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Art affectif
mercredi 10 mai 2006, par
“J’ai voulu, toujours dans un geste d’appropriation, travailler avec « le vivant » et surtout renouer avec les éléments de la nature qui m’ont « formée », petite fille, à un certain éveil ... Ce sont des « rencontres » qui marquent une vie !”
Alexandra Gerber
Nous parlons souvent de l’imaginaire, trop souvent de manière théorique. Cela n’est pas sans déflorer le caractère essentiel de l’imaginaire à l’œuvre, par lui-même. Alexandra Gerber nous raconte bien plus simplement, bien plus profondément comment son alliance avec cet imaginaire la conduite à transformer les objets qu’elle rencontre dans la nature en leur donnant chaleur et énergie, ce qu’elle nomme « affection ».
Quand on explore son blog, très fourni d’œuvres multiples on se sent pris par cette chaleur, cette énergie qu’elle évoque en transformant les fruits de ses rencontres bucoliques.
- Ixus, le génie du gui
Je ne peux m’empêcher de lui céder la parole car elle sait bien mieux dire et évoquer la magie de ces instants de transports...
« Pour creuser et explorer les profondeurs, j’ai choisi la solitude. Seule, en forêt, mes sens s’ouvrent et la vision change. Je prête mon oreille aux bruits des végétaux, des animaux, des événements qui rendent ce lieu ultra vivant. Cette sensibilité à la Nature est revenue brusquement, ma vie a basculé ; j’ai changé « d’état » comme on change de peau, et les mues se succèdent dans un éternel retour.
Cette écoute des matériaux se passe dans une immobilité contemplative, je franchis alors un « seuil » dans la perception de ce qui m’entoure.
C’est dans un moment de « transe »que je me dirige vers un coin qui m’attire, je me sens ainsi dans un état de saisissement et d’abandon propice à la « découverte ».
Des choix s’offrent à moi, je n’obéis qu’à la nécessité. Tout comme dans un tableau, je décide d’aller plus loin ou pas. Parfois, plus loin, des sentiers escarpés, des bruits de sangliers, un rocher à atteindre, ou un panorama...Je ramasse des choses, qui parfois perdent leur vie quand je les transporte, alors je les redépose. Quand cet « objet » redevient vivant à mon contact, je l’emmène pour le traîter.
Comment le distinguer ? On le sent, c’est comme un appel silencieux et intime. »
Oui, c’est en effet cet appel intime dont il est question dans la transe ou dans la méditation, quand l’imaginaire, cette chose mystérieuse et inconnue se met à parler en nous, à guider nos pas et nos mouvements.
On le sent ! Il n’y a pas d’autres réponses, que d’écouter, d’observer, demeurer attentif à l’éveil des sens...
Merci Alexandra pour cette belle leçon.
Le site d’Alexandra Gerber :
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mais il y en a partout ailleurs.