qu’ils
ont d� quitter pour pouvoir subvenir � ses besoins. Aussi, ils sont contraints
de diviser leur salaire mensuel en deux parties�: une partie pour survivre
plut�t que vivre en France, l’autre qui est envoy� au Mali. D�s lors, on peut
dire que les retomb�es financi�res, malgr� la modestie de leur emploi et de
leur salaire, en g�n�ral, de ces migrants sur leur pays d’origine sont
consid�rables. Elles contribuent m�me grandement au d�veloppement de leur pays
par la cr�ation de petites entreprises villageoises ou non. Selon Flore Gubert,
auteur d’un article sur ce dossier dans ��Lib�ration�� du
19/02.2003/, il en r�sulte que ��dans le cas du Mali, le volume annuel des
envois de fonds que les migrants adressent � leurs familles rest�es au pays
(estim�s � plus de 100 millions d’euros) d�passent m�me largement celui de
l’ensemble de l’aide publique au d�veloppement vers�e par la France (60
millions). Ces retomb�es financi�res sont d’autant plus consid�rables qu’elle
sont concentr�es sur la r�gion de Kayes, � l’Ouest du pays, d’o� sont issus la
plupart des Maliens vivant en France… Gr�ce � la circulation des revenus
migratoires au sein de cette r�gion tr�s d�sh�rit�e et longtemps d�laiss�e par
les autorit�s publiques maliennes, les �migr�s sonink� contribuent � stabiliser
les quelques centaines de milliers d’individus qui y r�sident��.

Telle para�t
l’une des raisons majeures de l’�migration des individus des pays du Sahel. On
n’imagine pas comment ce flux migratoires pourraient s’arr�ter si l’on ne
trouve pas une solution locale qui leur permette de vivre d�cemment et de
renoncer ainsi � l’aventure douloureuse vers les pays du Nord.

Pierre Bamony, avril 2003

�

Bibliographie

Livres

Batang'>- Bamony (Pierre), To Eskhaton, le triangle de la mort - Essai
d’anthropologie critique, Grenoble, Thot 2000, 559 p. (www.editionsthot.fr)

Batang'>- Bamony (Pierre), La solitude du mutant - Eloge de la bi-culture (Etudes
des rapports entre Fran�ais et Communaut�s �trang�res � partir de ma propre
exp�rience au milieu des Fran�ais. Cette perspective s’apparente � une d�marche
de “�sociologie participative�”), Grenoble, Thot, 2001, 426 p. (<a
href="http://www.editionsthot.fr/"> none;text-underline:none'>www.editionsthot.fr)

Batang'>- Chesnais, (Fran�ois)�: La mondialisation du capital,
Syros, 1994, Paris.

Batang'>- Passet (Ren�), Liberman (Jean)�:Mondialisation financi�re et
terrorisme-La donne a-t-elle chang� depuis le 11 Septembre�?
Editions
de l’Atelier, coll. ��Enjeux Plan�te��, 2002, Paris.

Batang'>- Jaulin (Robert)�: Les chemins du vide, Christian Bourgois
1977, Paris.

Batang'>- Sorre (Max)�: L’Homme sur terre, Hachette, 1961, Paris.<span
style='font-family:Batang;mso-hansi-font-family:Batang'>

Revues

��CFDT
Magazine��

Batang'>- N��264-Novembre 2000

Batang'>- N��265-D�cembre 2000

Batang'>- N��269-Avril�2001

Batang'>- N��285-Novembre 2002

Batang'>- N��289-Mars�2003<span
style='font-family:Batang;mso-hansi-font-family:Batang'>

Hebdomadaires

��Le
Canard encha�n頻

Batang'>- Du 6 Septembre 2000

Batang'>- Du 13 D�cembre 2002

Batang'>- Du 5 Mars 2003

Batang'>- Du 12 Mars 2003

-��Le
Courrier Afrique, Cara�bes, Pacifique, Union europ�enne�� n��178

-��Jeune
Afrique l’Intelligent��

Batang'>- N��2194-Du 26 Janvier au 1er F�vrier 2003

Batang'>- N��2197- Du 16 au 22 F�vrier 2003

Batang'>- N��2200-Du 9 au 15 Mars 2003

-��T�l�rama��
n��2734-Du 5 Juin 2002
Batang'>

Mensuels

��Le Monde
Diplomatique��, D�cembre 1994

Quotidiens

��Lib�ration��
-�

Batang'>- Du 20 Novembre 2002

Batang'>- Des 4 et 5 Janvier 2003

Batang'>- Du 20 Janvier 2003

Batang'>- Du 22 Janvier 2003

Batang'>- Du 19 F�vrier 2003


name="_edn1" title="">1
- On peut comprendre, m�me si on y adh�re pas, la r�action de certaines
personnes qui pensent que l’expansion de l’esp�ce humaine g�n�re partout des
effets mortif�res comme les d�sastres pour les autres esp�ces vivantes et des
d�solations pour l’environnement �cologique. Notre esp�ce ne semble gu�re
supporter la diff�rence, ce qui a �t� cause de sa cruaut� dans le temps.

