[Hommes et Faits] > Psychologie

Les pr�dateurs p�dosexuels

Typologie et classement


L’Angleterre s’appr�te � mettre � disposition du public les noms des pr�dateurs p�dosexuels afin que chacun puisse savoir si un pr�cepteur, un professeur, ont un pass� douteux. La France cherche � imposer une loi frappant les criminels dangereux d’une peine de s�ret�. Un quotidien fran�ais d�voile les noms de d�tenus dangereux... Qui sont les pr�dateurs p�dosexuels�?

Communiqu�


Sur dix de vos amis, trois ont subi des violences dans l’enfance. Parfois durant plusieurs ann�es.

Ils n’en parlent jamais�? Cela vous �tonne�? Pas nous�!

Vous avez d�j� entendu parler de la p�docriminalit�, la presse en fait ses Unes mais connaissez-vous cette violence sourde que l’enfant subit, souvent de l’un de ses parents�?

Parlez-en autour de vous, aidez-nous � lutter contre l’inceste, la p�docriminalit� ordinaire, celle qui existe en sourdine, dans les familles.

Classement des personnalit�s de pr�dateurs p�dosexuels

�

L’Angleterre s’appr�te � mettre � disposition du public les noms des pr�dateurs p�dosexuels afin que chacun puisse savoir si un pr�cepteur, un professeur, ont un pass� douteux. La France cherche � imposer une loi frappant les criminels dangereux d’une peine de s�ret�. Un quotidien fran�ais d�voile les noms de d�tenus dangereux... Le Pr�sident de la R�publique fran�aise d�clare de mani�re tonitruante qu’il est important que les ��monstres�� soient mis en s�ret�, des maires fran�ais demandent � �tre pr�venus par les services de police quand un pr�dateur p�dosexuel s’installe sur le territoire de leur commune...

Toutes ces dispositions que les politiques proposent reposent sur un vide quasi-total dans la connaissance de la personnalit� des pr�dateurs p�dosexuels. Les r�actions sont purement �motionnelles et fond�es sur le sombre �clat donn� par les m�dias � ces douloureux faits.

�

Il importe de poser le d�bat, prendre une distance salutaire par rapport aux passions d�cha�n�es pour savoir de quoi il retourne, savoir qui sont ces monstres, comment ils op�rent et o� r�side vraiment le grand danger social dont il est tant question.

Les typologies qui suivent r�sultent de plus de 35 ann�es de pratique sociale, d’�coute attentive des victimes et, parfois, mais moins souvent des confessions de pr�dateurs.

Pour l’�tablissement de ce classement j’ai partiellement utilis� des �l�ments de la caract�rologie de Ren� Le Senne. J’ai associ� ce classement � celui de DSM IV et aux �l�ments de psychopathologie dont nous disposons. Mais ces classements demeurent uniquement descriptifs et ils ne rendent pas compte de la plasticit� de la psych� humaine ni de son caract�re dynamique. Ainsi, par exemple, dans la cat�gorie des n�vros�s, les psychopathologues jugent pathologiques les fantasmes p�dosexuels, souvent pr�coces, chez l’adolescent, jeune pub�re. Cette cat�gorisation nous prive d’une vision plus souple qui nous permettrait d’intervenir tr�s t�t par des actions de pr�vention et d’information. En second argument � l’encontre de cette pr�cocit� d’un classement, j’ajouterai que mes observations me conduisent � consid�rer que le passage � l’acte n’est qu’une des r�solutions possibles de la tension cr��e par des fantasmes p�dosexuels r�p�titifs. Dit autrement, je consid�re que l’apparition m�me pr�coce de ces fantasmes n’est pas forc�ment le signe d’une ��pr�disposition�� � la p�docriminalit�.

Dans la partie consacr�e � l’�tiologie de ces pathologies, je reviendrai sur ces consid�rations.

Le caract�re, concept op�rationnel

La caract�rologie est la branche de la psychologie qui a pour objet l’�tude du caract�re psychologique. Etablie par Ren� Le Senne et popularis�e par Gaston Berger, elle est d�laiss�e depuis quelques ann�es, la psychologie contemporaine pr�f�rant au concept de caract�re, celui de personnalit� m�me si ces deux notions sont parfois assez proches. La principale diff�rence tient au fait que les composantes significatives de la personnalit� sont d�duites d’une analyse statistique de la diversit� humaine. Or, concernant l’�tude des pr�dateurs p�dosexuels, nous ne disposons d’aucune statistique. Et c’est bien un des probl�mes les plus importants qui nous renvoie � bien des questions d’ordre social.

Une certaine vision de la psychologie a rejet� ces notions, sous l’influence du freudisme, donc parce qu’il s’agissait avant tout de s’extraire de la "boue noire de l’occultisme" qui fut l’un des combat de Freud. Caract�rologie, cela s’enracine jusque dans la M�sopotamie avec ce qui deviendra plus tard l’Astrologie, les ��caract�res�� et les ��humeurs�� de la magie op�rative au 18e si�cle, etc. Cela fleure bon le concept de Nature associ� � une forme de d�terminisme. Le rationalisme occidental a cherch� � s’extraire de ces repr�sentations magico-religieuses, laissant probablement de c�t� une m�thode descriptive aussi judicieuse qu’op�rationnelle sur le terrain de la criminologie.

Cette m�thode descriptive para�t compl�mentaire d’une repr�sentation qui tiendrait compte de l’existence de l’inconscient comme facteur op�rant dans les comportements de chaque individu. Il n’y a pas incompatibilit� entre ces deux syst�mes de repr�sentations. L’important �tant de pr�ciser soigneusement les articulations mutuelles entre ces deux syst�mes et de s’en tenir � une certaine coh�rence.

Si la criminologie s’en tient souvent, par exemple, � la notion de pulsion pour distinguer deux types de mode op�ratoire, il se dessine, en arri�re plan, un vocabulaire moderne ou la notion d’instinct et, par suite, d’animalit�, donc de monstruosit�, se profile reli�e � des repr�sentations m�dico-biologiques... Ces repr�sentations posent probl�me m�me si la neurophysiologie vient � notre secours � grand recours de colorisation des zones du cerveau. Elle nous conduit � comparer certains comportements humains � leurs �quivalents animaux. L’�thologie animale est alors appel�e au renfort de la criminologie, soit pour justifier certaines hypoth�ses soit pour les d�monter. La g�n�tique, enfin, vient confirmer ces hypoth�ses comparatives.

La criminologie pourrait-elle se passer de ces �talons de comparaison�? Si le bonobo n’assassine pas son rival, que va-t-on en d�duire des comportements humains confront�s au m�me type de situation�? Le monde animal, n’offre que des mod�les de comparaison rep�rables au plan physiologique

  • par similitude, pas au plan comportemental. L’�tre humain - homo sapiens-sapiens - a largement fait la preuve que le syst�me social des bonobos lui est totalement �tranger, m�me si on retrouve, �a et l�, de mani�re isol�e, des comportements qui se ressemblent.

Ren� Le Senne avait tent� de rendre compte de la grande diversit� des attitudes et comportements individuels tout en cherchant � �tablir des constantes g�n�rales scientifiquement incontestables. Diff�renciation et globalit�, c’est ce qui est int�ressant pour notre propos. Il existe des constantes dans les comportements des pr�dateurs p�dosexuels, mais, individuellement, leur mode op�ratoire pr�sente une grande diversit�. Je me suis int�ress� aux constantes, ce sont celles dont je rends compte ici.

�

Dans une m�me situation d’opportunit�, chaque pr�dateur r�agira selon ses caract�ristiques propres, cela peut donc faire l’objet d’une �tude clinique approfondie tant du point de vue comportementaliste que si l’on prend en compte la dialectique conscient-inconscient.�En m’appuyant alors sur une relative stabilit� des comportements individuels - dans un contexte socioculturel donn�, j’ai cherch� � en d�gager les ressorts facilement rep�rables.

Les constantes

Le caract�re est d�fini par son ��inventeur�� comme �� l’ensemble des dispositions cong�nitales qui forme le squelette mental d’un homme��. Le terme ��cong�nital��, �mis bien avant l’apparition de la g�n�tique, peut ici choquer, � juste titre. Je ne me placerai pas sur ce terrain, ne conservant de la caract�rologie que l’apparente stabilit� des comportements rep�r�s dans un environnement donn�. Les donn�es cliniques, les t�moignages nombreux, les proc�s verbaux d’enqu�te nous permettent, en effet, de dresser une carte relativement stable des comportements dont certains �l�ments communs, r�p�titifs, nous permettent de d�duire des constantes. Cette stabilit� rep�r�e dans des circonstances et un environnement donn�s, cela veut aussi dire que cette typologie n’est valable que dans les pays Europ�ens. J’ai ainsi �tudi� plusieurs dossiers de crimes p�dosexuels en Alg�rie, en Tunisie - pays que je connais particuli�rement - et au S�n�gal, cette typologie ne s’y applique pas forc�ment si j’en juge par les informations que j’ai pu recueillir.

�

Dans l’�laboration des constantes, les composantes suivantes sont prises en compte�:

l’�motivit�, comme un ensemble qui r�sulte de l’interaction des sens avec les strates de la m�moire et des sentiments�;

l’activit� �; il s’agit de l’impact concret de l’individu sur la r�alit� physique objective, rep�r� par les enqu�teurs. C’est � partir de cette activit� que nous pouvons d�duire le mode op�ratoire�;

le retentissement des repr�sentations (primarit�/secondarit�). Notamment deux notions importantes�: primarit� et secondarit�. Un primaire r�agira imm�diatement face � une situation stimulante pour lui, il passera tr�s vite � autre chose, semblant totalement indiff�rent � la situation ant�rieure�; un secondaire r�agira jamais imm�diatement, mais il pourra ruminer durant des mois, voire des ann�es et se venger beaucoup plus tard. En�fait secondarit� et primarit� rendent compte de la mani�re dont l’�nergie psychique est investie dans la r�alit�.

