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Enfance viol�e, maturit� vol�e
mercredi 21 f�vrier 2007, par
Qu’on veuille se l’avouer ou non, notre soci�t� se transforme peu � peu en validant, sous diff�rentes formes, des valeurs de pr�dation. L’�conomie est le secteur qui le d�montre chaque jour mais il est des lieux o� cette tendance pr�datrice se fait insidieuse, voire perverse. Le viol de l’enfant, loin de constituer une atteinte marginale, est un mal qui nous ronge au plus profond et qui r�v�le, bien plus que le caract�re inhumain de l’�conomie de march�, une abolition progressive et dangereuse du sentiment de coh�sion dont toute culture a besoin pour durer...
Nos cultures h�donistes con�oivent mal qu’il existe des lieux de l’�me humaine qui ne connaissent la paix que dans des circonstances particuli�res, rarement selon le cheminement qu’une science victorieuse voudrait direct et sans attente.
Les m�andres de l’�me �chappent encore � la lumi�re des experts. La question de la gu�rison hante cependant l’adulte rescap� des violences de l’enfance. Or, il faut bien l’avouer, nos modernes psychologies ne sont pas arm�es pour faire face aux �nigmes impos�es par ce fl�au. Il y a plusieurs explications � ce manque.
En premier lieu, la soci�t� est incapable de faire face aux violences inflig�es aux enfants, elle se contente d’avancer pas � pas, au cas par cas, en aveugle et de mani�re souvent opportuniste. Chacun se souvient du ��proc�s d’Outreau��, il y eut aussi l’affaire Dutroux, aux USA, la hi�rarchie catholique dut, sous la pression m�diatique, r�agir vivement contre certains clercs mais sans jamais se remettre en cause. Au Canada, un film faisant r�f�rence � des faits r�els, Les enfants de St Vincent, rapporte comment, dans un pensionnat de gar�ons, des pr�tres abus�rent impun�ment de leurs pensionnaires... Chaque affaire soul�ve une vague m�diatique gonfl�e par le flot des passions, chacun s’active, on s’interpelle, on ��commissionne�� mais l’on attend que les flots accusateurs se retirent � nouveau dans leur lit. Ce silence m�diatique laisse croire qu’en dehors de ces affaires � scandale, il ne se passe presque rien. Rien n’est plus faux ni plus inqui�tant car de nombreuses victimes anonymes s’endorment en se demandant ce qui se passe en ce monde pour �tre ainsi abandonn�es du destin, de Dieu, des autres, de la soci�t�.
L’aveuglement de nos cultures n’est pas fortuit, la violence faite � l’enfant r�v�le une b�ance terrible dans le formidable �difice de notre ��civilisation��. Il y aurait fort � m�diter pour nos modernes philosophes sur une civilisation qui serait le fleuron de l’univers mais qui laisserait ses enfants en sacrifice � quelques monstres.
Il existe une masse incompressible de d�linquance et de monstruosit�, tel serait le prix � payer sur la route du progr�s... L’expert nous assomme d’une savante �num�ration statistique qui cl�t toute vell�it� protestataire.
Si vous ne parvenez pas � dormir, revoyant sans cesse d’anciennes sc�nes horribles, rassurez-vous, vous �tes le tribut du progr�s, un rouage n�cessaire pour le confort de vos cong�n�res.
Messieurs les experts, la p�docriminalit�, toutes formes confondues, n’est pas exceptionnelle, elle touche toutes les couches sociales et, en certains cas, elle est une institution�!
Cet aveuglement de la soci�t� conduit � un d�sint�r�t pour ces crimes. On en sait beaucoup sur les criminels en s�rie mais si peu sur les pervers anonymes, ceux des beaux quartiers, comme ceux des barres d’immeubles de banlieues, ceux qui, dans les institutions scolaires ou sociales guettent, � l’aff�t d’une victime solitaire et mal assur�e... Le pervers est partout et si nos yeux peinent � le d�masquer, c’est justement parce que, pervers, il sait manipuler et retourner les situations critiques � son avantage.
Nos connaissances psychologiques, en ce domaine, se limitent � l’h�ritage freudien plus ou moins tritur� - il n’est pas tr�s net, en effet, concernant le crime d’inceste - ou bien aux doctrines comportementalistes contemporaines dont B. Cyrulnik est l’ap�tre francophone.
Entre ces deux tendances, beaucoup de psychoth�rapeutes op�rent, � l’ombre des circuits de publication et de parole.
Il n’est pas bon, dans la culture du consensus, de pr�cher une autre parole que celle des experts. La gu�rison, pour l’adulte dont l’enfance a �t� vol�e, passe par des chemins sinueux, certes, mais ils sont possibles.
