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Hommes et Terre

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Cérémonie rituelle ? Lêgba L�gba-Fa, l'Homme, les hommes


La mythologie du golfe du B�nin � l'�preuve de l'humain

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Paul Aclinou

Les quatre �mes

Avant propos

Au XVIIe si�cle, le village de H�v� au Benin eut � livrer une bataille dont il sortit victorieux sans avoir tir� un seul coup de fusil ni donner le moindre coup de machette. A l’issu de la confrontation, les deux g�n�raux en chef de l’arm�e adverse furent faits prisonniers�; les chefs de la communaut� de H�v� d�cid�rent de les transformer en divinit� L�gba qui sont encore visibles aujourd’hui. Voici les fondements culturels de cette aventure. (Vous pouvez lire le r�cit de ce combat � l’adresse :

http://www.ecritdire.com/conquerants.php3 et

http://www.ecritdire.com/conquerants2.php3

Contact : [email protected] )

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Les us et coutumes

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Au centre de la pens�e de ceux qui venaient de Tado, c’est-�-dire des peuples issus des migrations successives depuis le XIIe si�cle, il y a l’homme, tout l’homme�; Aussi, on ne peut s’�tonner que cette culture ait su �laborer des balises suffisamment pr�cises pour que m�me loin du berceau, g�ographiquement ou temporellement, ceux qui en furent nourris ne cessent jamais de les consid�rer comme des piliers dont il ne faut s’�carter � aucun prix. Au nombre de ces piliers, il y a la d�finition d’un corpus minimum de r�gles dont le propos est le respect absolu de la vie, non que le caract�re sacr� de celle-ci porte � tout accepter, mais parce qu’il faut offrir � l’individu un minimum de conditions que nul ne peut lui discuter. Ceci avait et a encore de nos jours pour fonction d’assurer l’harmonie au sein de chaque groupe social et entre ces groupes. Nous avons vu un exemple de ce minimum dans le fait que le droit de se d�placer ne peut �tre ni contingent� ni entrav� quelle que soit la raison, �motionnelle ou sociale…

Un deuxi�me exemple de balises se rattache � l’eau, � sa possession, son usage. Nous croyons que l’eau fait partie des minima indispensables � la vie de tout homme. Il �tait donc interdit, depuis des temps imm�moriaux d’en vendre, tout simplement ! …Nul n’avait le droit de vendre l’eau qui restait ainsi � la disposition de tous. Toutefois, l’ouverture sur le monde fait qu’aujourd’hui, cette prescription ne peut plus �tre respect�e. On consid�rait que l’eau est un minimum que chaque �tre doit pouvoir consommer en toute confiance, quelle que soit la qualit� de la personne et quelles que soient les circonstances�; il s’ensuit que l’eau ��comme bien de consommation�� ne doit pas �tre empoisonn�e. C’est un crime de le faire, y compris pour se d�barrasser de son pire ennemi. Et jusqu’� ce jour, cet interdit est rest� un absolu�! Voil� pourquoi, que ce soit au Togo ou au B�nin, les parents enseignent � leurs enfants que, m�me chez leur pire ennemi, ils peuvent boire l’eau qu’on leur offre, sans crainte et en toute s�r�nit�. ��Si on empoisonne l’eau, que va boire le pauvre�?�� r�p�te-t-on pour souligner que l’infortune ne peut exclure qui que ce soit de l’existence. Car les hommes de cette culture restent in�branlables dans la conviction qu’empoisonner l’eau est le pire crime que l’homme puisse commettre contre l’homme.

Aujourd’hui encore, quelle que soit votre ignominie, vous pouvez boire sans crainte l’eau fra�che qu’on vous offrira sur cette c�te de l’Afrique.

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L’homme est au centre de cette culture, avons-nous dit, pourtant, il est tu�, assassin�, malmen�, vol�… comme partout ailleurs. Mais alors, de quel homme parlons-nous ? De celui qu’on esp�re voir prendre possession enfin de la terre ; son av�nement ne fait aucun doute dans l’esprit des hommes et des femmes qui se r�clament de cette culture, d’o� la s�r�nit� ind�fectible qui les habite�; une s�r�nit� et une conviction qui reposent sur ce que leur culture pr�tend qu’est l’homme.