La relation au DSM IV

Le DSM, r�alis� par l’APA (American Psychiatric Association) est la classification des maladies mentales la plus importante et la plus utilis�e. Les �l�ments le plus souvent mis � jour sont�: Caract�ristiques et troubles associ�s, Facteurs pr�disposants, Examens compl�mentaires, Examen somatique et affections m�dicales g�n�rales, Caract�ristiques sp�cifiques li�es � la culture, l’�ge et le sexe, Pr�valence, �volution, aspects familiaux, diagnostics diff�rentiels, De nouvelles modalit�s d’�tablissement du niveau global du fonctionnement (GAF) figurent dans l’�valuation multi-axiale.

� la diff�rence de la classification dimensionnelle d’Achenbach ou des organisations psychologiques des classifications psychanalytiques, le DSM-IV individualise des entit�s diagnostiques qui sont fr�quemment associ�es, comme par exemple les troubles anxieux et d�pressifs. � cela correspond la notion de concomitance.

�

Le DSM-IV se veut ind�pendant de toute forme d’�laboration th�orique, mais on peut consid�rer que son approche est psycho-biologique. Comme les versions ant�rieures du DSM, le DSM-IV est valid� par un vote des membres de l’Association am�ricaine de psychiatrie et ne refl�te donc que le point de vue majoritaire des membres de cette association. Mais il tend � �tre adopt� par l’ensemble des pays d�velopp�s de culture dite europ�enne.

Le nombre minimum de sympt�mes par diagnostic, la fr�quence et la dur�e des sympt�mes sont des donn�es quantitatives. Dans une certaine mesure, elles int�grent au DSM-IV la notion dimensionnelle de d�viation par rapport � une norme.

�

Une section nous est particuli�rement famili�re celle qui est consacr�e aux troubles habituellement diagnostiqu�s pour la premi�re fois pendant la petite enfance, l’enfance ou l’adolescence. Les troubles qui peuvent d�buter � tout �ge (y compris chez les jeunes) sont ainsi d�crits dans la section g�n�rale. Nous savons que le d�bat entre l’inn� - g�n�tique - et l’acquis n’est pas r�gl� en ce qui concerne les pathologies p�dosexuelles. Chaque fois qu’une soci�t� est confront�e � des monstruosit�s de comportements, la question du g�n�tique resurgit. Dans le cas pr�sent, m�me s’il se trouvait un substrat g�n�tique � de tels comportements, cela n’est en rien incompatible avec d’autres facteurs catalyseurs.

�

L’approche adopt�e par le DSM-IV vise � �liminer toute forme d’interpr�tation dans l’�tablissement du diagnostic. Pour y parvenir, des crit�res tr�s pr�cis ont �t� d�finis. Quatre types de crit�res sont d�crits�:

1.�les caract�ristiques descriptives du sympt�me vis�

2.�sa fr�quence ou sa dur�e

3.�l’�ge auquel il est apparu

4.�des crit�res d’exclusion bas�s sur la pr�sence d’autres diagnostics.

�

Un nombre minimum de sympt�mes est n�cessaire pour qu’un diagnostic soit port�, ils ne sont pas tous associ�s, un groupe de sympt�mes d�terminants peut induire un diagnostic sans qu’il soit n�cessaire d’enregistrer tous ceux qui figurent au tableau clinique g�n�ral d’une pathologie. Pour certains diagnostics, par contre, (par exemple la d�pression, l’anorexie), la pr�sence de certains sympt�mes est obligatoire.

La composition axiale

Le DSM-IV comporte cinq axes qui �tudient respectivement�:

1.� Axe I�: les troubles cliniques

2.� Axe II�: les troubles de la personnalit� et le retard mental

3.� Axe III�: affections m�dicales g�n�rales

4.� Axe IV�: troubles psychosociaux et environnementaux

5.� Axe V�: �valuation globale et fonctionnement

�

Pour la description des personnalit�s de pr�dateurs, je me suis conform� � ces caract�ristiques axiales. Cependant, seuls les axes I, II, III et IV peuvent, ici, faire l’objet d’une pr�sentation, tout en sachant qu’il n’existe aucune compilation statistique s�rieuse qui nous permette d’appuyer nos affirmations sur des r�sultats probants.

L’axe III ne peut faire l’objet d’aucune affirmation ou hypoth�se s�rieuse, m�me si l’on s’en r�f�re aux annales judiciaires, aucune information de ce genre n’�tant recueillie par les enqu�teurs.

Relation avec la psychopathologie de la p�docriminalit�

La p�dosexualit� rassemble, en psychiatrie, tout ce qui a trait aux relations sexuelles adultes-enfants. Elle peut �tre h�t�rosexuelle, homosexuelle, ou mixte. Elle concerne des hommes comme des femmes de tous �ges mais les hommes sont concern�s en grande majorit�. Elle peut coexister avec une sexualit� en apparence normale de l’adulte en cause, ou s’associer � une anomalie anatomique ou � un trouble psychique. Elle peut s’exercer au sein des familles, souvent dans le cadre de relations incestueuses, ou dans le cadre d’une fr�quentation usuelle des enfants, comme l’�cole, des groupes sportifs, des activit�s de loisir pour enfants, - ce que les psychiatres appellent des �� structures facilitantes��, mais aussi au hasard des situations.

Elle peut aussi d�passer le cadre de relations purement sexuelles, et s’associer � des vexations, des atteintes � la personne, voire des meurtres. Elle peut �tre un acte isol�, ou une habitude.

Elle se manifeste � la soci�t� par un acte transgressif qui ne respecte pas la norme. L’adulte qui commet ce raptus social a, en principe, conscience de la gravit� de son d�sir ou de son acte, du foss� creus� avec le reste de la soci�t�, du renvoi � une d�viance grave.

�

Pour nombre de psychiatres, le simple d�sir de relations sexuelles avec un enfant, m�me frustes, entre dans le cadre de la p�dosexualit� mais, selon moi, cela ne conduit pas forc�ment � des passages � l’acte de nature criminelle. Et, il convient d’�tre extr�mement prudent car des fantasmes p�dosexuels peuvent indiquer tout � fait autre chose qu’une volont� d�lib�r�e qui surgirait dans le futur, � la faveur de circonstances facilitantes. La pr�vention de la p�docriminalit� passe d’abord par la d�crispation et par la reconnaissance par le th�rapeute de fantasmes dont le potentiel criminel n’est pas d�montr�. Ces pr�cautions sont d’autant plus n�cessaires que les premiers fantasmes marquant apparaissent � la pubert� et la culpabilit� qu’ils g�n�rent entrave la prise en charge personnelle. Ajoutons � cela une prise en charge sociale d�ficiente et nous pouvons penser qu’une tendance dormante se conclura un jour dans le drame.

Les n�vros�s

L’�tat de n�vrose se caract�rise par l’existence de deux tendances conflictuelles au sein de la conscience. Il en r�sulte alors une souffrance que le sujet peut plus ou moins exprimer. Dans ces cas-l�, la pr�vention et l’information peuvent �tre un recours pour permettre � ces personnes d’acc�der � des th�rapies d’orientations diverses.

Dans le cas d’une tendance n�vrotique p�dophile, on peut distinguer�:

L’abstinence volontaire
  • Le p�dophile peut ne jamais passer � l’acte, retenu par la conscience de l’interdit ou la peur de la r�pression, se contenter d’images ou de fantasmes �rotiques. S’installe alors comme sous toute pression n�vrotique une rigidit� psychique de la conscience qui peut masquer une d�pression ou des comportements de contr�le. Ils peuvent alors demander spontan�ment l’aide de la psychoth�rapie (cependant rare car socialement mal accept�e - si la pr�vention �tait plus op�rationnelle et adapt�e nous pourrions accueillir ces personnes) pour partager leur fardeau et s’en d�barrasser. Dans le temps ces tensions peuvent aboutir � une r�solution dramatique dans le suicide ou le passage � l’acte. Elles peuvent �galement se r�soudre dans le surinvestissement affectif d’un enfant - au sein d’une famille - dont l’�volution vers la maturit� se trouvera alors fortement entrav�e�;
  • Certains p�dophiles peuvent fonder leurs fantasmes sur des images enfantines tr�s diverses�: cela peut aller de la simple photographie d’enfant classique � la pornographie, en passant par des photographies familiales � la plage parfois ��naturiste��, des photographies de catalogues pour v�tements d’enfants, des reportages sur des peuplades o� les enfants vivent nus, ou encore des repr�sentations artistiques parfois suggestives. Cette consommation d’images suggestives peut entretenir une compulsion obsessionnelle�;
  • Enfin, certains p�dophiles peuvent chercher une sublimation de leurs d�sirs dans des d�rivatifs sociaux, culturels, artistiques ou p�dagogiques.

Trois types de ��tendances�� qui sont accessibles � la pr�vention et � la th�rapie. Ce n’est pas parce que la pression psychique de ces tendances peut rester dormante durant de longues ann�es qu’il faut en n�gliger la puissance de r�alisation � la faveur d’une opportunit�.

Passage � l’acte opportuniste
  • Parfois le passage � l’acte est circonstanciel, et l’adulte n’a nullement cherch� � r�unir les conditions de ce passage � l’acte. Il s’est simplement laiss� aller, sans avoir sp�cialement conscience de d�sirs p�dophiles, d�rapant devant un enfant dont il pouvait interpr�ter l’attitude comme s�ductrice et la relation une fois consomm�e (g�n�ralement de simples attouchements dans ces cas-l�), l’adulte prend brutalement conscience de ce qu’il vient de commettre. Une tendance pr�alable � la p�dophilie est tr�s probablement en cause�; On rep�re ces passages � l’acte circonstanciels dans les cas de tournantes, de viol en r�union au cours d’une soir�e ou la faveur de circonstances opportunes.
  • Certains adultes fourvoy�s ainsi accidentellement et �chaud�s s’en tiendront l�, et le silence retombera sur ce qui est probablement le cas le plus banal, le plus r�pandu et le plus discret de relations p�dophiles, dont la publicit� ne d�passera pas le cercle familial. Ces relations isol�es ne sont pas syst�matiquement mises en �vidence comme constitutives de traumatismes psychologiques graves pour l’enfant, elles sont souvent de d�couverte fortuite ult�rieure.