Au cours de mon cheminement, j’ai souvent not� des similitudes entre les rescap�s de l’enfance viol�e et les rescap�s d’autres violences�: exil forc�, famine, guerres et tortures. Plus ces traumatismes ont �t� subis dans l’enfance, plus la similitude est notable... C’est ce qui m’a conduit � m’interroger sur les m�canismes mis en jeu par l’entit� humaine pour forcer les portes de la vie et faire en sorte qu’un futur devienne possible. Je sais cependant que ce futur est hant� par de nombreux fant�mes qui continuent d’errer dans le silence de l’�me. Bien souvent, le bonheur n’est possible qu’au prix d’immenses efforts. L’adulte vol� doit maintenir � bras forc� un barrage entre ces monstres int�rieurs et sa vie aupr�s de ceux qu’il aime.
L’�coulement de l’�nergie psychique
Dans un essai sur les traumatismes sexuels de l’enfance j’ai montr� que la survie de l’Ego reposait sur la capacit� qu’avait l’�nergie psychique de s’�couler par des circuits d�riv�s qui contournent la blessure de l’enfance, laquelle, en fait, se constitue comme un chapelet de traumatismes - r�p�tition, silence, soumission pour la victime.
Jung a nomm� Fonction transcendante cette capacit� de la psych� � inventer sans cesse des moyens de r�paration. C’est ��... cette facult� qu’a la psych� inconsciente de guider l’�tre humain arr�t� dans une certaine situation vers une situation nouvelle en le transformant. Chaque fois qu’un individu est bloqu� par des circonstances ou par une attitude dont il ne parvient pas � se sortir, la fonction transcendante produit des r�ves et des phantasmes qui l’aident � construire, sur un plan symbolique et imaginaire, une nouvelle fa�on de vivre qui soudain prend forme et conduit � une attitude nouvelle.��
Ces circuits de d�rivation trouvent leurs sources au plus profond de l’�tre, ce qui revient � dire qu’ils traduisent une part importante de l’authenticit� de la personne, m�me si cette originalit� �volue sans grande coh�rence.
Qu’est-ce que cela veut bien dire�? Nous allons retrouver dans la vie quotidienne des supports de repr�sentations qui, eux, seront richement baign�s par des affects enracin�s. Contrairement � ceux qui r�sultent d’une imitation, comme je l’ai �voqu� � propos des exil�s ou des rescap�s de conflits arm�s.
Dans sa prison de l’enfance, le petit �tre s’est cr�� des coins d’intimit� � l’abri de la vigilance de son pr�dateur. Dans ces espaces pr�serv�s, � l’abri du regard dangereux de l’adulte, l’enfant �volue, m�rit mais sans ordre, sans le support indispensable d’un guide moral qui donnerait au futur les raisons de la vie. Des r�flexes se cr�ent et s’affinent dans cet espace, offrant � l’�me un semblant d’existence.
L’adulte perp�tue ce genre de r�flexe dans sa vie d�sormais un peu plus � l’abri. Ces comportements, souvent inconscients sont banalis�s et passent inaper�us mais ils sont absolument n�cessaires car ce sont eux qui assurent la v�ritable coh�sion de l’�tre.
Approcher et comprendre ces rescap�s passe par une sensible appr�hension de leur monde int�rieur, celui qui a �chapp� � la pr�dation.
Dans un premier temps, je m’efforce donc d’�tablir le contact avec ce monde. Et je dispose d’un fil conducteur tr�s solide�: les affects - impressions, sensations, �motions, etc. M�me n�glig�s par la personne ces lieux de la psych� sont tr�s fortement charg�s d’affects, certains tr�s violents et primaires mais, au moins, authentiquement enracin�s dans l’histoire du sujet. J’entends parfois, � ce propos�: ��C’est la seule chose qui me permet de tenir�!��
Tenir un journal, lire, dessiner, faire des collections, etc. sont autant de supports. J’ai connu un jeune homme qui passait ses loisirs � courir les bouquinistes � la recherche de livres rares sur des sujets bien pr�cis. ��Comme �a, disait-il, �a me d�tend�� Et ces livres ne lui servaient � rien, aucune activit� ne leur �tait li�e, ils encombraient plut�t son appartement. Mais apr�s un temps on d�couvrit ensemble que cette activit� n�gligeable le mettait en contact avec son grand-p�re, la seule personne porteuse d’une repr�sentation parentale positive.
Ces comportements peuvent parfois appara�tre compulsifs et immatures, donc suspects alors qu’ils sont porteurs de richesses et de liens. D’o� la n�cessit� d’une tr�s grande prudence dans l’usage de conclusions ou d’interpr�tations. En g�n�ral, je n’interpr�te absolument pas, je fouille plut�t dans la vie domestique de la personne � la recherche du moindre signe d’un ��perchoir d’affects��.
J’ai constat� que, tr�s souvent, le simple fait de revaloriser ces activit�s ou ces affinit�s singuli�res, permettait la cr�ation de diff�rents r�seaux d’activit�s et de motivations � partir desquels la vie se reconstituait de fa�on plus enracin�e. Et c’est cela qui permettra progressivement la substitution d’un Moi solide � l’Ego fragile et instable qui existait auparavant en surface. (J’op�re souvent un glissement de la notion de Moi � celle d’Ego sans dire pourquoi. Il serait trop long de donner les raisons pr�cises. Disons que l’Ego serait la fine pointe, la peau, du Moi, lequel s’enracine dans les diff�rentes strates de l’Inconscient. Bien entendu cette topique n’est absolument pas commune mais elle a l’avantage d’�tre op�rationnelle et utile). Il existe en tout �tre une �tonnante capacit� � rebondir et � user du moindre ancrage de motivation pour reconstruire une personnalit�. Mais cela ne se fait pas aussi simplement que le dit B. Cyrulnik.