Les peuples qui viennent de Tado croient que le moteur de l’action de l’homme qu’ils attendent est son �me. Si nul ne sait ce que recouvre r�ellement ce concept quand il s’agit d’�tre pr�cis - comme du reste, ailleurs dans le monde- les anciens s’accordaient pour penser, et c’est ce qu’ils enseignaient, que l’homme, tout homme a quatre �mes.

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La premi�re, la plus importante, appara�t au moment de la naissance (ou avant la naissance, au moment de la gestation selon certains).

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La deuxi�me serait �galement inh�rente � tout Etre et traduirait sa puissance. Ce serait comme un don inn� qui peut, en partie, �voluer en fonction des m�rites ou des faiblesses de l’individu, un pouvoir qui serait donc fonction de son action.

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La troisi�me �me rel�verait de l’individu et (ou) de la soci�t� au sein de laquelle l’�tre �volue - au premier rang de celle-ci sa famille, ou mieux, son clan -. Nous pouvons dire que c’est cette �me qui est le r�ceptacle de ce que l’homme re�oit de la soci�t� ; elle est donc en partie le fruit de la p�dagogie, le r�sultat de l’�ducation � laquelle l’individu est soumis, et comme tel, l’homme, par cette �me est aussi le fruit de la soci�t�. C’est l’�me de la formation et celle-ci n’est vraiment efficace que si la seconde est bien pr�par�e.

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La quatri�me �me est l’ombre que chacun d’entre nous porte et projette visiblement � l’ext�rieur, pour peu que le temps le permette.

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Les deux premi�res sont, en un certain sens, ce qui fait l’Homme spirituel, c’est-�-dire l’axe Nord-Sud[1] alors que les deux derni�res seraient en relation avec le monde mat�riel, c’est-�-dire l’axe Est-Ouest, une mat�rialit� qui atteint son point culminant au niveau de la quatri�me �me. Cette derni�re est la seule, selon la croyance, qui accompagne l’homme jusque dans la tombe…

Je crois savoir que dans le juda�sme, on d�nombre trois �mes pour l’homme�; la troisi�me correspond � la quatri�me des peuples du B�nin, c’est-�-dire, l’ombre. Certains pr�tendent dans le juda�sme que, quand un homme ne voit plus son ombre le long d’un mur, c’est que sa mort est imminente�; en somme, l’homme cesserait d’�tre ombre avant de dispara�tre… Je veux bien�; mais, si vous voulez mon avis, attendez de jouir d’une journ�e radieuse et bien ensoleill�e pour v�rifier et vous d�sesp�rer �ventuellement�!

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Quatre �mes donc pour les gens du Golfe du B�nin, ceux qui viennent de Tado. Revenons sur les deux premi�res, l’aspect spirituel de l’individu. On consid�re que la premi�re est incorruptible, elle ne peut �tre objet de p�ch�, ni induire l’homme en erreur, c’est l’Ame que nul ne peut souiller d�finitivement. C’est cette pens�e d’impossibilit� d’une souillure ind�l�bile qui est � la base du concept de la justice immanente, en cela que l’homme ne peut mourir avec cette Ame en �tat de p�ch�. ��Si tu fais le bien, tu en b�n�ficies ici, si tu fais le mal, tu le paieras ici��, tel est le leitmotiv de toute �ducation. ��Ici�� s’entend ��de ton vivant��. Cette premi�re Ame est celle qui ��s’en va�� la premi�re, d�s le d�c�s de l’individu. Son r�le serait de constamment orienter l’homme, la pens�e et son action vers le droit chemin. Une Ame qui retournerait immanquablement � l’Ame Universelle. On comprend donc que, par essence, elle ne puisse �tre souill�e; car, dans le cas contraire, depuis le temps o� les hommes s’acharnent � mal se conduire, l’Ame Universelle serait devenue une vraie pourriture depuis bien longtemps.