Les pervers

Il existe une circonstance qualifi�e de n�vrotique par le classicisme de la psychopathologie mais que je classerai parmi les tendances perverses�:

L’acte justifi�

L’acte commis, l’adulte peut aussi le nier � sa conscience, souvent par des constructions mentales qui visent � accr�diter la th�se d’un d�sir de l’enfant ou d’un consentement suppos�, visant � requalifier l’acte comme normal et naturel (��je n’avais pas conscience de faire du mal��). Ainsi justifi�, l’acte p�dophile peut se reproduire sans aucune mauvaise conscience, voire avec l’id�e (assez fr�quente) que cela ��fait du bien � l’enfant��.

Un tel �chafaudage justificatif rel�ve de la perversion car il d�note le franchissement d’une limite que toutes les soci�t�s humaines ont d�finie et d�fendue�: celle qui oblige l’adulte � prot�ger l’enfant. Abuser d’en enfant au pr�texte que cela pourrait lui faire du bien rel�ve de la perversit� car, le commettant, la plupart du temps, joue sur des artifices juridiques ou sociaux inadmissibles.

�

L’acte justifi�, parfois r�p�titif, et l’acte pervers revendiqu� ou syst�matique, repr�sentent la cohorte principale des cas judiciaris�s. En g�n�ral, il y a plusieurs victimes successives, car l’absence de violences directes sur l’enfant fait longtemps ignorer la situation. De plus, il s’agit souvent de personnes qui organisent leur vie dans des �� contextes facilitants�� en fr�quentant les structures de jeunes, qu’elles soient scolaires, sportives, etc. Les psychiatres s’accordent � reconna�tre que de tels p�dophiles usent rarement de violence mais plut�t de s�duction, et qu’en tous cas ils ne tuent pas. C’est sans doute l� qu’on peut parler de ��p�domanie�� (mot forg� par les mouvements de lutte contre la p�dophilie), c’est-�-dire de consommation compulsive d’enfants, au sens psychiatrique d’une manie.

Perversit� sociale

Il existe par ailleurs des structures de personnalit�, notamment perverses (au sens psychiatrique), tr�s diff�rentes des cas ci-dessus. Il s’agit de sujets qui n’int�grent pas les interdits sociaux ou qui les contestent. L’acte p�dophile peut �tre un moyen de transgression sociale revendiqu�e, volontaire, d�lib�r�e et souvent organis�e.

Ces p�dophiles ont souvent un discours parfaitement structur�, voire pros�lyte, pour justifier leur conduite, pr�sent�e comme �ducative et saine pour l’enfant. Le pervers p�dophile recherche volontairement la relation sexuelle avec un ou des enfants, parfois de fa�on syst�matique en passant des uns aux autres au fil du temps ou en entretenant des relations avec plusieurs enfants en m�me temps. Ce type de comportement peut alors aboutir � une sorte de commerce de chair enfantine. L’existence des r�seaux sociaux a favoris� l’�mergence de cette perversit� sociale qui s’affiche sur deux niveaux�; l’un, parfaitement rep�rable, pros�lyte et militant, se fondant sur d’infinis discours, l’autre, verrouill� et inaccessible au premier abord o� la perversit� s’affiche comme un rituel malfaisant. De nombreux psychiatres et experts contestent l’existence des ces tendances, or j’ai de nombreuses raisons d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’un mythe.

Les psychopathes

Enfin, en dehors des p�dophiles pr�sentant une personnalit� n�vrotique, psychotique ou perverse, il existe aussi des pervers sadiques, capables d’atteintes physiques graves envers les personnes, voire de meurtre. Peu d’entre eux s’attaquent aux enfants, m�me si les cas de ce genre provoquent une �motion consid�rable, ils restent en r�alit� exceptionnels. Les psychiatres les consid�rent d’abord comme des psychopathes, auteurs de crimes sexuels (Marc Dutroux), pas comme des p�dophiles comparables aux pr�c�dents, m�me quand les enfants sont leurs victimes pr�f�rentielles. Chez Michel Fourniret, par exemple, la pr�f�rence p�dosexuelle n’�tait pas marqu�e. Elle semble avoir �t� circonstancielle. Chez Francis Evrard, au contraire, cette tendance �tait affirm�e et affich�e.

�

On a souvent �voqu� comme �tiologie de la p�dophilie le fait que certains sujets ont pu �tre traumatis�s dans leur enfance, en �tant eux-m�mes l’objet de raptus p�dophiliques. Si cela est souvent �voqu� devant les tribunaux comme circonstance att�nuante de la responsabilit�, le peu d’�tudes actuellement disponibles, souvent controvers�es, ne permet pas de trancher avec certitude.

Relation du p�dosexuel � sa victime

On ne peut d�finir les comportements du premier sans s’attacher � �tudier la dialectique singuli�re qui lient le premier � sa victime. Non pas que la personnalit� de la victime soit en cause, c’est plut�t la qualit� de cette relation qui est sp�cifique, qui va �voluer selon les circonstances dans un milieu donn�. Dans mon �tude sur la p�docriminalit� j’ai d�fini plus particuli�rement ce lien qui se trouve au c�ur de tous les modes op�ratoires. Par ailleurs dans ��L’inceste psychologique��, (sur Hommes et Faits, 2005 http://www.hommes-et-faits.com/Dial/spip.php�?article14) j’ai abord� cette dialectique sous l’angle purement symbolique en soulignant que les facteurs socioculturels �taient d�terminants. Il appara�t alors que la relation sp�cifique conscient/inconscient est d�terminante.

La victime est, le plus souvent, l’objet d’une repr�sentation. Elle n’existe pas, en soi, c’est pourquoi, dans la plupart des cas, son ressenti est totalement occult�e par le p�docriminel. Et dans les circonstances graves o� le crime se perp�tue dans la dur�e, cette n�gation de l’autre se transforme en un v�ritable esclavage.

Le terme de p�dophilie est-il appropri�?

Vu la gravit� des affaires judiciaires de ces derni�res ann�es (entre autres les affaires Dutroux, Fourniret, �mile Louis), le mot ��p�dophile�� a aujourd’hui pris le sens s�mantique courant de ��violeur d’enfants��, voire d’assassin. Il est largement usit� par les m�dias, dont les titres font parfois des amalgames, certains ��crimes p�dophiles�� contemporains ne concernant pas des mineurs. Quant � la �� p�dophilie��, la compr�hension courante du mot aujourd’hui associe le champ des relations adultes-enfants, et celui de la contrainte sexuelle sur autrui, qu’il s’agisse de sollicitation, de viol ou de meurtre.

Loin de son �tymologie et de son origine litt�raire, le mot ��p�dophilie�� est plut�t du registre du vocabulaire m�diatique. Dans beaucoup de l�gislations ce terme n’est pas utilis� pour qualifier un crime ou un d�lit. En droit fran�ais il ne figure dans aucun texte de loi, pas plus qu’en psychopathologie.

Deux termes paraissent plus appropri�s�: p�dosexuel ou p�dosexualit� pour d�finir une orientation d�terminante dans la gen�se criminelle.

P�docriminalit� pour renvoyer au crime d�termin� par une orientation sexuelle d�finie ci-dessus.

Notes et sources�:

- CMI-10�; Chapitre V "Troubles mentaux et du comportement"�; F60-F69, "Troubles de la personnalit� et du comportement chez l’adulte"�;F-65, "Troubles de la pr�f�rence sexuelle"�; F65.4, "P�dophilie".

- DSM-IV-TR, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 2e �dition, Elsevier, Masson, 2003.

�

�

�

�

Des crit�res de classement dans cette typologie

Primaire/secondaire

Violent-passage � l’acte/p�dophile-ami des enfants

�

Les p�dosexuels primaires

Pulsionnel, Pr�dateur primaire

�Non violent, primaire

Les psychologues et psychiatres connaissent ce type de p�dosexuel psychologiquement frustre et immature. Il abusera de sa s�ur tr�s t�t et il lui imposera sa domination durant des ann�es�au vu et au su du reste de la famille qu’il domine par sa violence, voire sa folie. Certains individus abusent de leur m�re dont ils feront leur esclave sexuel. On est l� dans un monde d’indigence culturelle, financi�re et sociale. Leurs m�faits peuvent �tre connus de tout un village et tol�r�s, au prix de la paix sociale ou d’une hypocrite commis�ration. J’ai connu ce type de pr�dateur lors de missions dans le Cantal profond, mais aussi dans le Perche, en Ari�ge et dans les cit�s (Sarcelles, par exemple)...

C’est ce que certains experts qualifient de p�dophiles immatures.

�Violent - psychopathe

Dans le film ��D�livrance�� de John Boorman, quatre randonneurs �pris de nature sont pris en chasse par des forestiers qui les traquent, les soumettent aux pires tortures et humiliations.

Les quatre protagonistes du film de John Boorman d�cident de descendre en cano�, sans doute pour la derni�re fois, une rivi�re avant que les gorges, dans lesquelles elle sillonne, ne soient d�finitivement englouties sous les eaux du barrage que l’on construit pour alimenter en �lectricit� la ville d’Atlanta (G�orgie). La mise � l’eau des cano�s est tout d’abord v�cue comme un v�ritable retour aux sources, une d�livrance. Tous ressentent une soif de libert� comme ont d� l’�prouver les premiers colons partis � la d�couverte du nouveau continent. Au contact de cette nature de r�ve, ils trouvent progressivement la force d’affronter toutes les difficult�s. Mais l’apprentissage de ce retour est parfois difficile, ne serait-ce que pour tuer, d’une fl�che, une biche quand tuer n’est pas encore devenu une n�cessit�, une obligation m�me�; et la rivi�re les conduit irr�m�diablement vers ce monde o� toutes les r�gles auront disparu hormis celle de la lutte pour la survie. Leur aventure va devenir alors une v�ritable descente aux enfers.