Un monde o� tout para�t irr�el
Bien s�r ces personnes ne sont pas d�nu�es de sentiments ni d’�motions et leurs sensations leur permettent une adh�sion au monde qui peut s’av�rer performante. Il leur manque cependant ce lien essentiel � leur histoire et � leur patrimoine psychique qui cr�e l’unit� d’une personne. C’est cette absence d’unit� qui est � l’origine d’un sentiment de manque ou d’insatisfaction. Dans leur monde tout peut para�tre instable, fragile voire irr�el. Les t�moignages foisonnent qui font part de cette �tranget� d’appartenance � un monde irr�el.
Que se passe-t-il si un exil�, forg� � l’imitation, veut exprimer quelque chose de profond qui lui est sp�cifique�? Il recourt � tous les sch�mas de son pass�, � sa langue maternelle, aux rites de son enfance, il retourne � son pass� pour trouver une libre voie d’expression de sa sensibilit� mais aussi pour y retrouver l’authenticit� de ses affects et �motions. C’est pourquoi le r�flexe communautaire est parfois si puissant chez ceux qui sont exil�s. La communaut� entretient ��les saveurs du pays��. Elle demeure le g�te le plus appropri� pour accueillir la souffrance. Si la nation d’accueil se fait indiff�rente, le r�flexe communautaire s’accentue au lieu de se diluer...
Dans des cas de violences impliquant les parents ce recours n’existe pas. Pire�! Chaque fois que l’individu, par r�flexe, recourt au puits de son histoire, il retrouve ce puissant sentiment de terreur et de trahison qui le tenait durant sa soumission aux violences de l’autre.
La conscience bute sur le mur de la souffrance mais aussi sur le grand vide g�n�r� par la trahison des parents.
D’o�, en retour, un tout aussi puissant sentiment que tout est vain. L’Ego est chaque fois confirm�, en quelque sorte, dans son statut flottant, instable voire �ph�m�re doubl� d’une tr�s forte sensation de solitude. Cet isolement, cette absence de rep�re confine l’individu dans un univers de doutes, voire de culpabilit�. Il n’existe pas de communaut� des rescap�s de la p�docriminalit�. Or, parler, �changer, savoir que d’autres connaissent les m�mes troubles tend � amoindrir la pression des sentiments de culpabilit� et d’�tranget�. C’est pour cela que le groupe de parole, lieu d’�change et d’accueil, est un espace ou la gu�rison fait ses premi�res avanc�es. En France, il n’en existe pratiquement pas... et il n’est pas n�cessaire qu’un tel groupe soit anim� par un sp�cialiste, la seule volont� d’�change suffit.
N’oublions pas que p�re et m�re constituent des supports de repr�sentations autour desquels la vie du futur adulte se constitue. Que l’un ou l’autre des ses parents ou les deux viennent � d�faillir et c’est l’ensemble de l’�difice des repr�sentations qui s’�croule. L’�tre confront� � ce drame doit affronter une catastrophe psychique.
Des enfants abandonn�s parviendront � trouver des repr�sentations de substitution dans leur entourage proche voire aupr�s de parents adoptifs car rien dans leur vie ne s’oppose � cela. L’abandon par les parents biologiques deviendra un point focal vers lequel la conscience se tournera quand celle-ci sera assez solide pour fouiller dans les entrailles de la m�moire, trouver les angoisses de l’attente, de la faim de tendresse, vivre l’absence des odeurs du corps d’une m�re � jamais disparue...
La conscience de l’�tre pr�sent sera suffisante car il y aura eu une autre chaleur, d’autres attentions, plus calmes et porteuses d’avenir.
Mais pour l’enfant violent� il existe un pi�ge terrible. Il devient l’esclave de son pr�dateur qui le prive du m�me coup de la facult� de cr�er des liens ailleurs donc de se forger des repr�sentations substitutives. L’enfant vit un emprisonnement et un esclavage dont il ne saisit pas le sens. Il est trahi par sa parent� et par son destin.
L’adulte p�docriminel est aussi vigilant que le gardien d’un tr�sor, il ne laisse rien filer hors de son contr�le. Chaque fois que ces enfants r�ussissent � trouver un mieux �tre ailleurs, soit aupr�s d’un autre adulte, � l’h�pital, etc. le pr�dateur se mobilise pour briser ce lien. J’ai souvenir d’un homme de 70 ans, beau-p�re d’une fillette qu’il avait soumise � ses d�sirs durant de nombreuses ann�es. Trente ans plus tard, rien n’ayant filtr� dans la famille, il �tait toujours l�, apparemment serviable et aux petits soins pour sa belle fille, toujours c�libataire. Sa vigilance le poussait � intervenir sur tout dans la vie de cette femme, mais bien s�r pour lui rendre service. En fait, m�me s’il avait chang� de m�thode, il demeurait le gardien de la prison de l’enfance et dont il avait forg� les barreaux.
