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Note pour une psychologie p�ruvienne - 1

De Julio Alvites Ramirez, professeur � l’UNMSM de LIma


Cette traduction pr�sente un texte qui devait servir de base � un ouvrage plus vaste sur le m�me sujet, dans le cadre du programme de publication des �ditions Lierre et Coudrier.
Le texte est divis� en quatre parties que nous publierons int�gralement. La traduction est de Elizabeth Aliaga, �pouse de Francisco Aliaga, anthropologue p�ruvien qui nous fit conna�tre Julio Ramirez. Nous retrouverons les travaux de Francisco Aliaga ici m�me ou dans les archives du site. On regrettera cependant que l’auteur ait fait peu de place aux courants qui prennent en compte les donn�es de la m�decines dite folklorique. Nous savons que ces courants sont vivaces et importants.

Un bref �tat des lieux

Le P�rou qui est un pays en voie de d�veloppement a une �conomie d�pendante des pays industrialis�s, principalement des USA�; et en ce moment nous vivons la pire crise �conomique de toute notre histoire. Cette d�pendance se refl�te au niveau culturel - scientifique, car il se trouve que dans notre science, la psychologie, les connaissances sont import�es comme des produits manufactur�s. Pendant les ann�es soixante et une partie des ann�es soixante dix, dans les librairies de notre capitale, les �ditions Paidos �taient tr�s pr�sentes avec des textes dans lesquels on s’appliquait � nous pr�senter la litt�rature psychanalytique.

De cette mani�re, dans les principales universit�s de Lima, les tendances Freudiennes furent celles qui prim�rent et la psychanalyse prit un essor, non seulement dans les enceintes universitaires, mais au plan culturel. Nous voulons dire par l� que cette tendance, psychologique et psychiatrique est r�cente. C’est elle qui va promouvoir celle propos�e par Freud dans les ann�es vingt et Jos� Carlos Mariategui dans son ouvrage D�fense du Marxisme en fait mention et consid�re cette th�orie comme progressiste.

Pendant les derni�res ann�es, de soixante � soixante dix jusqu’� maintenant, la tendance a chang�e et est all�e vers les courants psychologiques.

Les livres qui nous arrivent, sont essentiellement dans leur majorit�, de courant comportementaliste.

C’est l’�poque o� appara�t la grande pol�mique entre la psychanalyse et le comportementalisme. Ce dernier a pris un essor, � tel point qu’une universit� priv�e a fait de cette tendance psychologique sa ligne d’�tude.

C’est dans les ann�es soixante dix que se produit un d�bat historique � l’universit� Mayor de San Marcos, la plus vieille d’Am�rique, entre le psychologue Raoul Gonzalez Moreyra et le psychiatre Max Silva Tuesta. Le premier d�fendait une proposition comportementale bien que centr�e sur le conditionnement de Pavlov, car il faut diff�rencier la proposition comportementale et celle que propose Pavlov. Les premiers ont centr� leurs �tudes sur des sch�mas m�thodologiques E-R et E-O-R. ��O�� �tant �tudi� non pas avec une perspective scientifique mais avec des hypoth�ses peu s�rieuses (assembl�e cellulaire de Donald Heth, salle de cartes, pour Tolman).

Alors que Pavlov avec ��l’activit� nerveuse sup�rieure�� pose le probl�me de fa�on assez scientifique et le d�montre avec sa m�thodologie exp�rimentale. Nous insistons sur cette diff�rence parce que, au P�rou, la bibliographie sur des syst�mes psychologiques pr�tend identifier le Pavlovisme au comportementalisme, faisant table rase de la grande diff�rence qui existe entre les deux.

Evidemment le d�bat historique eut une grande importance parmi les �tudiants de l’universit� de San Marcos. Il y a eu une orientation vers le courant Pavlov et, en y associant la philosophie Marxiste, apparut une tendance dans la psychologie P�ruvienne peu connue, malgr� les efforts de diffusion qui ont �t� faits pour poser les probl�mes. Nous devons dire que dans les derni�res ann�es un groupe de professeurs et d’�l�ves des diff�rentes universit�s du P�rou se sont d�plac� pour assister � des �v�nements Internationaux de psychologie r�alis�s � la Havane-Cuba.

Lors de ces voyages on a rapport� du mat�riel bibliographique de tendance Marxiste, ce qui a permis d’approfondir les diff�rents processus psychologiques � partir d’une optique diff�rente de celle dont nous avions l’habitude. De cette mani�re on d�passe la proposition ci-dessus mentionn�e de r�unir le marxisme et Pavlov malgr� le fait, je le r�p�te, que de grands efforts pour cela aient �t� faits. D’autres courants modernes ont �galement �t� connus � travers des bibliographies �trang�res�; nous avons ainsi la Gestalt, l’Analyse Transactionnelle, etc.

Cette d�pendance n’a pas emp�ch� les psychologues P�ruviens de faire de la recherche. Il existe environ trois � quatre mille travaux de recherche sous forme de th�ses pour obtenir le titre de Licenci� en Psychologie.

De nombreuses revues sp�cialis�es sont publi�es, des articles y abordent diff�rents domaines de la psychologie d’autres servent de supports � des communications scientifiques. Nous ajouterons qu’il existe un ensemble d’associations, centre et instituts qui se consacrent � la recherche et � la diffusion de la psychologie tant du point de vue th�orique que pratique.

Le plus d�velopp� est le domaine de la th�rapie psychologique.