La sc�ne culminante du film est bien s�r celle du viol. Ces montagnards que nos citadins rencontrent ne sont ni des sadiques ni des criminels, et la violence dont ils font preuve r�v�le un comportement irraisonn�, instinctuel. Ils n’appartiennent m�me pas � la plus basse des classes que la soci�t� peut englober. Ils sont purement et simplement en dehors d’elle. La civilisation n’a pas eu d’emprise sur eux. C’est seulement au hasard d’un accouplement, que l’on suppose incestueux ou consanguin, qu’un adolescent montre qu’il sait jouer du banjo. Ce don qu’il poss�de, fruit d’une curiosit� g�n�tique, constitue son seul moyen de communication avec le monde ext�rieur. Aussi, une fois le duo improvis� et conduit de mani�re brillante termin�, il retombe dans un mutisme inqui�tant. Ces hommes agissent comme des �tres � l’�tat sauvage ob�issant � leurs seuls instincts. Pour eux, un individu un peu grassouillet, n’est rien d’autre qu’une truie qui peut servir occasionnellement � satisfaire leurs pulsions sexuelles. La parole est ici r�duite � des grognements. Le violeur exige de sa victime qu’elle l’imite et couine pour que sa jouissance soit extr�me.

�

En janvier 2006, Youssouf Fofana, chefs du ��gang des Barbares�� enl�ve, torture et assassine un jeune homme Ilan Halimi au seul pr�texte qu’il est juif et qu’il a de l’argent. Nous avons l� un exemple marquant du comportement type de ce genre de psychopathe.

�

En Italie, en avril 1981, Roberto Zucco tue son p�re et sa m�re autoritaire (qui l’adorait et le surprot�geait). D�clar� schizophr�ne par les psychiatres, il ne peut �tre jug� pour ce crime et est intern� en h�pital psychiatrique pour une dur�e de 10 ans.

Le 15 mai 1986, intern� depuis cinq ans, il parvient � s’�chapper et se rend en France, o� il commet vols, cambriolages, viols, et meurtres. Il a une relation avec une jeune fille de seize ans pr�nomm�e Sabrina. Ses crimes ne prennent fin qu’avec son arrestation dans la r�gion de Venise le 28 f�vrier 1988. Le 1er mars de la m�me ann�e, il tente de s’�chapper par les toits de la prison avant de chuter et se blesser.

Moins de trois mois plus tard, le 23 mai, il se suicide dans sa cellule, avec une recharge de gaz qu’il ouvre dans un sac plastique, avec lequel il a recouvert sa t�te. Il �chappe ainsi � ses proc�s, en Italie et en France.

�

Ce pr�dateur, masqu�, traque ses victimes sur son terrain qu’il conna�t parfaitement. Il agit, telle une araign�e au fond de sa tani�re, toujours pr�t � bondir, insignifiant et ordinaire quand sa pulsion sommeille. Il n’y a pas pour lui de victime de pr�dilection, c’est l’intrusion au c�ur de son territoire qui induira la traque et la mise � mort. La volont� sadique est ostensible, excessive. Il y a derri�re ces actes une jouissance � faire souffrir la victime. Leurs crimes peuvent rester impunis durant de nombreuses ann�es.

Pr�dateur opportuniste

�Violeur p�dosexuel en s�rie

Un exemple�: Les enqu�teurs l’avaient surnomm� le ��violeur aux volets��. Un homme de 33 ans soup�onn� de quatre viols et d’une tentative en 2007, a �t� interpell� mardi 19 f�vrier 2007 � Paris et d�f�r� devant la justice mercredi soir. Il a �t� mis en examen et �crou� le lendemain. L’homme, sans profession, avait "gagn�" son surnom en raison de "la particularit� de son mode op�ratoire". Il �piait ses victimes, des jeunes femmes domicili�es au rez-de-chauss�e, � travers les volets afin de conna�tre leurs habitudes. Il entrait alors chez elles par effraction, ont indiqu� des sources proches de l’enqu�te insistant sur la "dangerosit�" du suspect. Le premier viol pr�sum� a �t� commis en janvier 2007, le dernier en d�cembre de la m�me ann�e.

Quant il s’agit d’enfant, le viol est toujours suivi d’un meurtre sauf si une intervention rapide de la Police parvient � d�masquer le criminel. D’o� l’int�r�t du plan Alerte enl�vement.

�

Il s’adapte au milieu pour sa traque, son comportement est celui d’un chasseur � l’aff�t. Mais la mise en acte demeure opportuniste et impr�visible. Pourtant, il restera toujours, derri�re une apparente mise en acte d�sordonn�e, une signature sp�cifique � chaque individu.

Les profils de ces pr�dateurs sont multiples, ce sont les modes op�ratoires qui vont permettre de dresser un profil susceptible d’orienter les enqu�teurs. La criminologie cerne bien ces pr�dateurs et elle s’est dot�e de moyens efficaces pour les arr�ter, et la presse se fait souvent l’�cho de leurs m�faits.

�

Ce sont ces monstres dont il est abondamment question dans la presse, les autres, plus discrets, mais surtout plus nombreux �chappent aux clameurs de la presse et � l’instrumentalisation des politiques.

�Violeurs opportunistes (milieu sportif, soir�e, drogue et alcool)

�

Ce sont des individus bien ins�r�s socialement ou reconnus dans leur groupe, mais qui profitent d’une situation favorable pour dominer une victime et la soumettre � leur volont�. C’est la situation qui induira le mode op�ratoire de l’agression. Celle-ci peut �tre commise par un individu ou par un petit groupe (soir�es).

Mais la sauvegarde de leur r�putation ou de leur statut social les conduit � exercer un chantage sur la victime, voire un harc�lement qui peut les conduire � maintenir la situation de domination et d’abus. Peu � peu un lien pervers peut s’�tablir, r�duisant la victime � l’�tat d’objet, on la pr�te, on la vend, on l’humilie en public, etc.

Une agression opportuniste peut donc, dans certaines circonstances, �voluer vers une situation de domination perverse install�e dans la dur�e. (Bizutage, "tournantes", soir�es)

Dans une soir�e

Comment le jeu vire � la bestialit�:

Au cours de la nuit du 9 au 10 octobre 2006, Fr�d�rique (pr�nom d’emprunt), qui s’appr�te � f�ter ses seize ans, sort avec une amie et deux jeunes gens. L’acc�s du B-Club � Braine-l’Alleud lui est interdit car elle n’a pas l’�ge requis. Elle poursuivra la soir�e et une partie de la nuit avec J�r�me, 23 ans, et Christian, 20 ans, deux Brainois au pr�nom �galement d’emprunt, qui ach�vent avec elle une premi�re bouteille d’alcool. Ils boivent la seconde au goulot, la consommant � tour de r�le. Pour corser le plaisir, ils m�langent l’alcool � une boisson �nergisante aux effets imm�diats. Les jeunes gens flirtent, s’autorisent � tour de r�le des plaisirs sexuels accept�s par l’adolescente qui, apr�s une double fellation librement consentie en voiture, se couche dans l’herbe au parc Bourdon.

L’un des jeunes a avec elle un rapport sexuel total. Il a l’impression qu’elle consent. �� Tout s’est fait naturellement. Nous avions envie de faire l’amour ensemble. Fr�d�rique n’�tait plus vierge...�� Vers 5 heures du matin, le trio regagne le parking du B-Club. Fr�d�rique quitte les deux jeunes. Une de ses amies t�moignera. �� Elle semblait ivre, elle ne tenait plus debout. Elle a fait la bise � l’un d’eux. Un geste naturel, comme si elle avait pass� une bonne soir�e...��

Les vapeurs d’alcool dissip�es, l’adolescente narre sa m�saventure � ses parents. La justice est saisie d’une plainte. Les jeunes gens sont entendus. Ils acceptent de tout raconter en pr�sence de leurs parents. �� On est d�sol�s. Nous n’�tions pas dans notre �tat normal. On n’aurait pas d� faire �a. On �tait trop ivres, mais Fr�d�rique �tait d’accord de boire et de faire l’amour. Elle �tait consentante...��

Source�: Le Soir.be, http://www.lesoir.be/regions/brabant_wallon/tribunal-l-acquittement-de-2008-02-22-579370.shtml

Les ��tournantes��

Samira Bellil, � quatorze ans, est s�questr�e et viol�e par un ami du ca�d de son quartier, un quartier difficile de Garges-l�s-Gonesse dans le Val-d’Oise. Dans l’enfer des tournantes (Poche),�elle note que, dans les quartiers ��une fille qui tra�ne, c’est une pute, donc qu’elle ne se plaigne pas s’il lui arrive des embrouilles��. Son violeur �cope de huit ans. Cette �preuve conduira Samira Bellil dans une errance dont elle sort gr�ce � une psychoth�rapie.

�

Proche du mouvement Ni putes ni soumises, son t�moignage d�nonce les viols collectifs (��tournantes��) et la n�cessit� de d�passer la victimisation, le besoin de vengeance et le traumatisme. Son livre d�nonce le syst�me judiciaire fran�ais et sa difficult� � trouver une oreille qui l’�coute sans la juger et des gens en qui elle puisse avoir confiance.

Ce t�moignage soul�vera une vaste pol�mique entre experts, certains d�non�ant le fantasme des ��tournantes��, contredisant ainsi Samira Bellil et la traitant implicitement de simulatrice... second crime qu’elle devra subir avant son d�c�s d’un cancer de l’estomac � 31 ans.

Dans les milieux sportifs

Une r�cente �tude, diligent� par le Minist�re de la Sant�, de la jeunesse et des sports, r�v�le que 110 des 356 jeunes sportifs de 13 � 23 ans interrog�s pensent ou affirment avoir �t� confront�s � au moins une forme de violence.