C’est cette sauvagerie de l’enfermement, plus que le chantage, qui fabrique un terrible univers de silence. Le chantage intervient de surcro�t, si ce n’est les coups�! Nous comprendrons donc que l’enfant dont on aurait rep�r� qu’il est l’objet de viols r�p�t�s qu’il a rapidement besoin d’�tre isol� du milieu criminog�ne.
Mais ils pr�sentent �galement des signes manifestes d’une grande fragilit�.
Sortir du silence, permettre l’expression libre des �motions raval�es repr�sente une seconde urgence.
A l’occasion d’une psychoth�rapie, que convient-il de faire�? Renforcer le Moi�? Cr�er des abr�actions pour ��exorciser�� la blessure comme le font certaines psychoth�rapies humanistes�?
Renforcer le Moi, ce serait comme r�parer les �tages d’une gigantesque tour qui reposerait sur des piliers instables. Colosse au pied d’argile, la menace serait encore plus grande.
On peut n�anmoins �voquer des personnalit�s qui se sont cr�� de v�ritables blindages gr�ce � un talent particulier qui a �t� surexploit�. Un travail sur soi repr�sente, pour ces personnes, un tr�s grand danger si on ne proc�de pas avec moult pr�cautions. En effet, la perte de cet outil de valorisation que repr�sente ce talent, am�nerait un vide terrible, difficile � surmonter.
Provoquer des abr�actions, ce serait courir le risque de d�clencher un gigantesque embrasement de la psych�.
Notons en passant qu’une psychanalyse n’est pas possible car toute cure repose sur un Moi fort�! C’est un postulat de d�part pour toute cure. Il reste donc la psychoth�rapie comme premier recours et je ne rentrerai pas ici dans les d�tails sur la distinction de l’une et l’autre. J’ai remarqu� que la meilleure fa�on d’aider ces personnes consistait en un premier temps � leur permettre de retrouver confiance en leurs instincts afin qu’elles trouvent en elles la capacit� de r�agir aux sollicitations ext�rieures avec un maximum de s�r�nit�. C’est � partir du r�tablissement de l’alliance entre le Moi et les instincts que celui-ci peut enfin sortir de sa crispation initiale et consentir � faire les deuils n�cessaires � l’�dification de nouvelles attitudes.
Un r�ve me fait penser � cet itin�raire int�rieur�: Une femme r�ve qu’elle se trouve dans une voiture qu’elle contr�le mal. L’habitacle est presque vide, froid. Notre personne est sur un pont tr�s haut dont l’architecture est tr�s �l�gante mais fragile, perch�e au-dessus de l’oc�an. Tant bien que mal, elle parvient � un monticule o� elle r�cup�re un autre v�hicule, neuf celui-l�, de couleur blanche. Il se trouve du monde avec elle. L’ambiance est plus agr�able, elle est au volant et n’a aucun mal � prendre la conduite en main. Cependant elle est effray�e � l’id�e de devoir rebrousser chemin. En fait, elle se dirige sur un chemin non balis�, tr�s caillouteux [...] Le r�ve se poursuit sur une th�matique diff�rente.
Plusieurs �vocations importantes �mergent de ce r�ve et qui peuvent nous servir de mod�le. Tout d’abord, le caract�re froid et vide de l’habitacle du v�hicule initial laisse penser � ce monde o� les �motions originales sont comme gel�es. En fait, le r�ve �voque le vide, l’absence de d�corum. Malgr� une apparence esth�tique - la beaut� du pont - la vie se r�duit � la m�canique, � un assemblage de mat�riaux. L’image du pont enjambant un bras d’oc�an illustre fort opportun�ment le caract�re lointain de la vision du monde, qui s’associe aux aspects froids et m�caniques de la vie. Le Moi, dans cet ensemble, ne contr�le rien. Perch� au dessus des flots de l’Inconscient, il ne peut qu’�tre saisi par la panique.
On peut penser que cette personne s’est construit un monde artificiel fond� sur la raison et la pens�e, selon les pr�ceptes de notre monde. Cet univers peut �tre ��beau�� mais il est aussi source de vertige.
Arriv� au sol, le paysage rupestre contraste avec le c�t� plut�t ��moderne��, d�pouill�, de la premi�re partie. Le Moi retrouve contact avec une forme de nature en lui. Mais cela n’est pas incompatible avec les aspects techniques de la modernit�. Notre personne conduit une voiture au contact de nouveaux �l�ments humains qui repr�sentent autant de nouvelles adaptations ou attitudes dans la vie. Le Moi ma�trise cette fois la conduite. Il n’�chappera cependant pas au chemin caillouteux qui repr�sente souvent l’itin�raire de la vie, l’acquisition des exp�riences de l’existence. Mais c’est aussi la vie avec ses aspects rustiques, voire sauvages. Si le Moi reprend maintenant le contr�le de la conduite, en contact direct avec la nature alentour, il ne peut esquiver la n�cessit� de se frotter aux �l�ments avec ce que cela repr�sente de difficult�s mais le sentiment est d�sormais l�, facilitant la vie sociale.