Une psychologie p�ruvienne

Nous croyons qu’une psychologie P�ruvienne est en train de se construire, que dans les domaines o� l’on fait de la recherche, peu � peu, on aborde le champ d’une psychologie de l’Homme P�ruvien, ce qui permettra, d’une mani�re ou d’une autre, de trouver l’identit� nationale dont nous avons tant besoin pour d�passer la d�pendance que nous avons � tous les niveaux vis-�-vis des pays �conomiquement forts. Dans ce sens nous devons insister sur les efforts que font certains �l�ves et professeurs en r�alisant des �tudes sur la psychologie de l’Homme des Andes. Peut �tre sont-ils au d�but d’un chemin long, difficile et incompris, mais nous esp�rons qu’avec le temps cela donnera les r�sultats attendus. Nous insisterons sur la publication de la Revista Retablo (N�1) qui traduit justement les efforts ci-dessus mentionn�s.

Comme on le comprendra, la psychologie occupe une position plut�t difficile � l’int�rieur des classifications de la science, ce qui permet facilement de l’ali�ner ou de la d�pouiller de son v�ritable objet d’�tude.

On dit g�n�ralement que c’est une science naturelle. Cette place ob�it aux principes du comportementalisme, car comme on le sait, son essence est dans le conditionnement qui se base sur des lois biologiques. Quand on distingue un seul aspect du processus psychique, en lui donnant un caract�re substantiel comme le fait le comportementalisme avec le comportement, ou enl�ve � notre science son v�ritable objet d’�tude�: on ��l’unilat�ralise��. (se le unilateraliza)

La psychanalyse, de son c�t�, en privil�giant le caract�re essentiel de l’inconscient d�nature le v�ritable objet d’�tude, le rend irrationnel. Elle �carte (le quita) l’aspect le plus important du sujet humain, la conscience.

Une psychologie et deux r�alit�s

Nous consid�rons que la psychologie est une science humaine qui a pour objet l’�tude de l’inter-relation de deux r�alit�s�: physiologique et sociale. Ce qui a pour r�sultat un processus diff�rent, � l’instar du psychologique qui a comme d�terminant le social. Nous en d�duisons que la conscience, la personnalit� et l’activit� psychique au sein de celles-ci, sont ce qui est fondamental pour la psychologie. Ces deux processus psychologiques, conscience et personnalit�, que nous ne pouvons s�parer qu’� des fins didactiques, expliquent les diff�rents niveaux de r�gulation du comportement que l’�tre humain poss�de. De telle sorte que le comportement est une partie du psychologique, et plus encore, c’est l� que devient objectif le psychique, et � son pour il est le produit de ce dernier. Il existe une relation de d�termination dialectique entre ces deux parties.

Ce qui est le plus d�velopp� dans le psychisme humain c’est la personnalit�. Cette instance comprend les fonctions psychiques les plus complexes mais aussi, les plus humaines � proprement parl�. � cause de toutes ces consid�rations (limit�es bien s�r) nous croyons que dans le domaine de la science, diff�rentes interpr�tations s’expriment, qui plus que scientifiques s’approchent de l’id�ologique et c’est pourquoi on pose diff�remment le probl�me au sujet de la psychologie.

On parle beaucoup au P�rou de la th�orie de la science, pourtant on ne parle pas de son lien au social de celle-ci, question que, d’en d’autres pays, on a certainement d�pass�.

Car � l’analyse de la structure des th�ories de la psychologie et pr�cis�ment quand on l’ali�ne, nous trouvons de fortes influences id�ologiques qui d�figurent notre science, et en cela la psychologie est humaine�; il est logiquement important de lui donner un sens et l’orientation n�cessaire � satisfaire les int�r�ts du pays qui propose les dites th�ories. Nous ne sommes pas contre le fait que la science renferme une id�ologie, nous disons m�me plus, nous consid�rons que c’est in�vitable�; aucun scientifique ne peut se d�barrasser de ses principes personnels�; l id�ologie est un �l�ment tacite dans la connaissance. Mais nous sommes �galement d’accord sur le fait que l’id�ologie, afin d’�tre ��scientifis�e��, afin de pouvoir faire partie de ce monde de la connaissance scientifique, doit �tre compatible avec la r�alit� et avec la science elle-m�me.

Par exemple, lorsque l’on nous dit que l’inconscient est ce qui doit �tre �tudi� en psychologie, il nous vient � l’esprit cette question�: notre vie existe-t-elle en un constant devenir irrationnel ou au contraire sommes nous conscients la plus grande partie du temps et inconscients � certains moments�? L’id�ologie introduite dans la psychanalyse s’appuie sur une philosophie irrationaliste, nous obligeant a d�finir un �tre humain r�gi par des lois biologiques et non sociales comme c’est la r�alit�. Ceci lorsque nous parlons de Freud�; d�j� avec les tendances sociales de la psychanalyse on d�passe un peu le probl�me (E. Fromm, K. Honey) mais pas compl�tement. Les n�opsychanalystes insistent sur l’id�e de l’inconscient comme direction du comportement, celui-ci na�t de la cons�quence des pressions sociales qui produisent des m�canismes non-conscients. Autrement dit les processus inconscients sont mis � jour par la probl�matique sociale.

On insiste sur le fait que des profondeurs du sujet surgit ce qui va diriger le comportement.

Voici, jusqu’� maintenant les consid�rations primaires et croyons nous, n�cessaires, pour engager de donner un panorama superficiel de la psychologie du P�rou.

avril 2006 par Gaelle Binet


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