Dans les faits, ces actes pratiqu�s sur des mineurs ne diff�rent en rien des agissements p�dophiles. ��Mais il y a un d�placement des normes dans le milieu sportif qui fait parfois accepter des choses inacceptables��, explique Sabine Afflelou. ��Le sport est un milieu � part. Le rapport au corps y est particulier. Il y a des disciplines comme la gymnastique o� l’entra�nement suppose un contact. Et les parents sont parfois moins vigilants sous pr�texte que le sport c’est bon pour la sant�.��

�

L’enqu�te (voir article sur 20 minutes�: http://www.20minutes.fr/article/214852/France-Un-jeune-sportif-sur-trois-confronte-a-une-forme-de-violence-sexuelle.php) a r�v�l� un autre ph�nom�ne, �galement notable dans les cas de p�dophilie, celui de ��la culpabilit� ou de l’auto-accusation�� qui explique la part importante (40 r�ponses) de jeunes sportifs qui ne font que ��penser�� avoir �t� victimes de violences sexuelles.

La formulation est int�ressante et gravement ambig�e�: ��qui ne font que ��penser�� avoir �t� victimes de violences sexuelles��. Que pouvons-nous penser d’une telle nuance s�mantique�?

Je pense avoir �t� victime�! Vous le pensez ou vous l’avez �t�? Cela suppose-t-il que, dans les items de l’enqu�te, se trouvait une question r�dig�e ainsi�: ��Pensez-vous avoir �t� victime...�?��

De m�me, en quoi consiste ce ��d�placement des normes���dont nous parlent les responsables de l’enqu�te, Greg Decamps, psychologue, et Sabine Afflelou, psychiatre�? La R�publique aurait-elle perdu son autorit� sur l’ensemble du territoire�?

Calculateurs pervers

Pr�dateur pseudo-p�dophile

P�dophile mais pervers car il se pr�sente comme l’ami des enfants et il s’abrite derri�re une id�ologie inspir�e de Lewis Caroll.

�P�dosexuel sur Internet

La tactique semble toujours la m�me. Un p�dophile - il affiche son amour pour les enfants - fr�quente divers forums de discussion o� se trouvent des centaines d’enfants, il observe et lit le maximum de commentaires. Il cherche � discerner les habitudes, les go�ts du mineur. Il se lie d’amiti� avec l’un d’eux ou plusieurs. Peu � peu sous une identit� adapt�e, il approche sa victime et tout peut tr�s mal finir.

�

Pour le docteur Janis Wolak de l’Universit� du New Hampshire, les pr�dateurs sexuels sont tr�s � l’aise sur le net car ils peuvent y d�velopper des identit�s virtuelles multiples et au moindre incident, ils r�apparaissent sous un autre "avatar". L’avantage principal du cyberespace est justement de garder une identit� d’emprunt. Nul n’est oblig� de divulguer quoi que ce soit � quiconque.

�

Les enfants et les adolescents sont d’importants utilisateurs d’Internet. Ils se confient volontiers entre eux, mais les commentaires sont souvent ouverts et accessibles � tous car ils cherchent ainsi � se faire de nouveaux amis et � d�couvrir de nouvelles activit�s. Ils ne pensent pas que la personne avec laquelle ils �changent peut �tre un adulte dissimul�.

�

Selon Janis Wolak (David Finkelhor, Kimberly J. Mitchell, and Janis Wolak.�Online Victimization�:�A Report on the Nation’s Youth, Alexandria, Virginia�:�National Center for Missing & Exploited Children, 2000), ��Les m�dias d’information laissent entendre que ces crimes sont violents, que les agresseurs bernent des enfants tr�s jeunes, mais ce n’est vraiment pas le cas.�� Selon elle, les pr�dateurs sexuels ne se cachent de rien lorsqu’ils naviguent sur le net et s’en prennent � des adolescents.

�Tourisme sexuel

Dans ce domaine, le cynisme le plus �poustouflant r�gne en ma�tre. Au caract�re dominateur habituel qui nie toute forme d’humanit� chez la victime s’ajoute une sorte d’id�ologie ��humanitaire�� qui accentue le caract�re forban des actes criminels. (Voir les commentaires sur Agoravox http://www.agoravox.fr/article.php3�?id_article=29860 repris sur enfancedanger.com)

�

Sur Agoravox, sous le titre, ��R�publique dominicaine�: l’enfance viol�e��, Thierry Follain, l’auteur �voque le ��Paradis�� antillais, la R�publique dominicaine, comme un hot spot du tourisme sexuel, p�dophile en particulier.

Quelques commentaires, publi�s � la suite de cet article m�ritent une attention�: (j’ai laiss� l’orthographe d’origine)

Commentaire�: ��Ces adultes qui ont des relations sexuelles avec des jeunes gens offrent tout en contrepartie�: un to�t, de la nourriture � volont�, la s�curit�, les v�tements, les soins, l’�ducation (parfois). En gros, cette fillette est certes lib�r�e de cette vie sexuelle mais du jour au lendemain elle va se retrouver � la rue avec la faim au ventre, � la merci de proies en tout genre et sans savoir de quoi est fait le lendemain.��

En gros, le viol d’une fillette est une ressource �conomique. Que l’Afrique suive l’exemple�!

Autre commentaire �: ��Mais oui c’est triste tout �a mais si au moins �a permet � ces pauvres �mes, qui n’ont pas demand� � na�tre, de manger, on va pas s’en pla�ndre quand m�me. C’est un moindre mal. Esp�rons qu’un jour ces pauvres gosses n’aient plus besoin d’avoir recours � ce genre de choses.��

Encore�: ��Vous ne vous mettez pas � la place de ces gosses.... �tre pauvre dans ces pays-l� c’est 10x pire que d’avoir des relations sexuelles avec des vieillards. Dans cet article, la petite fille pleure tout simplement tout ce qu’elle a perdu de confort mat�riel. C’est tout.��

�

Une autre�: ��Je connais bien ces pays. Je peux me tromper, mais je pense que cet homme n’est pas un violeur. Il y a eu probablement n�gociation entre la m�re, la petite et lui-m�me. La petite a s�rement accept� (sans trop se r�jouir, certes), sachant que mis � part cette contrepartie, sa qualit� de vie serait am�lior�e. J’ai connu plusieurs familles qui ont fait �a, et c’�tait toujours pour confier les enfants � des vieillards. L’exemple de cet article est typique. � Saint Domingue il y a aussi des �trangers qui payent tout pour la famille locale (to�t, nourriture, soins, etc...) et qui en contre partie ont des relations sexuelles avec les enfants, sans violence (ce qui est certes condamnable).��

Suite�: ��Je pense au contraire qu’elle a beaucoup plus de maturit� que nous pour prendre du recul, justement... Dans nos soci�t�s occidentales il se trouve que le sexe est consid�r� comme la pire des choses qui puisse arriver � un enfant - on vit dans une esp�ce d’hyst�rie schizophr�ne, on voit des p�dophiles partout. Mais ce genre de conception n’existe que parce que nous (et nos enfants) ne connaissent pas la faim, la violence et la pauvret� � l’extr�me (enfants des rues, etc.) tels qu’ils existent dans des pays pauvres. C’est nous qui ne parvenons pas � prendre du recul, coll�s que nous sommes sur cette vision selon laquelle l’enfant impliqu� dans une affaire de sexe est le plus malheureux du monde. Cette fille, qui connait, elle, des malheurs bien plus grands encore que l’abus sexuel, est en mesure de relativiser et de faire son choix avec un certain recul.��

��Il ne semble pas essentiel de voir cette r�alit� � travers le prisme de la p�dophilie.�� dit un autre.

�

On sort de la lecture de telles ordures, compl�tement secou�. Enfin quoi, le tourisme sexuel, ce n’est ni plus ni moins qu’une ressource pour les pays pauvres. En somme, violer une fillette Rom dans nos rues ce serait la hisser hors de la mis�re.

Qu’en pensez-vous�? Ces commentaires sont le fait d’individus que l’on pourrait c�toyer chaque jour. L’anonymat des signatures de commentaires permet aux auteurs de d�verser leur vision insens�e. C’est sur cette base que les sites p�dophiles invoquent, pour exister sur Internet, le droit � la libert� d’expression. On est � la limite de la justification bien pensante d’un crime dont on banalise la port�e et les cons�quences. Certains invoquent parfois, les diff�rences ethniques, le droit coutumier et la propension caract�ristique de la soci�t� dominante � l’ethnocentrisme pour justifier de telles pratiques et en profiter pour leur propre satisfaction narcissique.

�

L’action humanitaire, le respect de certaines traditions locales sont appel�s au secours d’une perversion qui s’affiche dans le confort et la bonne conscience.

La lecture de ces commentaires nous apprend qu’il r�gne une sorte de tol�rance plus ou moins tacite � l’�gard de ces pratiques. Pire, la justification humanitaire ou sociale nie fondamentalement l’atteinte sauvage port�e � la dignit� de ces enfants. Et c’est la m�me rh�torique dont usent les habitu�s du tourisme sexuel. Ils rendent service et permettent � ces enfants de survivre et d’aider leur famille.

Ainsi ��C’est nous qui ne parvenons pas � prendre du recul, coll�s que nous sommes sur cette vision selon laquelle l’enfant impliqu� dans une affaire de sexe est le plus malheureux du monde. Cette fille, qui connait, elle, des malheurs bien plus grands encore que l’abus sexuel, est en mesure de relativiser et de faire son choix avec un certain recul.�� La d�nonciation fallacieuse d’une forme d’ethnocentrisme semble nous dire que ces enfants peuvent �tre viol�s parce qu’ils mesurent la port�e de leur soumission, donc qu’ils choisissent de se faire violer.

Il s’agit bel et bien d’un d�ni de nature perverse�! On se demande quelle serait la r�action de ces intervenants si, au cours d’un voyage au Maroc, ou en Tha�lande, un rabatteur venait leur proposer une soir�e avec une mineure...

On est ici, dans le droit fil d’une perversion latente, argument�e et nourrie de bonne conscience.

Les p�dosexuels secondaires

Leur d�marche n’est plus instinctuelle, elle r�sulte d’une lente �laboration, d’une observation minutieuse du milieu dans lequel ils �voluent. Leur mode op�ratoire para�t ensuite pulsionnel mais ce n’est qu’une apparence d� au simple fait qu’ils ont install� leurs habitudes et qu’il ont circonscrit un territoire qui devient leur terrain de chasse.