La fin du r�ve ne dit pas dans quelle direction le Moi se dirige. Peut-�tre s’agit-il de revenir au point o� le Moi a �t� gravement l�s�? D’autres r�ves viendront peut-�tre pour donner cette information�? Peut-�tre le Moi peut-il se passer de ce genre d’information�? Trop savoir peut nuire�!
Pr�parer l’avenir � des parents de substitution est une t�che importante. L� o� les parents biologiques ont failli, la m�moire ne pourra pas r�parer le manque, l’absence, la blessure mais la psych� est si souple qu’elle peut se fixer sur des symboles l� o� la r�alit� est d�faillante.
R�ve d’une femme de 30 ans�: Poursuivie par des voyous au caract�re ind�fini, elle court vers une grande surface toute proche o� un homme d’�ge m�r lui permet de se r�fugier... Alors que le centre commercial �tait d�sert, soudain, tout s’anime, comme lors d’un samedi de grande fr�quentation... Elle est d�sormais en s�curit�.
Si l’on se place selon un point de vue dynamique - personnages et objets du r�ve repr�sentent des �l�ments de la psych�-, voil� un �l�ment masculin dont la crainte qu’il suscite pousse la personne � rejoindre un lieu de fort croisement social - le centre commercial - l�, un homme plus am�ne que les premiers l’accueille chaleureusement. Comme s’il existait une sorte de complicit� objective entre les jeunes voyous, transform�s en rabatteurs, et cet homme.
L’image suspecte, voire agressive du masculin - les voyous - subit une transformation qui passe par un changement d’attitude�: cette femme, tr�s longtemps contenue dans sa solitude, finit par adopter des comportements plus ouverts aux autres.
Tant que l’on s’en tient au jeu des images, notre entendement n’est pas choqu� mais d�s que l’on se demande � quoi r�f�rent ces voyous, nos pr�jug�s chancellent. En effet, ces derniers renvoient directement � la relation que cette femme entretient avec les sujets masculins. Et l’agressivit� d�velopp�e dans le r�ve est tiss�e de cette d�fiance � l’�gard de l’homme qui est directement en rapport avec ce qu’elle a subi dans l’enfance. Paradoxalement son instinct, pour peu qu’elle l’entende, la pousse vers une restauration de l’image de l’homme, du p�re, figur� par celui l’accueille dans le centre commercial.
La rencontre avec le masculin passe par la restauration de l’image du p�re, sorte de r�gression positive. Autre enseignement parall�le du r�ve�: l’image de l’homme est directement associ�e au social, appelons le aussi inconscient collectif.
Reprenant le sc�nario onirique sous une autre forme�: cette femme doit faire le deuil d’une rencontre au masculin sous la forme directe - jeunes hommes pr�dateurs�-, il lui faut d’abord faire le deuil de l’harmonie avec le p�re r�el - les viols de l’enfance ne le permettent pas - et passer au stade de la repr�sentation, du symbole si l’on veut, pour se reconstruire. L’image du p�re, unifi� dans un processus normal, est d�sormais apparemment �clat�e en de multiples formes sociales, culturelles et humaines mais la psych�, elle, fait d�j� le lien puisqu’elle lui pr�sente cette image sous la forme d’un homme d’�ge m�r, dans le centre commercial.
Si l’itin�raire de cette personne para�t sinueux, au regard de celui d’une jeune femme qui aurait v�cu ��normalement��, il n’en n’est pas moins porteur d’une future harmonie, laquelle passe par un deuil difficile mais qui la mettra � distance des nombreuses rancœurs accumul�es au cours de son douloureux d�but de vie dans la relation � l’homme et au masculin.
R�agissez�!
Pour rendre la p�docriminalit� imprescriptible, allez signer la p�tition sur le site Au nom de l’enfance viol�e.
Si vous �tes rescap� ou victime, vous avez la possibilit� de dialoguer sur le forum Vivre apr�s l’inceste
Parution de l’essai de Illel Kieser ’l Baz, Inceste, p�docriminalit�: crimes contre l’humanit�, version t�l�chargeable
Lire des extraits, commander la version imprim�e, sur le site, dans l’espace Librairie
Pour le Canada et l’Am�rique du nord�: Fondation Fleur de lys
http://manuscritdepot.com/a.illel-kieser-lbaz.1html.htm
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Messages
1. De la violence et du violentement comme moyens et instrument existentiel de r�alisation ou d’exercice sensible. , 23 mars 2007, 20:30, par Musengeshi Katata
Avant Propos
Derri�re les gracieux battements de paupi�res complices d’une femme, d’une m�re�; sa tendresse, son baiser, le souffle chaud et caressant de son amour, il y a bien plus que le simple assouvissement d’un tourment ou d’un besoin naturel. Derri�re le froufroutement d�licat du vol silencieux et dansant d’un papillon, il y a bien plus que la c�l�bration d’un acte existentiel banal.