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La deuxi�me Ame serait la somme d’un don auquel s’ajoutent les acquis faits par l’individu. Nous sommes encore dans le domaine spirituel�; il s’agit de l’ Ame qui rec�le la puissance spirituelle de l’homme�; chaque individu a une puissance en �volution permanente en fonction de la conduite de l’homme. Et comme toute puissance, elle est imp�rissable�; mais, contrairement � la premi�re Ame, celle-ci ne rejoint pas l’Ame Universelle automatiquement � la mort de l’�tre�; elle erre, dit-on, sans davantage de pr�cisions. Elle erre jusqu’� se d�barrasser de toute souillure.

Ensuite… en tant que puissance, cette �me peut �tre capt�e, selon un rite pr�cis, pour en faire l’usage de son choix, bon ou mauvais, pour la mettre � son service. Or cette captation ne peut se faire que du vivant de son titulaire, au moment o� l’Ame est bien localis�e, g�ographiquement, pourrait-on dire�! Ensuite, on ne peut en faire usage que si elle est inc�r�e dans un support. En g�n�ral, on choisit de la transmuter en Legba, dieu de la r�flexion, dieu de l’axe mat�riel.

Voil� donc les bases sur lesquelles il faut s’appuyer pour comprendre le sort qui fut r�serv� � Kpossou et Gaou, les deux g�n�raux de l�‘arm�e d’Abomey.

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Nos deux prisonniers refus�rent donc de s’alimenter, et personne n’osa les contraindre�; ils accept�rent l’eau qu’on leur proposait. Autour d’eux, il y avait peu de mouvement�; trois gars, solides, jovials et heureux d’�tre vivants, �taient commis � leur garde. Cette surveillance se r�sumait � faire acte de pr�sence, les deux g�n�raux n’ayant �t� � aucun moment lib�r�s des cordes qui maintenaient leurs mains attach�es dans le dos et entravaient leurs pieds. Du reste, les prisonniers �taient calmes, sereins�; ils se doutaient certainement du sort qui leur �tait r�serv�, mais le calme et la s�r�nit� dont ils faisaient preuve impressionnaient l’entourage. Par moment, certains dans la population qui pouvaient les approcher, surtout les femmes, se demandaient si les deux hommes ne leur r�servaient pas quelque surprise. Une impavidit� qui �tait rehauss�e par le souci des anciens de veiller � ce qu’ils jouissent, tout prisonniers qu’ils �taient, du respect d� � leur rang.

En fait, bien plus que leur fonction et donc leur rang, c’est la qualit� humaine que les croyances leur supposaient qui justifiait les �gards qui �taient manifest�s � Kpossou et Gaou. On consid�rait en effet qu’ils n’avaient pu atteindre leur niveau de responsabilit� que parce qu’ils �taient nantis d’une puissance, spirituelle et �sot�rique, s’entend. C’est pourquoi, le respect de cette puissance, d�s lors qu’elle relevait du spirituel, s’imposait quelles que soient les circonstances. C’est pr�cis�ment cette puissance suppos�e qui allait sceller leur destin et qui justifiait le sort que les anciens de H�v� r�servaient aux deux hommes.

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L’Histoire ne dit pas quand et par qui fut prise la d�cision d’�riger les deux hommes en divinit� et plus pr�cis�ment en divinit� Legba. Ce fut probablement � l’instigation des f�ticheurs apr�s consultation du dieu Fa.

Dans la mythologie Yorouba, Fa et Legba sont des dieux du quotidien[2], des dieux sans lesquels rien ne peut se concevoir ni se faire. Legba est le premier dieu, le plus important�; il r�git le quotidien et balise l’action de l’homme. Dieu des nœuds, dieu des croisements, c’est lui qui pr�side aux actes de la vie, faisant le temps et le contre-temps. Mais c’est � Fa que revient le soin d’�clairer les parcours.