Psychopathes p�dosexuels solitaires (Dutroux, Fourniret, Emile Louis)

Ils sont redoutables car leur structure psychique repose sur une absence totale de scrupules. Ce sont des psychopathes, toujours dangereux et inaccessibles � toute forme de traitement. Leurs m�faits enflamment des d�bats sans fin, � l’instar des psychopathes du premier groupe - les pr�dateurs primaires, quand il s’agit de promouvoir une politique populiste de s�curit�. Statistiquement, ils sont tr�s peu nombreux. Malgr� le caract�re solitaire de leur mode op�ratoire, ils s’associent parfois les services d’un ou d’une complice d�volue au rabattage et au basses �uvres domestiques. Ils peuvent servir de fournisseurs � des r�seaux plus �labor�s.

Pervers sociaux (r�seaux, soir�es sexuelles, club, ��tournantes��, etc.)

Ce sont les seuls pr�dateurs p�dosexuels qui op�rent en r�union. C’est m�me un point distinctif de leur mode op�ratoire. Le 12 octobre 2007, je signalais un gigantesque coup de filet contre un r�seau p�dophile men�e sur l’ensemble du territoire fran�ais, qui conduisit � l’interpellation de 132 p�dophiles pr�sum�s. La direction de la Gendarmerie, � Paris annon�ait que des arrestations furent effectu�es dans 78 d�partements.

�

Plus de 1 400 000 photos et 27 000 vid�os p�dopornographiques ��d’enfants pr�pub�res�� furent saisies. En tout, les gendarmes avaient identifi� 310 personnes concern�es par ces �changes de photos et de vid�os. Toutes furent arr�t�es apr�s le lancement de l’op�ration "Arc-en-ciel", d�cid�e en liaison avec les 101 parquets comp�tents auxquels la proc�dure initiale avait �t� transmise sur instruction du parquet de Bobigny.

(Sources�: http://www.enfancedanger.com)

Au Portugal

L’ancienne directrice de la Casa Pia affirme dans une entrevue publi�e le 5 octobre 2007, dans l’hebdomadaire Sol, affirme que son �tablissement a �t� le centre d’un r�seau p�docriminel durant de nombreuses ann�es. Catalina Pestana, retrait�e depuis mai 2007, a port� plainte devant la justice de son pays. Elle affirme que des r�seaux p�docriminels externes continuent � abuser des enfants de la Casa Pia en les r�duisant � un esclavage sexuel permanent. Le procureur g�n�ral Fernando Pinto Monteiro a confirm� � la presse que Madame Pestana avait port� plainte et que celle-ci �tait en cours d’�tude.

Il faut cependant savoir que l’Affaire de la Casa Pia (la Maison pieuse) a �clat� � Lisbonne en novembre 2002, lorsque Fabio Cruz, un gar�on de 16 ans, ancien �l�ve de la Casa, s’est confi� � une journaliste de l’hebdomadaire Expresso, Felicia Cabrita. Ce t�moignage a �t� le d�part d’une s�rie de r�v�lations faites par d’anciens pensionnaires se d�clarant tous victimes.

Cette affaire de r�seau p�docriminel, organis�e par un ancien gardien de l’�cole, Carlos Silvino, alias Bibi implique des personnalit�s publiques et politiques. Le proc�s est toujours en cours et sept personnes attendent de conna�tre le sort que la justice portugaise leur r�servera. D’apr�s l’accusation, Bibi choisissait ses victimes ��parmi les enfants sp�cialement vuln�rables, en manque d’affection et sans r�f�rences parentales masculines��.

En d�cembre, le procureur g�n�ral de la R�publique, Jos� Souto Moura, a accus� formellement dix personnes d’avoir commis des ��violences sexuelles sur enfants et d’exercer la prostitution de mineurs��. Parmi les inculp�s figurent�:

��Des stars du show-biz, dont l’humoriste Herman Jos� et le pr�sentateur vedette, Carlos Cruz, 62 ans, qui fut l’�g�rie du Portugal lors de la Coupe d’Europe de football en 2004. Il avait d�j� �t� inqui�t� pour des faits similaires dans les ann�es 1980. On avait, � l’�poque, retrouv� chez lui des cartons � chaussures remplis de photos d’enfants, mais ces pi�ces � conviction avaient myst�rieusement disparu et les choses en �taient rest�es l�.

��Des notables comme l’arch�ologue Francisco Alves et le m�decin Ferreira Diniz, connu du grand public pour avoir anim� une �mission quotidienne sur la radio catholique Radio Renascen�a, et qui aurait fait subir des examens aux enfants de la Casa Pia, afin de s’assurer qu’ils ne souffraient pas d’infections v�n�riennes avant leur introduction dans le r�seau de ces p�docriminels de la haute soci�t�.

��Un dignitaire de la haute diplomatie, l’ancien ambassadeur Jorge Ritto, pour lequel, dans sa r�sidence, auraient �t� organis�es des orgies au cours desquelles des enfants de la Casa Pia �taient livr�s par Bibi � des notables.

��L’ancien ministre du Travail et de la Solidarit� et actuel d�put� socialiste Paul Pedroso, 38 ans, tr�s populaire pour avoir introduit le RMI au Portugal.

��D’anciens �l�ves ont �voqu� d’autres orgies p�dophiles qui se seraient d�roul� dans une villa tranquille de l’Alentejo o� Bibi les emmenait aupr�s d’une soixantaine de participants.

La plainte de Catalina Pestana est significative mais aussi tr�s inqui�tante car le proc�s est toujours en cours. Cela veut dire que, m�me durant l’instruction et apr�s, les orgies ont continu�. C’est ce que souligne cette ancienne directrice indign�e. (Sur le site enfancedanger.com)

On notera le r�le d’organisateur jou� par l’ancien gardien. C’est une constante dans ce genre d’affaire. Les participants ne s’occupent pas de la ��gestion�� du r�seau, c’est � un homme de main qu’est d�volu le r�le de rabatteur. Ces soci�t�s secr�tes s’organisent � l’image de la soci�t� globale, il y a les laquais, il y a les personnages importants. Or, dans les affaires Dutroux et �mile Louis, on a aussi avanc� l’hypoth�se de r�seaux greff�s sur leurs activit�s. Ils auraient �t� les fournisseurs de chair humaine pour des r�seaux de notables. La solidit� de ces r�seaux repose sur le lien du silence et du chantage�: la participation � une soir�e constitue le point de d�part � partir duquel le participant ne pourra plus revenir en arri�re.

Italie Turquie

En f�vrier 2008, un r�seau p�dophile parfaitement organis� a �t� d�mantel� par les polices turques et italienne... un de plus et ce ne sera pas le dernier�!

�

L’existence de vastes r�seaux criminels est farouchement contest�e par de nombreux experts et journalistes. Et on peut se demander sur quel ressort psychologique reposent de tels d�nis. D’autant plus que les polices nationales affirment disposer d�sormais d’outils performants qui leur permettent de prendre les organisateurs de r�seaux � leur propre jeu. Depuis 2006, en effet, le nombre d’op�rations spectaculaires a consid�rablement augment�.

Ainsi, Marcela Iacub sous le titre ��Le go�t du sperme du diable�� - r�f�rence aux questions des inquisiteurs du Moyen �ge qui demandaient aux suppos�es sorci�res quel �tait le go�t du sperme du Diable�-, dans le quotidien Lib�ration du 16 novembre 2004, s’en prend violement aux ��antipornographes�� suspect�s de se livrer � des d�lires dignes des inquisiteurs.

�

��Entre 1983 et 1994, une v�ritable panique des r�seaux p�dophiles s’est empar�e des �tats-Unis, jusqu’� ce que le gouvernement f�d�ral, � la suite d’une enqu�te qui dura cinq ans et co�ta 750 000 dollars, m�t fin � ces rumeurs d’une mani�re officielle. On imagina des sectes satanistes infiltr�es dans les �coles maternelles et les familles, qui violaient, assassinaient, torturaient des enfants avant de les filmer, selon des rituels ��lucif�riens��. Dans un sondage r�alis� � la fin des ann�es 1980, on estimait � 70 % la population qui adh�rait � ces croyances et � 33 % ceux qui �taient persuad�s que ces crimes ��innommables�� �taient r�alis�s avec des complicit�s officielles, notamment du FBI et de la police.

Une v�ritable arm�e d’experts psychologues, d’assistants sociaux, de f�ministes, d’antipornographes, de chr�tiens fondamentalistes, de ligues de protection de l’enfance, s’est discr�dit�e � force d’accr�diter ces soup�ons. Ces d�lires collectifs ont donn� lieu � des proc�s � l’issue desquels des centaines d’innocents furent mis en prison � vie.��

Marcela Iacub s’appuie avec volupt� sur les d�lires narcissiques du petit juge Burgaud pour ass�ner ces v�rit�s fougueuses de certitudes. Les d�rives du proc�s d’Outreau ont longtemps masqu� une r�alit� bien plus sinistre et triviale. La crainte d’un autre scandale judicaire que la France redoute, a laiss� de c�t� les victimes car il y en eut tout de m�me dans cette affaire.

Nous nous souvenons des innocents du proc�s dit d’Outreau, mais les victimes ont-elles laiss� un souvenir dans votre m�moire�? Non�? C’est bien le probl�me.

�

Une soci�t� manifeste un d�ni devant un fait av�r� quand celui-ci menace ses fondements et r�v�le un point aveugle, cela traduit une volont� plus ou moins crisp�e de s’opposer � un changement d’attitudes. Je pense, en effet, que la p�docriminalit�, comme fl�au bien plus r�pandu qu’on n’ose le croire, touche si largement et dans toutes les couches de nos soci�t�s que la prise de conscience nous mettrait de nouveau face � la ��banalisation du mal��. Or, nous sommes encore trop impr�gn�s de notre certitude d’appartenir � une civilisation hautement �volu�e, humainement, socialement et �conomiquement parlant. Ce faisant, nous oublions que plus nous tendons vers la civilisation plus les aspects obscurs se diff�rencient, imposant des changements de r�gles donc de comportements. Les attitudes s�curitaires, quoiqu’utiles, renforcent cette rigidit�. Nous vivons encore sous des pr�ceptes et des coutumes issus d’un pass� rural ou d’une industrialisation de type familial, sur un tissu social plut�t centr� autour d’un clan familial. Nos m�urs n’ont pas suivi l’�volution de la structure des soci�t�s.