Le tourment existentiel de la c�l�bration ou de la jouissance de la vie, pour peu naturel et commun qu’il soit, n’en t�moigne, n’en exprime pas moins un c�r�monial unique d’un in�galable enjeu�: celui d’�panouir et d’exercer, sur un champs de vie � la fois pr�caire qu’absolu dans sa finalit� de ce don incurable, exceptionnel, dont l’intensit� et le d�sespoir de son vœu incertain d’aboutissement, la multitude et la complexit� de ses objets autant que de ses intentions, rend la qu�te existentielle passionnante, path�tique, bien ardue � ma�triser. Et sans un talent sensible et cr�atif motiv� et cons�quent, sans un infatigable effort � conna�tre, � comprendre�; � nous d�voiler � nous-m�me autant qu’� cr�er et projeter nos moyens et instruments d’exercice, nous ne serions pas capable de rendre honneur � l’immense dimensionnalit� de l’art, de la c�l�bration sans pareille de la vie dont l’existence nous a dot� de la lourde pr�somption. Et derri�re la violence ou le violentement de l’assouvissement imm�diat ou fonctionnel, individuel ou collectif, j’appr�hende un manquement dangereux sanctionnant autant l’incapacit� � harmoniser et pacifier ses propres instincts, que celle de l’abus et de la m�connaissance du respect des droits des autres�: autant �l�ments, facteurs, partenaires, que lois syst�matiques de l’�quilibre et de l’harmonie partageant avec nous l’existence.
Derri�re le m�pris �vident de la violence ou du violentement.
J’ai bien appr�cie de l’approche psycho analytique de cet article, et cependant, chaque fois que je l’ai lu, il m’a h�las sembl� que je devais y faire un commentaire. Pourquoi�? Mais parce que derri�re la violence ou le violentement sexuel, il y a, � mon avis, un monstre d’abus de sensibilit� qui s’exerce, s’accomplit sur son objet humain sans tenir compte que celui-ci �tait un sujet de droit � part enti�re. Cette violence ignoble et gratuite, outre qu’elle d�truit, renie outrageusement l’attribut le plus fondamental de la race humaine, celui de l’identit� individuelle reconnue et prot�g�e par la soci�t�, dans son droit � la libert�, � s’engager librement et sans contrainte dans l’assouvissement de tout enjeu et intention de r�alisation sensible.
Il ne s’agit donc pour moi, autant dans l’inceste, le viol domicile, familial, ou m�me social en brisant volontairement des r�gles �thiques et morales de rapports sexuels interdits, pas seulement d’un d�faut, d’une h�r�sie ou d’un cas de psychose, de maladie individuelle d’exercice sexuel reniant le consentement de la victime ou le respect de son agr�ment�; l’individu qui s’exerce ainsi place son d�sir au dessus de tout, comme un absolu sans autre r�flexion que son propre assouvissement ou son imp�rieuse et m�prisante jouissance. Non seulement, � mes yeux, il se refuse au partage consenti, mais il d�truit par cet acte odieux un des principes fondamentaux de l’existence humaine, celui qui est � la base de sa survie et de son excellence�: le respect de l’autod�termination et de la libre participation de ��l’autre��. Or, ce qui fait la grandeur et la richesse autant sensible, imaginaire que cr�ative de la race humaine, c’est justement la consid�ration et la reconnaissance des apports volontaires des autres membres de la soci�t� avec lesquels nous sommes tous tenus de partager l’existence.
Freud auquel je rends un hommage vibrant en cet endroit, disait�: ��Alles ist Libido��, c’est dire, tout est libido. Et il avait pleinement raison, car dans l’existence, il n’y a que deux forces qui prennent des visages, des facettes multiples�; cependant qu’il ne s’agit que de l’anima et de l’animus. De la masculinit� et de la f�minit�. Et au risque d’�tre involontairement simpliste, nous disons que la masculinit� est de nature dominante et repr�sente la force, la puissance sexuelle�; tandis que la f�minit� repr�sente la recevabilit�, la tendresse, l’�l�gance. Et afin de couper court � toute discussion inutile, notons que pour les deux cat�gories sexuelles de l’esp�ce humaine, il y a non seulement des degr�s (regrettables ou pas) que des inversions de caract�res dominants. Mais je ne dis pas que l’homosexualit� ou la bissexualit� sont contre nature, mais qu’elle sont, du point de vue de la nature humaine elle-m�me, des contradictions naturelles. Parce que non seulement s’il n’y avait qu’elles, la nature humaine n’existerait plus. Car ce qui qualifie et caract�rise la race humaine, c’est sa fertilit�, et c’est dire, se reproduire dans le temps, l’espace et la qu�te de l’assouvissement du tourment de l’exercice sensible.