Deux divinit�s ins�parables. L’une, Legba r�git le monde mat�riel et ses avatars�; c’est l’axe Est-Ouest dont les couleurs sont le bleu et le blanc, tandis que l’autre, Fa, r�git le monde de l’int�riorisation, c’est l’axe Nord-Sud, rouge et noir, celui de l’intuition, celui de l’introspection�; Fa r�git le monde spirituel. On comprend que ces deux divinit�s soient ins�parables�; on comprend �galement que ce soit Legba qui ait la primaut�, non pas parce qu’il serait plus puissant que Fa, mais parce que le monde mat�riel qu’il r�git est imm�diatement accessible. C’est donc un point initial d’o� l’homme peut s’�lancer vers le spirituel s’il en est capable. Le monde mat�riel est le point de d�part d’o� la r�flexion partira pour se porter vers le monde de l’intuition�; celui-ci ne peut se concevoir sans le support qu’est le premier.

A H�v�, on d�cida donc de transformer Kpossou et Gaou en dieux Legba, c’est-�-dire, qu’on se proposa d’�riger � partir de leurs corps une repr�sentation de la divinit�; mais bien entendu, le corps ne devait �tre que le support mat�riel�; en r�alit�, c’�tait l’�me - la seconde des quatre- que les acteurs de H�v� s’efforceraient de mettre au service de la communaut�. La conviction se traduisait ainsi dans les faits. En effet, on consid�rait que ces hommes n’avaient pu acc�der � la place qu’ils occupaient dans la soci�t� que gr�ce � leur �me, celle qui rel�ve de la puissance intrins�que de l’individu, � laquelle s’�tait adjointe leur action spirituelle, car ils �taient parvenus � accro�tre leur don naturel avec effort pour parvenir � un mieux spirituel.

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Le raisonnement �tait analogique, mais l’op�ration, comme tout acte de la vie, �tait conduite sous la direction constante de Fa.

Kpossou �tait le g�n�ral en chef�; pourtant, il devait �tre divinis� en second, car, en consultant Fa, les hommes de H�v� se seraient aper�u que Gaou - le g�n�ral en second - �tait en r�alit� plus ��puissant�� que son chef. Sur le plan spirituel, le seul qui compte, Gaou �tait sup�rieur � Kpossou. On d�cida donc d’inverser la hi�rarchie.

On se saisit de Gaou, trois solides gaillards �tant commis � cet effet. On commen�a � enfourner de l’argile dans la bouche du prisonnier qui opposait une violente r�sistance. Le jour commen�ait � poindre mais le soleil ne se montrait pas encore. Le prisonnier rendu muet fut conduit � l’emplacement o� les bokonons avaient d�cid�, en consultant Fa, d’�riger les effigies. Emp�cher le prisonnier de prononcer la moindre parole rel�ve des croyances locales, selon lesquelles toute parole est puissance, tout propos est pouvoir. On consid�re en effet que les propos de l’homme sur le point de quitter ce monde sont charg�s d’un pouvoir qui traduit la puissance de sa seconde Ame. On reste convaincu qu’une mal�diction prononc�e dans ces conditions ne peut manquer d’efficacit�. A H�v�, on pensait que les prisonniers ne manqueraient pas de jeter l’anath�me sur la localit� et sa population au moment pr�cis o� ils passeraient de vie � tr�pas s’ils avaient la possibilit� de le faire. On prit donc les pr�cautions n�cessaires.

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On creusa une fosse � l’emplacement choisi au bord du fleuve, suffisamment grand pour recevoir le corps d’un homme. On d�shabilla Gaou qui, on le comprend, se d�battait de toutes ses forces�; il n’ignorait plus le sort qu’on lui r�servait�; le renfort de plusieurs autres gaillards fut n�cessaire pour, � la fois, s’assurer d’une certaine immobilit� de l’homme et pour le soulever de terre�; on toucha le fond de la fosse avec les fesses du g�n�ral nu, les yeux exorbit�s de terreur. On le souleva ensuite en l’air. L’op�ration fut r�it�r�e trois fois avant de l’asseoir d�finitivement dans la fosse. Les officiants commenc�rent aussit�t � le recouvrir de terre, d’une terre glaise argileuse…