�

Pourtant certains caciques conservateurs ne peuvent pas s’emp�cher de penser autrement. Ainsi, s’exprimant � propos d’une affaire de pr�tre p�docriminel d�nonc�e par la presse, Vitus Huonder, Ev�que de Coire, en Suisse, d�clare qu’au fond, les m�dias en faisaient trop en rallumant ces vieilles histoires de p�dophiles cur�s et ��qu’avant, on en parlait moins, dans les familles, � l’�cole,� dans la presse et � l’�glise et que �a allait mieux comme �a��. Sources�: NZZ am Sonntag du 15 f�vrier 2007

Il s’agit bien d’un appel au d�ni pour la paix sociale. Mais, cela fait r�f�rence � des pratiques d�su�tes car il faut penser d’autres r�gles, d’autres lois, d’autres principes fondateurs structurants et susceptibles de r�pondre aux attentes du moment. Un nouveau ��contrat social�� est n�cessaire � la paix sociale, bien plus que le d�ni ou la seule r�pression. La r�f�rence � des principes anciens ��qui marchaient bien�� intervient quand une soci�t� cesse d’�tre cr�atrice et que les comportements sociaux se figent peu � peu dans une crispation craintive et st�rile.

�

Ce ph�nom�ne �tait d�j� per�u � l’aube de nos cultures, dans les contes de f�es qui relatent l’ennui qui �treint un vieux roi alors qu’il poss�de toutes les richesses de la terre. Survient alors un jeune Prince �tranger, un enfant d�bile ou un gueux qui, au prix de diff�rentes �preuves f�roces, parvient � h�riter du royaume. Ce qui signe le renouvellement des principes fondateurs du royaume...

Pour l’instant, nous ne faisons que r�ver des jours meilleurs dans les limbes d’un lointain pass�.

�

Pr�dateur p�dosexuel domestique - manipulateur

�Manipulateur pervers, c’est un parent, un proche, un professeur, un entra�neur

Les gar�ons de St Vincent (Version originale�: The Boys of St. Vincent (1993), directed by John N. Smith for the National Film Board of Canada) retrace la vie d’un pensionnaire d’un coll�ge religieux soumis progressivement au pouvoir du p�re directeur de l’�tablissement. Le r�alisateur a parfaitement traduit le mode op�ratoire de ce type de pr�dateur.

�

Partant de t�moignages recueillis durant 35 ans, j’ai plus particuli�rement d�velopp� la description de ce pr�dateur dans mon �tude�: P�docriminalit�, inceste, crimes contre l’humanit�, �d. Lierre et Coudrier, Toulouse 2006.

Bernard Giossi a produit une excellente �tude sur la relation qui existe du p�dagogue au p�dophile et le lien entre la pornographie - �tymologiquement parlant - et l’enfant marchandise.

�� La p�d�rastie (au sens du grec antique) d�signe l’usage sexuel d’un enfant m�le ou d’un adolescent par un adulte et contredit ainsi toute id�e de consentement r�el, vu le rapport d’�ge et l’�ducation impliquant toujours la manipulation du plus jeune au profit du plus �g�.��

�

Et il �tablit un lien entre la mise en esclavage de l’enfant et le pouvoir. Telle est bien, �galement, mon hypoth�se, ce qui expliquerait le point aveugle sur lequel butent les regards de nos penseurs.

�

�� Lorsqu’une fillette est, tr�s jeune, sexualis�e par les rapports ambigus, voire incestueux, de ses parents puis pouss�e � se comporter comme une ��petite femme�� tout en essuyant les reproches (explicites ou implicites) d’une m�re frustr�e et d’un p�re mal � l’aise, elle est d�tourn�e de sa r�alit� et de la r�alisation de sa conscience de femme. Adolescente, puis jeune femme, elle ne peut s’�panouir car elle est d�j� livr�e � l’homme pour sa satisfaction sexuelle et sociale. Elle devient une ic�ne de la pr�tention maternelle et paternelle, puis masculine. Inconsciente et livr�e aux hommes de pouvoir (parents, m�decins, religieux, professeurs, etc.), seule et priv�e de la protection de l’homme conscient et fort qu’aurait d� �tre son p�re et que n’est pas son �poux, elle livrera d’autant plus facilement ses enfants aux m�mes hommes. La p�dophilie (pour graves que soient ces actes) est donc bien une �tiquette destin�e � soustraire au regard du plus grand nombre l’�normit� de la manipulation de l’�tre humain op�r�e aux fins de maintenir le Pouvoir et ses repr�sentants.��
(Regard conscient http://www.regardconscient.net/archi03/0304pedo.html#top)

Loin d’�tre un ph�nom�ne exceptionnel, la pr�dation p�dosexuelle est inscrite dans l’histoire de certaines soci�t�s, la n�tre, en l’occurrence. Mais elle se d�veloppe jusqu’� devenir inqui�tante sous nos fausses modernit�s. Que ce d�veloppement �pid�mique pose probl�me et trouve un sens sous nos latitudes porte un sens.

�

Le Docteur Hirigoyen a �labor� une description assez d�taill�e du manipulateur psychique, cat�gorie de pervers commune � certains milieux o� les dispositions hi�rarchiques lui permettent d’op�rer en toute impunit�.

La description du Docteur Hirigoyen est int�ressante m�me si sa d�monstration repose sur la description plus g�n�rale du manipulateur pervers. On peut facilement �tendre sa typologie au pr�dateur p�docriminel domestique en y apportant quelques diff�renciations li�es au mode op�ratoire et au choix de la vicitme.

�

En 1989, une jeune femme t�moigne, dans une �mission de t�l�vision - M�diations, anim�e par Fran�ois de Closets�-, de son calvaire subi durant de tr�s longues ann�es. Plus tard elle produira un ouvrage dans lequel elle livrera le r�cit complet de son histoire, J’avais douze ans, �crit en collaboration avec Marie Th�r�se Cuny. Le livre commence au moment o� sa vie de fille prend fin, lorsque son p�re para�t changer de comportement � son �gard. Le soir, il entre dans sa chambre, commence � lui caresser les cheveux presque avec tendresse. La sc�ne se r�p�tera puis les caresses vont devenir plus insistantes, il lui pose des questions obsc�nes sur elle et son petit ami. La situation �volue jusqu’� d�voiler la monstruosit� d’un p�re abject ... Nathalie ne comprend pas ce qu’il se passe, ce qu’il lui arrive, elle ne sait pas quoi faire, comment r�agir�! Elle a peur�!

Ce n’est que le commencement car le cauchemar s’installe dans la dur�e�! Il viendra pratiquement tous les soirs et elle restera impuissante devant lui, elle n’arrivera pas � le stopper. Quand elle ose dire non, il se met en col�re, l’insulte, la rabaisse et la frappe... C’est elle qui finit par se culpabiliser �!

Dans mon �tude cit�e plus haut, je relate d’autres t�moignages identiques et tout aussi horribles. Il y a des constantes�!

�

Le pr�dateur vampirise l’�nergie vitale de sa victime. Celle-ci pourra mettre des ann�es avant d’avoir conscience du processus de destruction mis en place dans sa jeunesse. Parfois, c’est une rupture brutale, un choc psychique, qui lui permettra de prendre conscience du d�tournement complet de sa personnalit�.

La progression de l’invasion se fera toujours de la m�me fa�on, comme si le pr�dateur proc�dait de mani�re empirique pour mieux conna�tre son terrain de conqu�te. Au commencement il peut n’y avoir que des petites brimades, des phrases anodines mais m�prisantes, pleines de sous-entendus blessants, avilissants, voire violents, c’est la r�p�tition constante de ces actes qui rend l’agression �vidente. Souvent un incident provoque la crise qui am�ne l’agresseur � d�voiler son pi�ge�; en r�gle g�n�rale, c’est la prise de conscience de la victime, et ses sursauts de r�volte, qui d�clenchent le processus de mise � mort. Car il peut y avoir v�ritable mise � mort psychique, o� l’agresseur n’h�sitera pas � employer tous les moyens pour parvenir � ces fins�: an�antir sa proie.

Dans le film Les gar�ons de St. Vincent, ce processus de destruction est parfaitement d�mont�. Le r�alisateur montre comment, apr�s des approches fond�es sur la s�duction, survient le stade dominateur et annihilant, d�voilant le v�ritable visage du pr�dateur.

Le pr�dateur p�dosexuel domestique est un personnage totalement d�pourvu d’empathie, qui n’�prouve aucun respect pour les autres, qu’il consid�re comme des objets utiles � ses besoins de pouvoir, d’autorit�, que cela soit conscient ou non. Il a besoin d’�craser pour exister. C’est pourquoi l’enfant fragile et mall�able, avec sa confiance illimit�e et sa soif d’amour et de reconnaissance, devient si facilement sa proie privil�gi�e�!

Ce pr�dateur ne poss�de pas de personnalit� propre, elle est forg�e sur des masques dont il change suivant les besoins, passant de s�ducteur par� de toutes les qualit�s, � celui de victime faible et innocente, ne gardant son v�ritable visage de d�mon que pour sa victime. Et encore peut-il jouer avec elle au chat et � la souris, faisant patte de velours pour mieux la tenir, puis sortant ses griffes lorsqu’elle cherche � s’�vader... De ce point de vue, tous les t�moignages de victimes concordent.

Si ces �tres paraissent dou�s d’une intelligence puissante c’est parce qu’elle est enti�rement asservie � leur comportement vici� et leur permet d’�laborer des pi�ges tr�s subtils.