name="_edn2" title="">2 <i
style='mso-bidi-font-style:normal'> - Les
chemins du vide,
Paris, Ch.
Bourgois, P.P. 121-122, 1977.

name="_edn3" title="">3
- Ibidem, P.31.

name="_edn4" title="">4
- "Monde Diplomatique" de d�cembre 1994.

name="_edn6" title="">6
- To Eskhaton le triangle de la mort, Thot, Grenoble 2000, P.P. 314-315.

name="_edn7" title="">7
- Les immigr�s qui retournent chez eux tous les �t�s sont �galement pour
quelque chose dans la d�formation de l’image des pays du Nord. Tel est
l’exemple des Africains subsahariens, entre autres. Les tenues vestimentaires,
la voiture, le pouvoir d’achat fort important par rapport � des salari�s
d’autre pays comme ceux des pays c�tiers-C�te d’Ivoire, Ghana etc. - les immenses
valises pleines de divers objets � offrir qu’ils ram�nent � chaque vacance,
montrent � l’�vidence que travailler dans un pays du Nord est une sin�cure. La
vue des travailleurs immigr�s dans ces conditions mat�rielles ais�es incitent
ceux qui sont dans la n�cessit� � tenter l’aventure quelle que soit la
souffrance qu’elle comporte. En outre, le touriste blanc donne toujours l’image
de celui qui est riche�: cette richesse ostentatoire n’est pas jug�e comme
exceptionnelle mais comme valable pour tous. Dans la mesure o� peu de gens
savent discriminer en distinguant la nature des ph�nom�nes, on comprend donc
que la tentation est facile de croire que tout blanc est riche et le pays qu’il
habite aussi.

name="_edn8" title="">8
- CFDT Magazine n��285, Novembre 2002.

name="_edn9" title="">9
- ��Le Canard encha�n頻, Mercredi 6 septembre 2000.

name="_edn10" title="">10
- Nous avons soulign� auparavant � quel la responsabilit� des Africains
eux-m�mes est grande dans cette organisation presque internationale du pillage
des richesses de leurs pays. Les Africains - du moins les responsables
politiques et �conomiques de ces pays - sont eux-m�mes les artisans de la
minorit� mentale et donc de l’absence de prise de conscience de la n�cessit� de
d�fendre leurs richesses, d’une part, dans l’int�r�t des populations dont la
majorit� vit encore dans une situation de mis�re inaceptable, d’autre part, en
vue de pr�server l’avenir des g�n�rations futures. Ces remarques sont aussi
confirm�es par Jean Fran�ois Julliard, l’auteur de l’article du ��Canard
encha�n�e sur les ��Afro-profiteurs…��. Celui-ci �crit en effet, au
sujet de la mainmise de l’entreprise fran�aise ELF dans les �tas p�troliers de
l’Afrique sub-saharien, ceci�: ��Prenons une petite entreprise (ou
une banque) � qui depuis longtemps un �tat doit beaucoup d’argent. ELF, alert�,
va proposer � l’entreprise de racheter sa cr�ance � 50% de sa valeur. Par
suite, lorsque la compagnie devrait acquitter la redevance p�troli�re due � cet
�tat africain, elle en d�duira la valeur totale de la cr�ance rachet�e.
B�n�fice 50% de la dite cr�ance. Le jeu se corse, pr�cise la note, lorsque
certains aigrefins, de m�che avec des fonctionnaires locaux, �mettent de
fausses cr�ances et partagent avec eux le prix qu’en a r�gl� le p�trolier. Le
perdant est toujours le m�me�: le pays qui voit ses richesses doublement
pill�s��. On retrouve ce syst�me de pillage des richesses des pays du Sud
par les pays Nord, avec la complicit� des grands commis des premiers, se faire
sous d’autres cieux, producteurs de p�trole ou non, comme le Mexique,
l’Argentine, etc.

name="_edn11" title="">11
- Bamony, Pierre Isso-Amien�: La solitude du mutant-Eloge de la
bi-culture
(Thot, Grenoble 2001, pp 365-366). Ces remarques ont �t� tir�s
du ��Canard encha�n頻 du 24/1/2001. Nous faisions alors observer que
ce que les premiers intellectuels africains, partisans du Marxisme, d�non�aient
comme ��n�o-colonialisme�� appara�t sous un jour limpide. Mais, ces
intellectuels eux-m�mes, plus tard, c’est-�-dire au terme de leurs �tudes en
Europe, lorsqu’ils ont acc�d� aux affaires de leurs pays respectifs, n’ont rien
fait pour arr�ter le pillage des richesses de leur pays ni pour changer le
cours des �v�nements dans le sens de l’int�r�t de leurs peuples. Pire, ils sont
devenus tr�s t�t des fossoyeurs aveugles de celles-ci, se transformant tr�s
vite en de superbes instruments entre les mains des op�rateurs �conomiques
europ�ens pour effectuer des gabegies �hont�es. Ils sont, en fait, les premiers
responsables de la situation de leurs pays qu’ils ont grandement contribu� �
mettre � genoux.