Le ��mode op�ratoire�� qui fut appliqu� avait suscit� de nombreuses discussions dans les heures qui avaient pr�c�d� la c�r�monie. Transformer un homme en Legba avait pour but de mettre, selon les croyances en vigueur, son �me au service de la localit�. Certains parmi les anciens de H�v� et parmi les f�ticheurs, avaient sugg�r� de vider les prisonniers de leur sang juste avant de les recouvrir de terre�; il s’en �tait suivi un d�bat d’o� il �tait ressorti qu’on ne devait pas le faire, car le sang est le symbole de la vie et celle-ci garantit l’efficacit� de l’�me qu’on cherche � capter.

Le fait de faire toucher le sol trois fois par le post�rieur du prisonnier r�pondait � un autre imp�ratif de l’ordre des croyances. En effet, l’op�ration d’�rection �quivalait symboliquement � priver la Mort d’un �l�ment qui lui revenait, puisque l’homme transform� en Legba n’�tait pas consid�r� comme mort�; il s’ensuivait un d�s�quilibre qu’il fallait �liminer pour �viter, croyait-on que la Mort ne se mette en courroux contre le groupe social. On devait donc proc�der comme si on avait livr� le corps � la mort en effectuant le geste symbolique d’ensevelissement. Notons que ce symbolisme se retrouve dans d’autres syst�mes de pens�e (Cette terre est une, n’est-ce pas�?).

Dans le juda�sme, en particulier, quand on trouvait le cadavre d’un homme assassin� sur le chemin, il �tait prescrit aux habitants de la localit� la plus proche de se saisir d’un bouc sur lequel ils ��proclamaient�� leur innocence du crime avant de l’envoyer � la mort. Ici aussi, on pensait que le crime commis sur cet homme privait la Mort de quelque chose qui devait lui revenir de droit. Il fallait une ��r�paration�� afin d’�viter un d�s�quilibre dont les cons�quences rejailliraient sur la population. Tout ceci est de l’ordre de la mythologie, mais on peut se poser la question de savoir quelle est la fonction p�dagogique de ces rites.

Gaou disparut progressivement au fur et � mesure que l’on comblait le trou qui avait re�u son corps. On poursuivit l’accumulation d’argile. A la masse ainsi obtenue, on imprima une forme vaguement humaine�; on y ins�ra des coquillages pour figurer les yeux et la bouche. Toute la s�ance se d�roula sous la conduite des f�ticheurs qui consult�rent � chaque instant le dieu Fa, v�ritable ordonnateur du rite.

Ce fut ensuite le tour de Kpossou. On lui fit traverser le fleuve accompagn� des ma�tres d’œuvre. L’�rection de son effigie se fit exactement de la m�me fa�on que pour Gaou, mais sur la berge oppos�e, � l’endroit m�me o� ils avaient tent� de traverser le fleuve ; Les deux T� Legba se faisaient face.

Ainsi, vous pourrez voir, si vous allez � H�ve, les� T� Legba� de nos g�n�raux, portiers vigilants de la demeure qu’ils �taient venus conqu�rir.

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Il y eut bien d’autres guerres dans la r�gion entre le royaume d’Abomey et diff�rentes chefferies du pays Hula, en particulier, il y eut en 1893 de rudes combats � C�m� qui furent l’occasion d’affreux massacres. Mais H�v�, qui n’est qu’� une vingtaine de kilom�tres, ne fut pas inqui�t�e, ni � ce moment l�, ni � aucun autre depuis. Les g�n�raux veillaient, devaient penser ceux de H�v�. De fait, ces �pisodes furent les derniers combats que le village dut livrer.

P. G. Aclinou mai 2002



[1] - Voir�: La pens�e et son objet�: la p�dagogie.

[2] - Je rappelle que les dieux ne punissent pas. Ce sont les d�esses qui en ont la charge. Les d�esses r�compensent et punissent, tandis que les dieux d�finissent le cadre de l’action humaine.

� suivre...
P. G. Aclinou, mai 2002
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