Ce pr�dateur s’appuie volontiers sur les sentiments de culpabilit� de leur victime. Puisqu’ils sont toujours victimes, c’est l’autre qui les agresse et leurs arguments sont le plus souvent tr�s pertinents, fond�s sur la manipulation des sentiments ou sur une logique mat�rielle�: argent, partage domestique, etc. Ces individus ne supportent pas la contradiction et ils sont incapables de discussions ouvertes et constructives�; ils bafouent ouvertement leur victime, n’h�sitant pas � la d�nigrer, � l’insulter autant que possible sans t�moin, sinon ils s’y prennent avec subtilit�, par allusions, tout aussi destructrices, mais invisibles aux regards non avertis�!

Le harc�lement moral, lentement d�structurant est un compl�ment indispensable de la panoplie du pr�dateur domestique.

La violence n’est jamais directe, tout au moins � notre �poque, car le pr�dateur domestique sait parfaitement jouer avec la loi, voire la retourner � son service. Par contre il peut exister une relation tr�s particuli�re entre l’enfant et le pervers narcissique, qui induise la violence, parfois pouss�e � l’extr�me. En effet, la spontan�it� de l’enfant ne fait pas bon m�nage avec l’extr�me susceptibilit� du pervers narcissique. L’enfant n’est pas toujours accessible au raisonnement ni � la logique de l’adulte. Le bourreau frappe, parfois tr�s fort, car la contradiction l’atteint au c�ur de son syst�me. Il est donc en danger. Et c’est bien la preuve que cela touche, chez lui, une constellation psychique particuli�rement puissante. (Si l’on se reporte � la description du pr�dateur violent, on constate que, souvent, il assassine sa victime parce qu’elle crie ou se d�bat. La pulsion de domination est plus forte que la pulsion sexuelle)

Les coups, les humiliations physiques, impos�es comme des actes de discipline, peuvent intervenir nombreux, r�guliers et violents, d�s les premiers mois de la vie de cet enfant... dans d’autres milieux les violences physiques sont remplac�es par une pr�dation morale et avilissante.

En �tudiant attentivement les stratag�mes et les man�uvres du pr�dateur domestique�on s’aper�oit qu’il cultive un art particulier du ��d�cervelage��. Il s’assure d’une domination possible, d’un acc�s particulier � la psych� de sa victime et de l’entourage. Il introduit ensuite le poison qui conduira sa proie � subir une v�ritable addiction.

�

Voir cette affaire d’un p�re professeur de lettres dans le Loiret qui a abus�, au vu et au su de tous, de ses enfants, de certains de ses �l�ves puis de ses petits enfants. C’est finalement l’un de ses fils qui l’a d�nonc�. Cette homme aura maintenu toute sa famille, sur trois g�n�rations, dans un tel climat de violence qu’il aura agit impun�ment quarante ans durant.

(Rtl Info du 11 janvier 2008 repris aussi par de nombreux m�dias)

�

Certains pr�dateurs p�docriminels domestiques parviennent m�me � transformer compl�tement la vie de leur entourage pour que tout soit conforme � la vision qu’ils ont d’un monde bien rang�. Il est �vident alors qu’aucune perturbation ne doit intervenir. Ils vivent alors de l’�me des autres.

Le pervers qui n’a aucune ��vie�� personnelle si ce n’est celle de d�truire les autres, de s’approprier les id�es, les gestes, les habitudes des autres, suscite l’obsession chez les autres. Des ann�es apr�s, l’obsession est encore vivante, tel ou tel d�tail revient et d�file dans notre t�te. On croit les mauvais souvenirs effac�s, la plaie caut�ris�e durant des ann�es, la vie s’est reconstruite mais, soudain, comme un assaut, l’id�e qu’il va revenir nous plonge dans une angoisse d�mesur�e. On appelle contamination psychique ce genre de ph�nom�ne qui conduit l’individu � se sentir sali, m�me plusieurs ann�es apr�s, en dehors de toute pr�sence physique.

C’est bien pourquoi, j’ai soulign� que les positions comportementalistes ne peuvent tenir face � une telle pollution psychique. Tout au plus peuvent-elles ��couvrir�� l’apparition de signes perturbateurs de surface, sans, pour autant, s’attaquer au noyau dur de la constellation psychique toujours active en profondeur et qui peut se r�activer au moindre incident. C’est d’ailleurs ce danger pressenti dans la profondeur de leur psych� qui confine certains rescap�s dans des comportements de contr�le au caract�re fortement obsessionnel.

�sadique sexuel dominateur

Affaire Okpara http://www.20minutes.fr/article/214883/France-Okpara-prend-dix-ans-de-prison-pour-viol.php

L’ancien footballeur nig�rian Godwin Okpara et son �pouse Linda ont �t� condamn�s vendredi 22 f�vrier 2008 � 10 et 15 ans de r�clusion criminelle par la cour d’assises d’appel des Hauts-de-Seine pour viols, torture et asservissement de leur fille adoptive.

Le pr�venu a �t� reconnu coupable de viols r�p�t�s entre 2002 et 2005.

Les deux accus�s, qui auront clam� leur innocence tout au long des deux proc�s, ont �galement �t� reconnus coupables d’avoir soumis leur fille adoptive ��� des conditions d’h�bergement et de travail indignes��, dans leur propri�t� familiale de Chatou (Yvelines) o� ils vivaient avec leurs quatre autres enfants.

Cette affaire que je pr�sente ici a valeur d’exemple d�monstratif de formes modernes d’esclavage associ�es � un niveau de vie confortable. D’autres affaires similaires avaient �clat� auparavant et il y en aura d’autres. Si la victime ne se signale pas, il n’y a aucune chance que le pr�dateur soit mis en examen. Ce qui veut dire que les dispositifs de veille que la soci�t� doit mettre � disposition du public et des victimes ne sont pas op�rants ou n’existent pas, tout simplement.

Pour ce type d’individu, la violence est un mode de vie. Le bourreau refuse toute forme de s�dition, de r�volte, d’impertinence chez sa victime. Il la tiendra donc longtemps en esclavage. Et, pour ce faire il ira la chercher au bout du monde, enfants de familles pauvres, enfants du tiers monde, etc. Derri�re le masque social, cet individu fonctionne comme le pervers narcissique (cf. Docteur Hirigoyen), la violence, la force et l’abus sexuel en plus. Sa personnalit� se rapproche ainsi de celle du pr�dateur primaire, le masque social �tant l� charg� de faire diversion.

Jusqu’aux ann�es 50 - quand les ch�timents corporels furent mis au ban - ce type d’individu pouvait avoir une vie sociale moins marqu�e par la discr�tion et le clivage entre masque social et vie domestique.

�

Bernard Giossi (cit� plus haut) rel�ve fort justement que ces comportements demeur�rent longtemps consid�r�s comme socialement ��normaux��, voire d�finis, th�oris�s et encourag�s. On trouve encore, dans nos consultations des personnes de 40 ans et plus dont la vie a �t� marqu�e par ce genre d’individu, tous fort bien ins�r�s socialement et b�n�ficiant m�me d’une excellente r�putation.

Lors d’une mission professionnelle dans le Cantal, j’ai d�couvert sur la propri�t� d’un notable de la vieille noblesse une famille qui vivait dans des conditions caract�ristiques d’esclavage, la fille �tant, depuis l’enfance, l’objet sexuel du propri�taire. Dans le village, tout le monde savait, depuis des ann�es... Pr�voyant de signaler ces faits, j’ai �t� repris par ma hi�rarchie. Il fallait que tout demeure dans la qui�tude des villages d’antan.

Ajoutons que dans certains �tats, ces m�urs sont normalis�es.

�

Informer le public, c’est d’abord tenter de se hisser hors des d�bats passionnels, qui s’effacent comme un soufflet, laissant les victimes, � nouveau oubli�es, isol�es, d�laiss�es dans leur lutte pour recouvrer un peu de dignit� et une vie normale.

Lutter pour la d�fense des victimes ce n’est pas, d’abord, frapper le pr�dateur dans un r�flexe primaire de vengeance, c’est, avant tout, prendre en consid�ration les souffrances muettes de la victime rescap�e, entendre enfin sa parole. C’est ensuite pr�parer les outils sociaux, p�dagogiques et juridiques pour informer et pr�venir. Sans ces pr�alables, la sanction ultime, qu’importe sa f�rocit�, serait un aveu d’impuissance.


Parution�: Inceste et p�docriminalit�: crimes contre l’humanit� de Kieser ’l Baz Illel, �ditions de la Fondation Fleur de Lys, Montreal, 300 p., 15 x 21 cm. (Am�rique du Nord) & Editions Lierre et Coudrier.

Commande en ligne, lire des extraits�: Pour en savoir plus�:

T�l�chargement gratuit�: Il est possible de t�l�charger gratuitement cet ouvrage en format PDF. Il vous suffit d’en faire la demande par mail.




Sur le m�me sujet
Les traumatismes de l’enfance

I - Approche g�n�rale

II - Comment r�parer

III - Comment faire face

============

La marque de l’inceste

Les pr�jug�s autour de la p�docriminalit� intrafamiliale

Enfance viol�e, maturit� vol�e

Psychopathe, narcissique, d�sordre de la personnalit� et troubles de l’identit� sexuelle�-� Quelques mises au point

Les pr�dateurs p�dosexuels - Typologie et classement

Le crime d’inceste et sa p�nalisation au regard du droit

==================
T�moignages

Inexistence

Qu’est-ce qu’un p�re�?

Tentative noir et blanc de description d’un vivant

ao�t 2009 par Illel Kieser ’l Baz


Notes�:

Prochain article�: Pourquoi font-ils �a�?, une hypoth�se de travail � la lumi�re de la psychologie analytique de C. G. Jung. En raison de nombreuses attaques, les forums sont supprim�s. Rendez-vous sur FaceBook ou sur le Post http://www.lepost.fr/perso/kieser-i/

Recherche

Derniers commentaires


Cr�ation Lierre & Coudrier �diteur, Maiis, license GPL. Syst�me de publication SPIP.
Tout le contenu de ce site est syndiqu� xml