name="_edn12" title="">12
- La mondialisation du capital, Syros, Paris 1994.

name="_edn13" title="">13
- CFDT Magazine-Mars 2003.

name="_edn14" title="">14
- Pourtant, concernant certains de ces pays pauvres tr�s endett�s, en
l’occurrence, les pays de l’Afrique, on remarque qu’au niveau des ressources du
sous-sol, ils sont potentiellement riches. Ainsi, toute la c�te de l’Afrique
occidentale constitue un ensemble de gisements de p�trole consid�rable. Il
s’agit de la zone qui va depuis de la Mauritanie jusqu’en Angola. Or, selon de
r�centes estimations de la demande de p�trole, on sait que la consommation de
p�trole s’�l�vera � 90 000 000 de barils par jour dans dix ans et � 120 000 000
de barils par jour dans trente ans. Ce qui devrait permettre � ces pays de
conna�tre des lendemains qui chantent et de se lib�rer ainsi de la tutelle des
pays riches qui les tiennent aujourd’hui fermement sous leur coupe par le biais
de l’endettement, entre autres.

name="_edn15" title="">15
- Les mouvements contemporains de population ne se limitent certes pas
seulement aux pays riches�; ils sont plut�t globaux. En effet, en dehors
des pays occidentaux, des pays peu peupl�s ou riches en p�trole accueillent une
population importante d’�trangers. � titre d’exemples, on peut citer les
monarchies du Golfe, en particulier, l’Arabie saoudite qui accueille 4 millions
d’�trangers,. C’est aussi le cas de la Libye, de Brunei, de la Guin�e
�quatoriale qui accueillent entre 25 et 50% d’immigr�s. � ces mouvements de
population d’ordre g�n�ralement �conomiques, il convient d’ajouter, de nos
jours, une nouvelle cat�gorie de migrants ou personnes d�plac�es, en
l’occurrence, les r�fugi�s. Dans le monde, leur nombre est estim� entre 13 et
18 millions, soit un migrant sur dix. Cependant, ce nombre varie suivant le
d�clenchement des conflits dans le monde.

name="_edn16" title="">16
- Nous avons montr� dans notre ouvrage To Eskhaton, le triangle de la mort,
que le Canada est l’un des rares pays au monde dont la situation se pr�sente de
fa�on id�ale (�quation prosp�rit�/solidarit�)�: avec une population
estim�e en 1996 � 2 811 400 habitants pour une superficie de 9970610 km2
et une sant� �conomique remarquable, le Canada peut continuer � recevoir de
nouveaux habitants venant du monde ext�rieur sans risquer aucun d�s�quilibre ni
dommage pour lui-m�me. C’est, d’ailleurs, ce que ce pays s’emploie � faire par
une organisation rationnelle de l’immigration, suivant les besoins des
diff�rentes provinces qui le composent.

name="_edn17" title="">17
- To Eskhaton, le triangle de la mort, (Thot, Grenoble, 2000).

name="_edn18" title="">18
- CFDT magazine n�265-d�cembre 2000.

name="_edn19" title="">19
- Selon le magazine pr�cit�, ��le trafic de migrants sans papier
repr�senterait un chiffre d’affaires de 5 � 7 milliards de dollars par
an��. Il s’agit d’une somme que les candidats � l’immigration clandestine
doivent acquitter aux diff�rents passeurs pour �tre pris en charge jusqu’� leur
destination. Malheureusement, ils ne tiennent pas leur promesse dans la mesure
ils ont tendance � les abandonner dans les ports ou � la fronti�re de l’Italie,
de l’Espagne ou de la France. Selon ce magazine, cette situation de
l’immigration clandestine profite � l’�conomie espagnole puisque l’Andalousie
semble devenir ��le nouvel eldorado�: du c�t� africain du D�troit de
Gibraltar, il y a des hommes qui cherchent � atteindre l’Europe pour y trouver.
C�t� espagnol, il y a des patrons qui embauchent. Mais ici, les accords de
Shengen, la ma�trise des flux migratoires, restent pour beaucoup des notions
incompr�hensibles��

name="_edn20" title="">20
- Ceci entre en contradiction avec la volont� affich�e du gouvernement Raffarin
qui entend expulser autant que faire se peut le plus d’immigr�s possible. C’est
qu’� la date du 3 mars 2003, on vient de reprendre ce qu’on avait appel� les
“Charters de Pasqua”�� � destination des pays africains dont la C�te
d’Ivoire, le S�n�gal, le Mali etc.