Du constat �loquent de cette dualit� freudienne, se d�duit la loi de l’harmonie naturelle�: celle qui, en concordance avec la compl�mentarit� de ces deux �l�ments, cr�e l’harmonie de l’amour fructueux. Et j’irai m�me plus loin en disant que cet exemple naturel est bien plus significatif qu’on ne le pense, parce que tout en pr�sentant la premi�re unit� sociale, morale et �thique de l’existence humaine, elle n’en est pas moins compos�e de deux individualit�s distinctes, compl�mentaires, infructueuses l’une sans l’autre. Et de cela, on peut conclure que l’�quilibre, l’harmonie ou la qu�te fructueuse et positive dans l’�quation de l’existence humaine est duale. Pourquoi ce d�tour�? Mais parce que l’�tre qui n’accepte, dans son assouvissement, de respecter l’autod�termination de l’autre, ne projette que ses propres insuffisances, sa propre incomp�tence � acc�der � la notion de responsabilit� la plus intransigeante de la civilisation, de la culture humaine. Et celle-ci implique non seulement le respect de l’autre, du partenaire, de la communaut�; mais aussi des r�gles et des usages qui agr�ent au bon fonctionnement d’un id�al social d’int�r�t commun�: celui de la r�alisation complexe et multiples des moments et d’enjeux d’exercice de la jouissance existentielle de tous et de tout un chacun.
Celui ou ceux qui affirmaient ou affirment encore que l’�tre humain est n� bon et que c’est la soci�t� qui le d�truit, se trompent bien, j’en suis convaincu�; car le bien comme le mal font partie int�grante de notre nature humaine. Le bien n’est � mon avis qu’une valeur d’exp�rience confirmant des lois r�pondant au r�sultats fructueux et positif inh�rents � un fonctionnement naturel rapprochant les rapports humains et sociaux le plus �troitement � l’harmonie, � la paix, � la r�alisation partag�e et respect�e des �tres humains. Le mal, par contre, est plut�t l’erreur, le manquement, le d�faut insolent et poursuivi qui, depuis les temps les plus recul�s de l’existence humaine, a toujours �t� source de maux, d’abus et de destruction autant individuelles que collectives. Seuls la raison et le jugement objectifs respectant le bien et tous ses principes et ses implications nous ouvrent sur un id�al individuel, social et culturel nous permettant d’aspirer et de nous reconna�tre de la civilisation. Autrement dit, ceux qui ne se sont pas affranchis ni de la violence, ni ne parviennent � ma�triser ou � dominer leurs bas instincts, ne sont rien d’autre que des barbares sociaux ou culturels. Et certes, la soci�t� ne peut pas les rejeter (sinon, o� iraient-ils donc�?)�; mais elle se doit les soigner, et bien s�r se garder d’eux. Mais le meilleur moyen de se prot�ger de tels individus, c’est d’agir sur les valeurs �ducatives que toute soci�t�, dans ses id�aux, cultive et encense. Car notre monde, de jour en jour, devient petit et exigeant de s�curit�.
On ne sera surpris de trouver derri�re l’esclavage, la colonisation destructive des cultures, des us et usages de peuples �trangers, la m�me violence, le m�me m�pris de l’autre que dans l’inceste, le viol sexuel. Et bien de guerres, d’actes politiques ou d’exploitation ont intentionnellement pour effet de violenter des faibles, de priver des peuples entiers de leurs droits l�gitimes en imposant ceux du plus fort. Ce sont tous des actes de violentement incultes et barbares parce qu’ils se r�sument tous ou s’exercent tous au d�triment de tout respect et droit humain d’�quitable int�r�t. Faire subir aux autres ce dont on se pr�serve soi-m�me ou le dictat de sa religion ou de ses id�es n’est ni juste, ni honorable. Il en va de m�me de croire ou d’instaurer par la violence que sa vie, ses d�sirs ou ses int�r�ts sont imp�rativement au dessus de ceux des autres. Si ce n’est pas du racisme, de la discrimination...de l’Apartheid ou du terrorisme�?
Ce qui choque aujourd’hui, c’est qu’avec la croissance de l’anonymat des grandes villes, et ce malgr� culture et civilisation de notre �re actuelle, ces violences gratuites et plut�t honteuses envers les femmes, les enfants, les faibles, les �trangers, les malades se multiplient. A croire que bien de gens se cachent sous le manteau de la civilisation ou de ses facilit�s pour y exercer le plus vulgairement du monde leurs bas et primitifs instincts. L’�ducation, l’enfermement, la culture...la civilisation avaient-ils failli�? Personnellement, je ne le pense pas. C’est plut�t, � mon avis, un probl�me d’id�al d’exercice et de jouissance existentielle. Lorsque dans une soci�t� on a longtemps l�gitim� ou instaur� la violence ou la pr�pond�rance aveugle de la phallocratie comme principes existentiels par excellence, il est bien difficile de s’en d�barrasser plus tard car des g�n�rations en cha�nes ont aval� ce venin et l’ont transmis aux pr�c�dentes. Peut-�tre serait-il temps de dire aux gens la v�rit�, notamment que toute violence, sous quelque forme qu’elle soit, est un acte avilissant et barbare qui doit �tre irr�m�diablement sanctionn�. Et ceci pour tous, et partout...alors peut-�tre vaincrons-nous ce vil fl�au. Et nous pourrons enfin nous dire que nous sommes civilis�s.
Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu
[email protected]
Voir en ligne : Contre la prescription de crimes sexuels
2. Enfance viol�e, maturit� vol�e , 30 avril 2008, 11:40, par Genevi�ve Extremos
Bonjour,
Vous parlez d’inceste et de p�dophilie et, d’apr�s vous, ce serait inh�rent aux soci�t�s occidentales. Que nenni�! Les anciens egyptiens
dont j’admire fort la culture, ne rechignaient pas �
marier un fr�re et une soeur, fils et fille de pha-raon. Que la lign�e ne meure pas�! Et que dites-
vous des pays d’Afrique de l’est o� l’on marie
des gamines de 8 ans � des adultes�? Et dans
les pays o�, bien que les lois l’inter-
disent, on marie toujours de tr�s jeunes filles � des hommes adultes.
Devriez vous renseigner sur les civilisations
chinoises, japonaises, indiennes, etc...
Ca n’emp�che pas les d�fauts des occidentaux,
loin de l�, mais � ce sujet, nous n’avons rien
invent�: la perversit� humaine n’a pas besoin d’exemples, son imagination lui suffit.
[email protected]
1. Enfance viol�e, maturit� vol�e , 1er mai 2008, 11:32, par Kieser ’l Baz
@Genevi�ve Extremo,
Bonjour et merci de votre mail,
Je n’ai jamais dit que l’inceste �tait inh�rent aux soci�t�s occidentales. Mais c’est un crime qui semble progresser dans les grands centres urbains, sur toute la plan�te et, comme ce mode d’urbanisation et la vie qu’il induit sont mondialis�s, j’en d�duis qu’il s’agit probablement d’un mal qui lui est inh�rent.
Et nous clamons partout sur la plan�te que c’est le mode de vie que nous avons l�gu� au monde. Il faut donc en assumer aussi les ombres.
Mais ma d�monstration ne s’arr�te pas l� - pour l’instant non publi�e - la soci�t� dite mondialis�e est de type pr�dateur, o� la loi du plus fort l’emporte. Ce qui est une formidable r�gression en regard des efforts de civilisation.
Vous pr�tendez que les Pharaons pratiquaient l’inceste, les Incas aussi... Mais la pratique �tait symbolique, c’est-�-dire que la mari�e �tait consacr�e sœur. Ce n’�tait pas la sœur biologique.
M�me dans les mythes, l’inceste est assez rare pour �tre remarqu� comme exceptionnel.
Ensuite vous faites r�f�rence aux mariage forc�s de jeunes filles � des hommes d’�ge m�r.
C’est une mode actuelle qui consiste � rappeler les m�faits de l’Islamisme radical ou de quelques d�g�n�r�s se r�clamant de l’Islam. Cela n’excuse en rien nos propres m�faits.
Par ailleurs, ce d�voiement de l’Islam est relativement r�cent. Pour �tre n� et avoir v�cu en terre d’Islam, si on mariait tr�s t�t des enfants, la consommation du mariage �tait r�gie par des r�gles tr�s strictes, jamais avant la pubert�.
J’ai moi-m�me �t� mari� tr�s jeune � une enfant de mon Douar... Cela ne m’a pas emp�ch� de vivre autre chose que ce que les adultes avaient choisi pour moi en d’autres temps. Et tout le temps de notre enfance nous avons eu des jeux d’enfant.
Je prends bien soin de me renseigner, comme vous dites, sur les cultures dont je parle et, � ma connaissance, il n’existe aucune autre civilisation qui ait g�n�ralis� � ce point l’inceste que la soci�t� contemporaine, tous continents confondus.
De retour du Canada, je ram�ne des chiffres sur l’�tendue du mal et c’est consid�rable, sid�rant, �poustouflant. Il y a de quoi s’alarmer.
Maintenant vous dites que l’imagination suffit � la perversit� humaine. En effet, mais les humains ont invent� des r�gles, des rites, des tabous qui la pr�serve du Mal, en permettant une vie sociale qui progresse hors de la barbarie.
Je constate chaque jour que, de ce point de vue, nos soci�t�s mondialis�es sont en profonde, tr�s large r�gression.
On peut, si l’on veut, banaliser cette extension du Mal, de la prise de pouvoir du plus fort sur le plus faible des humains, l’enfant, je m’�rigerai chaque fois que possible contre ce retour � la barbarie, non pas par devoir moral mais parce que je sais ce que cela r�v�le de monstruosit� sociale.
Pour l’instant, et depuis 45 ans, je vis en France, je m’int�resse donc d’abord � la France.
Cordialement
IBK