name="_edn21" title="">21
- J.A./L-Intelligent n�2197-Du 16 au22 F�vrier 2003.

name="_edn22" title="">22
- ��Le Canard encha�n頻 du 13 D�cembre 2002.

name="_edn23" title="">23
- ��Lib�ration�� du Mercredi 22 Janvier 2003.

name="_edn24" title="">24
- ��Le canard en cha�n頻 du 5 Mars 2003.

name="_edn25" title="">25
- En vertu de l’image que les id�es des philosophes des Lumi�res ont construite
de la France et qui s’est impos�e aux pays �trangers depuis le XIXe
si�cle, ces traitements inhumains inflig�s � des hommes au m�pris de leur
dignit� d’hommes entrent forc�ment en contradiction avec cette image d’Epinal.
Nous avons montr� dans notre ouvrage La solitude du mutant-�loge de la
bi-culture,
(�tudes des
rapports entre Fran�ais et Communaut�s �trang�res � partir de notre propre
exp�rience au milieu des Fran�ais. Cette perspective s’apparente � une d�marche
de “�sociologie participative�”. Grenoble, Thot, 2001, 426 p.
<span
lang=EN-GB style='mso-fareast-font-family:Batang;mso-ansi-language:EN-GB'><a
href="http://www.editionsthot.fr/"> FR;text-decoration:none;text-underline:none'>www.editionsthot.fr<span
style='mso-fareast-font-family:Batang'>), que l’�tranger cultiv�, qui arrive en
France pour la premi�re fois, voit les Fran�ais � travers ces id�es. Tel est
l’exemple de ce Br�silien dont nous avons fait mention qui s’est imm�diatement
senti en s�curit� et � l’aise en France par rapport � l’Allemagne, pays de sa
compagne qu’il a visit� en sa compagnie. Il pensait voir derri�re chaque visage
un Rousseau, un d’Alembert ou un Diderot humaniste. Aussi, l’�tranger est
toujours surpris de constater que des Fran�ais peuvent avoir des comportements
au m�me titre que tout homme. Tel le fond du paradoxe de leur indignation.

name="_edn26" title="">26
- Le Ministre de l’int�rieur, Monsieur Nicolas Sarkozy, pour �viter le mauvais
effet des ��charters��, et l’impopularit� de ce genre de m�thode aux
yeux du grand public, innove en la mati�re par l’invention d’un nouveau concept
��les vols group�s��. J.A.I du 9 au 15 mars 2003 (N��2200) parle de
��Trente Ivoiriens et vingt-trois S�n�galais expuls�s de France le 3
mars�� par le ��Vol RN 152 pour Abidjan��. Cet article, alors,
rapporte les conditions de cette expulsion.

name="_edn27" title="">27
- L’intention du gouvernement actuel, mais telle �tait aussi celle de Lionel
Jospin qui, en son temps, s’�tait rendu au Mali � cette fin, est de r�duire ce
nombre des Maliens vivant en France. Pour atteindre cet objectif, on n’h�site
pas � donner des primes au retour de ces immigr�s devenus g�nants sans doute
par leur nombre d�s lors qu’en France, on redoute la dysharmonie par le nombre
de l’h�t�rog�ne. Tel est le sens de la r�cente visite de M.�Nicolas Sarkozy au
Mali. Selon ��Lib�ration�� du 19/2/2003, ce Ministre a ��annonc�
le doublement du montant de l’aide � la r�insertion offerte aux immigr�s
maliens en France souhaitant volontairement rentrer chez eux ou ayant re�u une
��invitation � quitter le territoire��, et d�sireux de monter un
projet de d�veloppement dans leur pays. Actuellement plafonn� � 3600 euros, la
prime � la r�insertion pourra d�sormais s’�lever � 7000 euros et sera
accessible � tout immigr� en partance pour son pays et porteur d’un projet de
cr�ation d’activit� jug� viable��. Et si chacun des pays africains o�
vivent des communaut�s fran�aises plus ou moins importantes selon le niveau
�conomiques des pays, s’avisaient de faire pareil, que deviendraient tous ces
hommes et femmes qui sont chez eux ailleurs�? Que feraient-ils en France
qui est devenu comme un pays �tranger pour eux�? Qu’en ferait-on
d’ailleurs en France�? On a vu r�cemment, avec la crise politique et la
guerre civile de la C�te d’Ivoire � quel point ces Fran�ais de C�te d’Ivoire
tiennent davantage � leur pays d’adoption qu’� leur pays d’origine. Il doit en
�tre ainsi de tous les Fran�ais install�s dans chacun des pays africains
francophones ou non.